Nous l’avons presque prouvé dans le premier volume, en faisant voir le ridicule des comédies où un intrigant, après avoir joué un rôle essentiel, après avoir fait mouvoir lui seul tous les ressorts d’une machine, laisse son ouvrage imparfait, & ne contribue point au dénouement.
Monsieur y devait aller, peut-être même avec madame de Montespan. » Dans sa lettre du 2 septembre, après le retour de Maintenon, madame de Sévigné écrivait : « La faveur de madame de Maintenon est extrême. » Le 4, on apprend que « Quanto (madame de Montespan) n’a point été un jour à la comédie, ni joué deux jours ».
Des mots grossiers qu’a protégés Molière, vous n’en retrouverez aucun dans ses successeurs au Théâtre-Français, ni dans Regnard, ni même dans les comédies de Dancourt. […] Mais qu’est-il nécessaire de tant discourir pour prouver que madame de Sévigné n’était en butte aux traits ni de la comédie, ni de la satire des grands poètes du temps ?
Après avoir prouvé qu’une piece intriguée par un seul intrigant est meilleure & mérite plus de gloire à l’Auteur que celle où il y en a deux, on désapprouvera surement ces comédies compliquées, dans lesquelles les maîtres & les valets entremêlent leurs fourberies.
- C’est un bon impertinent que votre Molière, avec ses comédies !
Loin de croire que le contraste des caracteres soit nécessaire dans la comédie, je l’y crois un grand défaut ; & tout homme qui connoîtra l’art dramatique, sera certainement de cet avis.
On voit en 1672, M. de La Rochefoucauld prier madame de Sévigné de venir entendre chez lui une comédie de Molière.
Il valait mieux, dira-t-on, ne pas faire de comédie, que d’accumuler, dans un beau rôle, les invraissemblances et les contradictions. — Je dois répéter ici qu’Alceste sans imperfection, non seulement ne serait pas comique, mais qu’il serait même faux et hors de nature.