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3. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Pieces intriguées par une Soubrette. » pp. 135-150

Ismene est devenue éprise de l’amant de sa fille ; elle craint le retour de Champagne ; elle ouvre son cœur à Laurette sa suivante, qui se charge de faire soutenir à Champagne que le mari d’Ismene est mort. […] Laurette, qui craint leur entrevue, lui conseille de mépriser son ingrate, & de ne pas lui parler. […] Isabelle, toute piquée qu’elle est contre Accante, craint encore pour ses jours. […] Elle paroît malgré Laurette, qui craint toujours une explication.

4. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

Madame de Montespan croyant avoir moins à craindre les infidélités du roi en composant le service de la reine de dames d’honneur au lieu de filles d’honneur, avait pressé le renvoi de celles-ci et la nomination des dames. Le 1er de l’an, madame de Sévigné écrit à sa fille : « On a fait cinq dames : mesdames de Soubise, de Chevreuse, la princesse d’Harcourt, madame d’Albret, madame de Rochefort, et madame de Richelieu, dame d’honneur. » Madame de Montespan ne considérait pas qu’en donnant au roi un enfant chaque année, elle l’avait habitué aux dames, et avait autant à craindre de leur concurrence que de celle des filles d’honneur. […] Madame Scarron prouve encore ici, ne fût-ce que par l’absence de toute expression de gratitude, qu’elle ne craint rien tant que le soupçon d’une secrète intelligence avec le roi. […] Cette permission dépendait de madame de Montespan, qui ne voyait pas avec plaisir cette acquisition payée par le roi, et qui craignait peut-être qu’il n’eût la curiosité de la visiter avec la nouvelle propriétaire.

5. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

Harpagon, qui craint pour son cher trésor, met à la porte la Fleche, domestique de son fils. […] Il craint qu’il ne l’ait volé ; il veut voir une main, deux mains, la troisieme. […] Quand un riche vient trouver un pauvre pour lui demander quelque grace, le pauvre se défie : il se met d’abord sur ses gardes, & il craint d’entrer en matiere. […] Ne craignez rien : cela ne m’échappera pas de la mémoire. […] Je le trouve sublime, sur-tout lorsqu’il craint qu’on veuille l’enivrer pour le voler ensuite, & qu’il se condamne à l’eau.

6. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503

Non, non, ne craignez point qu’on pousse votre esprit A violer ici l’ordre qu’on vous prescrit. […] Les mains me démangeoient : mais j’ai craint les brocards Qu’on m’auroit aussi-tôt jettés de toutes parts. […] Un homme à bonne fortune de quarante ans, à l’aide de deux ou trois années qu’il se dérobe, d’une parure très soignée à laquelle il s’efforce de donner un air négligé, d’un étalage outré de grands sentiments, d’une délicatesse affectée, & d’un air fort discret, brille ordinairement chez les femmes qui ont été très souvent les victimes des jeunes étourdis, qui craignent de paroître trop âgées auprès d’eux, ou qui veulent feindre de donner dans la réforme.

7. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « PRÉFACE. Du Genre & du Plan de cet Ouvrage. » pp. 1-24

Guillaume, tapissier, croit qu’une tenture de tapisserie de verdure la guériroit mieux : la voisine, qui craint de se voir enlever un amant par la fille de Sganarelle, exhorte le pere à la marier bien vîte avec un jeune homme qu’elle aime ; & la niece est d’avis qu’on la mette dans un Couvent pour profiter de son bien. […] Heureusement pour eux, un jeune homme instruit, & qui ne craint pas de déroger en le paroissant, éleve la voix, expose l’avant-scene, rend compte du but de l’Auteur, rapporte en passant quelques détails saillants, s’étend sur les principaux événements qui conduisent au dénouement, & met ses auditeurs à portée de juger par eux-mêmes du juste mérite de l’ouvrage. […] On instruit aussi bien un voyageur en lui indiquant les sentiers qu’il doit fuir, qu’en lui montrant ceux qu’il peut battre sans craindre de s’égarer. […] Le Prince des Philosophes eut des rivaux jaloux de son mérite, qui l’accuserent d’impiété : il craignit le sort de Socrate.

8. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

Il craint que sa fille & son fils ne se fassent signe de le voler. […] Il entend un chien, craint qu’on n’en veuille à son argent, & sort vîte. […] Il vaut mieux sans contredit n’en pas mettre, que de l’animer par le secours de personnages subalternes, comme dans le Dissipateur, dans le Philosophe marié, le Glorieux, &c. ou par des traits qui n’appartiennent pas du tout au caractere annoncé : mais lorsqu’on aura l’art de faire naître toutes les scenes, tous les incidents, toutes les situations du caractere promis par le titre, qu’on ne craigne point de trop compliquer une action ; ce seroit craindre de mettre trop de beautés dans un ouvrage.

9. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. M. SAURIN. » pp. 333-353

Dorante dit à Cidalise qu’il craint tout pour son amour. […] D’un autre côté Géronte qui n’aime pas le Marquis, quoique celui-ci le flatte sur son opulence, qui déteste ses airs de Cour, qui craint de le voir bientôt mépriser sa fille, & qui ne consent au mariage que par foiblesse pour sa sœur, entend le Marquis disant à Cidalise : Quant au beau-pere, c’est un intendant que je prends, & un intendant d’espece nouvelle... […] Venez vous réjouir aux dépens de ces animaux-là, & ne craignez point de les trop berner ; plus la charge sera forte, & mieux ils la porteront. […] Elle craint pour son bien que son frere lui garde.

10. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVII. Du titre des Pieces à caractere. » pp. 417-432

L’Auteur laisse entrevoir dans sa Préface, qu’il auroit intitulé sa comédie l’Anglomane s’il n’avoit craint de lui donner un titre trop ambitieux. […] Je crains. […] Je crains.

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