Il a sur son compte cent autres exemples de cette nature-là ; &, si nous avions le temps, je me ferois un plaisir de te les rapporter.
Zanutzi y remplissait le rôle de Fulvio, non en amant troublé par son amour, mais en fou échappé des Petites-Maisons, ayant un habit couvert de rubans, un bas vert, un autre rouge et quand je lui demandais compte de cette folie, il me soutenait que la signification du mot inadvertito justifiait, exigeait même cette mascarade. […] Dans la pièce de Térence le but moral est manqué, puisque le jeune homme élevé avec douceur en abuse, non seulement pour son compte, mais pour servir les fredaines de son frère. […] Il Dottore Bachetonne, Le Docteur Bigot, canevas italien, nous fait voir Pantalon empruntant de l’argent au Docteur, qui lui compte les deux tiers de la somme, seulement, et veut lui donner, pour le reste, la barbe d’Aristote, la ceinture de Vulcain. […] Dites que nous voudrions nous le persuader, nous tous qui avons vieilli avec un tel, et qui trouvons notre compte à nous étourdir sur notre âge, comme lui sur le sien ; je demande à tous les messieurs un tel, à toutes les dames une telle, qui, déjà loin de leur printemps, Prétendent remonter le torrent de la vie, s’ils osent réellement espérer que le prestige de la parure et du pastel leur rendra la taille, la tournure, le ton, l’accent, l’amabilité, les grâces, l’aimable désordre, la séduisante déraison de la jeunesse, Et ces, je ne sais quoi, qu’on ne peut expliquer ? […] enfin, Argan, délivré de la nuée de charlatans qui épuisaient sa bourse et sa santé, n’est-il pas à demi désabusé sur leur compte, puisqu’il consent à jouer un rôle dans la burlesque cérémonie qui, en le recevant médecin malgré son ignorance, doit couvrir d’un ridicule ineffaçable les docteurs de la rhubarbe et du séné, et amener un divertissement qui, sans être nécessaire à la pièce, a du moins l’air d’y tenir, prolonge le plaisir qu’elle nous a procuré, nous en rappelle toutes les finesses, et semble nous admettre à ce banquet délicieux où Boileau, Chapelle, Ninon et Molière, dînant ensemble chez madame De la Sablière, imaginèrent la plus ingénieuse des folies ?
Robinet, dans sa gazette rimée, rendant compte de la première représentation donnée au public, s’exprime en ces termes : L’original est à Paris ; En colère, autant que surpris, De l’y voir dépeint de la sorte, Il jure, il tempête et s’emporte, Et vent faire ajourner l’auteur, En réparation d’honneur, Tant pour loi que pour sa famille, Laquelle en Pourceaugnacs fourmille.
Le valet arrive, à qui il demande fiérement d’où il vient : il lui répond qu’il vient de l’endroit où il l’a envoyé, & lui rend un fidele compte de sa commission.
Les Hypocrites avaient été tellement irrités par le Tartuffe, que l’on fit courir dans Paris un livre terrible, que l’on mettait sur le compte de Molière pour le perdre. […] Molière trouva mieux son compte dans la Scène suivante, que dans celle du Courtisan ; il se mit dans le vrai à son aise, et donna des marques désintéressées d’une parfaite sincérité ; c’était où il triomphait.
Giliole, qui étoit d’accord avec son mari pour jouer un tour sanglant à Rossi, feint d’être désespérée, conseille au malheureux amant de se cacher dans un sac : l’époux entre, compte ses sacs, en trouve un de trop, applique dessus cinquante coups de bâton, & va manger les chapons de Rossi, qui se retire tout moulu.
Le Misanthrope est admirable, le Bourgeois gentilhomme est plaisant. » Voici le compte que Robinet rendit de la représentation du Bourgeois gentilhomme à Chambord.
On en compte jusqu’à huit dans L’École des Femmes ; et quoique chacun soit un pas vers le dénouement, on est près de trouver languissante une action qui laisse si souvent le principal personnage tout seul sur la scène.