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154. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Il l’avait presque associé à son succès ; c’est à Louis XIV qu’appartient la première idée de la grande scène d’Orgon et de Dorine, et le poète ne manqua pas de le dire aux flatteurs empressés de le répéter. […] Une comédie, quelque admirable qu’elle soit, un chef-d’œuvre peuvent-ils être mis en balance avec ce qu’on ne manque pas de représenter au souverain comme la tranquillité et peut-être le salut de l’état. […] Ce retranchement a sans doute paru nécessaire à l’auteur ; il n’aura pas manqué de s’apercevoir qu’il nuisait à la belle scène du premier acte entre Orgon et Cléante, où le même moyen se trouve employé : Regardez Ariston, regardez Périandre, Oronte, Alcidamas, Polydore, Clitandre, etc. […] Depuis qu’on espère se pousser par la piété dans les emplois, nous avons une multitude de chrétiens improvisés qui s’agenouillent dévotement quand on les regarde ; les gens qui veulent faire leur chemin ne manquent pas un office, et les athées qui ont de l’ambition ne passent pas un jour sans répéter leur Credo.

155. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Ce mauvais procédé me touchant de dépit, je résolus de les faire monter sur le théâtre à Pézenas, et de leur donner mille écus de mon argent plutôt que de leur manquer de parole. […] Craignant cependant de manquer de temps, il avait prié Chapelle de composer la scène du pédant Caritidès. […] Ce bouffon ne manquait pas d’esprit. […] doucement, répondit Molière, ce n’est point ici une affaire à entreprendre mal à propos ; c’est la dernière action de notre vie, il n’en faut pas manquer le mérite. […] Cette généalogie d’un mot pourrait paraître minutieuse en toute autre occasion ; mais rien de ce qui concerne le chef-d’œuvre de notre scène ne saurait manquer d’intérêt.

156. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Voilà une page assez naïve… oui, mais dans sa grâce enfantine elle ne manque pas d’un certain charme ; la jeunesse rachète et au-delà, l’inexpérience. […] Bientôt, une heure arrive, une heure suprême, le violon échappe à ces mains débiles, le souffle manque à cette poitrine en feu ; de cette extrême renommée, et de cette gloire idéale, à peine si la deuxième génération conserve un vague souvenir. […] Je comprends que ses défenseurs ne manqueront pas de dire qu’il a traité avec honneur la vraie probité, qu’il n’a attaqué qu’une vertu chagrine et qu’une hypocrisie détestable ; mais sans entrer dans cette longue discussion, je soutiens que Platon et les autres législateurs de l’antiquité païenne n’auraient jamais admis, dans leur république, un tel jeu sur la scène. […] Voilà pour ce qui est de l’humeur sociable, indulgente et polie de Philinte ; mais pour la fidélité, pour la probité, pour l’amitié, pour le dévouement, pour tout ce qui fait les honnêtes gens dans tous les siècles, soyez bien convaincus, encore une fois, que Philinte vaut Alceste ; si Philinte n’était pas en probité et en loyauté l’égal d’Alceste, la comédie de Molière serait manquée, Le Misanthrope ne serait pas le chef-d’œuvre de Molière. […] les conduire avec un sang-froid imperturbable, jusqu’à la limite fatale où la vieille monarchie et la vieille société vont finir, pour faire place au peuple de 89, en un mot, faire le premier, et tout d’un coup, dans ce monde nouveau qui va s’ouvrir, sur les débris de l’ancien monde, la comédie de mœurs, la comédie déclamatoire, furibonde, pédante, mais enfin, malgré tout, une véritable comédie, voilà pourtant ce qui a été accompli avec une audace peu commune, avec une verve intarissable, avec une éloquence souvent triviale, mais moqueuse et puissante, par ce comédien manqué, par ce tribun manqué, par ce législateur sans pitié, par ce furibond déclamateur, qu’on appela Fabre d’Églantine, mauvais comédien comme Collot d’Herbois, et, pour tout dire en un seul mot rempli de toute exécration, le digne secrétaire de Danton !

157. (1686) MDXX. M. de Molière (Jugements des savants) « M. DXX. M. DE MOLIÈRE » pp. 110-125

Mais, Molière, à ta gloire il ne manquerait rien, Si parmi leurs défauts que tu peignis si bien, Tu les avais repris de leur ingratitude.

158. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Des Pieces intriguées par un Valet. » pp. 125-134

On pourra me nier cette vérité ;                                             Mais en tout cas, Les exemples fameux ne me manqueront pas.

159. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. Des Pieces intriguées par des noms. » pp. 204-215

C’est trop avoir d’égards pour son manque de foi.

160. (1838) Du monument de Molière (Revue de Paris) pp. 120-

Laissez au peuple, au hasard des choses, le soin de créer des points  de rappel, qui ne manqueront jamais, soyez-en sûrs.

161. (1911) L’Étourdi de Molière et Le Parasite de Tristan L’Hermite (De Jodelle à Molière) pp. 292-302

Si donc, en 1653, Molière avait pu voir jouer, ou s’il avait pu jouer lui-même le Parasite, il n’y aurait sans doute pas manqué ; mais Molière était en province et les troupes de campagne ne pouvaient faire entrer dans leur répertoire les pièces nouvelles tant que celles-ci n’avaient pas été imprimées.

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