/ 157
138. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Son père se remaria ; mais rien ne nous autorise à croire que sous la férule d’une belle-mère, l’enfance de Molière ait été si malheureuse et si durement traitée qu’il en ait gardé dans le cœur une impérissable rancune, et que, quarante ans plus tard, ce soit la seconde femme du maître tapissier, Catherine Fleurette, qu’il ait représentée sous les traits odieux de la Béline du Malade imaginaire. […] On se révolte, et l’on a raison, à la seule pensée que Molière ait épousé une Armande qui risquait d’être sa propre fille ; mais, hélas, quand il n’aurait épousé que la fille de sa vieille maîtresse, en dépit de la mère, après neuf mois de résistance, et dotée des économies de Madeleine, dont il recueillit plus tard la succession tout entière, le malheureux grand homme en serait-il plus excusable ?

139. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Ce qui est certain, c’est que, pour les autres, l’amour n’est intéressant que lorsqu’il est traversé, inquiet, malheureux ; et, comme de toutes les peines que peuvent ressentir deux personnes bien éprises l’une de l’autre, les plus vives sont celles qui leur viennent d’elles-mêmes, la jalousie est l’aspect sous lequel l’amour doit principalement être présenté au théâtre. […] Vie de Molière Avertissement Cette Vie de Molière, dans sa médiocre étendue, comprend tous les faits qui offrent quelque intérêt et quelque garantie : elle n’exclut que les particularités trop futiles, ou venant de sources trop suspectes, que d’autres ont recueillies avec une diligence malheureuse. […] Mari trompé ou non trompé, Molière ne pouvait manquer d’être malheureux ; et il le fût beaucoup. […] malheureuse, il est bien monsieur pour toi.

140. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

La Muse comique ne pouvait donc lancer ses traits que contre les manants qui se rendaient ridiculement malheureux en s’alliant à la gentilhommerie, ou les bourgeois qui se ruinaient follement par la fréquentation de la noblesse, et l’imitation de ses manières.

141. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

Quand il appelloit un Savoyard, il lui disoit : « Approche, malheureux ».

142. (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266

« En abordant, dans L’ Ecole des maris et dans L ’Ecole des femmes , la question de la liberté qu’il convient de laisser aux jeunes filles, et celle de l’instruction qu’il peut être utile de leur donner, Molière s’est placé à un point de vue très spécial, et pour lequel la comédie française a une préférence malheureuse.

143. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

La détresse où nous verrons tomber la malheureuse troupe nous oblige à donner crédit à ces informations malveillantes. […] Et dans cette dédicace il y a un passage ainsi conçu : « Cette protection et ce secours, monseigneur, dit-il, que vous avez donnés à la plus malheureuse et l’une des mieux méritantes comédiennes de France, n’est pas la moindre action de votre vie, et, si j’ose entrer dans vos sentiments, je veux croire que cette générosité ne vous déplaît pas. […] Les historiens de Nantes racontent que la malheureuse troupe eut de la peine à soutenir la concurrence d’un Vénitien nommé Segale, qui fut autorisé, le 24 mai, à organiser « jeux de marionnettes et représentations à machines ». […] Là, le miroir en main et ce grand homme en face, Il n’est contorsion, posture ni grimace Que ce grand écolier du plus grand des bouffons Ne fasse et ne refasse en cent et cent façons : Tantôt pour exprimer les soucis d’un ménage, De mille et mille plis il fronce son visage ; Puis, joignant la pâleur à ces rides qu’il fait, D’un mari malheureux il est le vrai portrait. […] Don Garde de Navarre ou le prince jaloux parut sur la scène du Palais-Royal le 4 février 1661 ; il y éprouva le plus malheureux sort.

144. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179

Le malheureux Don Pedre feignit d’être malade, & se représentant qu’il avoit choisi une femme idiote, qui non seulement l’avoit offensé en son honneur, mais encore qui ne croyoit pas s’en devoir cacher, il se ressouvint des bons avis de la Duchesse, détesta son erreur, & reconnut, mais trop tard, qu’une honnête femme sait garder les loix de l’honneur, & que si, par fragilité, elle y manque, elle sait du moins cacher sa faute. . . . .

145. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Développant d’une façon tout à fait originale, du reste, la pensée du maître, elle les divise en classes correspondant à celles de la société, et se demande avec douleur, à propos de son malheureux frère : S’il est de petits corps un plus lourd assemblage, Un esprit composé d’atomes plus bourgeois… (40) « Un esprit composé d’atomes. » C’est la première thèse gassendiste.

/ 157