/ 128
4. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197

. — Concours de Molière, La Fontaine, Boileau et Racine, pour exalter les brillantes qualités du roi. — Ils favorisent le règne naissant de la galanterie. […] Cet exemple reçut encore un accroissement de force par le concert des éloges que donnèrent au roi quatre poètes à jamais célèbres : Molière et La Fontaine, Racine et Boileau. […] Bientôt il conduit Racine, son ami, chez la duchesse, et Racine, qui d’un autre côté s’était lié avec Boileau, l’y amena aussi. […] En 1661, Molière était âgé de 41 ans, La Fontaine de 40, Boileau de 25, Racine de 22. […] Colbert, d’après le rapport de Chapelain, avait fait donner cent louis à Racine, pour récompense de son ode.

5. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Racine et Fénelon, voilà, de tous ces écrivains illustres, les seuls qui appartiennent réellement au règne de Louis XIV. […] Il semble en un mot que chez Racine et Fénelon les qualités viriles aient disparu pour faire place à des qualités plus féminines. […] Il semble que, chez Racine comme à la cour de Louis XIV, les qualités viriles ne soient plus de mise. […] Féminisée par Racine et par Fénelon, chez Fontenelle elle n’a plus de sexe : malgré tout son esprit, c’est quelque chose d’uni, de clair et de froid. […] Il est vrai qu’au lieu d’écrire l’histoire, Racine se contenta de faire sa cour, et d’abandonner la poésie pendant dix ans, entre Phèdre et Esther.

6. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [61, p. 99] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 128 Racine, après avoir donné son Alexandre 244 à la troupe de Molière, pour le jouer, le retira pour le donner aux comédiens de l’hôtel de Bourgogne. Il eut chez eux tout le succès possible, ce qui déplut fort à Molière ; outre que Racine lui avait débauché la Duparc*, qui était la plus fameuse de ses actrices. De là vint la brouillerie de Racine et de Molière, qui s’étudiaient tous deux à soutenir leur théâtre avec une pareille émulation. Peu de temps après la désertion du poète tragique, Molière donna son Avare, où Despréaux fut des plus assidus. « Je vous vis dernièrement, dit Racine à Boileau, à la pièce de Molière, et vous riiez tout seul sur le théâtre. […] Racine, Alexandre le grand, 1665 : tragédie en 5 actes et en vers.

7. (1769) Idées sur Molière pp. 57-67

Qu’est-ce qui égale Racine dans l’art de peindre l’amour? […] Qu’est-ce qui égale Racine dans l’art des vers? […] Le grand Racine, alors à son aurore, lui lut une tragédie. […] C’était voir mieux que Corneille, qui exhorta Racine à faire des comédies et à quitter le tragique. […] Il était alors brouillé avec Racine, avec qui on se brouillait facilement.

8.

Il faut pourtant bien en croire Valincour, l’ami de Racine, et Racine lui-même. […] En 1659 aussi, Racine avait à peine vingt ans. […] C’était le moment pour Racine de frapper à la porte de Scaramouche. […] En réalité, Racine était oisif. […] C’était de quoi ébranler Racine.

9. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [76, p. 115-117] »

Ce fut à son frère et à Racine et Molière qu’il trouva rassemblés, qu’il demanda deux autres vers pour rimer aux siens, et voici ceux qu’ils lui donnèrent : Froid, sec, dur, rude auteur, digne objet de satire, De ne savoir pas lire oses-tu me blâmer ? […] Ce qu’il y a de particulier dans ce fait, c’est que Racine et Molière eurent une petite querelle sur le premier hémistiche du second vers. […] Pradon, Jacques, plutôt que Nicolas (Rouen 1644 – Paris 1698) : auteur dramatique français (sept tragédies), surtout connu pour la rivalité qui l’a opposé à Racine, à l’occasion de la cabale de Phèdre. En fait il n’était pas sans talent, et ses premières pièces, Pyrame et Thisbé (1674) et Tamerlan ou la Mort de Bajazet (1675), ont bien réussi ― le succès de celle-ci aurait même été étouffé par Racine. Quant à la Phèdre et Hippolyte qu’il opposa à la Phèdre de Racine (janvier 1677), il faut faire la part de la légende : les loges, et encore moins les salles, n’avaient pas été louées par ses protecteurs, et il fallut plusieurs semaines avant que sa pièce cédât dans la faveur du public, au désespoir de Racine.

10. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIX » pp. 207-214

. — Caractère moral du quatrumvirat de Molière, La Fontaine, Racine et Boileau. Le roi était tout-puissant sur la nation par sa gloire, par le noble usage qu’il faisait de sa gloire même : Molière était tout-puissant près du roi par le plaisir qu’il donnait à la cour, par la louange, par le concert de louanges que Racine et Boileau, ses jeunes amis, guidés par ses conseils et son exemple, prodiguaient à l’envi au monarque. Racine, en 1664, dans La Renommée aux muses, Boileau, en 1665, dans son Discours au roi, avaient porté l’art de louer au plus haut degré. […] Molière, La Fontaine, Boileau et Racine, furent des courtisans sans doute. […] Racine était courtisan quand Titus, se séparant de Bérénice, retraçait à Louis XIV le courage qu’il avait montré, l’empire qu’il avait eu sur lui-même, en éloignant Marie Mancini, dont il était fort amoureux et qu’il avait en la fantaisie l’épouser ; mais par cet acte de courtisan, il remplissait habilement un devoir de citoyen, et concourait avec Bossuet à dégager le jeune prince des chaînes de madame de Montespan, et à l’armer de sa propre vertu contre une passion désordonnée.

11. (1765) [Anecdotes et remarques sur Molière] (Récréations littéraires) [graphies originales] pp. 1-26

M. Racine, donna sa Comédie de l’Avare, où M. Despréaux fut un des plus assidus. « Je vous vis derniérement, lui dit Racine, à la Piece de M. […] Despréaux après avoir vu la troisieme, soutint à Racine, qui n’étoit pas fâché du danger où la réputation de Moliere sembloit être exposée, que cette Comédie auroit bientôt un succès des plus éclatants. […] De-là vint la brouillerie de Moliere & de Racine, qui s’étudioient tous deux à soutenir leur Théatre avec une pareille émulation. […] Je vous vis derniérement, lui dit Racine, à la piece de Moliere, & vous ryez tout seul sur le Théatre.

/ 128