Les archives de théâtre n’y sont pour rien ; ce sont les archives des notaires qui ont tout fourni. […] Quelques-uns des actes fournis par M. […] C’est alors aussi, ce qui vaut mieux, qu’il faisait jouer pour la première fois sa comédie du Dépit amoureux, dont l’imbroglio lui avait été presque en entier fourni par de vieilles comédies italiennes, mais dont l’état de son cœur et les péripéties de sa vie, à ce moment même, lui avaient seuls inspiré toute la partie amoureuse. […] Ce n’est pas tout : son extrait de naissance ne fut peut-être pas la seul chose que lui emprunta Molière ; il se pourrait qu’après avoir fourni les noms du personnage, ce Dandin eût prêté quelque chose pour le sujet de la pièce. […] Souvent la pièce, représentée auparavant, les fournissait ; il arrivait que l’acteur tragique, ayant endossé son habit de farceur, se moquait alors et de lui-même et de ceux qui avaient joué avec lui.
Enfin, l’on voit clairement que le discours de Don Pedre a fourni l’idée de celui d’Arnolphe.
Frappé de ce tableau, pour lui si véridique, Louis quatorze absout le profond Satyrique ; Bientôt même à Molière il fournit des portraits.
Molière professe une morale, comme nous le verrons, assez facile à caractériser dans son ensemble, — et ce n’est pas davantage la religion qui lui en a fourni le principe.
« Au reste, comme j’ai toujours rendu justice aux Espagnols, de qui j’ai emprunté presque tous les sujets comiques que j’ai traités avant celui-ci, je n’en dois pas moins à l’incomparable auteur de la Cléopâtre *, et je croirais mal répondre à la profession que je fais de l’honorer, si je n’avouais hautement que l’histoire d’Alcamène et de Ménalippe m’a fourni les premières idées de cet ouvrage.
Voilà encore un fond italien qui a fourni plusieurs scenes à Moliere, mais toutes sont embellies par les changements qu’il y a faits.
Au reste, je ne crois guère que ce soit cette anecdote-là qui ait fourni à Molière le sujet du Mariage forcé. Molière a trouvé Le Mariage forcé à la même source qui lui a fourni Le Bourgeois gentilhomme, George Dandin, L’École des maris, L’École des femmes, Les Femmes savantes, Le Malade imaginaire, en un mot toutes ces excellentes et admirables leçons qu’il n’a jamais cessé de donner à la bourgeoisie, dont il était le précepteur assidu et bienveillant, et qu’il a défendue jusqu’à son dernier jour contre les courtisans et les hypocrites ; contre les médecins et les coquettes titrées ; contre les charlatans de toute espèce, quelle que fût leur origine ou leur crédit. […] Il faut prendre son temps, il faut obéir à l’heure présente, il faut étudier les écrivains les plus habiles à nous fournir les développements du style et de la passion.
Certains passages avaient été adoucis, de manière « à ne pas fournir l’ombre d’un prétexte aux célèbres originaux du portrait105 ». […] De plus, La Cameriera nobile (la femme de chambre de qualité) aurait fourni le germe de deux scènes, celle où Maître Jacques fait le brave, comme Arlequin, jusqu’aux coups de bâton administrés par Valère, et celle où le cocher d’Harpagon s’ingénie, comme Scapin entre Pantalon et le docteur, à réconcilier le père et le fils, en leur persuadant que chacun d’eux cède à l’autre sa maîtresse. […] Voici les vers où Boisrobert fait un inventaire analogue : Il fournit le surplus de la somme en guenons, En fort beaux perroquets, en douze gros canons, Moitié fer, moitié fonte, et qu’on vend à la livre : Si vous voulez ainsi la somme, on vous la livre.