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4. (1846) Quelques pages à ajouter aux œuvres de Molière (Revue des deux mondes) pp. 172-181

La législation était alors si peu favorable à la propriété dramatique, que, pour jouir exclusivement de l’œuvre dernière et très fructueuse de leur chef et de leur camarade, les comédiens de la troupe de Molière, dont faisait partie sa veuve, furent obligés de solliciter une lettre de cachet portant défense à toute autre troupe de représenter cet ouvrage, tant qu’il ne serait pas imprimé, Aussi ne se hâtèrent-ils pas de le mettre sous presse, et comme ce retard ne faisait pas le compte de la librairie étrangère, habituée dès-lors à vivre an dépens de nos auteurs en crédit, la contrefaçon hollandaise s’avisa cette fois d’un singulier procédé. […] Editio deuxième, revisa et de beaucoup augmentata super manuscriptos trovatos post suam mortem. » Rouen, chez Henri-François Viret, 1673 ; et au dernier feuillet : « Achevé d’imprimer le 34 de mars 1673. » La seconde page commence ainsi : Acta et ceremoniæ receptionis. […] Nous passons les derniers souhaits, que nos lecteurs pourraient, comme la comtesse d’Escarbagnas, trouver d’un latin un peu trop malhonnête.

5. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Conclusion » pp. 355-370

Quand vous avez écrit, comme philosophe hégélien, une Méditation sur le drame comique, vos premières et vos dernières lignes ont clairement eu pour but de rassurer sur le compte de votre orthodoxie nos esprits qui prenaient l’alarme ; ce but, elles l’ont atteint, bien qu’assez gauchement, à l’aide de quelques phrases d’ironie qui, sans transition, ont précédé toute une exposition sérieuse, puis d’autres qui lui ont succédé — sans transition. […] Voyons, examinons une dernière fois. […] La Critique de l’École des femmes, scène dernière.

6. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Au mois de juin dernier, un mémoire de frais Pensa dans un cachot te faire mettre au frais. […] Il suppose que ce grand satirique vient de mourir du chagrin que lui a causé le mauvais succès de ses derniers ouvrages. […] Regnard rapporte les dernières paroles de Boileau, adressées à ses vers : « O vous, mes tristes vers, noble objet de l’envie, Vous dont j’attends l’honneur d’une seconde vie! […] Mais pour la ridicule Araminte, il la met en œuvre pendant toute la pièce, avec d’autant plus de succès, que personne ne la plaint, et qu’étant fort loin de la douceur et de la modestie d’Isabelle, elle pousse jusqu’au dernier excès les extravagances de son désespoir amoureux, et met, à force de persécutions, le pauvre provincial absolument hors de toute mesure. […] Le tableau est énergique, mais d’une couleur monotone et un peu rembrunie : il y a des situations neuves et très artistement combinées; mais l’intrigue est pénible, et les derniers actes languissent par la répétition des mêmes moyens employés dans les premiers.

7. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Si vous leur prêtez une arrière-pensée, ils tombent au dernier rang des courtisans, au-dessous des petits marquis. […] On oublie encore que le xviie  siècle est profondément religieux, et en effet, c’est bien à une époque religieuse que peut se produire une œuvre comme Tartuffe, lorsque la dévotion et la crédulité sont arrivées à leurs dernières limites et que le directeur de conscience a toutes ses aises pour imposer sa domination. […] Enfin La Fontaine, qui a été un bien bon homme, mais qui était aussi, vous le savez, un affreux libertin, La Fontaine est toujours entre deux retraites ; il passe sa vie à se réconcilier avec la religion et il a le bonheur en mourant de se réconcilier une dernière fois. […] Arnolphe, en voyant Agnès le repousser opiniâtrement, tente un dernier effort auprès d’elle. […] Il y avait un dernier coup à porter à Molière et on l’a tenté.

8. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Il est néanmoins certain, et il sera prouvé que la guerre de Molière et de ses amis contre ce qu’ils appelaient les précieuses, a été fort malentendue dans le siècle dernier, qu’elle l’est toujours plus mal, à mesure que nous avançons ; il est de fait que l’unique intention de Molière a été d’attaquer les affectations et l’hypocrisie des Peckes (ou Pécores) provinciales et bourgeoises ; qu’il respectait, non pas l’hôtel de Rambouillet qui ne subsistait plus de son temps, mais les personnages qui en restaient, notamment le gendre de la marquise, ce duc de Montausier, dont il emprunta plusieurs traits pour peindre l’austérité de principes et de goût, et pour en orner le liant caractère de son Misanthrope. […] La 8e et dernière, de 1671 à 1683, qui comprend le commencement et les progrès de madame de Maintenon dans la faveur du roi ; le retour du roi vers la reine opéré par madame de Maintenon ; la mort de la reine.

9. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

On a beaucoup disserté sur le but de la comédie ; des philosophes du siècle dernier l’ont regardée comme la seule école de la sagesse ; des critiques de nos jours, au contraire, la représentent comme fatale aux mœurs et à la religion. […] Et en effet, Messieurs, transportons-nous par la pensée dans l’avenir le plus lointain : supposons que de nombreuses générations se sont succédé, et que, par l’effet de ces grandes catastrophes qui bouleversent les empires, tout ce qui a été écrit sur les deux derniers siècles a disparu. […] Dès longtemps l’horizon était obscurci ; c’en est fait, le siècle finit au milieu des orages, et une nuit épaisse en couvre les derniers moments.

10. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre V. Le théâtre des Gelosi (suite) » pp. 81-102

Les personnages sont, outre la comédienne Vittoria (jouée par la signora Antonella Bajardi) et son camarade Piombino, les deux vieillards Pantalon et Gratiano, leurs femmes Isabelle et Flaminia, et les amoureux de ces dernières, Oratio et Flavio. […] Pedrolino sourit, lui demande combien il y a de temps qu’il n’est allé à la comédie, l’interroge sur tous les acteurs et en dernier lieu sur la signora Vittoria. […] Son mari, Francesco Andreini, fit graver sur sa tombe une épitaphe qu’on voyait encore à la fin du dernier siècle, et qui se terminait ainsi : « … Religiosa, pia, musis amica, et artis scenicæ caput, hic resurrectionem exspectat.

11. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

Tableau charmant qu’il oppose au tableau de l’amour grossier du populaire, faisant rire de l’un, faisant admirer l’autre, corrigeant les premiers par les derniers, et triomphant de tous les vices que peut atteindre son ardente raillerie. […] Des prêtres fanatiques lui refusèrent les derniers secours de la religion ; d’autres prêtres lui refusèrent la sépulture. […] Aux dernières lueurs d’un jour froid qui pâlit12, Deux sœurs de charité se penchaient près d’un lit, Et de leurs soins touchants la douceur infinie D’un poète mourant consolait l’agonie. […] Parfois se soulevant, il appelait tout bas Quelqu’un qu’il attendait et qui n’arrivait pas : Et seules l’entourant à cette heure dernière, Les deux sœurs près de lui demeuraient en prière. […] Bientôt son œil s’éteint, son visage est plus pâle, Les accents de sa voix sont brisés par le râle, Un dernier sentiment sur son front vient errer : Il écoute, il sourit !

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