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3. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VIII. Les Fedeli » pp. 129-144

Ce fils, Giovanni-Battista Andreini était marié depuis 1601 à Virginia Ramponi, actrice qui portait au théâtre le nom de Florinda et qui avait fait partie de la troupe des Gelosi, pendant leur dernier séjour en France. […] Andreini fit imprimer sa pièce avec une dédicace à la reine Marie de Médicis, qu’il avait pu voir à Paris, quand il était venu en France avec les Gelosi. […] Ils demeurèrent en France jusqu’à la fin du carnaval de 1623. […] Le capitaine Rhinocéros mourut au mois d’octobre 1624 : « Quand ce capitan trépassa, rapporte son camarade Beltrame, on trouva dans son lit un très rude cilice, ce qui causa quelque surprise, car nous n’ignorions pas qu’il était pieux et buon devoto, mais nous ne savions rien de ce cilice. » Il entrait sans doute, dans cette émulation de piété, un secret besoin de protester contre l’excommunication sévère qui pesait en France sur la profession comique. […] Oui, j’abandonne tout ce vain éclat, en même temps que je m’éloigne des beaux sites de la France… » Il quitta, en effet, la France avec les Comici Fedeli ; mais, cette fois encore, il ne persévéra pas dans la résolution de renoncer au théâtre ; il continua à diriger sa troupe jusqu’à l’âge de soixante-treize ans, jusqu’en 1652.

4. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

Cette consécration par la sculpture, de la gloire nationale qui chez les anciens imprimait de nobles idées à la multitude, est presque nouvelle en France. […] Celle France comprend enfin qu’elle n’est montée au rang des premiers peuples du monde que parce que le monde l’a personnifiée dans la personne de ces grands hommes. […] C’est bien toi qui plaignais Bourbon de combattre contre la France, au moment où tu mourais pour elle ! […] Cet élysée que l’auteur des études voulait placer dans une île de la Seine, près du pont de Neuilly, le voilà qui se déroule sur la France entière. […] Et voilà cependant comme les choses vont en France.

5. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

. — État de l’art de la déclamation en France. […] Voltaire l’appelle le père de la vraie comédie, et, pour la France, il se peut qu’il ait raison. […] Mazarin avait introduit en France le goût de l’opéra italien. […] Aussi, j’admire dans ces productions légères, un mouvement, une vie, un attrait, que je ne trouve souvent pas en France dans des ouvrages beaucoup plus soignés. […] On ne saurait nier que Diderot n’ait fondé en France une sorte d’école, à laquelle appartiennent en première ligne Beaumarchais et Mercier.

6. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Or Lesueur était mort six ans avant 1661 ; Poussin mourut quatre ans après cette date, à Rome, où il vivait depuis plusieurs années, loin de l’envie et des cabales qui l’avaient chassé de France. […] mon Dieu, oui, la France s’en souviendra, et la postérité le dira, parce que vous l’avez dit. […] Si l’on voulait juger de l’esprit de l’époque par les pièces contemporaines, celles de Regnard et de Lesage, qui toutes se rapportent à ces lugubres années, on croirait vraiment qu’alors la France était déjà la France de la régence ; valets escrocs, financiers ridicules, coquettes effrontées, gentilshommes aux gages de quelque vieille débauchée, tous ces héros de Lesage et de Regnard ne songent qu’à se bien divertir, sans scrupule et sans fin. […] Lorsque les restes du premier furent rapportés en France sous Louis XIV, un ordre de la cour défendit de prononcer son oraison funèbre. […] Enfin, quand Molière meurt, c’est à peine si Louis XIV daigne permettre d’enterrer la nuit, presque à la dérobée, le cadavre de cet homme qui avait honoré la France et l’esprit humain.

7. (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266

II y existe des partis, mais qui ne sont pas ceux qui existent en France, des coteries mais qui ne sont pas les nôtres. […] Il est tout une littérature, en France, qui aboutit au Tartufe. […] Le sentiment religieux, assez fort en Allemagne pour y opérer un affranchissement, ne le fut pas assez en France. […] Le déisme, dont il fut l’apôtre, n’était que la religion réelle de la France, ce qui restait, une fois le masque levé. […] Mais, en France, la critique a la main sèche; partout où elle a passé, il ne reste que des opinions.

8. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVI » pp. 188-192

Le 1er novembre, la reine donna à la France un héritier de la couronne : grand événement qui imposa au roi une obligation sérieuse ; c’était de nommer une gouvernante à ce précieux enfant, et de penser d’avance au gouverneur qui la remplacerait après la première enfance. Ces personnes auront à répondre à la France entière du dépôt qui leur sera confié ; et le monarque est en quelque sorte chargé de lui répondre de leur convenance. […] L’exemple de François Ier, celui des quatre successeurs de ce prince, celui de Henri IV, lui avaient persuadé que la France voyait sans scandale des maîtresses attitrées à ses rois, et regardait l’usage qui les avait introduites comme un dédommagement destiné à racheter ce qui manque à la liberté de leur choix quand ils se marient ; mais il n’oubliera pas ce qu’il doit à sa couronne dans le choix des personnes qui seront chargées d’élever son héritier. […] Ce qu’il y a de certain, c’est que quatre mois ou environ après l’arrivée de Madame en France, vers le milieu de la grossesse de la reine, commença l’intimité du roi avec madame de La Vallière.

9. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197

Il fait restituer Dunkerque à la France, il contracte une triple alliance avec l’Angleterre et la Hollande contre l’Autriche. Il donne à la France le spectacle d’un carrousel, ou se déploie une magnificence sans exemple. […] Il donne dix-neuf professeurs au Collège de France ; il loge au Louvre les artistes illustres. […] Ces quatre hommes n’ont jamais été considérés que sous leurs rapports avec la gloire littéraire de la France, et avec celle des branches de l’art que chacun d’eux a le plus particulièrement cultivée.

10. (1821) Sur le mariage de Molière et sur Esprit de Raimond de Mormoiron, comte de Modène pp. 131-151

Après avoir imité Gaston dans ses faiblesses amoureuses, il ne fut sans doute pas étranger aux intrigues politiques dont la France fut agitée sous le règne de Louis XIII. […] Pendant que ce Prince était condamné dans sa patrie à avoir la tête tranchée, il se rendit à Bruxelles, pour commander les troupes confédérées de la maison d’Autriche contre la France. Ce fut là qu’il unit son sort à celui d’Honorée de Berghes, veuve du comte de Bossut : mais ayant fait sa paix avec la Cour en 1643, il revint en France, et oublia son épouse au milieu des plaisirs de la capitale. […] Quand il fut revenu en France, il s’informa sans doute de ce que sa fille était devenue. […] Histoire généalogique de la maison de France, par le père Anselme ; art. du maréchal de Lavardin.

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