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157. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Pieces à scenes détachées. » pp. 45-60

Un soldat ivre se présente ; il croit avoir rendu le plus grand service à l’Etat ; il dit : J’étois sur un vaisseau quand Ruiter fut tué, Et j’ai même à sa mort beaucoup contribué ; J’allai chercher le feu que l’on mit à l’amorce Du canon qui lui fit cracher l’ame par force.

158. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

au mépris de l’amour paternel, Il veut couvrir son sang d’un opprobre éternel : A ses premiers liens il s’arrache de force, Et va sacrifier au plus affreux divorce La nature, l’hymen & l’amour gémissant.

159. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Après quoi ils s’en vont avec force politesses.

160. (1818) Épître à Molière pp. 6-18

Quelle force, et, surtout, quel charme dans ton style !

161. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Il eût admiré bien davantage la sécurité d’Agnès s’il eût su que pendant qu’il était chez elle, marchant à grands pas, ruminant, grondant, cassant les porcelaines et donnant force coups de pied au petit chien, — Horace, lui, était dans l’armoire, où, sur le point d’être surprise, Agnès, qui l’avait appelé du balcon, l’avait vivement enfermé au triquetrac des pas d’Arnolphe sur les degrés… Mais, comme de coutume, c’est encore Horace qui lui raconte la scène ; Horace qui le croit toujours son ami, ne l’ayant, de son étui, ni vu, ni entendu parler… et Horace lui en confie bien davantage ; ce soir il enlève Agnès ; il y suffit d’une échelle, Agnès ouvrira la fenêtre, et tous deux prendront la volée. […] Les deux enfants — ils le sont par la confiance et la pureté de cœur — se font de touchants adieux, qu’Arnolphe abrège en tirant Agnès par la manche… Horace s’en va ; et la grande scène, que Molière a si bien su faire attendre, commence enfin, admirable de vérité humaine et de force comique. […] Il y a quelque temps, je voyais dans un roman de Claretie, d’ailleurs intéressant, Le troisième dessous, le récit de la mort d’un grand acteur, et ce grand acteur, au moment suprême est peint rassemblant ses forces défaillantes pour donner à son fils, acteur aussi, une leçon sur Arnolphe ; il lui apprend à le jouer au tragique, à quoi la circonstance l’aide beaucoup ; il meurt ensuite, extrêmement satisfait.

162. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Quand ce but concentre tellement toutes nos forces intellectuelles et morales, qu’en dehors de lui nous n’avons ni sentiment, ni activité pour rien, alors le sérieux nous domine et nous possède exclusivement, et quand ce but est un objet infini, l’accomplissement d’un devoir sublime ou la satisfaction d’une passion profonde, alors l’état de notre âme est tragique. […] « On a quelquefois demandé, dit Horace, si la comédie était ou n’était pas un poème, parce que respiration et la force ne s’y rencontrent, ni dans les mots, ni dans les choses, et qu’à la mesure près c’est une pure conversation toute semblable aux entretiens ordinaires… Ce n’est pas assez de composer des vers en termes élégants, mais ordinaires ; si, ces vers une fois rompus, tout père peut gronder du même ton qu’un père de comédie37. »La vérité est que toutes les œuvres de la comédie nouvelle sont poétiques et prosaïques à la fois : poétiques par la forme, prosaïques par le fond38. […] Ce trait, du genre d’Aristophane, bien rendu par l’acteur, est d’un grand effet, et nous pouvons juger par là de la force comique du poète grec89.

163.

La troupe de Molière était excellente, et Molière aussi, qui tirait de lui-même la plus grande force de son théâtre, en tirait des effets admirables dans une extrême simplicité de moyens. […] Elmire qui cesse de tempérer, à force d’égards, l’humeur de Mlle Pernelle ! […] « Le seigneur de Franconville vint supplier le Prélat de réduire cet obstiné à la raison, lui disant : “Monseigneur, ce malheureux prêtre m’a fait une hydre de procès ; le bras séculier, qui a toute la force en main, n’en peut venir à bout.” […] Il s’humilie, il pleure, il feint de défaillir à force d’émotion et de douleur : « Remettez-vous, mon frère… » lui dit Orgon d’un ton suppliant. […] » Il obtient le même effet de surprise, mais par la netteté du parti-pris, par la force saisissante de l’accent, et non pas par la discordance.

164. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93

Une promenade est un endroit convenable : c’est là que Moliere réunit très naturellement les Fâcheux, qui, par-tout ailleurs, paroîtroient amenés par force.

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