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4. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Ce ne fut qu’au dix-huitième siècle que ce comédien fît un extrait de la pièce de Nicolo Secchi dans ce dessein, et la fit représenter plusieurs fois sur le théâtre de l’Hôtel de Bourgogne, sous le titre de La Creduta maschio (la Fille crue garçon), avec un nouveau dénouement que son auteur raconte ainsi : « Lelio, sous le nom de sa sœur Virginia, écrit un billet à Fabio, en lui demandant pardon de n’avoir point avoué devant son père la secrète intelligence qui existe entre eux, et lui donne à l’ordinaire un rendez-vous dans sa chambre pour la soirée prochaine. […] Les Français prirent alors les jours ordinaires, c’est-à-dire le dimanche, le mardi et le vendredi, qui étaient plus favorables à la représentation43. […] Admettons qu’il existait, avant Molière, quelque imbroglio fondé sur l’équivoque du portrait : il n’est guère douteux que cette intrigue ne provienne de la source ordinaire des quiproquos et des méprises comiques, c’est-à-dire de la commedia dell’arte. […] Chapuzeau nous explique pourquoi l’on donnait la préférence aux jours ordinaires : « Ces jours ont été choisis avec prudence, dit-il, le lundi étant le grand ordinaire pour l’Allemagne et pour l’Italie, et pour toutes les provinces du royaume qui sont sur la route ; le mercredi et le samedi, jours de marché et d’affaires où le bourgeois est plus occupé qu’en d’autres, et le jeudi étant comme consacré en bien des lieux pour un jour de promenade, surtout aux académies et aux collèges.

5. (1844) La fontaine Molière (La Revue indépendante) pp. 250-258

Si l’exécution ne répond pas toujours, ou plutôt répond rarement à la bonne volonté du conseil, c’est que le choix des artistes chargés de cette exécution n’est pas de son ressort, qu’il est abandonné à l’influence gouvernementale, et que celle-ci, peu favorable au talent, n’accorde d’ordinaire ses faveurs qu’à l’intrigue et à la médiocrité. […] Lorsque le voile qui cache l’œuvre vient à tomber, les applaudissements qui éclatent d’ordinaire s’adressent d’abord au grand homme, puis aux artistes qui ont élevé l’édifice. […] Les façades latérales du monument, qui regardent la rue Richelieu et la rue Traversière, et dont les lignes se raccordent avec celles de la façade principale, sont en tout semblables à des maisons ordinaires.

6. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Il sçut, par le tableau de ce qui se passa dans les cercles de Paris, tandis que l’école des femmes en faisoit l’entretien, tracer une image fidéle d’une des parties de la vie civile, en copiant le langage & le caractére des conversations ordinaires des personnes du monde. […] On retrouva, dans le rôle de Béline, un caractére malheureusement trop ordinaire dans la vie civile ; & l’on vit, avec plaisir, la sensible Angélique oublier les intérêts de sa passion, pour ne voir, dans son pere mort, que l’objet de sa douleur & de ses regrets. […] Le jour qu’il devoit représenter le malade imaginaire pour la troisiéme fois, il se sentit plus incommodé qu’à l’ordinaire du mal de poitrine auquel il étoit sujet, & qui, depuis long-tems, l’assujettissoit à un grand régime, & à un usage fréquent du lait. […] L’impromptu de Versailles, dont le sujet est la répétition d’une comédie qui devoit se jouer devant le Roi, est l’image de ce que Moliere faisoit probablement dans les répétitions ordinaires des piéces qu’il donnoit au public. […] L’affluence des spectateurs obligea les comédiens à faire payer, dès la seconde représentation, le double du prix ordinaire.

7. (1838) Du monument de Molière (Revue de Paris) pp. 120-

C’est à cet écrivain si peu connu, comme on voit, si peu rémunéré pendant sa vie et après sa mort, que MM. les comédiens ordinaires du roi ont voulu rendre l’honneur tardif d’un monument. […] Savez-vous comment ont agi les comédiens ordinaires du roi, dès qu’ils ont eu la généreuse pensée de faire connaître Molière à la France par un monument ?

8. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503

Tel personnage qu’on trouve très singulier dans le monde ne paroîtroit que très ordinaire dans l’optique du théâtre, parceque tout doit y être considérablement chargé pour frapper suffisamment mille personnes, qui toutes ont différentes façons de voir. […] Madame Pernelle a la dévotion entêtée & opiniâtre trop ordinaire aux femmes de son âge.

9. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Tapissier de son métier, il acquit en 1631, de Nicolas Pocquelin, son ainé, une charge dans la maison du roi  : les actes le qualifient de « maître tapissier et tapissier ordinaire de la maison du roi », ou de « tapissier et valet de chambre ordinaire du roi »  ; j’ignore si ces variantes sont de pure forme, ou si par hasard elles indiqueraient quelque diversité de fonctions. […] En 1672, un an jour pour jour avant Molière, Madeleine Béjart étant morte, la cérémonie de son enterrement ne souleva pas la moindre difficulté, et elle est qualifiée dans l’acte d’inhumation de « comédienne ordinaire du roi ». […] La parodie et le coq-à-l’âne en sont les sources ordinaires. — Voici le sujet de la pièce  : don Japhet, dans le bourg d’Orgas, adresse des propositions peu honnêtes à une jeune fille qui se trouve être l’enfant cachée d’un grand seigneur ; celui-ci la fait redemander ; Don Japhet la suit, on le berne, et un autre amant épouse la belle. — Il n’y a rien là qui nous change du Scarron de la Gigantomachie, qu’une certaine verve hors nature, contorsionnée, artificielle, et procédant sans cesse d’une manière analogue au calembour si faible  : Comment vas-tu, yau de poële ? […] Et ce n’était pas enfin un « libertin » ordinaire, ou un vulgaire « épicurien », que le comédien qui rentrait à Paris, en 1658, pour n’en plus désormais sortir  : il avait sa philosophie, il avait ses intentions de derrière la tête ; et tous ceux qu’il eût volontiers, comme autrefois Rabelais, traités de « matagots, caffards et chattemittes », n’allaient pas tarder à s’en apercevoir. […] Le premier de ces deux on c’est nous et le second c’est les autres  : nous avons vu que cette faute était ordinaire à Molière.

10. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

D’un côté, il attaqua les vices des grands, toujours exposés aux regards de la multitude, et que remarquent avidement ceux nés dans la classe ordinaire ; de l’autre, par la représentation des grandes infortunes et des excès affreux auxquels conduisent ordinairement les passions, il sut émouvoir. […] Si Molière n’a pas été heureux dans les dénouements de toutes ses pièces, dans plusieurs aussi il a triomphé de toutes les entraves que l’art semble avoir créées pour le désespoir des hommes ordinaires, et qui servent souvent à augmenter la gloire du génie. […] On pourrait donc compter deux sortes d’intérêt : l’un qui découle toujours de la manière dont l’auteur a fait envisager aux spectateurs ses personnages ; l’autre qui naît de la peinture des contrariétés, des maux ordinaires que l’on éprouve dans la société.

11. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [44, p. 77] »

Malouin Paul-Jacques (Caen, 1701 – Paris, 1777) : chimiste et professeur au collège royal de France, médecin ordinaire de la reine, et membre de la Société royal de Londres, et de l’Académie des sciences de Paris, mérita ces places par des connaissances très étendues en médecine et en chimie. […].

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