/ 147
87. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Niccolo Barbieri dit simplement à ce sujet : « Ces fictions ne peuvent corrompre l’âme des comédiennes, puisque c’est l’usage de l’art. » À une époque plus rapprochée de nous, le marquis d’Argens, remarquant aussi le contraste existant entre la liberté presque illimitée de la scène italienne et les mœurs souvent correctes des actrices de cette nation, l’expliquait par la considération même dont les comédiennes jouissent en Italie.

88. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

On demande quelle est la liberté dont les femmes jouissent, et ont droit de jouir dans la société et dans la vie conjugale : la liberté préconisée à cette occasion est plus près de la domination que de l’indépendance ; il semble, dit la discoureuse, que les soupçons du mari donnent à la femme le droit de faillir.

89. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Enfin, on prendrait la liberté de dire que Le Misanthrope est une satire plus sage et plus fine que celles d’Horace et de Boileau, et pour le moins aussi bien écrite, mais il y a des comédies plus intéressantes ; et que Le Tartuffe, par exemple, réunit les beautés du style du Misanthrope, avec un intérêt plus marqué. […] Le Misanthrope soutient bien son caractère pendant cette conversation, et leur parle avec la liberté qui lui est ordinaire. […] On prétendit alors que ce genre de versification était plus propre à la comédie que les rimes plates, en ce qu’il y a plus de liberté et plus de variété. […] On fut forcé de convenir qu’une prose élégante pouvait peindre vivement les actions des hommes dans la vie civile, et que la contrainte de la versification, qui ajoute quelquefois aux idées, par les tours heureux qu’elle donne occasion d’employer, pouvait quelquefois aussi faire perdre une partie de cette chaleur, et de cette vie, qui naît de la liberté du style ordinaire. […] Il lui fait dire à son père dans la dernière scène, que son trésor est retrouvé, et qu’il lui sera rendu, s’il veut consentir à son mariage avec Marianne : il ajoute que la mère de Marianne lui laisse la liberté du choix, et finit par supplier son père de lui céder sa maîtresse.

90. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Quand on voulut l’attaquer par les voies qui agissent sur l’opinion, il eut toute liberté pour la riposte ; il s’en servit, on pourrait dire qu’il en abusa, et la cruauté même à laquelle il se laissa parfois entraîner fut prise chez lui pour une revanche légitime. […] Et Molière, avec tout cela, ne perd aucun de ses droits d’apôtre de la vérité, et de précurseur de la liberté ; mais Bossuet et Bourdaloue sont des complimenteurs, et l’on n’hésite guère pour les traiter à plein de bas et vils courtisans. […] Arrêtons-nous ici, et voyons Bourdaloue en présence du roi et de la cour, devant cet auditoire où Molière, dix années auparavant, s’était annoncé autre qu’un comédien ordinaire en prenant la liberté de haranguer publiquement le roi pour obtenir la faveur de lui donner « une de ces petites farces dont il régalait la province. » Bourdaloue aussi, se mettant un instant en scène, parlera de ce qu’il sait faire, et des œuvres que lui inspire son zèle pour le roi. […] N’est-il pas étonnant qu’au lieu de cette modestie et de cette régularité que Dieu vous avait donnée en partage et que le vice même respectait en vous, il y en ait parmi vous d’assez endurcies pour affecter de se distinguer par un enjouement et une liberté à quoi tant d’âmes se laissent prendre comme à l’appât le plus corrupteur ? […] Bourdaloue s’était mis à couvert à force de vertus, Molière à force de services ; le religieux avait conquis la liberté de sa parole en vivant pauvre, chaste, mortifié, désintéressé de tout ce qui ne regardait pas la cause de Dieu ; le comédien avait acquis cette liberté par l’audace de ses flatteries, et par le zèle avec lequel il immolait au roi tout ce qui gênait ses vices.

91. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

On n’y parloit que de l’homme rare qui avoit eu dans un même jour le bonheur d’exposer sa vie pour son ami, & le courage de lui sacrifier sa passion, sa fortune, & sa liberté.

92. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VI. Les Femmes. » pp. 103-120

Mais si la femme doit jouir d’une honorable liberté et être pourvue d’une instruction discrète, ce n’est pas pour en abuser.

93. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Ma sœur, je vous demande un généreux pardon, Si de ma liberté j’ai taché votre nom. […] Des hommes parvenus à un âge avancé, pensent se faire aimer d’une jeune beauté en la tenant dans une continuelle contrainte, en lui faisant un crime des moindres libertés.

94. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. M. SAURIN. » pp. 333-353

Stukéli envoie à Béverley une lettre conçue en ces termes : « Venez me voir le plus promptement que vous pourrez ; c’est la seule marque d’amitié qu’actuellement je desire de vous : depuis que je vous ai quitté, j’ai pris la résolution d’abandonner l’Angleterre : j’aime mieux me bannir de ma patrie que de devoir ma liberté au moyen dont nous avons parlé tantôt.

/ 147