Son génie, avec celui de quelques Grecs illustres, est une des plus éclatantes personnifications de l’esprit humain ; et il a pour nous le mérite attrayant d’être un des types les plus purs de l’esprit français 2 . […] Pourtant des critiques, et illustres, ont tour à tour pris dans ses comédies certains personnages pour le modèle de l’honnête homme selon lui : on l’a accusé de juger comme Chrysale les choses de l’esprit, d’être bourru comme Alceste ou indulgent comme Philinte 30, sans s’apercevoir que, dans chaque drame, divers types étaient opposés pour faire contraste, sans qu’aucun fût réellement la perfection, également éloignée de tout excès. […] Dès 1696, Perrault, dans Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant le dix-septième siècle, disait en parlant des comédies de Molière : « On peut dire qu’elles furentd’une grande utilité pour bien des gens. » — De Cailhava, De l’Art de la Comédie, liv. […] « Jusque-là, il y avoit eu de l’esprit et de la plaisanterie dans nos comédies ; mais il y ajusta une grande naïveté, avec des images si vives des mœurs de son siècle, et des caractères si bien marqués, que les représentations sembloient moins être des comédies que la vérité même : chacun s’y reconnoissoit, et encore son voisin, dont on est plus aise de voir les défauts que les siens propres. » Perrault, Les Hommes illustres qui ont paru en France pendant le dix-septième siècle, article J. […] » Perrault, Les Hommes illustres, art.
Pas un lettré qui ne raconte, à sa façon, cette illustre biographie. […] Dans cette enceinte illustre où le jeune Arouet viendra plus tard, le nouveau venu rencontra parmi tant de condisciples qui l’ont aimé et protégé plus tard, le filleul du cardinal de Richelieu, le prince Armand de Conti, frère du duc d’Enghien, disons mieux, du grand Condé ! […] Le cardinal était malade ; il se mourait, désespéré de quitter la vie, et d’abandonner ces trésors de la peinture et de tous les beaux-arts, dont un prince illustre a dressé naguère le catalogue incroyable. […] Elle tient sa place dans cette illustre galerie, et sa place est la meilleure. […] Tartuffe est une des grandes pages de cette illustre biographie.
Ce fut au College qu’il fit connoissance avec deux hommes illustres, Chapelle & Bernier, qui avoient pour Précepteur le celebre Gassendi, des leçons duquel il sçut profiter. […] Ornement du Théatre, incomparable Acteur, Charmant Poëte, Illustre Auteur, C’est toi, dont les plaisanteries Ont guéri des Marquis l’esprit extravagant ; C’est toi, qui par tes momeries, As reprimé l’orgueil du Bourgeois arrogant. […] On composa plusieurs Eloges funebres & des Epitaphes à la memoire de Moliere ; j’en rapporterai ici deux ou trois, dont la premiere est de l’Illustre M. […] Charles Perrault, Hommes Illustres en France pendant le dix-septiéme siecle.
Il donne dix-neuf professeurs au Collège de France ; il loge au Louvre les artistes illustres. […] En 1660, il fut avait donné la salle du Palais-Royal ; en 1663, il le comprend pour une gratification annuelle de mille francs entre les hommes illustres dans les arts.
Au moment où Jean-Baptiste Poquelin, entraîné par sa vocation, engagé dans la troupe de l’Illustre Théâtre, représentait aux fossés de Nesle ou au port Saint-Paul les tragédies de Tristan et de Magnon, ce n’étaient pas seulement les Montfleury, les Floridor, les Madeleine Beauchâteau qui lui enlevaient la faveur du public et rendaient l’Illustre Théâtre désert, c’étaient aussi Tiberio Fiurelli sous les traits du noir Scaramouche, Domenico Locatelli sous le masque de Trivelin, Brigida Bianchi sous les atours et le nom d’Aurélia.
Les écrivains qui accréditent cette erreur ne remarquent pas que si leur opinion était juste, la gloire de Molière, qu’ils croient rehausser, serait au contraire rabaissée : car, s’il était vrai qu’il eut fait la guerre à la marquise de Rambouillet, à sa fille Julie, aux Sévigné, aux La Fayette, aux La Suze, au lieu de la faire seulement aux Scudéry, on pourrait dire qu’il est sorti vaincu d’un côté, étant vainqueur de l’autre, un effet, s’il a purgé la langue et les mœurs des affectations hypocrites et ridicules des Peckes, d’un autre côté les femmes illustres, qui ont survécu à l’hôtel de Rambouillet et en avaient fait partie, ont banni du langage et des mœurs des grossièretés et des scandales qu’il protégeait, et y ont apporté des délicatesses et des larmes dont elles ont eu les premières le sentiment. La gloire de Molière et celle des femmes illustres du temps sont intéressées à ce que la postérité reconnaisse la différence de leur tâche, qui n’avait rien d’opposé, l’une étant de purger la société d’un ridicule, l’autre d’y introduire un mérite nouveau ; cette tâche, il faut leur savoir gré de l’avoir également bien remplie.
Prince illustre, c’est votre épée ; C’est le soutien de votre Etat, Et le foudre vengeur qu’en votre main terrible Les Immortels ont mis Pour vous rendre un Prince invincible Et pour punir vos ennemis. […] On lui répond que l’illustre Sophronie, armée en sa faveur, vient le proclamer Souverain de l’Empire ; il répond : En ce cas-là je suis le Prince Sigismond. […] Il s’en déguise un peu la cause en disant que le refus d’un illustre suffrage la fit reléguer dans les provinces. […] Corneille prétend que le refus d’un illustre suffrage fit tomber son Don Sanche.
Le titre d’homme illustre égaloit l’homme sans naissance à ce qu’il y avoit de plus grand & de plus important dans l’Etat. […] Nous avons vu sous deux Papes consécutifs les arts en vigueur, parceque ces deux Souverains desiroient de laisser des monuments illustres de leur pontificat, & qu’ils étoient par conséquent forcés de rechercher dans tous les genres des Artistes qui voulussent les immortaliser en s’immortalisant eux-mêmes. […] La postérité comptera parmi nous dix Peintres fameux, autant de Sculpteurs, autant d’Architectes illustres, & dira : « Tant d’Artistes distingués n’ont pu faire des progrès, qu’au sein d’un pays où les talents naissants trouvent des ressources gratuites chez des Maîtres entretenus par la générosité du Monarque ; tant d’Artistes distingués n’ont pu se perfectionner, que dans un pays où l’Eleve, parvenu au point de laisser entrevoir la moindre étincelle de génie, est envoyé à grands frais dans l’ancienne patrie des beaux arts, peut s’y enrichir des plus belles connoissances, & revenir, précédé de sa réputation, dans la capitale pour être accueilli dans le palais des Rois. » Qui pourroit ne pas voir toute l’utilité du plus respectable des établissements, de cette Ecole d’honneur, de bravoure, dans laquelle est admis quiconque puise dans un sang noble l’ardeur de défendre sa patrie ? […] Enfin, s’il est vrai qu’un Empire soit plus ou moins illustre à mesure qu’il produit plus ou moins d’hommes de génie, d’hommes immortels, pourquoi ne pas admettre le seul moyen qui peut nous rapprocher de ce temps fameux où les Corneille, les Moliere, les Racine, s’immortalisoient chacun sur un théâtre différent ?