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104. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. Du choix des Caracteres. » pp. 261-262

Espece de drame composé ordinairement par des especes d’Auteurs, joué par des especes de comédiens, trouvé sublime par des especes de connoisseurs, & qui ameute contre les véritables drames, contre les véritables auteurs, contre les véritables acteurs, des censeurs d’autant plus dangereux, qu’ils se mettent en comparaison.

105. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Cette longue interruption, qui ne fut point commandée par l’autorité, eut pour cause le départ subit de La Grange et de La Thorillière, acteurs employés dans un trop grand nombre de rôles pour qu’il fût possible de donner aucune représentation utile en leur absence. […] Comme, chez les anciens, la tragédie et la comédie se jouaient sous le masque, il est probable que la facilité de donner à deux acteurs la même figure leur a suggéré l’idée de ces intrigues dramatiques qui se fondent sur la ressemblance de deux personnages. […] Deux acteurs parfaitement semblables justifieraient mieux sans doute la méprise des autres personnages ; mais ils causeraient celle des spectateurs, à moins que l’un des deux ne prît, comme le Jupiter et le Mercure de Plaute, la précaution d’adopter quelque signe particulier qui le fît distinguer de l’autre. […] Dès le commencement, une vieille bigote, Querelle les acteurs, et sans cesse radote, Crie, et n’écoute rien, se tourmente sans fruit.

106. (1819) Deux pièces inédites de J.-B. P. Molière [La Jalousie du Barbouillé, Le Médecin volant] pp. 1-4

La farce amusait alors les gens de la meilleure compagnie ; alors, sur la même scène où l’on représentait les premiers chefs-d’œuvre de Corneille, des acteurs enfarinés faisaient rire les spectateurs de leurs quolibets et de leurs équivoques souvent licencieuses.

107. (1899) Salut à Molière, dit par Coquelin cadet, le soir du 15 janvier, pour le 277e anniversaire de la naissance de Molière, sur la scène de la Comédie-française pp. 3-8

À Coquelin cadet, acteur de Molière.

108. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

Avant de le suivre dans ses pérégrinations, faisons encore une remarque  : acteur pendant trente ans, on sait que Molière l’a été, mais on n’a pas tiré de ce fait les conséquences qu’il comporte. […] Nicolas de Trallage avait dressé quelque part une liste des acteurs qui vivaient bien, et une liste de ceux qui vivaient mal. […] Des vers, conçus et faits pour être « dits » sur le théâtre ne sauraient aller à leur but sans donner un peu de relâche à l’attention du spectateur et à la continuité du débit de l’acteur. […] Je ne sais si l’on ne pourrait ajouter qu’elles règlent la diction de l’acteur. […] Alors on admire ce style improvisé, j’entends ici, comme je le disais tout à l’heure à propos de la versification, qui semble improvisé par les acteurs même.

109. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Ensuite on s’est attaqué à Arnolphe, un caractère complet, qui commence la comédie de caractères en France ; on ne l’a trouvé ni bien profond ni bien comique ; et il ne faisait rire, ajoutait-on, que grâce aux pantalonnades de l’acteur qui était chargé du rôle ; l’acteur chargé du rôle, c’était Molière ; on atteignait ainsi l’auteur et le comédien, on faisait coup double. […] Si Molière n’avait pas été appuyé de ce côté, s’il n’avait pas eu son théâtre et ses acteurs, sait-on ce qui serait arrivé de lui ?

110. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Otez les auditeurs, vous ôterez les acteurs : s’il est si beau d’être plaisant sur un théâtre, que n’ouvrez-vous cette porte aux gens libres ? […] Mlle Molière était une jolie personne, une brillante actrice, mais une épouse très-légère ; et le moqueur des maris malheureux était et se savait aussi mal marié que possible. […] Passant de l’acteur au spectateur, il examine comment la corruption se forme dans le cœur de ce dernier. […] L’assemblée, peu nombreuse, n’était point lettrée ; les acteurs remplissaient froidement leur office. […] Nous ignorons quels gestes se permettaient les acteurs de Molière.

111. (1852) Molière, élève de Gassendi (Revue du Lyonnais) pp. 370-382

Il raconte même que Molière, afin que tout le monde pût reconnaître Rohault, lui aurait fait demander son chapeau, qui était d’une forme particulière, pour l’acteur qui devait jouer ce rôle, et que Rohault n’aurait pas été assez philosophe pour le prêter, instruit de l’usage qu’on voulait en faire. […] « Molière, dit-il, n’était pas seulement bon acteur et excellent auteur, il avait toujours soin de cultiver la philosophie.

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