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5. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Le Public est rempli d’une infinité de fausses Histoires à son occasion. […] Il se déchaîne agréablement dans son Impromptu contre ces Messieurs-là, qui ne lui pardonnaient pas dans l’occasion. […] C’est à cette occasion qu’il mit dans le Misanthrope les vers suivants. […] Et si j’ose me prévaloir d’une occasion si peu considérable par rapport au Roi, on ne peut trop admirer son heureux discernement, qui n’a jamais manqué la justesse dans les petites occasions, comme dans les grands événements. […] Benserade l’avait fait ; mais je n’ai pu savoir à quelle occasion.

6. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

À la suite de la querelle qui a eu lieu entre elle et son mari, à l’occasion du portrait que ce dernier a vu aux mains de la comédienne Vittoria, Isabelle, soupçonnant Oratio d’aimer celle-ci, ordonne à Pedrolino d’aller demander audit Oratio le portrait qu’elle lui a donné jadis. […] Isabelle, saisissant l’occasion de causer du dépit à Oratio, appelle Flaminia, et lui dit d’amener son nouvel amant à la fenêtre. […] Pantalon se dit que c’est là justement l’occasion qu’il lui fallait pour aller au théâtre. […] Les valets imaginent de dire que ce sont des gens sortant du théâtre qui les ont dévalisés, et ils ajoutent philosophiquement que, si les comédies apportent de la distraction et du plaisir, elles sont aussi l’occasion de nombreux scandales.

7. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Anecdote invraisemblable à cette occasion. […] Persécutions à l’occasion du Tartuffe. […] Cotin et Ménage joués dans cette pièce ; à quelle occasion. […] Le mari était utilisé parfois comme assistant et était à l’occasion chargé de bouts de rôles. […] » disait Molière à Boileau, qui le félicitait à l’occasion du Misanthrope.

8. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Il l’indique également en paroles à l’occasion d’une joie vive qui remplit le cœur d’Horace dans l’École des Femmes. […] J’ai embrassé cette occasion de me mettre à mon aise, et je l’ai fait sur l’espérance de me voir bientôt délivrée du barbon que je prends. […] Une bonne occasion se présente-t-elle pour faire une dupe, le pervers qui emploie l’hypocrisie saisit avec avidité cette occasion sans jamais être difficile sur le choix. […] La scène vi de l’acte III met en évidence cette maxime, dont on doit savoir se servir à l’occasion, lorsque la douceur est restée inefficace. […] C’est bien encore le cas, à l’occasion de la tirade de Martine, de dire, avec Boileau, que les plus burlesques paroles de Molière représentent de savantes vérités.

9. (1886) Revue dramatique : Les Fâcheux, Psyché (Revue des deux mondes) pp. 457-466

On assiste à ces spectacles avec indifférence, comme on regarde, à l’occasion, la reliure d’une Imitation de Jésus-Christ : c’est « le plus beau livre qui soit sorti de la main des hommes, » on veut bien le croire, mais on l’a connu naguère, dans les intervalles du catéchisme, à titre de petit ouvrage de piété. — Ainsi donc ces fruits du génie, ayant perdu le duvet et la fleur, nous sont vainement offerts : si quelques autres, de même qualité environ, restent dans le fruitier, qui s’en aperçoit ? […] Aussi, vers la fin de la vie de Molière, le Florentin l’emportera-t-il en faveur sur le Parisien ; et, ayant inventé en France, avec Quinault, la tragédie chantée tout entière, c’est-à-dire l’opéra, il obtiendra que défense soit faite aux comédiens de se servir de plus de six « musiciens » et de plus de douze joueurs d’instrumens, et « d’aucuns des danseurs qui reçoivent pension de Sa Majesté. » Jusque-là, dans ces occasions, Molière, auteur des récits, se tient à peu près sur le même rang que Benserade, auteur des vers, — c’est-à-dire des complimens glissés dans le livre de ballet, ou programme distribué aux spectateurs, en l’honneur des principaux personnages qui assistent au spectacle où se mêlent de danser un pas. […] Molière, qui, le plus souvent, nous montre en action et en conflit des types universels et éternels, nous donne ici la lanterne magique avec des fantoches qu’il a pris au passage ; si l’on découvre, à cette occasion, que le grand homme ne dédaigna pas d’être de son temps, on lui en sait gré ; on s’amuse de le surprendre dans cette occupation familière. […] justement, vous êtes le cousin du roi, et du grand roi ; vous êtes à sa cour : ces ballets eux-mêmes, qui en firent les délices principales, se donnent à nouveau pour votre plaisir. — Au demeurant, c’est peut-être aussi la meilleure façon de jouir des chefs-d’œuvre, à présent qu’on n’a plus guère d’occasions de les voir sur la scène, ni surtout de les voir bien joués, et du milieu d’un public assez chaud.

10. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

De nos jours, des commentateurs ont osé faire ce dont les écrits du temps de Molière se sont abstenus, et ce à quoi la volonté de Molière a été de ne donner ni occasion, ni prétexte ; ils ont pris sur eux d’appliquer des noms propres aux personnages ridicules, même odieux des Femmes savantes. […] Je ne puis retenir ici l’expression d’un sentiment dont j’ai eu plus d’une fois l’occasion de me pénétrer ; c’est que ce système est condamnable en littérature, en politique, et surtout en morale, qui convertit des ouvrages d’imagination en écrits historiques, et fait d’une satire ou d’une comédie un répertoire d’anecdotes. […] Quant à l’imputation d’avoir été de la coterie qui soutenait Pradon, ou, ce qui est la même chose, qui dépréciait Racine, comment pourrait-elle justifier Molière d’avoir attaqué madame de Sévigné dans Les Femmes savantes qui sont de 1672, puisque le premier débat qui a éclaté entre Pradon et Racine a eu lieu à l’occasion de Phèdre, qui n’a paru qu’en 1677 ?

11. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

Nos bons Auteurs ont suivi assez exactement ce précepte, excepté dans les occasions où, pour leur propre intérêt, ils auroient dû le perdre de vue moins que jamais ; c’est lorsqu’ils ont joué leurs confreres. Ils l’ont fait avec tant de malignité, d’acharnement & de mal-adresse, que les ignorants en ont pris occasion de jetter du ridicule sur la littérature en général, sans songer que, digne de respect par elle-même, les grands hommes qui l’ont cultivée, la rendent encore plus respectable. […] de Voltaire dit encore, à l’occasion de l’Impromptu de Versailles, « qu’il eût été de l’honnêteté & de la bienséance publique de supprimer la satyre de Boursault & celle de Moliere. […] C’est bien mon attente, Si l’occasion s’en présente. […] C’est beaucoup, en pareille occasion, de ne pas appeller un chat, un chat, comme Boileau.

12. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

Mais gardons-nous de prendre à la lettre la boutade de Molière, cherchons de plus près quelle est, en cette occasion, sa véritable pensée, et nous rencontrerons bientôt divers passages qui nous donneront à réfléchir. […] Ce qu’il repousse énergiquement, en cette occasion comme en bien d’autres, c’est le principe métaphysique d’autorité sans contrôle, c’est l’illusion creuse, que M.  […] Cléante se défend de donner dans le libertinage, mais nous verrons que la religion qu’il admire n’oblige en somme les humains qu’à bien vivre et ne s’appelle catholicisme que par occasion. […] C’est par leur bouche qu’il exprimera sa pensée en toute occasion. […] Agissez donc en toute occasion selon votre conscience, le plus honnêtement et le moins maladroitement possible ; l’opinion tiendra compte de vos efforts et des difficultés que vous avez rencontrées.

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