Idées sur Molière L’éloge d’un écrivain est dans ses ouvrages. […] Ne cessons de le dire; le naturel est le charme le plus sûr et le plus durable; c’est lui qui fait vivre les ouvrages, parce que c’est lui qui les fait aimer; c’est le naturel qui rend les écrits des anciens si précieux, parce que maniant un idiome plus heureux que le nôtre, ils sentaient moins le besoin de l’esprit; c’est le naturel qui distingue le plus les grands écrivains, parce qu’un des caractères du génie est de produire sans effort; c’est le naturel qui a mis la Fontaine, qui n’inventa rien, à côté des génies inventeurs; enfin c’est le naturel qui fait que les lettres d’une mère à sa fille sont quelque chose et que celles de Balzac, de Voiture, et la déclamation et l’affectation en tout genre sont, comme dit Sosie, rien ou peu de chose.
La collection des Grands Écrivains de la France, dirigée par M. […] Cependant il serait bien fâcheux de faire attendre trop longtemps des écrivains tels que Pascal, La Fontaine et Boileau. […] De ces deux écrivains, l’un était chargé de la révision du texte, l’autre de la partie littéraire. Ces deux pertes si regrettables ont interrompu quelque temps la publication ; mais l’œuvre ne pouvait rester en suspens, et deux autres écrivains, non moins dévoués que les précédents, ont accepté de continuer leur tâche : M. […] On a dit que nos écrivains du xviie siècle sont tous des écrivains de cour, que c’est pour la cour que nos chefs-d’œuvre ont été écrits.
« Quel est l’écrivain qui honore le plus mon règne ? […] Molière. est, avec La Fontaine, l’écrivain du grand siècle demeuré le plus populaire1. […] « Mon esprit se refuse à convenir que l’on doive condamner un écrivain pour avoir songé seulement à nous amuser et à nous intéresser, ni qu on puisse exiger que tous, partout et toujours, se considèrent comme ayant charge d’âme, obligés de nous moraliser. » Galien-Arnoult, Réponse au remerciement de M.
Un ingénieux écrivain, dont la longue carrière dramatique a été semée de brillants succès, celui qui peut-être dans notre siècle, par la ressemblance des peintures, la gaieté franche et communicative, et la vérité d’observation, rappelle le plus l’inimitable Molière, M. […] On remarque que presque tous les jeunes écrivains, en débutant dans la carrière dramatique, choisissent leurs adversaires dans les mêmes rangs, et que la profession la plus sérieuse prête le plus aux tableaux comiques. […] Qu’on nous permette de jeter un coup d’œil rapide sur les pièces de notre grand auteur : les principaux événements de la vie d’un écrivain ne sont-ils pas ses ouvrages ? […] L’Hôtel de Rambouillet, dont quelques écrivains semblent aujourd’hui se rendre les échos, ne souffrit sans doute pas qu’on raillât sa galanterie mystique et les formes péniblement contournées de sa conversation. Le véritable public devint l’instrument de quelques sots et de quelques précieuses ; Boileau seul tint bon, et, peu de temps après, Louis XIV lui ayant demandé quel était le plus grand écrivain qui eût honoré le siècle, il répondit aussitôt : Molière.
Le roi lui demandant un jour quel était le premier des grands écrivains qui avaient honoré la France pendant son règne, il lui nomma Molière.
Cailhava Jean-François, dit de l’Estandoux (Estandoux, près de Toulouse, 1731 – Sceaux 1813) : écrivain français.
A la suite, est la vie de Molière, et le jugement que je porte sur le génie de cet écrivain, qui a contribué si puissamment à la prééminence que le théâtre français a sur tous les autres. […] Les gens instruits, au contraire, pénétrés dès leur enfance de la lecture des grands écrivains, ont conservé, ont même augmenté cet amour que la nature nous a donné pour tout ce qui est essentiellement vrai et simple. […] Ecrivains, artistes, sachez dédaigner une gloire passagère et frivole, ne travaillez que pour la postérité !
C’est une suite de discussions de critique historique, rédigées à l’occasion des erreurs répandues dans une multitude d’éditions nouvelles des écrivains du XVIIe siècle ou dans leur biographie.