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6. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [29, p. 54-59] »

Des domestiques et des gens du lieu furent promptement à ces débauchés, qui étaient déjà dans l’eau, et les repêchèrent. […] Ces pauvres gens se sauvent la plupart chez Molière, qui, voyant ce vacarme, dit à ces furieux : Qu’est-ce 186 donc que ces coquins-là vous ont fait, messieurs ? […] que je ne vous assomme, dit-il à ces pauvres gens, paraissant en colère ; je vous trouve bien hardis de vous opposer à de si belles actions. […] On serait assez malin pour lui donner un mauvais jour : si nous nous noyons à l’heure qu’il est, on dirait, à coup sûr, que nous l’aurions fait la nuit comme des désespérés, ou comme des gens ivres.

7. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Dans la comédie de caractère, le poète disparait ; ces gens-là ne lui appartiennent pas ; chacun a son visage, sa voix, et n’a que l’esprit qu’il peut. […] C’est le vin qui attendrit les méchantes gens. […] Dans la comédie de caractère, si les gens ont de l’esprit, c’est sans qu’ils s’en doutent ; s’ils font rire, c’est quand ils pensent le moins être risibles. […] Il vient chez elle des gens de cour, ou simplement de bonne compagnie, non épris, mais galants ; ou s’ils sont amoureux, par esprit de rivalité seulement. […] Les gens de goût y reconnaissent la langue la plus près de la pensée, et l’expression la plus parfaite de l’esprit de société dans notre pays.

8. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Mais plus que tout cela, que deviendront ces pauvres gens que j’ai amenés de si loin ? […] Des gens prenoient plaisir à troubler son repos & ouvrir ses yeux malgré lui. […] Colbert fit dresser la liste des gens de Lettres par Chapelain. […] Ils attaquent brusquement les gens qui gardoient les portes. […] Le reste du monde nous regarde comme des gens perdus, & nous meprise.

9. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Mais plus que tout cela, que deviendront ces pauvres gens que j’ai amenés de si loin ? […] Ils attaquent brusquement les Gens qui gardaient les portes. […] Mais il n’eut pas été représenté une fois que les gens austères se révoltèrent contre cette pièce. […] Le reste du monde nous regarde comme des gens perdus, et nous méprise. […] Croyez-vous de bonne foi pouvoir être toujours le Plastron de ces gens-là sans succomber ?

10. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. Des Caracteres généraux. » pp. 263-267

Vos livres éternels ne me contentent pas ; Et, hors un gros Plutarque à mettre mes rabats, Vous devriez brûler tout ce meuble inutile, Et laisser la science aux docteurs de la ville ; M’ôter, pour faire bien, du grenier de céans Cette longue lunette à faire peur aux gens, Et cent brimborions dont l’aspect m’importune ; Ne point aller chercher ce qu’on fait dans la lune, Et vous mêler un peu de ce qu’on fait chez vous, Où nous voyons aller tout sens dessus dessous. […] Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens, Et régler la dépense avec économie, Doit être son étude & sa philosophie. Nos peres sur ce point étoient gens bien sensés, Qui disoient qu’une femme en sait toujours assez, Quand la capacité de son esprit se hausse A connoître un pourpoint d’avec un haut-de-chausse. […] Mes gens à la science aspirent pour vous plaire, Et tous ne font rien moins que ce qu’ils ont à faire.

11. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

Ils n’y ont pas véritablement grand crédit ; mais ils trouvent des gens à qui ils persuadent qu’ils en ont beaucoup. […] Un homme comme moi n’a que faire d’aller courir après ces gens-là. […] Madame, ce n’a été que pour faire plaisir à des gens qui... […] Renouez, renouez avec vos gens. […] l’est-il sur les gens qu’il aime ?

12. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Deux sortes de gens s’évertuent à démontrer l’utilité morale du théâtre : quelques gens d’esprit qui ne croient à rien ; beaucoup de gens crédules qui ne comprennent rien, mais qu’un instinct victorieux attache à tout ce qui est faux et mauvais. […] Pour tromper, l’imposteur doit parler la langue des gens de bien, et tel a ôté le succès de sa fourberie qu’aujourd’hui ce sont les gens de bien qui parlent comme l’imposteur. […] Il ne peut, dit-il, souffrir les gens qui couvrent leurs vices de l’intérêt du ciel. […] Nous les connaissons ses gens. […] On ne les voit pas surtout se dresser contre les gens d’esprit qui s’amusent à la satire.

13. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

Sans parler de ses œuvres qui se multipliaient, de plus en plus téméraires et vastes, de plus en plus propres à la manifester, trop de gens considérables participaient maintenant à sa confidence. […] En même temps, certaines des croisades de la Compagnie, encore que justes, nécessaires et honorables, avaient forcément, aux yeux des gens de la « société polie. » un air d’inélégance. […] Tous ces gens-là se servent du nom de Dieu pour faire leurs affaires et tromper le monde. […] Rapin, que Colbert et Mazarin eux-mêmes, — qui, lorsqu’ils parlent de la « cabale des dévots, » désignent moins une société particulière qu’un vaste ensemble de gens pieux très militans, — Molière n’eût pourtant pas réservé aux seuls confrères de M. […] G. de Renty, l’un des membres les plus éminens de la Compagnie, « était l’intermédiaire des libéralités de la reine mère pour la levée des gens de guerre destinés par Sa Majesté à s’opposer aux incursions des Hiroquois au Canada. » Voyez une pièce de 1644, analysée par le P.

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