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58. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192

IV, VI, XI ; le Médecin volant, sc. […] I ; l’Amour médecin, act. […] VII ; le Médecin malgré lui, act. […] V des Maximes et Réflexions sur la Comédie : « La postérité saura peut-être la fin de ce poète comédien, qui, en jouant son Malade imaginaire ou son Médecin par force, reçut la dernière atteinte de la maladie dont il mourut peu d’heures après, et passa des plaisanteries du théâtre, parmi lesquelles il rendit le dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : Malheur à vous qui riez, car vous pleurerez (Luc, VI, 25).

59. (1825) Notices des œuvres de Molière (IX) : La Comtesse d’Escarbagnas ; Les Femmes savantes ; Le Malade imaginaire pp. 53-492

Les railleries les plus cruelles et les plus répétées contre les médecins ne suffiraient pas pour constater l’opinion réelle d’un homme et particulièrement d’un poète comique sur la médecine. Les docteurs si ridicules de l’Amour médecin et de Pourceaugnac, la parodie si plaisante de cette profession dans Le Médecin malgré lui, et les figures grotesques de MM.  […] Molière, qui n’a pas mis moins de neuf médecins au théâtre, a merveilleusement varié leurs physionomies : indépendamment du travers de profession qui leur est commun à tous, chacun d’eux a son travers particulier, et, pour ainsi dire, son de individuel qui le distingue, et empêche qu’il ne puisse être confondu avec les autres. […] On ne peut pas douter que la mort de Molière n’ait été envisagée de cette manière par quelques-uns de ses contemporains, médecins on malades superstitieux, quand, dans le siècle suivant, on voit un docteur renommé attacher à cet événement la même idée de châtiment et de fatalité. Grimm, dans sa Correspondance littéraire, raconte l’anecdote suivante : « Le docteur Malouin, vrai médecin de la tête aux pieds, et dont madame de Graffigny disait plaisamment que Molière, en travaillant à ses rôles de Diafoirus et de Purgon, l’a voit vu en esprit, comme les prophètes le Messie, ce bon docteur Malouin nous remontra un jour, pour nous guérir de notre incrédulité, que les véritablement grands hommes avaient toujours respecté les médecins et leur science.

60. (1886) Revue dramatique : Les Fâcheux, Psyché (Revue des deux mondes) pp. 457-466

Dans l’intervalle, admirez la série : le Mariage forcé, la Princesse d’Élide, l’Amour médecin, Mélicerte, Pastorale comique, le Sicilien, George Dandin, M. de Pourceaugnac, les Amans magnifiques, le Bourgeois gentilhomme… Dansés devant le roi, et quelques-uns par le roi, à Vaux, à Fontainebleau, au Louvre, à Versailles, à Saint-Germain, à Chambord, aux Tuileries, avant d’être donnés au public sur la scène du Palais-Royal, (et tous n’y parviennent pas), ce ne sont que ballets, encore ballets, toujours ballets ! […] La Princesse d’Élide (disparue du théâtre depuis 1757) ne réussit jamais à la ville aussi bien qu’à la cour ; le Mariage forcé, de même, eut son plus beau succès le premier. — C’est que de toutes ces pièces, même des meilleures, même de celles qui se passeraient le moins malaisément de secours étrangers, Molière eût dit volontiers ce qu’il disait de l’Amour médecin, dans son Avis au lecteur : « Il serait à souhaiter que ces sortes d’ouvrages pussent toujours se montrer à vous avec les ornements qui les accompagnent chez le roi. » Cependant, à ses moments perdus, ce fournisseur de Sa Majesté composait pour lui-même et pour le vulgaire quelques autres pièces, comme l’École des femmes, Don Juan, le Misanthrope, Tartufe (dont les trois premiers actes, il est vrai, furent d’abord essayés à Versailles quelques jours après le divertissement de l’île enchantée), enfin les Femmes savantes. […] C’étaient, par exemple, M. de Pourceaugnac et ses médecins ; George Dandin, sa femme et ses beaux-parents ; le Bourgeois gentilhomme, MmeJourdain et Dorante.

61. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Frontin se joue du vieillard, en lui disant que son fils est ensorcelé, qu’il ne parle plus, mais qu’il connoît un Médecin assez savant pour le guérir. […] La scene dans laquelle Frontin vient sous la robe d’un Médecin persuader au Baron qu’il doit marier le Chevalier avec Zaïde, est encore prise dans le Théâtre Italien ; il suffit de la lire pour en être certain. […] Frontin, en Médecin. […] Il veut être payé : c’est un vrai Médecin.

62. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Deux grands médecins, le Temps et le Dépit, et la Raison, prudente garde-malade, sont en consultation au chevet de l’Amour. […] Le ballet de L’Amour malade avait laissé de si joyeux souvenirs parmi les contemporains, que lorsque huit ans après, fut joué L’Amour médecin de Molière, les hommes qui, comme le fameux médecin Guy Patin, ne fréquentaient pas beaucoup le théâtre, prenaient un titre pour l’autre et parlaient de L’Amour malade, de Molière, que Paris allait voir en foule.

63. (1769) Idées sur Molière pp. 57-67

Après tout, cette injustice est digne de pardon, puisqu’elle nous a valu le Médecin malgré lui. […] oui, comme les médecins qui recommandent la sobriété, et qui ont des indigestions; comme les hommes sensibles qui prêchent l’indifférence.

64. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Mais les médecins ont été l’objet constant de ses plus vives hostilités. […] Argan, est si peu détrompé de la médecine, qu’il finit par se faire médecin lui-même. […] Malade incrédule ou plutôt désabusé86, Molière n’en avait pas moins pour ami son médecin, qui se nommait Mauvilain.Le roi, les voyant ensemble à son dîner, dit à Molière : Voilà donc votre médecin. […] Un contemporain de Molière assure pourtant qu’il n’était pas convaincu lui-même de tout ce qu’il disait contre les médecins. […] Après les traits sans nombre que Molière a lancés dans ses comédies contre les médecins, il semblerait qu’il ne dut plus lui en rester pour la conversation.

65. (1884) Molière et les Allemands pp. 3-12

J’ai motivé ma préférence pour ganaro, ganarel (Sganarel), en observant que dans Le Médecin malgré lui, congénère du Médecin volant, l’une des premières pièces jouées en Languedoc, Sganarelle, traité de « débauché » et « d’ivrogne, » n’avait pas du tout un rôle de « désabusé » et de « déniaisé ».

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