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14. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Quelques mots nous donneront tout de suite le ton du recueil ; voici, par exemple, les aphorismes humoristiques qu’on y prodigue : « Une femme mariée, dit Arlequin, est comme une maison dont le propriétaire n’occupe que le plus petit appartement, et où cependant toutes les grosses réparations se font sur son compte. » Mezzetin, reprend : « Comme ainsi soit que le naturel des corneilles est d’abattre des noix et de parler gras, celui des pies d’avoir la queue longue, et des perroquets d’être habillés de vert, de même la nature des femmes est de faire enrager leur mari. » Colombine trouve son maître Persillet triste et soucieux : « Qu’est-ce que c’est, Monsieur ? […] » Les femmes, de leur côté, exercent de justes représailles : « En France, dit Colombine, les hommes ne font que babiller jusqu’au jour de la noce ; aussi, quand ils sont mariés, ils n’ont plus rien à dire à leurs femmes. […] Il faudrait mettre du côté de l’épée le million que vous cherchez pour marier votre fille, acheter un duché et établir votre fils. […] Ces messieurs ayant appris que vous vouliez marier mademoiselle votre fille, donner une charge considérable à monsieur votre fils, et acheter deux grandes maisons dans la Place Royale… PERSILLET. […] Mettez que c’est pour marier ma fille, donner une charge à mon fils, acheter deux maisons dans la Place Royale, et le surplus pour l’acquisition du duché de Heurtebise.

15. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492

Je me marierai, qheu, quand j’aurai la goutte. […] Destouches, dans son Philosophe marié ou son Mari honteux de l’être, n’a-t-il pas marié à la philosophie, principe de toute sagesse, la folie du préjugé le plus ridicule, & la plus éloignée du sage ? […] Il en est de même des caprices de Céliante, dans le Philosophe marié.

16. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Il advint que le frère, qui n’avait d’autre désir que de la bien marier, se lia d’amitié avec un certain capitaine, lequel ne souhaitait rien tant que d’épouser ladite sœur. […] Celle-ci, apprenant ce que son frère projetait, lui déclara qu’elle ne voulait plus se marier. […] Dans Il Porta-lettere (le Porte-lettres, ou le Facteur de la poste comme nous dirions aujourd’hui), Stefanello, Vénitien, est en correspondance pour marier sa fille Ortensia à un jeune homme de Gênes nommé Flaminio. […] Dans Le Burle d’Isabella (les Ruses d’Isabelle), Pantalon ayant marié sa servante Franceschina à Burattino l’hôtelier, leur a promis un cadeau de mille ducats le jour où Franceschina mettrait au monde un enfant du sexe masculin.

17. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre II » pp. 12-29

En 1609, Henri mit le comble aux ressentiments de la reine, et au scandale de la cour et de la ville, par sa passion effrénée pour Charlotte de Montmorency, qu’il avait mariée au prince de Condé, son neveu, et, selon plusieurs, son fils3. […] Rien que mariée à l’un de ces fidèles d’Angennes qui servaient Henri IV et ne le jugeaient pas, il lui était difficile de ne pas s’intéresser au prince de Condé dont l’éducation avait été confiée au marquis de Pisani, son père, et qui était indignement persécuté par le roi, follement l’amoureux de la femme qu’il lui avait donnée avec l’intention de la lui ravir9. […] Il la maria au prince de Condé (qui passait pour être son fils). […] « Vous voulez, disait-elle au roi avant le mariage, la marier à votre fils (car vous m’avez dit qu’il l’était), pour la lui enlever. »Après le mariage, elle disait :« Le roi a voulu abaisser le cœur au prince de Condé et lui élever la tête. » (Mémoires de Sully, t. 

18. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

Harpagon veut absolument marier sa fille à un vieillard qui la prend sans dot. […] On la marie à Célio. […] J’ai une grande fille à marier, & je n’ai point de dot à lui donner : personne ne la demandera ; & moi, je ne sais à qui l’offrir. […] Ne parlez point de cela, Euclion ; ayez bon courage : on vous donnera de quoi marier votre fille : moi-même, je m’offre à vous assister. […] Cela supposé : si je marie ma fille avec vous, je m’imaginerai que vous êtes un bœuf, & que je suis un âne.

19. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Des Pieces intriguées par un Valet. » pp. 125-134

Nous en avons dans Plaute, qui se marient pour céder leur femme à leur patron. […] Le dernier se charge de la vengeance ; il prend les ajustements de la mariée, il rosse dans l’obscurité le métayer & son maître. […] Marions-nous au plus vîte sur la parole de l’Auteur.

20. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Du Dialogue. » pp. 204-222

Il consulte dans sa tête, agite, renonce, balance, prend sa résolution : le voilà marié avec elle depuis trois jours. […] Vous ne voulez point marier votre fille ? […] Tout au contraire, quand, dans le Philosophe marié, Géronte arrive, qu’il voit son neveu occupé à égayer sa philosophie sur la joue de Céliante & de Mélite, & qu’il lui demande qui sont ces créatures, il n’est pas naturel qu’Ariste fasse une réponse claire, positive & breve à son oncle : le plaisant de la scene consiste au contraire à voir les efforts que fait le neveu pour éluder la fâcheuse question de l’oncle. […] Si le spectateur étoit du secret, comme dans le Philosophe marié, s’il savoit ce qu’Horace a pris à Agnès, cette scene seroit bien moins plaisante, & les réponses d’Agnès seroient attendues avec bien moins d’intérêt.

21. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVI. De l’opposition des Caracteres. » pp. 398-416

Voyons d’abord le Philosophe marié, ou le Mari honteux de l’être. […] Un homme qui, après s’être marié, en rougit & n’ose l’avouer. […] « Un Philosophe marié, me répondront-elles surement, qui soutiendra qu’on ne doit pas rougir de s’allier à la vertu, à la sagesse, & que de pareils préjugés, indignes de la philosophie, sont le partage de la seule fatuité ». […] Dans le Philosophe marié, le caractere vif, plaisant, & bien dessiné de la capricieuse Céliante éclipse, de l’aveu de tout le monde, celui du froid Ariste.

22. (1794) Mes idées sur nos auteurs comiques. Molière [posthume] pp. 135-160

Farce charmante et morale ; la première scène de Sganarelle et de Géronimo, où le premier demande conseil pour se marier, est pleine de comique et de raison. La scène sixième du bavard Pancrace et de Sganarelle est charmante ; la huitième avec le pyrrhonien Marphurius est aussi jolie ; la seizième, où Alcidas veut que Sganarelle se batte ou se marie, est un modèle de bon comique. […] La scène troisième du premier acte entre l’avare et le valet qu’il fouille ; la cinquième entre l’avare, son fils et sa fille, quand ils veulent lui parler de leur mariage ; la septième, où l’avare prend l’amant de sa fille pour juge de son refus de se marier ; la scène sixième du deuxième acte, dans laquelle Frosine flatte l’avare ; la scène troisième du quatrième acte, où l’avare trompe son fils par une fausse confidence, la quatrième, où maître Jacques les raccommode si comiquement ; la deuxième du cinquième acte dans laquelle maître Jacques accuse l’intendant du vol de la cassette ; la troisième où Valère croit qu’on l’accuse d’avoir enlevé Elise, et le quiproquo de la cassette : voilà les beautés à étudier dans cette pièce. […] La première scène du premier acte,où Argan compte ses mémoires ; la cinquième, où il propose à sa fille de se marier, Angélique croyant qu’il parle de son amant ; sa colère avec Toinette ; la scène neuvième avec sa femme et le notaire : au deuxième acte, la scène sixième, dans laquelle Diafoirus fait ses compliments, et l’amant déguisé en maître à chanter chantant un duo avec sa maîtresse ; la scène onzième d’Argan et de sa petite-fille, à qui il fait raconter tout ce qu elle a vu ; au troisième acte, la scène troisième, où Béralde parle raison à Argan sur la médecine ; la sixième, où M.

23. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

La troupe (les) lui accorda, pour lui ou pour sa femme s’il se mariait. » Le contrat de mariage fut signé, le 23 janvier 1662, dans la maison de Marie Hervé, rue Saint-Thomas-du-Louvre. […] Il ne serait pas impossible qu’aussitôt marié il ait entendu de la bouche de sa femme la déclaration que Dorimène fait à Sganarelle : « Je crois que vous ne serez point de ces maris incommodes qui veulent que leurs femmes vivent comme des loups-garous. […] L’allusion est anodine, et ce serait trop en tirer que d’y prendre un argument contre Armande mariée depuis deux ans à peine. […] Armande s’était mariée le 20 février 1662, et, le 10 janvier 1664, elle donnait un fils à Molière. […] Mais il est fâcheux pour Molière qu’une fois marié il n’ait pas pris à son égard une attitude nette et n’admettant aucune interprétation de nature à froisser Armande.

24. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Valerio, apprenant à quoi l’on borne la punition, se présente, épouse Aurelia et donne à Arlequin de quoi se marier avec Diamantine. Citons encore un canevas de la même époque : Arlequin, dupe vengée : Arlequin, nouvellement marié avec Diamantine, mange souvent en ville par économie. […] Ainsi, il escaladait, dit-on, le balcon d’une femme mariée et y reparaissait de temps en temps, en disant comme frère Jean des Entommeures : Questo è per mortificar la carne. […] Si nous en croyons le biographe de Scaramouche, Angelo Costantini, Scaramouche ne craignait pas de faire allusion à ce rôle scandaleux en parlant à la reine mère : « Voilà, Madame, trois coups mortels pour le pauvre Scaramouche, et il faut que je sois assez malheureux pour être marié ; car, sans cela, dans le chagrin où je suis, je m’irais confiner dans un ermitage pour le reste de mes jours.

25. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

Ce fut chez la maréchale d’Albret que madame de Montespan, mariée en 1663, à l’âge de 22 ans, fit connaissance avec madame Scarron. […] Mariée à l’âge de 17 ans avec un homme riche, spirituel et fort répandu ; belle, spirituelle elle-même et bien élevée, sa société fut bientôt recherchée. […] Née vers 1641, nièce de la femme du chancelier Le Tellier, cousine germaine du ministre Louvois, mariée fort jeune à un homme de robe devenu célèbre par des bons mots et des chansons, riche, spirituelle et gracieuse au plus haut degré, alliée et amie de madame de Sévigné, qui était son aînée de quatorze ans, amie de madame Scarron, elle réunit chez elle l’élite du monde poli, durant l’intervalle de 1660 à 1770.

26. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIV. Des Monologues. » pp. 261-273

Parcourons le Philosophe marié, de Destouches. […] Valere, dans le Dépit amoureux, s’est marié secrètement Mascarille, son valet, craint que l’affaire n’éclate, & qu’on ne le punisse d’avoir gardé le secret : il nous apprend par un monologue, qu’il a tout révélé. […] Damis s’est marié sans le consentement de son pere.

27. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVII. Du titre des Pieces à caractere. » pp. 417-432

Après bien des quiproquo très plaisants, il imagine de lire que celui qui écrit va marier son fils. […] Il parle de son amour pour sa pupille, & ne sait trop s’il doit l’épouser, parceque Newton ne s’est pas marié. […] Lisimon son ami, homme sensé, l’en dissuade, & l’exhorte à se marier.

28. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

Nous avons vu à quoi se réduisait la famille de la marquise de Rambouillet, depuis l’absence de la duchesse de Montausier : toutefois, j’ai omis, par inadvertance, de parler de la plus jeune sœur de la duchesse, Angélique Claire d’Angennes, mariée en 1658 au comte de Grignan, le même qui, après un second mariage, épousa en troisièmes noces, en 1669, mademoiselle de Sévigné, avec qui sa mère lia cette correspondance si charmante qui est entre les mains de tout le monde. […] De 1650 à 1660, nous voyons donc la marquise, âgée de 70 à 80 ans, sa seconde fille mariée au comte de Grignan et de temps à autre madame de Montausier ; mais on ne retrouve que rarement, à l’hôtel Rambouillet, madame de Longueville, sa fille, madame de Nemours ; madame de Sablé, les Scudéry même. […] Orpheline depuis l’âge de 5 ans, élevée par un oncle respectable, instruite par Ménage, mariée à 18 ans, veuve à 26, retirée pendant deux années qu’elle emploie à l’éducation de ses enfants et à l’arrangement de leur fortune, sachant le latin, l’espagnol, l’italien et la littérature, ses premiers pus dans la société se tournent vers l’hôtel de Rambouillet ; la marquise, âgée, isolée par le mariage de sa fille, désolée de la mort de son mari et de celle d’un fils de 31 ans arrivées à un an de distance, fut la première personne dont madame de Sévigné, belle, brillante de jeunesse, d’esprit et de savoir, rechercha la société et ambitionna la confiance.

