Molière revient souvent sur cette idée, qui fait le fond de notre article : Critique de l’École des femmes, scène VII.
Ce qu’il y a de singulier, c’est que Moliere n’a pas dédaigné de puiser chez un de ses ennemis, & dans une piece faite contre lui-même, puisque Zélinde est une critique amere de l’Ecole des Femmes.
C’est le genre le plus fécond qui nous reste ; et si Molière avait vu l’École des Mères et Mélanide, il aurait crié : Courage, la Chaussée.
Il est plus naturel de penser qu’il s’y rendit sans peine, et qu’il n’eut l’air de s’en défendre que pour ne pas compromettre la délicatesse de son goût ; et, si dans le fait il avait peu de penchant pour un genre indigne de ses hautes conceptions comiques et de la pureté de son école, il n’était pas fâché de traduire sur la scène le libertin effronté qui se joue de toutes les lois divines et humaines, avant d’y exposer le libertin hypocrite qui invoque sans cesse le ciel pour satisfaire les plus honteuses passions. […] « Si cet auteur n’eût joué que les précieuses, s’il n’en eût voulu qu’aux pourpoints et aux grands canons, il ne mériterait pas une censure publique et ne se serait pas assuré l’indignation de toutes les personnes de piété ; mais qui peut supporter la hardiesse d’un farceur qui fait plaisanterie de la religion, qui tient école de libertinage, et qui rend la majesté de Dieu le jouet d’un maître et d’un valet de théâtre ? […] Après avoir répandu dans les âmes ces poisons funestes qui étouffent la pudeur et la honte, après avoir pris soin de former des coquettes et de donner aux filles des instructions dangereuses ; après des écoles fameuses d’impureté, il en a tenu d’autres pour le libertinage ; et voyant qu’il choquait toute la religion et que tous les gens de bien lui seraient contraires, il a composé son Tartuffe, et a voulu rendre les dévots des ridicules ou des hypocrites. […] Non, ce n’est point Molière qui a introduit dans la comédie la licence et le libertinage ; c’est au contraire lui qui, en peignant les ridicules du les travers des hommes, les a forcés à rougir d’eux-mêmes ; c’est lui qui a épuré à la fois l’art et les mœurs, qui a fait d’un divertissement une leçon, et du théâtre une école de morale.
Mais il n’en connut que mieux le goût du temps : il s’y accommoda entièrement dans l’École des Maris, qu’il donna le 24 Juin 1661. […] L’École des femmes parut en 1662, avec peu de succès : les gens de spectacle furent partagés ; les Femmes outragées, à ce qu’elles croyaient, débauchaient autant de beaux esprits qu’elles le pouvaient, pour juger de cette Pièce comme elles en jugeaient […] Molière, outré à son tour des mauvais jugements que l’on portait sur sa pièce, les ramassa, et en fit la Critique de l’École des Femmes, qu’il donna en 1663. […] Un Bourgeois de Paris : 39 Mr Boursault : 54 De Brie : 20 Mademoiselle de Brie : 20 Mr de la Bruyère : 306 C Champmeslé : 20 Mr Chapelain : 3 Mr de Chapelle : 10, 12, 145, 151 et suiv., 164, 171, 173, 215, 222, 241, 295 Le Cocu Imaginaire : 38 Comédiens de Monsieur le Dauphin : 88, 90 La Comtesse d’Escarbagnas : 269 Mr le Prince de Conti : 19, 22, 23, 24, 27 Mr de Corneille : 282 La Critique d’Andromaque : 61 La Critique de l’Ecole des Femmes : 52 Du Croisy : 257 Mr de Cyrano : 12 D Défense à la Maison du Roi d’entrer à la Comédie sans payer : 130 et suivantes Le Dépit Amoureux : 23, 34 Descartes : 216 Les Docteurs rivaux : 30 Dom Garcie : 42 Dom Quixote : 140 Domestique de Molière : 253 E L’École des Femmes : 50 et suiv. L’École des Maris : 43 Elomire, ou les Médecins vengés : 300 Épicure : 216 Épinette surprenante : 81 et suivantes Épitaphes de Molière : 297 et suiv.
Pour en revenir à Molière, j’aurai, Monsieur, la patriotique, et méridionale immodestie de rapporter deux souvenirs de famille qui vous aideront à comprendre et ma légitime susceptibilité quand vous voulez que j’aille m’instruire de ma langue à une école prussienne, et, tout aussi bien, certaines aptitudes particulières que je pourrais avoir pour l’étude de la vie et de l’œuvre de Molière en Languedoc7 : œuvre et vie qui constituent précisément le plus fameux événement littéraire de notre histoire locale.
Notice historique et littéraire sur Le Misanthrope Depuis le chef-d’œuvre de L’École des femmes, Molière avait mis au jour six comédies. Auteur blessé dans son amour-propre, il avait fait, pour se venger, La Critique de l’École des femmes, et L’Impromptu de Versailles.
Sancho notre fils a déja ses quinze ans passés, & il est bien temps qu’il aille à l’école au moins, si son oncle le Prêtre veut le faire d’Eglise : pour Marie Sancho votre fille, je ne pense pas qu’un mari lui fasse peur ; si je ne me trompe, elle n’a pas moins d’envie d’être mariée, que vous d’être Gouverneur ; & après tout, il vaudroit bien mieux qu’elle fût mal mariée, que si elle faisoit quelque folie.