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149. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Mr de Molière se nommait Jean-Baptiste Pocquelin ; il était fils et petit-fils de Tapissiers, Valets-de-Chambre du Roi Louis XIII. […] Le père qui appréhendait que ce plaisir ne dissipât son fils, et ne lui ôtât toute l’attention qu’il devait à son métier, demanda un jour à ce bon homme, pourquoi il menait si souvent son petit-fils au spectacle ? […] Chapelle était fils de Mr Luillier, sans pouvoir être son héritier de droit. […] Mr de Mauvilain est le Médecin pour lequel Molière a fait le troisième placet qui est à la tête de son Tartuffe, lorsqu’il demanda au Roi un Canonicat de Vincennes pour le fils de ce Médecin. […] Depuis que le Roi a eu la bonté de donner un Canonicat au fils de son Médecin, il fait des merveilles ; et il tiendra Monsieur longtemps en état de divertir Sa Majesté.

150. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82

Nous avons vu qu’en 1631, la peste régna à Paris ; que madame de Rambouillet y perdit son second fils, le vidame du Mans, âgé de 7 ans, et qu’elle et sa fille Julie, alors âgée de 24 ans, ne quittèrent le malade que quand la mort lui eut fermé les yeux, bien que tous les amis de la maison s’en fussent éloignés.

151. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

L’un entreprend des ouvrages moins difficiles ; l’autre est détourné du plus pénible des sentiers par un pere tendre justement alarmé sur l’avenir que son fils s’y prépare. […] Il fait voir à son fils la fortune & les plaisirs à la suite de mille états bien moins pénibles.

152. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. De l’Art de prévenir les Critiques. » pp. 309-313

La raison qu’il nous donne pour nous persuader que Géronte ne reconnoîtra pas le valet de son fils, étoit valable autrefois ; celle de Brueys 43 & Palaprat ne peut qu’avoir été très mauvaise de tout temps, & le sera toujours.

153. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Si jamais il n’est plus jeune, et qu’il cesse d’être amoureux, il ne sera plus la même chose. » C’était donc la sollicitude maternelle qui disposait mal madame de Sévigné pour les premiers ouvrages de Racine ; Andromaque fut la première de ses pièces qu’elle vit avec faveur, tant que son fils fut amoureux de l’actrice. […] En parlant de l’absence de son fils qui est en Bretagne, elle se console par ces vers des deux Pigeons :          Il a tout ce qu’il veut, Bon soupé, bon gîte, et le reste.

154. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

Même dans Don Juan, qui cependant forme exception dans son œuvre, étant une imitation de la comédie espagnole, où Molière a subi la mode, il n’y a que le père de don Juan dont le rôle soit entièrement écrit du ton noble, et encore, berné qu’il est par son fils, nous le présente-t-on dans une situation comique. […] C’était une âme sèche, un esprit frivole, nonchalante, affectée, coquette par-dessus toute chose, incapable de sortir de son petit mot vaniteux pour comprendre ni l’amour, ni le génie de son mari ; — ne voyant en lui seulement que le mari, mari comme un autre, emporté, jaloux et ridicule ; à chaque réconciliation où il consentait, l’estimant moins, parce qu’elle l’avait abaissé ; et, pas plus que le valet de chambre de je ne sais plus quel Grec qu’on faisait fils de Jupiter, n’admettant que l’homme qu’elle savait ainsi bâti fut un demi-dieu. […] On était tout bonnement le fils de son père et point l’enfant du siècle. […] Mais dans l’ensemble, le corps était singulièrement corruptible, sinon corrompu ; et bien que Boileau en ait fort adouci les traits, les sanglantes satires de Rabelais et de d’Aubigné contre les Chats-fourrés et les Grippeminauds, n’avaient guère perdu de leur vérité cruelle. — Achetant leurs charges, se les transmettant de père en fils ; formant dans l’État un état tout nourri d’abus gothiques et de traditions romaines, parfaitement étrangères au génie de la nation ; ayant par conséquent toute nouveauté en horreur et tout mouvement en détestation ; s’arrogeant vis-à-vis du pouvoir un droit de remontrance qu’ils n’exerçaient d’ailleurs, fort prudemment, que quand le pouvoir était faible ; alliés politiquement à leur bonne sœur l’Église, afin de partager, eux, gardiens des lois humaines, l’inviolabilité que confère aux prêtres la loi divine, de confondre ainsi deux choses distinctes, et de gouverner, eux aussi, en se rendant sacrés ; — voilà en quelques lignes les magistrats comme je les vois, les magistrats du temps de Molière, je le répète ; car, ainsi qu’on sait, nous avons changé tout cela.

155. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

Madame Pernelle Vous êtes un sot en trois lettres, mon fils ; C’est moi qui vous le dis, qui suis votre grand’mère ; Et j’ai prédit cent fois à mon fils, votre père, Art de Molière, personne ne s’apperçoit que ces mots ne sont pas dans la nature. […] vraiment, tout cela n’est rien au prix du fils : Et, si vous l’aviez vu, vous diriez : C’est bien pis ! […] Orgon (à son fils). […] Cléante Sacrifiez à Dieu toute votre colère, Et remettez le fils en grâce avec le père. […] Argante Et si ce fils, que vous avez en brave père si bien morigéné, avait fait pis encore que le mien ?

156. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du point où doit commencer l’action d’une fable comique. » pp. 172-177

Je leur ai fait voir le danger des deux extrémités ; c’est à eux de choisir un juste milieu, qui ne les force pas à précipiter leurs incidents, ou à les alonger par le secours d’une intrigue à deux fils, comme la Chaussée 25, ou par celui de la diction, dont nous allons parler.

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