Dans les salons ou les ruelles, ils aiment à parler bas aux dames, sans discrétion ni respect, ou bien affichent leurs jurons, leur jargon, leurs phrases convenues, ou même leurs calembours. […] Je veux parler de Ménage et de Cotin que chacun nomma tout bas, en face de Vadius et de Trissotin. […] Comique quand il a tort, il l’est aussi quand il a raison, par exemple en cette scène où, avec une bonhomie pathétique et vulgaire, il se plaint de voir chasser Martine parce qu’elle « manque à parler Vaugelas » : J’aime bien mieux pour moi qu’en épluchant ses herbes, Elle accommode mal les noms avec les verbes, Qu’elle dise cent fois un bas et méchant mot, Que de brûler ma viande, et saler trop mon pot. […] La seconde apparaît chez Horace qui représente le faux dévot de Rome, invoquant très haut Apollon et Janus, mais marmottant tout bas cette prière : « Belle Laverne, accorde-moi la grâce de duper tous les yeux, de passer pour juste et irréprochable. » 118.
Ni Plaute ni Térence n’ont mis sur la scène de véritables villageois ; car le rustre opulent qui est le héros du Truculentus, n’est pas d’une condition si basse, qu’il ne puisse parler le latin comme on le parlait à la ville : c’est un paysan de la même espèce que George Dandin qui ne s’exprime pas plus grossièrement que lui.
Diane le reçoit, & dit un mot tout bas à Arlequin, qui va éveiller toute la maison.
Malheur, Amphitrion, à ceux que, comme moi, Un sort abject & bas rend indignes de foi !
(Il sort, & met bas la soutane ; puis, comme Fernand est entré, croyant faire sortir un autre frere, Crispin prend l’occasion, & monte fort diligemment par la fenêtre, & ensuite sort avec Fernand, comme si en effet il étoit frere du Médecin.)
Aux conversations même il trouve à reprendre; Ce sont propos trop bas pour y daigner descendre; Et, les deux bras croisés, du haut de son esprit, Il regarde en pitié tout ce que chacun dit. […] C’est lui qui nous a peint Macette, déguisant les bouillons de son âme, et enveloppant sa flamme d’un long habit de cendre; lui qui a tracé le portrait de ce poète dont les vers sont payés par de bons bénéfices, et dont le génie en travail Méditant un sonnet, médite un évêché ; lui qui nous a décrit ce potage D’où les mouches à jeun se sauvaient à la nage ; lui qui nous a parlé de cette porte basse par laquelle il ne put entrer qu’en trois doubles plié ; lui qui a décrit cet ivrogne dont le nez prêchait la vendange ; lui qui s’est peint dans ces vers souvent cités : Un de ces jours derniers, par des lieux détournés, Je m’en allais rêvant, le manteau sur le nez, L’âme bizarrement de vapeurs occupée, Comme un poète qui prend les vers à la pipée. […] Dans la société chevaleresque, elle fut adulée et courtisée; dans la bourgeoisie et dans le bas peuple, elle resta l’humble servante de l’homme, et fut traitée par lui comme les races inférieures ont coutume de l’être par celles qui se disent supérieures. […] Rien, ni dans les détails ni dans l’ensemble, pas une scène, pas un type, pas un mot, ne nous laisse entrevoir autre chose qu’un mélange comique, mais nauséabond, de plate sottise et de basse méchanceté. […] Il persécuta Cléon, parce que Cléon fut le plus audacieux et le plus puissant de ces démocrates corrompus, flatteurs et tyrans de bas étage, qui ruinaient l’esprit public.
Et si je me fais bien entendre au propre ou au figuré ; de manière que je conserve les caractères, et que j’évite le languissant, le bas, et le superflu, je m’embarrasse peu que l’on me reproche la singularité : Car je déclare à mon Censeur que je ne suis nullement scrupuleux, et que s’il se présente un terme expressif, qui m’en épargne plusieurs, je l’emploie avec assurance, quand il a passé dans les conversations des personnes qui parlent bien.
Ainsi il parla ; et moi, l’entendant parler, j’écrivais sous sa dictée ; et plus d’une fois, je me disais tout bas qu’il avait peut-être raison, mais que notre plaisir à tous, lui donnait le démenti le plus formel.