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4. (1697) Poquelin (Dictionnaire historique, 1re éd.) [graphies originales] pp. 870-873

Cette singularité parut tenir quelque chose du merveilleux, & fournit aux Poëtes une ample matiere de pointes & d’allusions ingenieuses : c’est apparemment ce qui fit que l’on ajoûta beaucoup de foi à ce conte. […] On lui conseilla pour lors de ne point achever, & de s’aller mettre au lit : il ne laissa pas pour cela de vouloir finir ; & comme la piece étoit fort avancée, il crut pouvoir aller jusqu’au bout sans se faire beaucoup de tort ; mais le zêle qu’il avoit pour le public, eut une suite bien cruelle pour lui ; car dans le temps qu’il disoit de la ruë-barbe, & du scené dans la ceremonie des Medecins, il lui tomba du sang de la bouche ; ce qui ayant extremement effrayé les spectateurs & ses camarades, on l’emporta chez lui fort promptement, où sa femme le suivit dans sa chambre. […] Le sens de l’Auteur est que sa Muse ressembleroit à ses sœurs qui ont beaucoup de babil ; mais selon la Grammaire cela signifie clairement & uniquement qu’elle ne manqueroit pas de caquet comme les autres Muses en manquent.

5. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIX. Des Méprises, des Equivoques & de ce qu’on appelle quiproquo au Théâtre. » pp. 474-489

Premiérement, elle doit être préparée avec beaucoup de vraisemblance. […] Lorsque je dis qu’une méprise doit être filée avec beaucoup de naturel, j’entends que les interlocuteurs ne doivent se dire mutuellement que ce qu’une méprise réelle peut leur dicter, sans aller chercher des détours qui font partager au public le travail de l’Auteur, & détruisent son plaisir & l’illusion. […] Ma belle-sœur sembloit n’être pas de cet avis, & croyoit qu’il étoit trop libre de vous écrire ; mais je lui ai prouvé, par beaucoup de raisons, que cela étoit à sa place.

6. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

Arrivé avec lui à Paris, en 1658, il s’y fit beaucoup de réputation ; et, quoique devenu boiteux par un accident qui honorait son courage, il n’en continua pas moins de plaire au public. […] Béjart était brave, et avait beaucoup de présence d’esprit. […] Elle s’engagea avec son mari dans la troupe de Molière lorsqu’il partit pour la province, et revint avec lui, en 1658, à Paris, où elle eut beaucoup de succès. […] Cette actrice était belle, avait beaucoup de grâces, et possédait le talent de la danse, bien plus rare à cette époque qu’il ne l’est aujourd’hui. […] Il jouait avec beaucoup de succès les grands confidents tragiques et d’autres rôles plus importants.

7. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. M. PALISSOT. » pp. 297-316

Cidalise a beaucoup de mépris pour les dernieres volontés d’un homme qui n’étoit qu’un sot, & ordonne à sa fille d’accepter Valere, qui, non content de l’aimer, saura la conduire. […] Beaucoup de gens pourtant le trouvent admirable. […] La ballade pourtant charme beaucoup de gens.

8. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

J’ai écarté aussi beaucoup de faits domestiques, qui sont communs à toutes sortes de personnes ; mais je n’ai point négligé ceux qui peuvent réveiller mon lecteur. […] Le 28 mars 1660, Molière donna pour la première fois le Cocu imaginaire, qui eut beaucoup de succès. […] Tout cela ne se fit pourtant pas sans un peu de rumeur de la part des spectateurs, et sans beaucoup de chagrin du côté des comédiens. […] Brécourt avait beaucoup de valeur, et on rapporte un trait qui mérite d’être placé ici. […] Il avait beaucoup de noblesse dans l’air et dans les manières ; il était fort aimé de la cour, et particulièrement du roi.

9. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

Cette singularité parut tenir quelque chose du merveilleux, & fournit aux Poëtes une ample matiere de pointes & d’allusions ingenieuses : c’est apparemment ce qui fit que l’on ajoûta beaucoup de foi à ce Conte. […] On lui conseilla pour lors de ne point achever, & de s’aller mettre au lit : il ne laissa pas pour cela de vouloir finir ; & comme la piece étoit fort avancée, il crut pouvoir aller jusqu’au bout sans se faire beaucoup de tort ; mais le zêle qu’il avoit pour le public eut une suite bien cruelle pour lui ; car dans le temps qu’il disoit de la ruë-barbe, & du scené dans la ceremonie des Medecins, il lui tomba du sang de la bouche ; ce qui ayant extremement effrayé les spectateurs & ses camarades, on l’emporta chez lui fort promptement, où sa femme le suivit dans sa chambre. […] Le sens de l’Auteur est que sa Muse ressembleroit à ses sœurs qui ont beaucoup de babil ; mais selon la Grammaire cela signifie clairement & uniquement qu’elle ne manqueroit pas de caquet comme les autres Muses en manquent. […] Il faut donc qu’elle soit proportionnée au goût du public, c’est-à-dire, qu’elle soit capable d’attirer beaucoup de monde ; car sans cela, ne fût-elle qu’un elixir de pensées rares, ingénieuses, fines au souverain point, elle ruïneroit les Acteurs, & ne serviroit de rien au peuple.

10. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

Ces pièces ne laissent pas d’être fort plaisantes et pleines d’esprit, témoin Le Menteur, dont nous parlons, Dom Bertrand de Cigarral, Le Geôlier de soi-même ; mais enfin la plus grande beauté de la comédie était inconnue ; on ne songeait point aux mœurs, aux caractères ; on allait chercher bien loin les sujets de rire dans des événements imaginés avec beaucoup de peine, et on ne s’avisait point de les aller prendre dans le cœur humain qui en fourmille. […] Nous devons beaucoup de ces pièces dont nous avons fait usage à la politesse de M.  […] « [*]Le 18 mai 1660, Molière donna pour la première fois Le Cocu imaginaire, qui eut beaucoup de succès ; cependant les petits auteurs comiques de ce temps-là, alarmés de la réputation que Molière commençait à se former, faisaient leur possible pour décrier sa pièce ; quelques personnes savantes et délicates répandaient aussi leur critique ; le titre de cet ouvrage, disaient-ils, n’est pas noble, et puisqu’il a pris toute cette pièce chez les étrangersa, il pouvait choisir un sujet qui lui fît plus d’honneur. […] Son valet paraît plus étourdi que lui, puisqu’il n’a presque jamais l’attention de l’avertir de ce qu’il veut faire… On est obligé de dire (et c’est principalement aux étrangers qu’on le dit) que le style de cette pièce est faible et négligé, et que surtout, il y a beaucoup de fautes contre la langue. […] Somaize est auteur non seulement de la pièce dont nous rendons compte ici, mais encore de deux autres, dont nous parlerons à la fin de cet article, et d’un dictionnaire en deux volumes in-8°, intitulé : Le Dictionnaire des précieuses, où il y a beaucoup de satires sur les personnes de son temps.

11. (1706) Lettre critique sur le livre intitulé La vie de M. de Molière pp. 3-44

Faites-y attention, Monsieur, vous en trouverez beaucoup de cette force-là. […] Cette action de Molière est belle, et je doute qu’il y ait beaucoup de personnes capables d’en ménager si bien une pareille. […] Eh bien soit, celle-là m’aurait fait beaucoup de plaisir ; celle-ci ne m’intéresse point.

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