Les Sosies sont une espèce de traduction de l’Amphitryon latin ; mais l’auteur a eu le goût d’en écarter les plus mauvaises plaisanteries de l’original, et le talent d’y ajouter quelques plaisanteries excellentes dont Molière s’est emparé pour les rendre meilleures encore. […] Sur telles affaires toujours Le meilleur est de ne rien dire.
En attendant nous marchons vers un état meilleur. […] C’est une femme aussi qui a remporté la palme offerte par l’Académie française au meilleur poème sur le monument dont nous venons d’esquisser l’histoire.
« [*]Quoique la comédie des Précieuses ridicules ne soit pas une des meilleures du côté de l’intrigue, quoiqu’elle ne soit pas une des plus nobles, elle doit tenir un rang considérable parmi les chefs-d’œuvre de Molière. […] « Il apprit que les gens de qualité ne voulaient rire qu’à leurs dépens ; qu’ils voulaient que l’on fît voir leurs défauts en public ; qu’ils étaient les plus dociles du monde, et qu’ils auraient été bons du temps où l’on faisait pénitence à la porte des temples, puisque loin de se fâcher de ce que l’on publiait leurs sottises, ils s’en glorifiaient : et de fait, après que l’on eut joué les Précieuses, où ils étaient bien représentés et bien raillés, ils donnèrent eux-mêmes, avec beaucoup d’empressement, à l’auteur dont je vous entretiens, des mémoires de tout ce qui se passait dans le monde et des portraits de leurs propres défauts, et de ceux de leurs meilleurs amis, croyant qu’il y avait de la gloire pour eux que l’on reconnût leurs impertinences dans ses ouvrages, et que l’on dît même qu’il avait voulu parler d’eux : car vous saurez qu’il y a de certains défauts de qualité dont ils font gloire, et qu’ils seraient bien fâchés que l’on crût qu’ils ne les eussent pas.
Les frères Parfaict rapportent l’avis d’un meilleur juge en ce genre : « Personne n’a mieux su se mettre à l’air de son visage par l’arrangement de sa coiffure, et plus noblement par l’ajustement de son habit. » Non-seulement elle ne suivait pas servilement la mode, mais elle la corrigeait quelquefois avec une telle sûreté de goût qu’elle la faisait et l’imposait. […] Car si le livre est odieux, il s’en faut de beaucoup qu’il soit mal écrit ; il a sa valeur littéraire, et assez grande, par sa langue, qui est de la meilleure époque et du meilleur aloi, par son style libre et souple, périodique sans lourdeur, familier sans trivialité.
Vous remarquerez qu’on a encore lardé cette pièce d’une comtesse de Pimbêche, vieille plaideuse, parente du capitaine, laquelle est bien la plus plaisante créature, et le meilleur caractère qui soit au théâtre. » Nous demandons maintenant à tout lecteur si ce prétendu Misanthrope anglais peut entrer en quelque comparaison avec celui de Molière ? […] Le dénouement de L’École des maris est le meilleur de toutes les pièces de Molière. […] Dans un salon, ou grande salle, De la noble maison royale1, Un ballet fut dansé mardi2, Duquel ici rien je ne dis, Je n’ouïs point la mélodie, Je ne vis point la comédie, ……………………………………… Jeudi3 ma chance fut meilleure, ……………………………………… Je vis bien, et de bout en bout, Ce plaisant ballet qui se pique, De musical, et de musique, Et voici deux mots du sujet. […] La princesse ordonne au bouffon d’y amener secrètement le prince : son dessein est d’y chanter, et de lui inspirer de l’amour par la beauté de sa voix, et par les grâces de son chant ; mais Molière a fait un bien meilleur usage de cette scène en ne la mettant point en action.
Il y a un autre écrit où on l’appelle Citoyen vertueux, et où l’on affirme qu’il est meilleur chrétien que Bossuet. […] C’était le procédé surtout des écrivains anciens de faire des statues, et des statues irréprochables ; et encore une fois, ce procédé, nous le croyons légitime et le meilleur de tous ; nous croyons même que, s’il fallait s’en tenir à un seul, c’est celui-là qu’il faudrait choisir. […] Cet éternel féminin, Molière l’a saisi ; mais il faut convenir qu’il n’en a saisi que les parties qui ne sont ni les plus belles ni les meilleures. […] La Fontaine est plein de maximes comme celle-ci : La raison du plus fort est toujours la meilleure. […] Le personnage d’homme de bien est le meilleur de tous les personnages qu’on puisse jouer aujourd’hui, et la profession d’hypocrite a de merveilleux avantages.
C’est un remerciment au Roi ; il y donne un tour merveilleux, & peut-être n’a-t-il rien fait de meilleur en matiere de petits Ouvrages.
Il faut donc que ces aparté soient extrêmement courts : mais les meilleurs sont lorsque l’Auteur trouve un prétexte pour réunir les deux acteurs qui font l’aparté, & leur donner occasion de se parler sans que les autres puissent s’en formaliser.