Ils annoncèrent qu’elle était purgée de toutes les fautes que la négligence des imprimeurs avait laissé s’introduire dans les éditions précédentes ; mais ils ne dirent pas qu’elle eût été faite sur des manuscrits de Molière, ou sur des exemplaires corrigés de sa main… C’est donc à eux, à eux seuls qu’il faut attribuer les différences plus ou moins nombreuses qu’offre leur édition, comparée aux éditions originales. […] Dans le temps il fait afficher, et il annonce le même spectacle que l’année précédente ; mais il promet de découvrir son secret, et d’accompagner son épinette d’un petit divertissement.
Sous les yeux mêmes du roi, son fils Hémon, fidèle amant d’Antigone, se perce de son épée, et quelques instants après on lui annonce qu’Eurydice sa femme a suivi Hémon aux enfers. […] … Le rire n’est alors qu’une manifestation de la sagesse satisfaite, un signe qui annonce que nous sommes si sages que nous comprenons le contraste et nous en rendons compte.
Le titre de plusieurs Ouvrages annonçait même des Pièces de caractère.
Il n’avait cessé, jusqu’à l’École des Maris, d’étudier assidûment les anciens ; mais tout annonce qu’après cette pièce, il passa à nos vieux français (voyez le long sermon d’Arnolphe, le portrait de la vieille, etc. […] On annonçait, dans cette troupe, un petit miracle de treize à quatorze ans, nommé Baron. […] Élomire était l’anagramme de Molière ; ils lui annonçaient, dans cette pièce, qu’il n’avait plus qu’à se préparer à la mort.
Lorsque Gorgibus, à la fin de la pièce, dit aux deux folles qui font sa honte, après avoir fait son tourment : Allez vous cacher, vilaines ; allez vous cacher pour jamais , cette foudroyante apostrophe semblait s’adresser au corps entier des précieuses, et annoncer d’avance sa dispersion totale.
Suivent alors tout naturellement, après la scène XII, l’exposé de Pourceaugnac, la scène des avocats, l’air de Pourceaugnac et l’intermède des opérateurs et des apothicaires, terminant l’acte, qui peut être suivi de l’entrée des masques annoncés dans la scène IX* du troisième acte.
Quant à Boileau, qui s’était déjà, comme Racine, annoncé sous Mazarin, mais qui ne publia que plus tard ses principaux ouvrages, c’est avant tout un critique, épris d’une double passion, l’horreur des mauvais vers, l’amour des bons, se préoccupant uniquement de la poésie, et surtout des finesses et des secrets du métier.
Monsieur le Prince défunt, qui l’envoyait chercher souvent pour s’entretenir avec lui, en présence des personnes qui me l’ont rapporté, lui dit un jour : Écoutez, Molière, je vous fais venir peut-être trop souvent, je crains de vous distraire de votre travail ; ainsi je ne vous enverrai plus chercher, parce que je sais la complaisance que vous auriez pour moi ; mais je vous prie à toutes vos heures vides de me venir trouver ; faites-vous annoncer par un Valet-de-Chambre, je quitterai tout pour être avec vous.