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5. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. » pp. 180-200

Bientôt le mépris que la Princesse a pour l’amour enflamme le cœur du Prince. […] La Princesse, seule, dit qu’elle sent le feu dans son cœur. […] Son cœur s’envole en pieces de son sein ; il en sort des éclairs : elle arrachera le cœur à Don Carlos, & déchirera ensuite le sien pour détruire le portrait de l’ingrat. […] ton cœur est insensible pour une Nymphe si belle, si charmante ! […] Pourquoi fermer maintenant votre cœur au tendre sentiment qui combleroit vos desirs ?

6. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IX. De l’Adultère et des Amours faciles. » pp. 166-192

Votre cœur, votre adresse éclatoient chaque jour : Mais je m’inquiétois de ne voir point d’amour. […] les beaux jours qu’amour nous donne, Lorsque sa flamme unit les cœurs ! […] Mais ces charmes mêmes de la poésie et de la musique prennent les cœurs malgré eux : on ne peut pas entendre cela froidement, comme une simple dissertation mythologique. […] À d’aimables penchants notre cœur nous dispose ; Mais on a des tyrans à qui l’on doit le jour... […] que sur notre cœur La sévère loi de l’honneur Prend un cruel empire !

7. (1862) Molière et ses contemporains dans Le Misanthrope (Revue trimestrielle) pp. 292-316

Sous la figure de Clitandre et d’Acaste reparaissent de Guiche et de Lauzun, dont les frivoles amours portèrent un coup si cruel au cœur de Molière. […] Ce penchant, auquel nul écrivain n’échappe, devient un besoin impérieux, irrésistible, quand le cœur a été secoué par ces cruelles émotions qui laissent une trace profonde dans la vie. […] On a souvent cité, comme une touchante confession de son cœur, une conversation qu’il eut avec Chapelle dans son jardin d’Auteuil. Il lui raconta, avec des accents si vrais et si douloureux qu’ils pénétrèrent le cœur de Chapelle, sceptique en amour comme en toutes choses, ses tristes désillusions, ses vains efforts pour ramener à des sentiments sérieux ce cœur léger et frivole, et les chagrins que lui causa‌ la folie passion d’Armande pour le comte de Guiche. […] Et cette Célimène, qui se rit de l’amour qu’elle inspire et ne répond à une passion profonde que par l’indifférence et la sécheresse du cœur, n’est-ce pas Armande Béjart, cette femme si frivole et si coquette, qui n’a jamais compris quel noble cœur elle avait blessé à mort ?

8. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. » pp. 71-105

donne à mon cœur des forces suffisantes Pour pouvoir supporter des douleurs si cuisantes ! […] Et peut-elle trouver, dans toute sa rigueur, Un plus cruel moyen d’embarrasser un cœur ? […] « avec laquelle je voudrois que tu reçusses un cœur. . . . […] Son cœur est déchiré par la crainte d’être encore odieux à l’objet de sa tendresse : il frappe à la porte de l’appartement. […] Vous êtes maintenant sur le penchant du précipice où vous a conduit cette aveugle jalousie qui déchire votre cœur.

9. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. » pp. 420-425

Le Roi donna lui-même le sujet : il voulut que deux Princes rivaux se disputassent, par des fêtes galantes, le cœur d’une Princesse. […] Calaïs est charmant ; mais je n’aime que vous :  Ingrat, mon cœur vous justifie. […] Depuis que son cœur me méprise,  Un autre a gagné le mien. […] Mon cœur, devenu paisible, Oubliera, s’il est possible, Que tu lui fus cher / chere un jour. […] A jamais Colin je t’engage / t’engage  Mon / Son cœur & ma / sa foi.

10. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

Aux regards de tout homme un peu réfléchi, le cœur humain offrira sept ou huit nuances bien marquées, bien décidées. […] Beaucoup de littérateurs ont soutenu que notre cœur était une mine inépuisable où le génie comique trouverait toujours à faire de nouvelles découvertes. […] Quel sujet sera assez fécond pour lui fournir ces aperçus profonds, ces saillies qui décèlent de nouvelles découvertes dans le cœur humain ? […] Mais comme le cœur humain a un attrait irrésistible pour tout ce qui peut toucher sa sensibilité, Molière tout en instruisant ses spectateurs, a voulu leur plaire et leur causer de tendres émotions. […] Tout auteur qui dans une comédie saura parler à l’esprit et au cœur, est assuré d’avance du succès le plus éclatant.

11. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VI. Les Femmes. » pp. 103-120

» Qu’elle songe à l’avenir, et que, sous tous les dehors de la grâce et de l’esprit, elle nourrisse au fond du cœur la sérieuse pensée du devoir, de l’époux qu’elle devra aimer, des enfants qu’elle devra élever350. […] Si l’homme est grand par l’esprit, la. femme est éminente par le cœur. Or, la coquette n’a pas de cœur : c’est pour cela que Molière, abhorrait la coquetterie chez la femme, comme la sottise ou l’imposture chez l’homme. Que le monde pardonne ce terme énergique, mais une femme sans cœur était à ses yeux un monstre, comme un homme sans honneur. […] C’est la voix du cœur et du bon sens ; et il ne serait pas malheureux qu’on l’écoutât davantage aujourd’hui, dans les lettres, et partout.

12. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Mais cependant leur cœur est-il satisfait ? […] Il en atteste son cœur ennemi des détours ! […] Après tout, il a de la sincérité et du cœur. […] Le voilà sage une fois, et c’est à la honte de son cœur. […] La raison de l’humanité est plus forte que celle de Philinte, le cœur d’Alceste ne vaut pas le cœur de l’humanité.

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