S’il a quelque étincelle du génie qui a inspiré Molière, le premier acte de sa pièce offrira des beautés ; mais, malgré tout son talent, il succombera dans les suivants. […] Que de beautés dans ce seul petit acte ! […] Par ce moyen, il a produit des beautés du premier ordre et multiplié les effets ; mais en même temps, il a toujours su fixer l’attention du spectateur sur le sujet principal ? […] Au reste, ces règles, essentiellement fondées sur la nature, reconnues par la raison et le goût, ont produit de si grandes beautés, qu’elles sont universellement connues. […] Mais que nous importe, lorsqu’elles produisent les plus grandes beautés, et que l’auteur, par la magie de son talent, sait les cacher ?
L’amour qui nous attache aux beautés éternelles, N’étouffe pas en nous l’amour des temporelles. […] Mais enfin je connus, ô beauté toute aimable, Que cette passion peut n’être point coupable, Que je puis l’ajuster avecque la pudeur, Et c’est ce qui me fait abandonner mon cœur. […] Je viens de voir par hasard dans ce voisinage une jeune fille qui pleure sa mere qui vient de mourir ; elle est près du corps, & elle n’a ni parents ni amis, personne enfin qu’une pauvre vieille qui lui aide à faire ses funérailles : cela m’a fait une grande compassion : cette fille est d’une beauté charmante. […] Cependant, imagine-toi, Davus, qu’elle n’avoit pas la moindre chose qui pût relever sa beauté. […] Je fus piqué de la froideur avec laquelle il m’en parloit, & je ne voulus point lui découvrir l’effet que ses beautés avoient fait sur mon ame.
Filidan est amoureux d’une beauté imaginaire : il exagere tout seul & les charmes de l’objet qu’il aime, & la violence de son amour. […] De quel traits, ma beauté, le Ciel t’a-t-il pourvue ! […] Il n’est pas mort encore ; il rêve à mes beautés. […] Des projets de mon cœur ne prenez point d’alarme : Henriette, Madame, est l’objet qui me charme ; Et je viens ardemment conjurer vos bontés De seconder l’amour que j’ai pour ses beautés. […] Les Cieux, par les liens d’une immuable ardeur, Aux beautés d’Henriette ont attaché mon cœur : Henriette me tient sous son aimable empire, Et l’hymen d’Henriette est le bien où j’aspire.
Madame de Montespan avait remarqué que madame de Soubise mettait des pendants d’oreille d’émeraude les jours que M. de Soubise allait à Paris ; elle fit suivre le roi un de ces jours-là, et il se trouva que c’était effectivement le signal d’un rendez-vous L’intrigue du roi avec madame de Soubise inquiéta madame de Montespan : une lettre de madame de Sévigné nous apprend le 7 août que madame de Montespan redoublait de soins pour sa parure, qui y dit-elle, est extrême comme sa beauté et sa gaîté, ajoute-t-elle, est extrême comme sa parure. […] D’un autre côté, le parti de l’amitié n’est point pris nettement ; tant de beauté encore et tant d’orgueil se réduisent difficilement à la seconde place. […] On veut ménager des restes de beauté. Cette économie ruine plutôt qu’elle n’enrichit. » Dans les mois de novembre et de décembre, madame de Montespan épuisa, pour se rendre les charmes de la jeunesse, toutes les ressources qui restent à la beauté par les ans confirmée.
Elle a été patiente outre mesure ; elle a attendu longtemps sa beauté, son esprit, sa jeunesse, sa grâce, son charme enfin. […] Elle avait appelé à son aide tout ce qui lui restait de force, de grâce, de charme, de beauté ! […] Sa mère jouait la comédie, et aussi sa jeune tante dont la beauté était célèbre dans un temps où il était difficile de se faire remarquer parmi tant de beaux visages. […] Mademoiselle Mars n’a pas vu son héritière en jeunesse, en beauté, en charme, cette admirablement belle Madeleine Brohan ! […] On se rappelle cette phrase de Marivaux ; « Ma beauté !
Oratio loue la beauté du corps et décrit l’une après l’autre ses perfections. Cinthio loue la beauté de l’âme et vante tous les dons exquis qui l’ont fait brûler pour elle. Isabelle dit à Cinthio qu’il jouira de la beauté de son esprit et lui souhaite le bonsoir ; elle dit à Oratio qu’il jouira de l’autre beauté et sera son mari. […] « Il y avait à Gênes un jeune homme bien né et riche nommé Cinthio, lequel, resté sans père ni mère, n’avait qu’une sœur douée d’une beauté rare et d’une éducation distinguée. […] Il se donne à Pantalon pour envoyé par ses ennemis de Venise afin de le tuer ; mais touché de la beauté d’Isabelle, il renonce à son projet et demande la main de sa fille.
Car, s’il est bien constaté qu’une chose est laide par opposition à une autre qui est belle, le Chevalier ne voit-il pas qu’on peut lui demander la raison pour laquelle cette beauté est beauté et cette laideur est laideur ? […] Le sentiment de la beauté lui-même, est-il bien nécessaire de le conserver ? […] Il n’y a ni beautés, ni défauts dans l’ordre littéraire ; car, sans les défauts les beautés ne seraient pas ; défauts et beautés, c’est la même faculté qui produit tout390. […] Le critique ne blâme ni la beauté harmonieuse, ni la beauté discordante et violente, ni la noblesse oratoire, ni l’imagination folle. […] Connaissance des beautés et des défauts de la poésie et de l’éloquence dans la langue française.
Je vous avouerai donc, avec pleine franchise, Qu’ici d’une beauté mon ame s’est éprise. […] C’est un joli bijoux, pour ne vous point mentir ; Et ce seroit péché qu’une beauté si rare Fût laissée au pouvoir d’un homme si bizarre. […] C’est lui que touche seul le soin de sa beauté, Et pour rien doit être compté Que les autres la trouvent laide. […] Beauté, l’étonnement des hommes & des Dieux ! […] Moliere a étendu son sujet : les fautes ont disparu ; les beautés ont été placées dans un jour favorable.