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20. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVIII » pp. 198-205

Cela est sans contredit juste et parfaitement écrit ; mais à la suite, quand Agnès déclare à son tuteur qu’un jeune homme, malgré tous les obstacles, a trouvé le moyen de s’introduire près d’elle et de lui plaire, le tuteur se plaint d’avoir perdu tous les soins qu’il a pris pour lui plaire lui-même ; Agnès lui répond : Vraiment, il en sait donc là-dessus plus que vous, Car à se faire aimer il n’a pas eu de peine. […] — Le… — Plaît-il ?

21. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. » pp. 57-70

Arlequin se présente, il n’a pas le bonheur de plaire à Scapin qui le renvoie, & qui entre ensuite avec sa sœur dans le cabaret. […] Doucement, s’il vous plaît : cet homme a bien la mine D’avoir le sang bouillant & l’ame un peu mutine : Il pourroit bien, mettant affront dessus affront, Charger de bois mon dos, comme il a fait mon front. […] Mais mon honneur me dit que d’une telle offense Il faut absolument que je prenne vengeance : Ma foi, laissons le dire autant qu’il lui plaira ; Au diantre qui pourtant rien du tout en fera. […] plaise au Seigneur qu’il soit sot à tel point, Qu’il me tienne mauvais & ne se batte point !

22. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

La chanson est une fleur qui se plaît sous le ciel de la France : elle y réussit sans art, sans culture, et c’est un des ornements de notre guirlande poétique. […] On n’y voit point le poëte courtisan qui mendie la faveur par de serviles adulations, mais l’homme de lettres qui sait plaire par le noble exercice de son talent. […] Si, chez une nation, la satire de tout mérite personnel est une des règles du théâtre, l’ostracisme doit être un des articles de la législation, et les hommes qui se plaisent à voir outrager Euripide, parce qu’il est trop grand, sont les mêmes qui exilent Aristide, parce qu’il est trop juste. […] À Dieu ne plaise que je parle, dans le sanctuaire des lettres, du triomphe de la barbarie, et que je rappelle, devant les statues de Corneille et de Racine, l’époque déplorable où leurs chefs-d’œuvre furent mutilés par des mains sacrilèges.

23. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIII » pp. 378-393

Qu’on se figure, dans la position de madame de Maintenon, une femme d’un autre caractère : elle mettra en jeu tout ce que l’art de la galanterie aura de plus raffiné, d’abord pour nuire à sa rivale, ensuite pour plaire toujours plus qu’elle-même : elle disputera sa possession autant qu’il faudra pour en exalter le désir jusqu’à la passion. […] Demandez donc bien à Dieu ce que je dois faire ; et après qu’il vous l’aura inspiré, conduisez-moi ou il vous plaira… Mes compliments à M.  […] « Mais on serait également injuste envers madame de Maintenon, si on se plaisait à attribuer le chagrin de voir madame de Montespan revenir à la cour, à des motifs peu dignes d’elle, et à ces petites passions qu’on retrouve si souvent dans la société. […] Elle me redonne au roi comme il lui plaît, et m’en fait perdre l’estime.

24. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXI » pp. 220-221

Plaire au roi, servir ses propres amis, assurer un libre essor à leurs talents et au sien, plaire à Montausier même, furent trois succès que Molière me paraît s’être promis d’allier, en faisant le bel ouvrage dont nous parlons ; et j’aime à penser qu’il se proposa une alliance si difficile, parce que l’accomplissement de ce dessein ajoutait le mérite de la difficulté vaincue au mérite du talent le plus élevé.

25. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Maintenant nous aborderons, s’il vous plaît, un terrain plus solide que le terrain de la fantaisie. […] Argan ressemble trop à notre histoire courante de chaque jour, pour qu’elle puisse beaucoup nous plaire. […] En pareille occasion, l’avare ( Plût à Dieu que je les eusse ces dix mille écus ! […] — Rosine : Et de qui donc, s’il vous plaît ? […] À Dieu ne plaise que je chagrine ces gloires naissantes, que je prenne à partie ces Agamemnons et ces Frontins de hasard !

26. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Pour plaire aux Italiens qui peuplaient cette ville, il plaça son action à Messine. […] Molière surtout plaisait par sa dignité, par son bon sens. […] Le discours fut charmant, plein d’adresse, et plut beaucoup. […] Sans cesser de plaire au peuple qu’il aimait, il sut charmer les hommes éclairés. […] D’ailleurs, il se plaisait à réaliser lui-même sa pensée...

27. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Il écrit à Racine les vers suivants : Et qu’importe à nos vers que Perrin les admire, Que l’auteur du Jonas s’empresse pour les lire ; Qu’ils charment de Senlis le poète idiot127, Ou le sec traducteur du français d’Amyot, Pourvu qu’avec éclat leurs rimes débitées Soient du peuple, des grands, des provinces goûtées, Pourvu qu’ils puissent plaire au plus puissant des rois, Qu’à Chantilly Condé les souffre quelquefois, Qu’Enghien en soit touché, que Colbert et Vivonne, Que La Rochefoucauld, Marsillac et Pomponne, Et mille autres qu’ici je ne puis faire entrer, À leurs traits délicats se laissent pénétrer ! Et plût au ciel encor, pour couronner l’ouvrage, Que Montausier voulût leur donner son suffrage ! […] Racine a pourtant bien de l’esprit, il faut espérer. » Il est vrai, et cet aveu ne coûte point à faire, que madame de Sévigné se plaisait à l’élévation plus qu’à l’attendrissement, et qu’elle préférait le sublime au pathétique ; mais l’amour d’un genre n’était pas l’aversion de l’autre. […] Ce mot de reconnaissance ne peut regarder que madame de Sévigné, et les éloges qu’elle se plaisait à donner aux fables du poète, à mesure qu’elles paraissaient, surtout dans les cercles du duc de La Rochefoucauld, qui en était charme comme elle. […] Dans le fait, Molière, Boileau et elle se plaisaient, s’estimaient et se recherchaient.

28. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

On ne comprenait rien au Festin de Pierre ; il ne plaisait point « aux honnêtes gens, mais au peuple, qui aime cette espèce de merveilleux364 ». […] Ce spectacle plaît aux Espagnols, ou leur a plu à un certain moment de leur histoire. […] « Celui qui dans l’histoire de la nature célèbre la puissance mystérieuse des fées, et les voit, sylphes invisibles, colorer les feuilles de la rose et déposer dans son sein parfumé la perle humide de la rosée ; celui qui dans le corps du ver luisant enferme un esprit de lumière, qu’il promène ensuite dans les ondes dorées des plumes du paon ; celui-là pourra briller comme poète, mais jamais il ne sera naturaliste393. » Le critique qui dans l’histoire littéraire célèbre l’indépendance de la Muse, et s’imagine qu’elle chante où il lui plaît, quand il lui plaît, et de la manière qu’il lui plaît ; le critique qui dans l’âme d’Aristophane enferme un ingénieux démon qu’il croit immortel, et qu’il s’étonne de ne pas retrouver dans l’âme de Molière ; ce critique pourra briller comme écrivain, mais jamais il ne sera philosophe. […] comment vous plaît-il ?  […] L’honnête homme, l’homme distingué, comme on dit en France aujourd’hui, est un sage qui veut plaire et qui plaît, comme l’oiseau chante, comme l’insecte bourdonne, sans y penser, avec un ait naturel.

29. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XV » pp. 175-187

Qu’on se figure la multitude de tours, d’images, de mouvements qui ont dû naître de ces conversations, où les sens, l’imagination, le cœur, étaient en jeu ; où l’émulation de plaire et d’étonner excitait les amours-propres ; où la critique n’était pas moins exaltée par les rivalités que le besoin de produire par l’émulation de plaire ! […] Là, l’émulation de plaire fait qu’on se reprend, qu’on se corrige à l’instant même qu’on est en faute, et que la leçon n’est pas sitôt donnée qu’elle profite.

30. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Du Dialogue. » pp. 204-222

En vous est mon espoir, mon bien, ma quiétude : De vous dépend ma peine, ou ma béatitude ; Et je vais être enfin, par votre seul arrêt, Heureux si vous voulez, malheureux s’il vous plaît. […] Et je vais être enfin, par votre seul arrêt, Heureux si vous voulez, malheureux s’il vous plaît. […] Mon oncle, s’il vous plaît, supprimez les injures. […] Plaît-il ?

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. De l’Amour. » pp. 367-384

On me dira peut-être que le grand art d’un Auteur est de savoir plaire, & que, puisque les scenes amoureuses ravissent, enchantent, nos poëtes font très bien d’en larder plusieurs dans leurs drames, & de faire même des pieces exprès pour en amener. […] Elle plaît tant à Lucile, qu’elle la répete dans les vers suivants : Mon ame n’étoit rien quand il étoit absent ; Sa vue & son retour la tirent du néant. […] D’accord ; mais, pour vous plaire, il redevient aimable : Ses graces à mes yeux le rendent redoutable. […] Il ne songe qu’à plaire, & ne veut qu’éblouir : Vous seul savez aimer, & vous faire chérir.

32. (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320

Plût à Dieu, répondit le grand-pere, qu’il fût aussi bon Comédien que Bellerose (c’étoit un fameux Acteur de ce tems-là.) […] Le caractere de Moliere étoit très-serieux ; c’étoit un homme qui parloit peu, mais très-à-propos & avec beaucoup de justesse ; c’étoit un vrai Philosophe, plein de probité, desinteressé, ne songeant qu’à plaire à son Prince & aux personnes du premier goût, & qu’à faire subsister sa Troupe. […] Despréaux n’ignoroit pas toutes les raisons que je viens de dire : mais en qualité de Censeur rigide, il vouloit toûjours qu’on ne cherchât à plaire qu’aux personnes d’érudition & du goût le plus délicat : cependant de tous les Poëtes modernes Moliere étoit celui qu’il estimoit & admiroit le plus ; & qu’il trouvoit plus parfait en son genre, que Corneille & Racine dans le leur. […] Moliere s’étoit marié à la Demoiselle Béjart, fille d’un Comédien & d’une Comédienne de ce nom : il l’aima avec beaucoup de tendresse ; mais comme c’étoit une coquette des plus aimables, qui avoit le talent de plaire à presque toutes les personnes qui la voyoient, & dont l’humeur ne sympatisoit nullement avec celle de Moliere, il eut quelques chagrins domestiques à essuyer.

33. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

— Dans quel chapitre, s’il tous plaît ? […] Seigneur Sganarelle, changez, s’il vous plaît, cette façon de parler. […] Quand il s’agit de physique, par exemple, il n’y a que la matière subtile et les tourbillons, c’est-à-dire des hypothèses fort hasardées, qui ont le funeste bonheur de plaire à Armande et à Philaminte. […] Épicure me plaît, et ses dogmes sont forts. […] Dans son enfance, composant de petites comédies, il se plaisait à les réciter et à amuser par ses récits spirituels le cercle étroit de ses amis intimes.

34. (1739) Vie de Molière

Ce prologue fut très-applaudi de toute la cour, et plut beaucoup à Louis XIV. […] Mais aussi les connaisseurs admirèrent avec quelle adresse Molière avait su attacher et plaire pendant cinq actes, par la seule confidence d’Horace au vieillard, et par de simples récits. […] Si les médecins de notre temps ne connaissent pas mieux la nature, ils connaissent mieux le monde, et savent que le grand art d’un médecin est l’art de plaire. […] Le Misanthrope était l’ouvrage d’un sage qui écrivait pour les hommes éclairés ; et il fallut que le sage se déguisât en farceur pour plaire à la multitude. […] L’Amphitryon de Molière réussit pleinement et sans contradiction ; aussi est-ce une pièce faite pour plaire aux plus simples et aux plus grossiers, comme aux plus délicats.

35. (1716) Projet d’un traité sur la comédie pp. 110-119

Ce Poète comique a une naïveté inimitable, qui plaît, et qui attendrit par le simple récit d’un fait très commun : Sic cogitabam, Hem, hic parvæ consuetudinisTerent. […] Il a voulu par cette liberté plaire au Parterre, frapper les spectateurs les moins délicats, et rendre le ridicule plus sensible.

36. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

« La Métromanie, me dira-t-on, fait naître les scenes amoureuses entre Dorante & Lucile, puisque cette derniere a un tic de famille, qu’elle aime les vers avec passion, & que si Dorante lui plaît, c’est par le secours des vers qu’il emprunte de M. […] Pourquoi donc, s’il vous plaît, baisserois-je les yeux ? […] Soit ; mais d’un ton plus bas, S’il vous plaît : vos propos ne m’intéressent pas. […] Disposez de ma langue : Je la gouvernerai tout comme il vous plaira.

37. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

Armande Béjart était née en 1645 et Molière en 1622; ainsi, vingt-trois longues années les séparaient Armande, pour plaire, était plus que belle, elle était jolie et gracieuse. […] Ce qui approche du vice chez elle n’est cependant qu’une qualité outrée de la femme ; le désir de plaire. […] La femme avancée est donc tout au plus l’être du présent. — Pour amener cette transaction entre le passé et l’avenir, pour remplir cette mission conciliatrice entre des idées et des intérêts représentés par des hommes, la femme doit chercher à plaire à tous, mais non à tous de la même manière; c’est sur ce dernier point seulement que Célimène s’était trompée et que d’autres se trompent encore.

38. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

Cette Troupe commença de paroître devant leurs Majestez & toute la Cour le 24 d’Octobre 1658, sur un Théatre dressé exprés dans la salle des Gardes du vieux Louvre, & eut le bonheur de plaire, desorte que sa Majesté donna ses ordres pour l’établir à Paris. […] Montrez aux Dames d’esprit certaines pensées d’Horace, d’Ovide, de Juvenal, &c. ; montrez-les leur en vieux Gaulois ; faites-en la Traduction la plus plate qu’il vous plaira, pourvu qu’elle soit fidelle, vous verrez que ces Dames conviendront que ces pensées sont belles, délicates, fines. […] On fit appercevoir 10 Moliere, que le grand soin qu’il avoit de plaire au public lui ôtoit celui d’examiner la conduite de sa femme ; & que pendant qu’il travailloit pour divertir tout le monde, tout le monde cherchoit à divertir sa femme. […] La pauvre chose pour lui, que deux gros volumes qui ne contiendroient que ce qui peut plaire à ceux qui se piquent d’un air grave, & d’un goût exquis, & qui voudroient qu’on leur expliquât par monosyllabes les matieres les plus étendues. […] Moliere étant mort en ce tems-là, il eut quatre Comédiens de sa troupe qui prirent dans celle de l’Hôtel de Bourgogne, & comme ceux qui restoient ne furent pas en état de continuer, il plut au Roi de réduire en un seul corps la troupe du Marais37, & la troupe du Palais Roial.

39. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Est-ce qu’en voyant d’un côté cet Horace qui n’a qu’à se montrer pour être aimé et de l’autre Arnolphe qui a passé l’âge de plaire et qui n’y songe même plus, le secret de la comédie ne se manifeste pas à vos yeux ? […] Oui, il pourrait plaire à Agnès s’il était autrement, mais c’est ainsi qu’il doit être et il ne doit pas plaire à Agnès. […] Armande, lorsqu’elle philosophe comme elle le fait sur le mariage, se plaît surtout aux curiosités malsaines et aux propos scabreux ; elle a perdu la pudeur. […] — si Molière a bien eu l’idée de mettre, et a bien mis en effet dans L’École des femmes tout ce qu’il nous plaît d’y trouver aujourd’hui, y compris la lune !

40. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

« À quarante-cinq ans, dit madame de Maintenon, il n’est plus temps de plaire, mais la vertu est de tous les âges… Il n’y a que Dieu qui sache la vérité… Je le renvoie toujours affligé, jamais désespéré. » On se rappelle qu’en 1672 elle écrivait à madame de Saint-Géran : « Le maître vient quelquefois chez moi, malgré moi, et s’en retourne désespéré, jamais rebuté. » Je suis persuadé qu’il n’y a pas une âme délicate, pas une femme qui ne sente une différence entre les deux locutions, et ne se plaise à en discerner le caractère d’après les circonstances. […] Quand Louis s’en retournait, en 1672, désespéré, mais non rebuté, les désirs des sens étaient repoussés, le besoin, l’espérance de plaire commençaient à se faire sentir ; le prince, jeune et ardent, était désespéré ; le prince, aimable et charmé, n’était pas rebuté, ou ne se rebutait pas. […] Elle promet à Gobelin le plaisir de voir le roi très aimable et très chrétien à la messe, quand il viendra à Versailles ; elle parle de la simplicité de la chambre qu’elle occupe ; mais elle ajoute : « Plût au ciel qu’il y en eut autant dans mon cœur, et que sans compter ce que je n’y connais pas, le n’y découvrisse pas encore des replis qui peuvent gâter ce que je suis !  […] Mais ayant pris depuis deux ans beaucoup d’embonpoint, sans rien perdre de la noblesse de sa taille, elle était plus belle qu’on ne l’avait jamais vue à la cour ; sa figure étonnait par son éclat et sa majesté ; elle n’avait jamais mis de rouge, et le teint d’aucune jeune personne n’effaçait la pureté du sien. » Madame de Genlis se plaît à décrire ailleurs les charmes physiques de madame de Maintenon ; mais elle la place dans une situation romantique : elle venait de se dépouiller de sa mante et de son écharpe pour en revêtir une personne qui manquait d’habits.

41. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Pieces à scenes détachées, dans lesquelles une Divinité préside. » pp. 61-74

Oh dame, dit-elle, quand on me regarde de près, je parois moins jolie ; mais mon esprit plaît beaucoup. […] Mais je plais, il suffit. […]   De sa voix le son séducteur12,   Aidé du rare don de plaire,  Attendrira Paris en sa faveur,   Et fera passer sa douceur   Jusqu’au fond de l’ame sévere   Du plus inflexible censeur.

42. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Il applaudit si elle lui plaît : il la siffle impitoyablement s’il la trouve mauvaise. […] Parcequ’elle plut davantage. […] (Le théâtre représente la chambre de l’Auteur : il est appuyé nonchalamment sur une table, & feuillette sa comédie, en disant :) Voilà un prologue qui ne me plaît point ; je n’en suis point content : tout cela me semble froid, insipide, languissant ; & c’est le plus grand hasard du monde, s’il fait fortune sur le théâtre. […] Tu ne me répetes que ce que j’ai vu dans tant d’autres prologues : je suis las de cette monotonie ; en un mot, je veux du neuf, & si tu n’as pas l’imagination assez fertile pour trouver & pour mettre en œuvre quelque idée heureuse, ingénieuse, délicate, qui me plaise, ne me dis rien du tout : ce long préambule que tu me veux faire essuyer, va m’indisposer contre toi, peut-être à n’en pas revenir..... . . . . . . . . .

43. (1910) Rousseau contre Molière

Qui est-ce qui empêche les mères de les élever comme il leur plaît ? […] Si l’homme doit lui plaire à son tour, c’est d’une nécessité moins directe ; son mérite est dans sa puissance ; il plaît par cela seul qu’il est fort. […] La femme doit être quelque chose qui plaise à l’homme. […] Voilà la mesure juste, qu’il ne s’agissait que de trouver, guidé par ce principe : plaire à son mari, ne pouvoir plaire qu’à son mari. […] Sophie ne sera pas instruite, mais elle sera éduquée et elle le sera conformément à mon principe : plaire à son futur mari, ne plaire qu’à lui.

44. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179

Il eut l’art de s’introduire chez la dame, sans savoir qu’elle étoit l’épouse de son maître : il eut l’art de lui plaire : il eut l’art enfin de pousser l’aventure bien loin. […] Puisque vous voulez brûler la maison, faites ce qui vous plaira ; mais je ne veux pas que vous brûliez la garde-robe, où sont les écritures & les instruments de mon mariage ». […] Le jour ensuivant, ainsi que Nérin s’en alloit aux champs, il vint, par fortune, à rencontrer Maître Raimon, & lui dit, en le saluant : « Bon jour, Maître Raimon : je vous veux raconter une chose qui vous plaira grandement. […] Un Gentilhomme de Grenade, qu’il plaît à Scarron de nommer Don Pedre, parcequ’il ignore son vrai nom, éprouve mille aventures que nous supprimerons, & qui lui donnent très mauvaise opinion des femmes. […] Sous sa coeffe, en sortant, comme l’honneur l’ordonne, Il faut que de ses yeux elle étouffe les coups ;   Car, pour bien plaire à son époux,   Elle ne doit plaire à personne.

45. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

Oui, Monsieur, s’il vous plaît ; car le Suisse à la porte Attend, pour la fermer, que tout le monde sorte. […] Plaît-il ? […] Plaît-il ? […] Vous voyez qu’à vous plaire il fait tout son possible ; De l’état de son cœur c’est la preuve sensible. […] Mais ne me brouillez pas, s’il vous plaît, avec lui.

46. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXIV » pp. 394-401

. — Le roi se plaît à la parer. […] « Quanto », dit madame de Sévigné dans une lettre du 11 novembre, « dansa aux derniers bals toutes sortes de danses comme il y a 20 ans, et dans un ajustement extrême. » Et le roi, toujours voluptueux, qui se flattait par moments de revoir des mêmes yeux et de retrouver dans le même éclat les charmes dont il avait été épris, se prêtait aux illusions de la parure, et se plaisait à y ajouter sa magnificence.

47. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

S’il est un art digne d’attirer notre admiration, de plaire à notre esprit, et de charmer en même temps notre cœur, c’est celui qui, dissipant les épaisses ténèbres qui enveloppent le cœur humain, découvre ses pensées les plus secrètes, pénètre dans ses mystères les plus intimes, découvre à l’homme la marche de ses passions, tantôt l’instruit, l’amuse, tantôt lui cause les émotions les plus fortes et lui fait verser les larmes les plus délicieuses : tel est l’art dramatique. […] Un caractère ne plaît, n’intéresse sur la scène, qu’autant qu’il offre par lui-même assez d’étendue et de profondeur pour que le spectateur soit dans l’impossibilité d’en saisir à l’instant tous les rapports, toutes les faces différentes. […] Mais comme le cœur humain a un attrait irrésistible pour tout ce qui peut toucher sa sensibilité, Molière tout en instruisant ses spectateurs, a voulu leur plaire et leur causer de tendres émotions. […] Dans le dix-septième siècle, le monarque4 religieux dont la grandeur et la puissance ont étonné et effrayé en même temps toute l’Europe, se plaisait à entourer l’église de la plus haute considération.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

Je m’en vais, s’il vous plaît, vous attendre à l’écart. […] Répondez, s’il vous plaît. […] Répondez, s’il vous plaît. […] Mais, Monsieur, pour me plaire, il le faut embrasser ; Et toujours... […] A présent, descendez, s’il vous plaît ; Je vous ouvre.

49. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Louis XIV, pendant les premières années, continue avec fermeté la politique inaugurée par Henri IV et Richelieu ; il conserve à leur place les hommes éminens que lui léguait l’administration de Mazarin : c’était faire preuve d’un bon sens rare, mais dans tout cela, on ne voit guère cette initiative personnelle qu’on se plaît à attribuer au grand roi. […] Ces qualités charmantes, vous les trouverez aussi chez leurs prédécesseurs, chez Bossuet quand il parle de la duchesse, d’Orléans, chez Molière dans ses scènes d’amour ; mais ce qui chez eux donne tout son prix à ces qualités, c’est que la douceur y est unie à la force : elle plaît alors comme, dans l’ordre moral, la bonté jointe à l’énergie. […] Chapelain leur plaît toujours plus que Molière. […] Il existe aujourd’hui une puissance courtisée par les gens de lettres, plus courtisée que ne l’a jamais été Louis XIV : c’est le public ; ceux qui s’adressent à un autre pouvoir ne le font guère que quand ils désespèrent de plaire à celui-ci. […] Cette majesté collective a bien d’autres avantages sur Louis XIV et tous les autres protecteurs des lettres, quand ce ne serait que de permettre, d’aimer même la contradiction ; car un moyen de plaire au public, moyen un peu usé aujourd’hui, a été souvent de lui rompre en visière, de lui dire de brutales vérités, de le calomnier même, et il l’a souffert, et il s’en est réjoui.

50. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

La nouveauté vous plaît, et ne se passe jour, Que vous ne fassiez naître ou mourir quelque amour. […] s’il vous plaît que je meure Que ce soit au moins devant vous ! […] Mais n’était-ce point assez de plaire à Molière ? […] Il paraît que la demoiselle voulait surtout plaire. […] Jeanne Bourguignon plut si fort aux nobles, bourgeois et manants de la cité lyonnaise, que Paphetin résolut de l’enlever à son rival.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. De l’Illusion Théâtrale. » pp. 426-433

Je suis Jupiter ; je prends la figure d’Amphitrion quand il me plaît, paroissant ainsi par rapport à vous, afin de continuer cette comédie ; & par rapport à Alcmene, afin qu’elle soit reconnue innocente57. […] Si, par bonheur, j’ai pu vous divertir,  Si mon babil a su vous plaire, Daignez le témoigner tout haut.

52. (1739) Vie de Moliere (Réflexions sur les ouvrages de litérature) [graphies originales] « Chapitre » pp. 252-262

 Laisse gronder tes envieux Ils ont beau crier en tous lieux Que c’est à tort qu’on te révere, Que tu n’es rien moins que plaisant ; Si tu sçavois un peu moins plaire, Tu ne leur déplairois pas tant. […] Si les Médecins de notre tems ne connoissent pas mieux la nature, ils connoissent mieux le monde, & sçavent que le grand art d’un Médecin, est l’art de plaire.

53. (1856) Les reprises au Théâtre-Français : l’Amphitryon, de Molière (Revue des deux mondes) pp. 456-

Plus d’une fois, pris au dépourvu par les besoins de son théâtre, il a dû se résigner à ne pas se contenter pour plaire au public, et renoncer à l’instruire pour l’égayer. […] C’est ce qui a fait le succès d’Amphitryon dès le premier jour, ce qui a charmé les contemporains de Molière, ce qui plaît aux spectateurs d’aujourd’hui.

54. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXX » pp. 330-337

Elle lui donnait une existence considérable : et ce progrès de la fortune de la gouvernante n’était sans doute pas ce qui plaisait le plus à madame de Montespan, dans l’élévation de ses enfants. […] Elle ne pouvait se dissimuler que l’éducation donnée à ses enfants, par madame Scarron, avait contribué, dans l’esprit du roi, à la faveur qu’il leur accordait ; elle devait donc de la reconnaissance à la gouvernante qui plaisait trop au roi.

55. (1697) Poquelin (Dictionnaire historique, 1re éd.) [graphies originales] pp. 870-873

Cette Troupe commença de paroître devant leurs Majestez & toute la Cour le 24 d’Octobre 1658, sur un Theatre dressé exprés dans la salle des Gardes du vieux Louvre, & eut le bonheur de plaire, de sorte que sa Majesté donna ses ordres pour l’établir à Paris. […] Montrez aux Dames d’esprit certaines pensées d’Horace, d’Ovide, de Juvenal, &c. montrez les leur en vieux Gaulois ; faites en la traduction la plus plate qu’il vous plaira, pourveu qu’elle soit fidelle, vous verrez que ces Dames conviendront que ces pensées sont belles, délicates, fines. […] On fit appercevoire Moliere, que le grand soin qu’il avoit de plaire au public lui ôtoit celui d’examiner la conduite de sa femme ; & que pendant qu’il travailloit pour divertir tout le monde, tout le monde cherchoit à divertir sa femme.

56. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Pieces à scenes détachées. » pp. 45-60

« Ces farces ou ces petites pieces n’ont & ne peuvent même avoir ni action, ni intrigue, ni dénouement, car elles finissent d’ordinaire avec l’audience de l’homme ou du Dieu consulté, soit qu’il ne leur plaise plus de la continuer, ou que personne ne se présente plus pour la demander ; & pour finir ces prétendues pieces d’une maniere enjouée, on y ajoute le plus souvent un ballet composé des personnages qui ont paru sur la scene. […] L’homme dont vous parlez, loin qu’il puisse me plaire, Est un homme fâcheux, dont j’ai su me défaire. […] J’ai dessein de lui faire Quelques vers, sur un air où je la vois se plaire.

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. Des Pieces intriguées par les Maîtres. » pp. 151-168

Une vieille femme se croit encore jeune, a l’ambition de plaire à tout le monde, & s’en flatte aisément. […] Mais bien plus, Il m’a dit qu’ayant su combien je lui suis chere, Vous prétendiez pour lui renoncer à me plaire, Mourir plutôt cent fois d’un désespoir jaloux... […] J’ai dit, vous avez vu tout ce qu’il vous plaira ; Mais je ne vous aimai cependant de ma vie.

58. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492

Oui, Monsieur, s’il vous plaît. […] Oui, Monsieur, s’il vous plaît. […] Vous plairoit-il de m’avancer le mois ?

59. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. De la Diction. » pp. 178-203

Doucement, mon fils, s’il vous plaît : ne dites point de mal de ces Sages qui ont tant de lumieres, & qui portent l’épargne jusqu’à ne connoître ni barbier, ni parfumeur, ni baigneur, tandis que tu me dévores les entrailles comme si j’étois mort. […] Celui-ci c’est mon fils aimé Jesus, Qui bien me plaît, ma plaisance est en lui. […] plaise au Seigneur qu’il soit sot à tel point, Qu’il me tienne mauvais, & ne se batte point ! […] On devroit donc intituler dialogues, romans, recueil d’épigrammes ou de bons mots les comédies de nos jours ; peut-être sous ce titre seroient-elles lues & estimées de la postérité : mais en les donnant pour des comédies, je doute que, si dès-à-présent elles ne plaisent pas aux personnes de goût, elles puissent dans la suite avoir un succès plus favorable.

60. (1871) Molière

Les uns et les autres, à peine ils eurent touché à l’ancienne comédie, ils trouvèrent qu’elle était impuissante à satisfaire leur fantaisie, et Poquelin, pour leur plaire, inventa Le Docteur amoureux, Le Maître d’école et Les Trois Docteurs. […] Il lui semblait qu’il devait continuer ce spectacle à machines, qui plaisait tant à Monseigneur le cardinal ; c’est pourquoi il composa, à l’exemple des Italiens, cette féerie incomplète : Don Garcie de Navarre, assez peu digne de tenir sa place au rang des œuvres qui vont venir. […] Ariste est un sage et Sganarelle est un jaloux : le premier, pour plaire à Léonor, qu’il veut épouser, lui prodigue les petits soins, les tendresses, les respects ; Sganarelle, au rebours de son frère Ariste, est un malappris, un brutal. […] Il n’y avait rien de plus charmant qu’Armande quand elle voulait plaire. […] Il a quarante ans ; il épouse une petite comédienne égrillarde qui en a dix-huit à peine ; il est sérieux, elle est gaie et folâtre ; il se fâche, elle veut plaire.

61. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

La plus sanglante satyre étoit donc sûre de plaire à ce peuple jaloux, lorsqu’elle tomboit sur l’objet de sa jalousie. […] Le roi Charles VI. voulut voir quelques-unes de leurs pieces : elles lui plurent, & ils obtinrent des lettres patentes du 4 Décembre 1402, pour leur établissement à Paris. […] La farce de Patelin y fut joüée : mais le premier plan de comédie profane est dû à Etienne Jodelle, qui composa la piece intitulée la rencontre, qui plut fort à Henri Il. devant lequel elle fut représentée. […] Voilà le public à qui Aristophane se proposoit de plaire. […] Il falloit plaire, & le nombre des connoisseurs étoit si petit, que s’il n’eût écrit que pour eux, il n’eût point du tout travaillé pour le public.

62. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93

Ensuite, s’il vous plaît ? […] Ensuite, s’il vous plaît ? […] brave & généreux moi,  Modere-toi, je t’en supplie :  Sosie, épargne un peu Sosie, Et ne te plais point tant à frapper dessus toi.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Du Caractere des Professions. » pp. 284-302

Tenez, Monsieur, prenez par où il vous plaira. […] Cette réflexion me plaît infiniment, Et coule dans mes sens... […] Turcaret se pique du fol orgueil d’avoir pour maîtresse une femme de condition qui le joue, le hait, le méprise, le pille, & le trompe pour un chevalier ; lorsqu’il envoie un billet au porteur, excellent, & de fort mauvais vers à sa maîtresse ; lorsqu’il veut faire jetter sa maison trente fois à bas pour la faire construire de façon qu’il n’y manque pas un Iota, & qu’il ne soit pas sifflé de ses confreres ; lorsqu’il prétend être connoisseur en musique parcequ’il est abonné à l’Opéra ; lorsqu’il admet à sa table un Poëte qui ne dit rien, mais qui mange & pense beaucoup ; lorsqu’il vend des emplois ; lorsqu’il en donne aux rivaux qui l’embarrassent ; lorsqu’à la priere de sa maîtresse il fait un commis de ce laquais naïf qui prie la dame de se servir toujours du même rouge, afin de plaire à son protecteur, & ne pas le mettre dans le cas d’être révoqué ; lorsqu’il refuse de payer à sa femme une modique pension & qu’il se ruine pour une fripponne à laquelle il donne pour dix mille francs de porcelaines, un carrosse, une maison de campagne, &c.

64. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. M. DIDEROT. » pp. 317-332

D’Orval, désespéré de plaire à Constance, & craignant d’être deviné par Rosalie, ne sait comment paroître aux regards de la derniere. […]  » Constance se récrie sur le bonheur qu’elle a de plaire à son amant, elle trouve mal fondée la crainte qu’il a de fâcher par-là Clairville ; elle appréhende qu’il ne parte au moment même, & sort pour l’arrêter. […] Si quelqu’un se sent porté à ce genre de travail, je l’invite à choisir parmi celles qui restent, & à en composer un ouvrage qui puisse nous plaire.

65. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

L’amour d’une femme qui plaît et se respecte a des charmes incomparables avec ceux de toute autre, et une puissance sans égale. […] Donnez à une femme le don de plaire, un peu d’amour, un grand respect d’elle-même affermi par l’ambition d’être considérée, et voilà une impératrice de Russie et une femme légitime du plus puissant roi de l’Europe. […] On peut, je crois, regarder la première entrevue du roi et de madame Scarron comme l’époque de la naissance d’un vif désir de se plaire réciproquement, désir qui n’a cessé de faire des progrès jusqu’à la certitude du succès, tout en traversant les nombreuses intrigues de galanterie, même d’amours, dont le roi fut occupé dix années.

66. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Que Molière nous plaise encore cela prouve surtout qu’il n’a corrigé personne. […] Mais toute pièce à la fois très belle et très nouvelle ne peut pas plaire à la foule en sa nouveauté. […] Pour Molière le grand but est de plaire. […] » — « Car enfin, si les pièces qui sont selon les règles ne plaisent pas et que celles qui plaisent ne soient pas selon les règles, il faudrait de nécessité que les règles eussent été mal faites ? […] Plaire, voilà qui est bien ; mais plaire à qui ?

67. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

veut dire : Plût à Dieu qu’il dormit en paix ! […] Plût à Dieu, lui répondit le grand-père, qu’il fût aussi bon comédien que Bellerose26 ! […] Molière n’en demandait pas davantage, assuré que ce qui plaisait au roi était bien reçu des connaisseurs, et assujettissait les autres. […] Il avait un attachement inviolable pour la personne du roi ; il était toujours occupé de plaire à Sa Majesté, sans cependant négliger l’estime du public, à laquelle il était fort sensible. […] Il aimait passionnément la comédie, et se plaisait même à imaginer des sujets propres à la scène ; depuis il a écrit contre les spectacles.

68. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Deuxième partie. — L’école critique » pp. 187-250

Mais je n’avais garde de leur rompre en visière, de peur de me mettre dans la nécessité d’opposer un dogmatisme d’un genre nouveau au dogmatisme des anciens, et la thèse que je soutenais avec Molière se bornait en définitive à ceci : la grande règle de toutes les règles est de plaire ; une pièce de théâtre qui plaît, doit être selon les règles par cela même qu’elle plaît ; car autrement, il faudrait de toute nécessité que les règles eussent été mal faites279. […] Elle se souvient du temps où elle n’avait pas de goût pour Molière, où les farces vulgaires qui plaisent toujours si fort au Marquis, la charmaient mille fois plus que L’École des femmes. […] Car elle sait que ces choses-là ne sont point belles, si elles ne plaisent qu’à ses sens ou ne touchent que son cœur, sans pouvoir être en même temps admirées, ni d’elle, ni de personne. […] si je ne craignais de faire de la peine à Gorgias, je te dirais une chose ; mais j’ai peur que ce ne soit un peu impoli. — Quelle chose donc, Socrate, s’il te plaît ? […] Au lieu de lire Uranie, lisez donc, si cela vous plaît davantage, la critique qui a pour principe le goût.

69. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Remarquez-le, s’il vous plaît. […] Elle lui plaît, cela va sans dire. […] À Dieu ne plaise ! […] — Moi, point ; à Dieu ne plaise. […] plaire à l’Académie et aux camarades, ce serait trop !

70. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

À l’égard du parterre, il était accoutumé à une comédie si différente, et qui lui plaisait depuis si longtemps, qu’il aima mieux, comme il arrive tous les jours, blâmer ce qu’il ne connaissait pas, que d’entrer dans le moindre examen. Mais Molière, qui, par l’esprit supérieur qu’il avait reçu, était assuré que le nouveau genre qu’il voulait introduire était celui de la bonne comédie, sentit aussi qu’elle ne plairait qu’à force d’être entendue, il se raidit contre les difficultés, et les surmonta. […] Subligny, dans sa Muse Dauphine, parle aussi du succès du Médecin malgré lui : Pour changer de propos, dites-moi, s’il vous plaît, Si le temps vous permet de voir la comédie ? […] « L’Amphitryon de Molière réussit pleinement et sans contradiction ; aussi est-ce une pièce pour plaire aux plus impies et aux plus grossiers comme aux plus délicats. […] Plût à Dieu, lui répondit le grand-père, qu’il fût aussi bon comédien que Bellerose, (c’était un fameux acteur de ce temps-là) ; cette réponse frappa le jeune homme, et sans pourtant qu’il eût d’inclination déterminée, elle lui fit naître du dégoût pour la profession de tapissier ; s’imaginant que puisque son grand-père souhaitait qu’il pût être comédien, il pouvait aspirer à quelque chose de plus qu’au métier de ses pères.

71. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

S’agit-il des lois de l’art dramatique, Dorante niera d’abord qu’il existe d’autre règle que celle de plaire, qu’il n’a cure des écrits d’Aristote et d’Horace, que L’École des femmes, de Molière, est une bonne comédie parce que le public l’a bien accueillie ; puis, ayant ainsi fait acte d’indépendance, il soutiendra qu’en reste la pièce ne pèche contre aucune des règles dont parle M. […] Pour sauver sa liberté, elle usera de tous les artifices, elle ne reculera devant aucune démarche, aucun mensonge, et finira même par se plaire à ce jeu, au point de nous choquer. […] Est-ce à dire que la femme ait le droit de satisfaire à ses caprices, de vivre bien ou mal comme il lui plaît ? […] La sage Léonor prétend suivre sa nature, et ceux qui lui font obstacle tentent de la détourner d’un hymen qui lui plaît, excitent sa colère :                                        … Ô l’étrange martyre ! […] Certes, Molière ne pouvait officiellement, en plein xviie  siècle, devant le roi, devant la cour, combattre la religion, que seuls quelques libertins se plaisaient alors à fronder, bien moins par conviction que pour faire du scandale.

72. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. De la Gradation. » pp. 342-351

Ces deux scenes sont parodiées l’une de l’autre, elles offrent à-peu-près la même situation ; mais celle du valet, précédant celle du maître, la fait desirer avec plus d’impatience, & redouble l’intérêt par le desir : aussi plaît-elle. […] Plaît-il ?

73. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. » pp. 489-499

Mais, puisque vous savez tant de choses, ma sœur, Dites-nous, s’il vous plaît, cet autre objet qu’il aime. […] Je serois marri de te plaire.

74. (1769) Idées sur Molière pp. 57-67

Il plaît autant à la lecture qu’à la représentation, ce qui n’est arrivé qu’à Racine et à lui ; et même de toutes les comédies, celles de Molière sont à-peu-près les seules que l’on aime à relire. […] Divertissez pendant cinq actes, et amenez un mariage, comme il vous plaira ; je garantis le succès.

75. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

Sa piété est douce, gaie, point fastueuse ; mais il veut une vie chrétienne et active ; c’est un homme admirable ; je vous l’enverrai, si vous souhaitez, à vous et à Guébriant, Il commence pars emparer des passions, il s’en rend maître, et il y substitue des mouvements contraires, il m’a ordonné de me rendre ennuyeuse en compagnie, pour modifier la passion qu’il a aperçue en moi, de plaire par mon esprit. […] On ne peut la confondre avec ces fadeurs que la galanterie se plaît à semer au hasard, sans en prévoir, sans en désirer positivement des résultats.

76. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Je vous prie d’écouter ceci, s’il vous plaît. […] Car enfin, si les pièces qui sont selon les règles ne plaisent pas, et que celles qui plaisent ne soient pas selon les règles, il faudrait, de nécessité, que les règles eussent été mal faites. […] On peut plaire en flattant des préférences trop exclusives, des penchants secrets et mauvais. […] Plaire en faisant appel à des goûts équivoques, c’est ne plaire qu’à demi. […] de ce qui fait leur charme et leur gloire : on veut les dispenser de plaire.

77. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Il plut des réponses et ce fut un beau bruit. […] Mais allons au théâtre, s’il vous plaît. […] — Depuis quatre ans ; Monsieur patronne sa troupe ; et il plaît au Roi, dont il est valet de chambre — Que me dites-vous là ? […] Arnolphe, à qui plaît la société des jeunes gens, pour les galanteries qu’ils aiment à dire, ouvre obligeamment sa bourse à notre Horace, et tout aussitôt le met sur le chapitre des femmes. […] Si cela vous paraît trop brutal, ajoutez, comme on fait en France, au devoir essentiel de la femme, qui est de plaire à l’homme, le droit de choisir et d’ajuster les chiffons grâce auxquels elle croira lui plaire davantage.

78. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Introduction » pp. 3-17

Aristophane l’a réalisé, et il faut bien convenir que deux petites pièces telles que Le Songe d’une nuit d’été et Comme il vous plaira, de Shakespeare, sont deux chefs-d’œuvre, et deux chefs-d’œuvre essentiellement différents du Tartuffe et du Misanthrope. […] Si vous dites, pour citer une théorie qui jouit aujourd’hui d’une faveur incroyable, non seulement parmi les pauvres sols tout éplorés qu’Alfred de Musset traîne à ses talons, mais auprès des esprits les plus graves de notre époque, si vous dites que le vrai poète doit être une espèce de don Juan fatal, victime prédestinée de cet insatiable besoin d’aimer qu’on appelle le génie, et semblable au pélican qui donne à ses petits son propre cœur en pâture, s’il vous plaît de répéter cette déclamation, nous vous laisserons faire, et, quand vous aurez fini, nous vous rappellerons simplement l’admirable possession de soi d’un Cervantes et surtout d’un Shakespeare, qui dans la force de l’âge et du talent, cesse tout à coup d’écrire et se met à cultiver son jardin, comme Candide, après avoir eu la tête traversée par un effroyable torrent d’idées et d’images, dont quelques flots auraient suffi pour faire perdre l’équilibre à la plus ferme de nos cervelles.

79. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [91, p. 135] »

C’était, dit Voltaire, l’ouvrage d’un sage qui écrivit pour les hommes éclairés, et il fallut que le sage se déguisât en farceur pour plaire à la multitude.

80. (1865) Les femmes dans Molière pp. 3-20

Selon lui, les moqueries même que, sur son théâtre, il se plaisait à jeter sur les maris n’étaient qu’une sorte de cruel plaisir qu’il éprouvait à déchirer ses plaies en face de tous, qu’une amère dérision de ses propres souffrances. […] Madame Pernelle a beau lui dire : Quiconque à son mari veut plaire seulement, Ma bru, n’a pas besoin de tant d’ajustement. […] Pour moi, de tels propos je me ris simplement Et l’éclat là-dessus ne me plaît nullement, J’aime qu’avec douceur, nous nous montrions sages.

81. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124

Il traite Isabelle, sa pupille, avec toute la sévérité possible ; ne lui permet pas le moindre ajustement ; ne la laisse parler à personne : il croit, en agissant ainsi, avoir trouvé le secret de lui plaire, & veut absolument l’épouser. […] Si je puis le rendre plus sage, à la bonne heure : sinon, vous ferez tout ce qu’il vous plaira. […] Je l’ai empêchée jusqu’ici d’en informer ses parents, qui vous auroient peut-être fait égorger : mais je lui ai permis de faire tout ce qu’il lui plaira, si vous continuez à la chagriner.

82. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

La nature toujours également féconde, toujours également bonne mere, se plaît à faire naître dans chaque siecle un certain nombre de talents dans tous les genres, & chacun de ces talents languit ou produit des fleurs & des fruits en abondance selon qu’il est plus ou moins secondé par les circonstances. […] Une troupe munie d’un privilege exclusif peut malheureusement dire à la France entiere : « Nous ne voulons vous donner dans le courant de cette année, qu’une ou deux nouveautés, encore serez-vous forcée de les prendre dans le genre qu’il nous plaira d’adopter. […] Une rapsodie protégée ne forcera plus les étrangers à ne voir qu’elle pendant tout un hiver ; le public se réchauffera en voyant multiplier sous ses yeux le nombre des athletes ; les Auteurs pouvant donner la préférence à ceux des Comédiens qui leur plairont davantage, & qui auront de meilleurs procédés, ceux-ci leur sauront gré du choix ; les soins, les égards, la politesse, succéderont à des tracasseries, à des haines si peu faites pour les gens à talent, & qui font autant la honte & l’opprobre des uns que le malheur des autres.

83. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

Mercure annonce que Jupiter est avec Alcmene ; qu’il a pris la figure d’Amphitrion pour plaire à la belle ; que lui, Mercure, va prendre celle de Sosie ; que son pere a triplé la nuit pour mieux jouir de sa conquête : enfin il expose toute l’avant-scene, & ne laisse là-dessus rien à desirer au public. […] Dites ce qui vous plaît, suivez votre courroux ; C’est à moi de souffrir, puisque je suis à vous : Mais je ne vous dirai, quelque sort qui me suive, Que la vérité même, & que ce qui m’arrive... […]  Mais, de peur d’incongruité,  Dites-moi, de grace, à l’avance, De quel air il vous plaît que ceci soit traité. […] Je suis homme d’honneur, j’en donne ma parole ;  Et vous m’en croirez s’il vous plaît.

84. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

L’ouvrage de l’abbé d’Aubignac est une satire grossière, rédigée par l’auteur pour plaire à la cour et à la masse corrompue de la société de Paris. […] Plust, plût. […] Plaist, plaît. […] Le règne de Henri III nous montre aussi une révolution produite dans la langue par la conversation ; et quelle conversation ; ce n’était pas celle de personnes de deux sexes qui désirent de se plaire : c’était le cailletage d’une cour toute remplie de jeunes hommes plongés dans la plus infâme corruption. […] Molière, intéressé comme poète et comme comédien à plaire aux gens de cour et aux gens du monde, avait pu se laisser aller à leur aversion pour les mœurs opposées aux leurs : cette facilité était l’esprit de son état.

85. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Il avait d’autres moyens de plaire au roi : il servait et glorifiait ses vices. […] Il lui plaît d’oublier parfaitement que le monde a marché. […] Il avait dit : « Je ne fais point ma cour dans la chaire, à Dieu ne plaise ! […] J’ai achevé ma course ; et plut à Dieu que je pusse ajouter : j’ai été fidèle ! […] Il lui plaisait que les censeurs de ses amusements parussent ridicules à Paris comme à Versailles.

86. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Du Comique, du Plaisant, des Causes du rire. » pp. 463-473

C’est ce qu’il vous plaira ; Mais juge, de ses jours, ne m’interloquera : Le mot est immodeste, & le terme me choque ; Et je ne veux jamais souffrir qu’on m’interloque. […] En vous est mon espoir, mon bien, ma quiétude ; De vous dépend ma peine, ou ma béatitude ; Et je vais être enfin, par votre seul arrêt, Heureux si vous voulez, malheureux s’il vous plaît.

87. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503

Décide & parle haut parmi les beaux esprits ; Impose, plaît, commande aux Belles de Paris ; D’habits tout galonnés remplit sa garde-robe, Et n’a rien en un mot du métier que la robe. […] Tout ce qu’une coquette a jamais pratiqué, Lorsqu’elle veut surprendre un cœur qu’elle a manqué, Soins de plaire affectés, souris, agaceries, Discours flatteurs, regards, gestes & lorgneries, Ma femme devant moi vient de le répéter, Pour engager Eraste, ou bien pour le flatter.

88. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. » pp. 426-435

O non pas, s’il vous plaît, mon mari, répondit Thérese ; mariez-la avec son égal, cela est bien plus sûr, & elle s’accommodera mieux avec des sabots & de la serge, qu’avec de beaux souliers & des cottes de soie. […] Allez, mon mari, allez à vos aventures avec votre Seigneur Don Quichotte, & nous laissez avec les nôtres ; Dieu les rendra bonnes, s’il lui plaît.

89. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Il ne doutait pas que ce ne fut un moyen de plaire au roi et à madame de Montespan : en conséquence, le 11 mars 1672, il remit sur la scène, sous le nom de Femmes savantes, les prudes bourgeoises et beaux esprits qu’il avait si joyeusement travestis en 1669, sous le nom de Précieuses ridicules. […] Si on l’avait exercée à découvrir pourquoi ce poète, si heureux pour l’ordinaire dans le choix de ses sujets, qui marque toujours si clairement son but, qui y marche si franchement, a manqué ici de ces mérites, on aurait reconnu ce qu’il y avait d’embarrassant dans sa position en face de la société qu’il voulait attaquer pour plaire au roi, et qui, puissante dans l’opinion, gagnait tous les jouis dans l’esprit du roi lui-même.

90. (1802) Études sur Molière pp. -355

que cela doit plaire, De voir un goguenard presque sexagénaire ? […] La pièce fut jouée à Vaux, le 16 août ; elle plut beaucoup au roi, qui dit à l’auteur, en lui montrant M.  […] Le jeune homme profite des leçons de son maître, cherche fortune, plaît à une belle, et cette belle est la femme du docteur. […] — Doucement, s’il vous plaît, mons. […] tant qu’il te plaira ; il n’est certainement pas aisé d’avoir vingt genres de scélératesse sans révolter le spectateur. — Bah !

91. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. » pp. 251-273

Non, Monsieur ; parlez, s’il vous plaît. […] Vous plaît-il de signer les articles ? […] Le Docteur Merlino revient, en reprochant au Chirurgien Tarquino qu’il a fait saigner le malade pour lui plaire, & que le pauvre diable en mourra.

92. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [34, p. 62-63 ] »

Colbert feront ce qu’il leur plaira, dit-il brusquement : mais à moins que le roi ne m’ordonne expressément de trouver bons les vers de Chapelain, je soutiendrai toujours qu’un homme, après avoir fait la Pucelle,198 mérite d’être pendu ».

93. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

L’étude de ces anecdotes est nécessaire, car elles nourrissent des légendes qui plaisent à la mémoire, au risque de déformer l’image d’un auteur, d’en fausser la lecture et l’enseignement. […] Si tu savais un peu moins plaire, Tu ne leur déplairais pas tant. […] Colbert* feront ce qu’il leur plaira, dit-il brusquement ; mais à moins que le Roi ne m’ordonne expressément de trouver bons les vers de Chapelain*, je soutiendrai toujours qu’un homme, après avoir fait Pucelle, mérite d’être pendu ». […] Le temps pressait : Pierre Corneille se chargea du reste de la Pièce : il voulut bien s’assujettir au plan d’un autre, et ce génie mâle, que l’âge rendait sec et sévère, s’amollit pour plaire à Louis XIV. […] Plût à Dieu, lui répondit le grand-père, qu’il fût aussi bon Comédien que Bellerose ».

94. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

―  Plût à Dieu, lui répondit le grand-père, qu’il fût aussi bon Comédien que Belleroze. […] Il se voyait aimé du mari ; nécessaire même à ses spectacles, caressé de toute la Cour, il s’embarrassait fort peu de plaire, ou non à la Molière ; elle ne le négligeait pas moins ; elle s’échappa même un jour de lui donner un soufflet sur un sujet assez léger. […] Ce dessein ne plut nullement à Hubert, qui tremblait encore. […] Molière n’en demandait pas davantage, assuré que ce qui plaisait au Roi, était bien reçu des connaisseurs, et assujettissait les autres. […] II avait un attachement inviolable pour la Personne du Roi, il était toujours occupé de plaire à Sa Majesté, sans cependant négliger l’estime du Public, à laquelle il était fort sensible.

95. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXII. Des Caracteres principaux ou simples, des Caracteres accessoires, des Caracteres composés. » pp. 337-349

Trouvez bon, s’il vous plaît, que je vous interroge Sur un sujet pareil. […] Après les sentiments qu’il vous a fait connoître, Fâchez-vous, éclatez autant qu’il vous plaira, Il vous dira toujours, & vous répétera Que son amour pour vous est fondé sur l’estime ; Que la raison l’éclaire & la vertu l’anime ; Qu’elles l’ont affermi dans son culte secret, Et qu’il adore en vous un mérite parfait ; Qu’il l’avouera tout haut, qu’il s’en fait une gloire ; Qu’il fuit tout autre nœud ; que vous devez l’en croire ; Qu’il met à vous fléchir son bonheur le plus doux, Et qu’il sera constant, fût-il haï de vous.

96. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. M. GOLDONI. » pp. 468-479

Allez, Mademoiselle, partez quand il vous plaira ; écrivez-moi, revoyez-moi quand vous reviendrez, car j’ai conçu pour vous beaucoup d’estime & d’affection. […] je veux faire présent d’une robe à Mademoiselle, la piece que j’aime est précisément celle qui lui plaît le plus : ne faudra-t-il pas que je m’en prive ?

97. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

La comédie du Bourgeois gentilhomme avait trop déplu à la cour, pour ne pas plaire beaucoup à la ville. […] S’il s’agissait d’un sophiste vulgaire, la fausseté palpable de ces arguments dispenserait d’y répondre, surtout une troisième fois ; mais on doit à un homme tel que Rousseau, on doit principalement à ceux qu’il pourrait abuser par le prestige de son talent et de sa renommée, de plaider contre lui la cause de la vérité, toutes les fois qu’il lui plaît de prendre en main celle de l’erreur. […] L’ouvrage plut, le sujet devint populaire, et dès lors le théâtre ne devait pas tarder à s’en emparer. […] « Ce génie mâle, dit Voltaire, que l’âge rendait sec et sévère, s’amollit pour plaire à Louis XIV.

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