Je conviens que la cloison & la fente amenées sans art auroient été ridicules ; mais préparées par une main habile, qu’elles pourroient jetter de naturel & d’intérêt dans une piece ! […] Ils ont pu voir l’art qu’il a mis en usage pour fondre la discreta Enamorada dans l’Ecole des Maris, & Arlecchino Mercante prodigo dans le Tartufe.
Je vais vous développer tous les secrets de l’art facile qui vous séduit.
J’ai rapporté ceux-ci pour faire connoître l’art avec lequel notre comique a su les rendre propres à nos mœurs & à son sujet.
C’est une précieuse, Reste de ces esprits jadis si renommés, Que d’un coup de son art Molière a diffamés.
Il est temps d’en venir aux conclusions que nous avons eues principalement en vue en traçant cet aperçu historique, et de préciser ce que cet art exotique, après avoir si longtemps habité et vécu parmi nous, a transmis et pour ainsi dire infusé à la comédie de Molière et par conséquent à notre comédie française.
Dans la derniere, un cinquieme Médecin, indigné contre les quatre premiers, qui ont fini par se quereller, vient leur reprocher de ruiner leur art par leurs contestations, & de découvrir aux yeux du peuple toute la forfanterie & le charlatanisme dont les Savants se sont déja apperçus.
C’est sur lui-même qu’il a expérimenté l’art de lever les scrupules. […] Tout l’art du jésuite a été de les réduire en un petit nombre de maximes, propres à toutes les circonstances de la vie, faciles à suivre, et dispensant l’homme de penser, ce qui est le grand but.
Un autre poète, un voyant du passé, le très regretté Philoxène Boyer, qui aimait le xviie siècle, et qui se souvenait du xvie , a peint franchement le tableau du Roman comique de Molière : Il a trente ans, et la charrette Où vagit son art, nouveau-né, Par un clair jour d’avril, s’arrête Sur un coteau du Dauphiné. […] Faut-il croire que, voisine de l’hôtel de Bourgogne, elle se passionna pour cet art dramatique qui met en relief la beauté et l’esprit des femmes, ou faut-il dire que M. de Modène, son premier amant, s’il l’a connue à Paris, la mit par orgueil au théâtre ? […] Cette vaillante Madeleine Béjart qui avait l’art de jouer les reines avec la haute dignité de la Champmeslé, et les servantes avec le vif éclat de rire d’Augustine Brohan mourut à cinquante-cinq ans, le 17 février 1672, dans sa maison vis-à-vis du Palais-Royal. […] Ces vers pourraient prouver la vertu de la Du Parc, si on n’avait pas l’art de les bien lire : Molière ne faisait pas ces strophes comme les amoureux transis, qui les adressent sans espoir de retour.