L’Auteur, bas.
Où peuvent-ils avoir puisé la basse & folle jalousie qui les anime contre les Poëtes dramatiques ?
Cette attitude élève, agrandit ses idées, détruit en lui des inclinations basses qui nourrissent et concentrent l’amour-propre, et de ce concours naît une certaine force de courage, une fierté de caractère qui ne laisse prise au fond de son âme qu’à des sentiments dignes de l’occuper. […] Molière pourrait seulement répondre qu’on lui en demande plus qu’il ne faut ; peut-être aussi que, par certaines exagérations, on ramène les auteurs à un degré assez bas et qu’à force de n’être pas satisfait des plus hautes cimes où ils s’élèvent, non seulement on les décourage de s’y hausser, mais on les encourage à rester très terre à terre. […] À bas la Patrie ! […] George Dandin est ridicule surtout par sa vanité ; il l’est aussi par la gaucherie avec laquelle, voulant s’élever dans l’échelle sociale, ce qui n’est pas blâmable, il ne réussit qu’à y tomber trois ou quatre degrés plus bas que là d’où il est parti. […] Et Molière lui-même n’est rien de plus, ni du reste rien de moins, car ce n’est pas là un si bas rang, qu’un homme d’intelligence impersonnelle.
Et au milieu du rire que soulève la scène des mains 94, celle de la tache d’huile et du haut de chausses troué, n’y a-t-il pas un grand sentiment de mépris et de pitié pour celui qui se laisse tomber si bas ?
Vous ne trouverez pas un mot grossier, une locution basse, une expression licencieuse dans les écrits des Sévigné, des La Fayette, des La Suze, des Coulanges, des deux belles-sœurs Scudéry, qui ont précédé le règne de madame de Maintenon, ni dans ceux de femmes qui ont été fort dégagées des préceptes de son école : telle a été madame de Caylus, sa nièce et son élève ; telle a été la marquise de Lambert.
Peut-être crut-il devoir cet égard à ses parens, qui ne pouvoient que désapprouver la profession qu’il embrassoit ; peut-être aussi ne fit-il que suivre l’exemple des premiers acteurs5 de l’hôtel de Bourgogne, qui avoient au théatre des noms particuliers, tant pour les rôles sérieux, que pour les rôles de bas comique. […] Ce ridicule n’eût pas été sensible dans un rang trop élevé ; il n’eût pas eu de graces dans un rang trop bas : pour faire effet sur la scéne comique, il falloit que, dans le choix du personnage, il y eût assez de distance entre l’état dont il veut sortir, & celui auquel il aspire, pour que le seul contraste des maniéres propres à ces deux états, peignît sensiblement, dans un seul point & dans un même sujet, l’excès du ridicule général qu’on vouloit corriger.
Elle entre dans sa chambre, simule des reproches à sa sœur, dont Sganarelle s’applaudit tout bas comme d’un fruit de son plan d’éducation, et la prétendue Léonor sort pour aller au logis de Valère. […] HARPAGON, bas à son fils.
Le père, étonné d’apprendre une pareille nouvelle, fait à ce fils des reproches sanglants, et l’oblige d’aller trouver sa maîtresse, et de lui demander pardon de ses importunités ; le fils, qui soupçonne la ruse, obéit ; la scène se passe en présence du vieillard même, et de la belle-mère prétendue ; il se jette aux genoux de sa maîtresse, qui lui pardonne, et lui donne sa main à baiser ; mais un instant après, et dans la même scène, il lui dit tout bas qu’il n’est pas content de lui avoir baisé la main, et qu’il souhaiterait aussi de l’embrasser. […] Ce changement lui donna lieu de retrancher la scène du faux médecin, qui, par le bas comique dont elle est remplie, déshonore l’original. […] Et plus bas, page 46 : “Savez-vous bien, monsieur, où tout ce beau raisonnement aboutit ; à une satire de Tartuffe ; l’observateur n’avait garde d’y manquer, puisque ses remarques ne sont faites qu’à ce dessein.