Elle existe dans plusieurs livres fort graves, et nos aïeux l’ont mise en fabliau. […] Le livre du ballet nous a conservé les paroles versifiées que Lulli avait mises en musique, et quelques lignes de prose où le motif des scènes est à peine indiqué ; mais le dialogue de la pièce n’a jamais été imprimé.
Scapin dit ensuite à Géronte, que son fils s’étant allé promener sur une galere, le Capitaine l’a retenu, & ne veut pas le rendre à moins qu’on ne lui porte quinze cents livres, somme que l’avare donne après bien des lamentations. […] Oui, Monsieur, il sait que c’est mille cinq cents livres. […] Croit-il, le traître, que mille cinq cents livres se trouvent dans le pas d’un cheval ?
Ce même oubli s’est répété dans le livre du ballet du Bourgeois gentilhomme. […] Première entrée, un donneur de livres, dansant, le sieur Dolivet. […] Vous en trouverez le détail dans un petit livre intitulé : La Ménagerie 2, que l’abbé Cotin dédia à Mademoiselle.
Molière eut des ennemis cruels, surtout les mauvais auteurs du temps, leurs protecteurs et leurs cabales : ils suscitèrent contre lui les dévots ; on lui imputa des livres scandaleux ; on l’accusa d’avoir joué des hommes puissants, tandis qu’il n’avait joué que les vices en général ; et il eût succombé sous ces accusations, si ce même roi, qui encouragea et qui soutint Racine et Despréaux, n’eût pas aussi protégé Molière. Il n’eut à la vérité qu’une pension de mille livres, et sa troupe n’en eut qu’une de sept. […] L’envie de se distinguer a ramené depuis le style des Précieuses ; on le retrouve encore dans plusieurs livres modernes.
La Troupe qui représentait ses Comédies était si souvent employée pour les divertissements du Roi, qu’au mois d’Août 1665 Sa Majesté trouva à propos de l’arrêter tout à fait à son service, en lui donnant une pension de 7000 livres ; Monsieur de Molière, et les principaux de ses compagnons allèrent prendre congé de MONSIEUR, et lui faire leur très humbles remerciements, de la protection qu’il avait eu la bonté de leur donner.
Ce livre de dix-sept pages a été achevé d’imprimer à Rouen, le 24 mars 1673, trente-cinq jours après la mort de Molière.
Mais quand elle voit le riche mobilier, la quantité de livres qui encombrent la chambre, quand elle voit le monceau de monnaie d’or qui a été laissé sur la cheminée par les clients sans doute, elle rougit de ses dix mocenighi.
Dans sa jeunesse, le brillant chevalier de Grammont trouvait plaisant de voler au jeu, et même d’appeler au secours d’une adresse coupable une violence plus coupable encore en appuyant une partie de quinze d’un détachement d’infanterie ; et, vers la fin de sa longue carrière, il s’indigna des scrupules bourgeois de Fontenelle, qui, censeur du livre d’Hamilton, voulait en effacer le récit de ces charmants larcins et de ces aimables guet-apens, comme pouvant porter quelque atteinte à l’honneur d’un gentilhomme. […] Molière, dont l’esprit, si je puis parler ainsi, assimilait naturellement à sa propre substance tout ce qui se présentait à lui de comique, soit dans les livres, soit dans le monde, avait été frappé des beautés vives et naturelles qu’offrent plusieurs scènes du Phormion, de Térence ; deux scènes originales, perdues dans l’extravagant fatras du Pédant joué, de Cyrano de Bergerac, lui avaient paru mériter d’en être tirées ; et quelques traits heureux d’une comédie de Rotrou, La Sœur, depuis longtemps exilée de la scène, lui avaient inspiré l’envie d’en faire jouir de nouveau le public, en se les appropriant.