À certains égards, ce que les contemporains appelaient le jargon de Molière n’offre guère un sens plus clair que la patavinité de Tite-Live. […] Venceslas et Saint Genest offriraient d’utiles enseignemens à la jeunesse lettrée. […] Venceslas et Saint Genest, sans offrir au point de vue poétique le même intérêt qu’Horace et Cinna, ne sont pas moins dignes d’attention pour ceux qui aiment à suivre les transformations de notre langue.
Les comédies de la Jalousie du Barbouillé 600, du Cocu imaginaire 601, du Mariage forcé 602, du Mari confondu 603, bien qu’elles offrent d’ailleurs d’excellentes leçons604, sont absolument condamnables au même chef. […] L’Aurore chante, en ouvrant le jour qui verra se dénouer les amours de la Princesse d’Elide 620 : Quand l’amour à vos yeux offre un choix agréable, Jeunes beautés, laissez-vous enflammer ; Moquez-vous d’affecter cet orgueil indomptable Dont on vous dit qu’il est beau de s’armer : Dans l’âge où l’on est aimable, Rien n’est si beau que d’aimer. […] C’est un genre de corruption très-doux, d’autant plus dangereux qu’il s’insinue d’une manière tout insensible, et qu’il s’offre comme un divertissement très-délicat, très-innocent. […] Tes ombres et ton silence, Plus beaux que le plus beau jour, Offrent de doux moments à soupirer d’amour. […] II, IV, et V : Deux nymphes, ô Myrtil, viennent s’offrir à vous : Contentez nos désirs, etc.
Si le véritable art dramatique y fait presque complètement défaut, du moins nous offriront-elles un des côtés les plus curieux des mœurs de nos pères. […] Ils se rendent ensuite ou plutôt ils entrent à Bethléem et offrent leurs présents. Les rois, qui sont ceux de Saba, d’Arabie, et de Tarse, offrent l’or, la myrrhe et l’encens; les bergers un flageolet « qui a coûté deux deniers à la dernière foire de Bethléem et qui en vaut bien quatre, un beau calendrier de bois pour savoir les jours et les mois » et autres cadeaux de ce genre. […] Je doute que ces plates inventions, sauf une ou deux peut-être, aient été jamais représentées : en tous cas elles n’offrent rien qui intéresse notre sujet. […] Sot dissolu offre hypocrisie, ribaudise, apostasie, lubricité, simonie, irrégularité… Sot glorieux présente « un gros tronçon de lâcheté nouvellement arrivé de Sens, » puis pillerie, bombance, mépris, avec quelques morceaux de courroux.
Molière, obligé de se conformer au caractère général de la fête dans le choix de son sujet, n’avait pas cru pouvoir mieux faire que de l’emprunter au théâtre espagnol, dont la plupart des productions offrent un mélange remarquable de fierté castillane et de galanterie moresque. […] Molière, condamné à traiter un sujet noble, n’eut garde d’en exclure le seul personnage comique que lui offrît son original ; et, sans s’embarrasser s’il commettait une espèce d’anachronisme, il fit du gracioso espagnol un de ces fous en titre d’office, qu’autrefois les princes de notre Europe entretenaient pour leur amusement. […] D’un autre côté, Molière a négligé, à son grand regret sans doute, plus d’une situation piquante, plus d’une combinaison ingénieuse que lui offrait le poème espagnol ; content de disposer avec plus d’art et de renfermer dans des proportions plus justes les scènes qu’il s’appropriait, il n’a fait souvent qu’en arrêter le trait, au lieu d’y appliquer la couleur, qu’en ébaucher les masses, au lieu d’en peindre avec soin les détails ; multipliant les actes, apparemment pour multiplier les divertissements qui devaient les séparer, il semble avoir quelquefois manqué de matière, et son dernier acte principalement n’est, pour ainsi dire, qu’une dernière scène, à laquelle on pourrait même trouver trop peu d’ampleur et de développements. […] La passion du roi pour mademoiselle de La Vallière avait donné à toute sa cour le signal de la galanterie et de la volupté ; parmi les jeunes seigneurs, quelques-uns étaient ses confidents, tous étaient ses imitateurs ; et, dans toutes les fêtes données par le monarque, les poètes chargés de les embellir de leurs talents, offraient l’histoire fidèle de ces nobles amours sous le voile des plus transparentes allégories. […] Cette même édition offre quelquefois, dans le reste de la pièce, des différences qui ont paru mériter d’être admises parmi les variantes ; on a eu soin d’en indiquer la source.
La figure est adroite ; &, pour n’en point sortir, Aux choses que mon cœur m’offre à vous repartir, Je dirai qu’Henriette à l’hymen est rebelle, Et que, sans rien prétendre, il faut brûler pour elle. […] Il suffit que l’on est contente du détour Dont s’est adroitement avisé votre amour ; Et que, sous la figure où le respect l’engage, On veut bien se résoudre à souffrir son hommage, Pourvu que ses transports, par l’honneur éclairés, N’offrent à mes autels que des vœux épurés. […] Mais, pour m’offrir leur cœur & vouer leur service, Les muets truchements ont tous fait leur office.
Mettons immédiatement en regard de ce qui eut lieu pour Dom Juan, ce qui se passa pour Le Tartuffe, et nous aboutirons, dans le rapprochement qui s’offre à nous, à des résultats non moins curieux et non moins frappants. […] Après lui avoir offert une collation, Liseo le fait reconduire par ses valets. […] J’ai un grand nombre d’envieux… C’est bien assez d’avoir complu à sa seigneurie en consentant, par le respect que je lui dois, à goûter les quelques morceaux qu’elle a daigné m’offrir.
À la mort de Scarron madame d’Albret et madame de Richelieu offrirent à l’envi un logement dans leur hôtel a sa veuve, qui préféra de se retirer dans un couvent. […] Elle offre des dons sans mesure aux plus longues distances de temps et de lieux, dans des pays où vous n’irez jamais, dans des temps que vous ne verrez point, et ne vous assure pas un verre d’eau pour le moment où vous aurez soif : et cependant on a foi dans ses promesses. […] Il offre tant de sympathies diverses à satisfaire, il soumet les sympathies physiques à tant de sympathies morales et intellectuelles, il présente tant de points de défense et d’attaque en même temps, il fait naître tant désirs au-delà du désir même, il offre tant à conquérir au-delà de la dernière conquête, il donne tant de jeu aux craintes, aux espérances, il arrête les progrès si près du but et y rappelle si puissamment par l’effort même qui en éloigne, enfin il y a tant de distance entre les voluptés que l’art le plus exercé ou le naturel le plus aimable peuvent donner à l’abandon et le charme de cette retenue mystérieuse qui arrête les mouvements d’un cœur passionné, que rien n’est impossible à une grande passion dans le cœur d’une telle femme.
Toutes les pièces composées après lui n’offrent à leurs yeux que des efforts plus ou moins heureux pour se rapprocher de ce modèle impossible à surpasser, et que peut-être on ne saurait atteindre. […] Les scènes d’un vrai comique qu’offre cette pièce sont accessoires, et ne ressortent pas nécessairement du sujet. […] Mais, à cet égard même, la peinture de mœurs qu’offre la pièce, est trop exclusive et prise sous un point de vue trop borné. […] Ses pièces sérieuses en vers offrent toujours des traces d’effort, on y sent quelque chose de contraint dans le plan et dans l’exécution. […] Un genre sérieux, héroïque, et qui devrait même aspirer à l’idéal, le grand opéra, ne nous offre qu’un seul poète digne d’être cité, c’est Quinault, qui pour être presque oublié de nos jours, n’en mérite pas moins les plus grands éloges.