Riccoboni dont je tire cet article, un ouvrage aussi singulier & aussi difficile, car je suis presque certain qu’il a plus coûté à Moliere que deux Comédies de son invention, mérite l’attention, & même l’admiration des connoisseurs.
La toque est tailladée et surmontée d’un ornement, mais il est difficile de deviner si c’est la queue de lapin traditionnelle.
Il est difficile de dire avec justesse ce qu’on sent n’être ni vrai, ni conforme à la raison.
Mais Fabre ne s’en indigne pas moins et s’écrie : « Quand on s’y prend de cette manière et qu’on est parvenu à ce comble de philosophie, vous voyez qu’il n’est pas difficile d’être content de tout… L’indignation surmonte la pitié, l’humanité l’emporte sur le mépris. […] Or ce qui rend la question difficile et très probablement insoluble, c’est que les deux moyens ne sont pas bons pour les mêmes personnes. […] Il est difficile d’indiquer mieux que la religion est au nombre des maximes ridicules et des lois grotesques dont se sert Arnolphe pour intimider et effrayer sa pupille. […] — Oui, c’est plus difficile à entendre tout d’abord ; mais suivez bien. […] Enfin rien n’est plus difficile que de décider si ceux-là sont plus dans le sens de la nature, que Molière attaque, ou plus dans le sens de la nature, ceux-là que Molière approuve.
Il semble, à l’entendre parler, que le Jeu de la Comédie soit aussi difficile à acquérir que l’Art de Prêcher.
Remarquons, en passant, que, par suite de l’ancienne habitude de jouer la pièce en vers, les acteurs ont eu à surmonter, en cette circonstance, une difficulté qui se présente bien rarement ; ils n’ont pas eu seulement, comme toujours, des rôles à composer et à apprendre : ils ont eu, ce qui est peut-être plus difficile, des habitudes à perdre et des rôles à oublier.
En un mot, c’est ici où cet incomparable Scaramouche, qui a été l’ornement du théâtre et le modèle des plus illustres comédiens de son temps qui avaient appris de lui cet art si difficile et si nécessaire aux personnes de leur caractère, de remuer les passions, et de les savoir bien peindre sur le visage (c’est une allusion à Molière) ; c’est ici, dis-je, où il faisait pâmer de rire pendant un gros quart d’heure dans une scène d’épouvante où il ne proférait pas un seul mot.
Après la brillante Célimène vient, un peu plus tard, dans Le Tartuffe, le personnage d’Elmire, qui nous montre une fois de plus toute l’adresse de Molière à traiter les situations les plus difficiles.