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259. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447

Il est vrai que les beautés de cette scene fixent l’attention du spectateur sur les amants ; mais ces mêmes beautés sont amenées par la crainte où est Valere de voir passer celle qu’il aime dans les bras de Tartufe.

260. (1922) La popularité de Molière (La Grande Revue)

Il a ses adorateurs, ses fétichistes, ses jaloux, ses contempteurs ; mais, qu’on l’aime, qu’on le haïsse, on s’incline devant son génie et la voix publique le place sur cette cime accessible à un petit nombre où l’admiration des hommes a juché un Homère, un Dante, un Shakespeare, un Goethe.

261. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Le despotisme d’un seul est encore préférable : hors ses propres faiblesses, il est possible qu’il livre toutes les autres aux libertés de la scène, et qu’ayant autour de lui les modèles, il aime à s’amuser de la ressemblance. […] Louis, brillant de jeunesse, commençait à déployer cette royale magnificence au sein de laquelle il aimait à se montrer ; tous les arts et tous les plaisirs accouraient à sa voix, et Versailles éblouissait la France de la magie de ses fêtes et de l’éclat de ses merveilles. […] Les observateurs qui aiment à comparer les époques ne liront pas sans profit, et peut-être les nouveaux tartufes ne me sauront pas eux-mêmes mauvais gré de leur avoir fait connaître ce petit chef-d’œuvre.

262. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Du Caractere des Professions. » pp. 284-302

J’aurois à batailler en demandant si cette façon de présenter les vices changeroit leur nature, ou les rendroit plus comiques & plus moraux : mais j’aime mieux aller au fait dont il est question dans cet article, & prouver que l’Auteur qui suivroit cette route se trouveroit encore devancé par Poisson.

263. (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160

La première scène du premier acte, où Armande et Henriette exposent leurs différents caractères ; la deuxième, où Clitandre avoue à Armande qu’il ne l’aime plus ; la quatrième, où Bélise veut toujours voir une déclaration d’amour dans tout ce que lui dit Clitandre ; au deuxième acte, les scènes cinquième et sixième, où Martine est chassée, parce qu’elle a manqué à la grammaire ; la septième, où Chrisale se plaint aux femmes savantes et leur parle raison ; au troisième acte, les scènes 1, 2, 3, 4, 5, où Trissotin lit ses vers, où il se prend de querelle avec Vadius ; au cinquième acte, la scène première, où Henriette témoigne à Trissotin sa répugnance, et où celui-ci persiste ; la scène troisième, où le notaire ne sait auquel entendre, le père disant que le gendre est Clitandre, la mère disant que c’est Trissotin, Martine philosophant mieux que personne : voilà les scènes de cet ouvrage admirable qui doivent servir de modèles.

264. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE IV. Jugement sur les Hommes de Molière. » pp. 65-82

Peut-on aimer comme Je Dorante du Bourgeois gentilhomme, et voler en même temps l’or, les bagues même que l’on offre à sa maîtresse ; la laisser entretenir par un vieux fou qu’on flatte, et faire argent de l’honneur de celle qu’on veut s’attacher par un lien sacré 267 ?

265. (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320

Moliere s’étoit marié à la Demoiselle Béjart, fille d’un Comédien & d’une Comédienne de ce nom : il l’aima avec beaucoup de tendresse ; mais comme c’étoit une coquette des plus aimables, qui avoit le talent de plaire à presque toutes les personnes qui la voyoient, & dont l’humeur ne sympatisoit nullement avec celle de Moliere, il eut quelques chagrins domestiques à essuyer.

266. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

On charge un Comédien de l’examiner : c’est dans ses mains que votre sort est remis ; il peut à son gré vous fermer ou vous ouvrir les premieres avenues du temple de mémoire : reste à savoir s’il est assez éclairé pour juger de l’effet que la piece peut produire au théâtre ; si elle est dans le genre qu’il aime ou qu’il protege ; s’il est lui-même votre ami ou votre ennemi ; s’il ne voudra pas favoriser un autre Auteur.

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