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. » pp. 106-124

La nature avoit enrichi cette femme de tous les avantages qui font aimer une personne : la fortune n’avoit pas pris le même soin de son établissement, & sa mauvaise étoile avoit voulu qu’elle fût mariée avec un artisan, qui n’avoit d’autre mérite que beaucoup de biens. […] Il est clair que tout cela est imité de la piece latine ; mais Térence manque totalement le but moral de sa piece, puisque le jeune homme qu’on éleve avec une honnête indulgence, en abuse, se marie en secret, &, non content de faire des folies pour son compte, partage encore celles de son frere. […] Moliere, plus délicat que nos modernes, ne pouvoit pas décemment mettre sur le théâtre une femme mariée & amoureuse, encore moins un confesseur. […] Et la nouvelle mariée apprendra aussi ces belles chansons ?

30. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. Pieces intriguées par un événement ignoré de la plupart des Acteurs. » pp. 192-198

Un Marquis François est en Angleterre ; son valet va le chercher de la part de son pere pour le ramener en Provence, où l’on veut le marier. […] C’est pour vous marier.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XL. Du dénouement des Pieces à caractere. » pp. 469-474

Vous êtes marié. […] Mais voulez-vous donner à votre ouvrage un embonpoint qui ne lui soit pas contraire, mariez vos épisodes à votre caractere principal.

32. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Que, pour échapper à un mariage pour lequel son père a donné parole, il imagine de dire qu’il est marié, et à trois mois d’être père, et qu’il fasse ce charmant conte des deux amants surpris dans l’alcôve, son mensonge s’explique encore : il est utile, il est dans l’action. […] Le Gorgibus de Sganarelle, qui veut marier sa fille à un homme qu’elle n’aime pas, c’était le bourgeois du temps de Molière ; c’est encore le nôtre : n’est-ce pas lui qui rit là-bas, dans un coin de la salle, des saillies de bon sens de son modèle ? […] Une mère bel esprit veut marier sa fille à un méchant poète dont elle est entichée ; le père veut qu’elle soit à l’amant à qui on l’a promise : voilà l’intrigue. […] Plus tard, marié et malheureux, mais n’ayant pas perdu l’espoir de ramener sa femme, il se servait du rôle d’Elmire, dans Tartufe, pour la toucher par le spectacle d’une femme d’honneur qui défend sa vertu contre la séduction. […] Dans le Phormion de Térence, Démophon apprend que son fils est marié sans son aveu.

33. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. » pp. 20-52

D’un autre côté le valet de Valere avoue à Polidore que son fils est marié secrètement avec la fille d’Albert. […] Arlequin va trouver le Docteur, & lui dit que son fils Flaminio est marié secrètement avec Béatrix ; qu’il s’introduit chaque nuit chez elle, & que les parents de la belle veulent le tuer. […] Flaminio vient troubler sa joie, en lui disant qu’il va incessamment se marier avec Béatrix. Pantalon lui répond que cela ne se peut point, parcequ’elle ne veut se marier qu’après l’arrivée de Lucindo. […] Silvio épouse Béatrix, & Colombine se marie avec Brighella.

34. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du point où doit commencer l’action d’une fable comique. » pp. 172-177

Point de milieu, elles sont toutes indécentes, comme George Dandin, & Amphitrion ; ou bien l’Auteur a été obligé d’appeller à son secours des personnages étrangers, & de se sauver par une double intrigue, comme Destouches, dans le Philosophe marié, & la Chaussée, dans le Préjugé à la mode. […] Durval & Constance sont mariés depuis long-temps.

35. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

Lui-même se marie le matin, l’oublie le soir, & découche la nuit de ses noces. […] vous êtes marié. […] Il a pris la résolution aussi de marier son fils à la fille d’un homme d’affaires, & il ne laisse pas de dire de temps en temps, en parlant de sa maison & de ses ancêtres, que les Ménalque ne se sont jamais mésalliés. […] Menechme, marchand Sicilien, eut un fils nommé Moschus, qu’il maria fort jeune, & de qui naquirent deux jumeaux tout-à-fait ressemblants. […] C’étoit là que le destin l’attendoit pour lui faire retrouver ce frere qu’il croyoit mort, qu’un marchand d’Epidaure avoit pris avec lui lorsqu’il se fut égaré dans la foule, qu’il avoit adopté depuis, & marié en lui donnant tout son bien.

36. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. Des Pieces intriguées par les Maîtres. » pp. 151-168

Seroit-il marié ? […] Seroit-il marié ? […] Seroit-il marié ?

37. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Regnard imitateur de Moliere. » pp. 51-80

Nous marions ma fille. […] vous la mariez ! […] Ecoutez ; je vous dis un secret qui, je crois, Vous plaira dans la suite autant & plus qu’à moi : Je vais me marier tout-à-fait ; & mon pere Avec mes créanciers doit me tirer d’affaire. […] Philaminte veut marier sa fille Henriette avec Trissotin ; Chrisale veut la donner à Clitandre.

38. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

Point d’enfants mâles, ses deux fils étant morts avant Molière; mais sa fille, Esprit-Madeleine, lui survécut, se maria avec M. […] Françoise, née le 3 novembre 1642, mariée le 28 février 1661 à Mathieu Dennebault, commis de la ferme générale en Guienne. […] Mlle Dupin (Louise Jacob), née le 3o mars 1649, mariée le 8 avril 1665 à Joseph Du Landas, dit Dupin. […] Elle s’appelait Jeanne de La Chappe, et avait été mariée en premières noces à P. […] Elisabeth Dispanet, mariée à Jean Valliot le 22 septembre 1620, mourut en 1672.

39. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. » pp. 397-410

Il ne fut pas plutôt marié, qu’il devint le plus jaloux de tous les hommes. […] Si j’en avois été crue, on vous auroit mariée, ma fille, à un homme de votre qualité, & vous n’auriez jamais été femme de ce faquin, qui, par reconnoissance des bontés qu’on a eues pour lui, va crier à minuit que vous êtes une femme de mauvaise vie. […] Enfin l’heureux jour de leur mariage arrive : après que le jour se fut passé en bal & festins, il fut question d’aller coucher la mariée ; son homme ne tarda guere.

40. (1886) Molière et L’École des femmes pp. 1-47

Arnolphe, le personnage principal de la pièce, a pris le parti de se marier. […] Vous savez qu’Horace continue ses confidences à Arnolphe ; qu’Arnolphe cherche à en profiter sans y réussir ; qu’Agnès, chaque fois, trouve une nouvelle ruse et commet une nouvelle imprudence ; que la passion d’Arnolphe augmente, se développe, s’exaspère jusqu’au moment où Agnès retrouve son père qui la reprend à Arnolphe et la marie à Horace. […] George Dandin, vous le savez, est un homme de petite condition, un paysan, qui avait pris, lui aussi, la résolution de se marier. […] Voici tout simplement le calcul qu’a fait Angélique : elle s’est dit que ses parents, bien que bons gentilshommes, étaient fort ridicules et fort pauvres ; qu’elle aurait beaucoup de peine à se marier ; qu’un bon parti se présentait pour elle ; qu’elle trouverait avec Dandin une situation, de l’aisance, la liberté ; qu’elle aurait un sot pour mari et qu’elle le traiterait comme tel.

41. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Mais quand, dans le reste de la scene, Micio a la patience de se dire à lui-même que ce fils n’est pas son fils, qu’il est à son frere, que ce frere a une humeur tout-à-fait opposée à la sienne ; que lui Micio a toujours vécu à la ville d’une maniere douce & tranquille, qu’il a pris le parti des gens qui aiment le repos & qui font consister le bonheur à ne pas se marier ; que son frere au contraire a passé ses jours à la campagne, qu’il a pris une femme dont il a eu deux fils : quand Micio se dit qu’il a adopté l’aîné ; quand il se fait une récapitulation de tout ce qu’il lui donne, des bontés qu’il a pour lui, des querelles qu’il essuie de son frere par rapport à cela, &c. quand il a la bonté de se régaler de quarante-cinq vers pour se rappeller tranquillement une chose qu’il n’a surement pas oubliée, je m’écrie, voilà qui n’est pas vraisemblable ; &, d’après cela, je conclus hardiment que l’exposition est mauvaise. […] Par exemple, dans le Cocu imaginaire, Célie sait bien que Gorgibus, son pere, veut la marier à un homme qu’elle n’aime pas ; cependant le public l’ignore, & il faut l’en instruire. […] J’ai oui dire que son jeune maître s’est marié, & je ne doute nullement que cet argent ne soit pour faire un présent à la nouvelle mariée.

42. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. M. SAURIN. » pp. 333-353

Géronte, riche Financier, a une fille nommée Julie qu’il fait sortir du couvent pour la marier. […] Monsieur Pot-de-vin, c’est ce soir que je me marie. […] Ils ne savent donc pas que je me sacrifie pour eux, que je me marie...

43. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVIII. Les Caracteres des hommes n’ont pas plus changé que ceux des professions. » pp. 303-311

Elle ne mariera pas Henriette avec Trissotin, Parcequ’il a l’honneur de rimer à latin. […] Dans Scaramouche Hermite, piece qu’on représentoit dans le temps où l’on ne vouloit pas laisser jouer le Tartufe, un Hermite vêtu en Moine, monte la nuit, par une échelle, à la fenêtre d’un femme mariée, & y reparoît de temps en temps, en disant, questo è per mortificar la carne.

44. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XI » pp. 89-99

À l’époque de son mariage, Montausier avait à peine trente-cinq ans ; depuis l’âge de vingt ans, il était au service et engagé dans des guerres successives, en Italie, en Lorraine, en Alsace ; en 1638, parvenu au grade de maréchal de camp, bien qu’âgé seulement de vingt-huit ans, il fut nommé gouverneur de l’Alsace, province alors d’une soumission équivoque, où le roi avait besoin d’un homme qui réunit l’art et le courage du guerrier au tarent et à la sagesse de l’administrateur ; en 1638, il se signala au siège de Brissac ; revenu à Paris pendant l’hiver de 1641, il fut rappelé à l’ouverture de la campagne par Guébriant devenu général en chef de l’armée d’Allemagne et peu après maréchal de France ; le maréchal, qui avait une grande confiance en Montausier, ayant été tué en 1643, celui-ci fut fait prisonnier, peu de temps après, à la déroute de Dillingen ; il ne recouvra la liberté qu’en 1644 ; alors enfin il lui restait encore un obstacle à franchir pour se marier ; c’était sa religion. […] Enfin, en 1658, elle se sépara de sa plus jeune fille, mariée avec ce même comte de Grignan qui épousa ensuite en troisièmes noces mademoiselle de Sévigné.

45. (1868) Une représentation de M. de Pourceaugnac à Chambord. Examen de deux fragments inédits paraissant appartenir à l’œuvre de Molière (Revue contemporaine) pp. 700-722

La 7e entrée: Les Nouveaux mariés (Philis, Idas, Lycas), avec le morceau : Répands, charmante nuit... […] Voici, au reste, d’après la partition de Ballard, celle du Carnaval, et une copie manuscrite du Conservatoire (qui paraît postérieure à l’époque qui nous occupe), la liste, aussi complète que possible, de toutes les entrées de chant et de danse qui figuraient dans le Pourceaugnac, et faisaient de cette pièce un réel divertissement de cour : 1° Ouverture (elle n’existe que dans la copie manuscrite) ; 2° Sérénade, qui contient une ritournelle. — L’air de Philis. — Le rondeau d’Idas. — L’air de Lycas. — Un duo et un trio. — Quatre airs de violons. — Un air chanté par un musicien. — Un trio et couplets pour un musicien et deux musiciennes. — Une danse pour deux mariés; 3° Après la sérénade viennent les airs de danse pour les maîtres à danser. — Les pages. — Les combattants et les combattants réconciliés ; 4° Intermède des avocats et des apothicaires. — Il contient l’air de Pourceaugnac. — Duo et trio avec les avocats et leurs airs. — Le morceau de Pourceaugnac à l’amour. — Le duo des opérateurs. — La danse des matassins. — Le duo des opérateurs avec les seringues et la réponse de Pourceaugnac. — Le chœur des matassins et la poursuite. […] « Le sujet est qu’un riche païsan, s’estant marié à la fille d’un gentilhomme de campagne, ne reçoit que du mépris de sa femme, aussi bien que de son beau-père et de sa belle-mère, qui ne l’avoient pris pour leur gendre qu’à cause de ses grands biens... […] Après la plainte amoureuse de Cloris, venait le deuxième acte: « C’est une suite des déplaisirs du païsan marié, qui se trouve encore interrompu par la mesme bergère, qui vient luy dire que Tircis et Philène ne sont pas morts, et luy monstre six bateliers qui les ont sauvéz.

46. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [45, p. 77-78] »

Le 28 février 1666, il se marie avec Angélique Messa.

47. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [48, p. 80-81] »

Il se maria avec Marie Boldville ou Belleville.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Griffon, vieux usurier, veut se marier avec une jeune personne nommée Léonor. […] Géronte veut marier sa fille à M. de Sotencour. […] Le bon homme a dessein de se marier ; mais il cede sa maîtresse à son neveu Eraste, & veut lui donner son bien, à la réserve de vingt mille écus qu’il partagera entre deux parents fort pauvres qu’il a en Normandie. […] Quelques Critiques injustes ont reproché à Moliere, comme un crime impardonnable, d’avoir mis dans sa piece de George Dandin une femme mariée qui fait l’amour avec un autre homme. […] Quelques personnes se révolterent contre une comédie dans laquelle une femme mariée donne rendez-vous à son amant.

49. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. M. GOLDONI. » pp. 468-479

Il répete seul en grondant une partie d’échecs qu’il a perdue : il aime beaucoup sa niece, lui demande d’un ton dur si elle veut être mariée, oui ou non, &, sur sa réponse, lui promet de lui donner un époux : il lui demande encore si elle a fait un choix ; elle dit que non, parcequ’elle est épouvantée par le ton de son oncle. […] Là, je vous marie, soyez heureux, & ayez meilleure opinion de mon cœur une autre fois, bêtes que vous êtes. »   Je ne sais si le lecteur sera de mon avis ; mais il me semble, je le répete, que ces trois scenes remaniées, retournées par la main habile de M. 

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

Il veut la marier au fils d’un de ses amis, jeune homme qui a tout le brillant du grand monde, c’est-à-dire beaucoup de fatuité & de présomption. […] Quant au Lisimon du Philosophe marié, il est aussi ferme que le Lisimon du Glorieux est foible : ce bout de scene va le prouver. LE PHILOSOPHE MARIÉ. […] Les plus estimées sont le Philosophe marié & le Glorieux.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. De l’Intérêt. » pp. 385-398

Trouve-t-on que les larmes de Pantalon, que ses exclamations touchantes sur son malheur & celui de sa fille qu’il a immolée, se marient agréablement avec les ris qu’Arlequin excite lorsqu’il veut se cacher dans une cheminée, & que, le feu prenant dans la maison voisine, il reçoit sur la figure l’eau qu’on jette pour arrêter l’incendie ; lorsqu’il veut grimper dans la maison de Colombine par une fenêtre, & que le balcon lui tombe sur la tête ; lorsqu’après s’être fait un lit d’une botte de paille, des voleurs y mettent le feu ; & mille autres folies ? […] Marion pleure, Marion crie, Marion veut qu’on la marie.

52. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. De la Catastrophe ou du Dénouement. » pp. 503-516

Il dit au bon-homme que la maladie de sa fille n’a d’autre principe que le desir d’être mariée : il ajoute que, pour donner plus surement à ses remedes le moyen d’opérer, il a persuadé à Lucinde qu’il n’étoit pas un Médecin, mais un jeune homme amoureux d’elle ; qu’il venoit la demander en mariage ; qu’il faut la confirmer dans cette idée, & lui faire croire que l’homme qui écrit ses ordonnances est un Notaire. […] Pour vous, Messieurs, n’attendez pas qu’ils sortent : ils se marieront dans la maison ; & s’il y a quelque autre chose à faire, elle s’y terminera aussi.

53. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Pieces à scenes détachées, dans lesquelles une Divinité préside. » pp. 61-74

Le Marié sans le savoir de M. […] Ne dit-elle pas que mon pere arrive de Bretagne pour piller le dénouement de l’Ecole des Maris ; que la folle Comtesse est une échappée du Philosophe marié.

54. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [36, p. 64-67] »

[Mariée en 1657], spectatrice de la Fronde, elle regretta de voir son père s’y engager.

55. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Unités. » pp. 352-366

Une piece dans laquelle un pere auroit dix filles qu’il voudroit marier ou ne pas marier, selon ses caprices, pourroit donc avoir dix intrigues ; & ces dix intrigues n’en feroient qu’une, parceque le caractere du pere les embrasseroit toutes ?

56. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Pieces intriguées par une Soubrette. » pp. 135-150

Enfin les amants se trouvent seuls, s’expliquent, se raccommodent, & se promettent de bien gronder Laurette, quand elle les appaise en leur apprenant que le vieil esclave ramené de Malthe par Champagne est le mari d’Ismene, pere d’Isabelle, & qu’il la marie avec Accante. […] Argante lui fait mille caresses, en croyant embrasser sa fille : il est enchanté qu’elle ait quitté Bourdeaux ; &, pour la fixer à Paris, il veut absolument l’y marier : de sorte que Damis est obligé de lui révéler le stratagême de son valet.

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE X. » pp. 201-217

Il va trouver Alcantor, pere de la Demoiselle, pour lui dire qu’il ne veut pas se marier. […] Il lui propose encore une fois de se battre ou de se marier, & sur le refus qu’il en fait, il recommence à le battre.

58. (1821) Sur le mariage de Molière et sur Esprit de Raimond de Mormoiron, comte de Modène pp. 131-151

Cette dame, qui s’était mariée pour la première fois en 16146, devait être beaucoup plus âgée que son second époux. […] Elle se supposait mariée à dix-sept ans au lieu de vingt-quatre ; elle s’était retirée du théâtre dans un âge assez avancé, en 169434, à cinquante-six ans, et non à quarante-neuf, comme elle le prétendait, ce qui aurait été un âge prématuré pour cet objet.

59. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. De la Décence & de l’Indécence. » pp. 314-341

Une femme mariée qui déteste son mari, qui est amoureuse d’un autre, doit naturellement jouer à son pauvre époux des tours qui lui valent des injures ; tout cela se suit, & coule de source. […] Je ne veux point me marier. […] Je ne vois pas que c’en soit une bonne marque, de ne vouloir point se marier.

60. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VIII. » pp. 144-179

La noce finit de bonne heure, & les nouveaux mariés demeurerent seuls. […] Les Maximes du mariage, ou les devoirs de la femme mariée, avec son exercice journalier. […] Enfin quand la grande envie qu’elle avoit de rire fut assez satisfaite, & lui laissa la liberté de parler, elle dit à la vieille qu’il falloit bien que ce gentilhomme n’eût jamais été marié, & que c’étoit elle qui se promenoit dans sa chambre, toute armée. […] Le Capitan veut se marier ; le Docteur lui conseille de n’en rien faire, & lui peint les dangers qu’on court dans le mariage.

61. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

La Grange n’avait qu’une fille unique qu’il aimait beaucoup, et qu’il maria à un homme qui la trompa ; il en mourut de chagrin. […] Elle fut mariée le 8 mai 1643 à Louis de Mornay (1619-1691), militaire et courtisan. […] Colin (Brécourt, 1666, La Noce de village) : le marié. […] Il se marie tard à trente-sept ans en 1672 avec Marie Ragueneau, fille du pâtissier poète. […] Le 28 février 1666, il se marie avec Angélique Messa.

62. (1735) Moliere (Supplément au Grand Dictionnaire historique) « MOLIERE, (Jean-Baptiste Poquelin) poëte comique, etc. » p. 82

Moliere se maria, choisit fort mal sa compagne, et fut très malheureux en ménage.

63. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Brueys & Palaprat, imitateurs, comparés avec Térence, Blanchet, un Auteur Italien, & la nature. » pp. 100-132

Dans la piece nouvelle, le dénouement est plus marqué, puisqu’on marie Valere avec Henriette, & qu’on force M.  […] Cette derniere se trouve fille du Marquis de Sardan, on la marie au Chevalier, & la Comtesse à Timante. […] La scene dans laquelle Frontin vient sous la robe d’un Médecin persuader au Baron qu’il doit marier le Chevalier avec Zaïde, est encore prise dans le Théâtre Italien ; il suffit de la lire pour en être certain.

64. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. M. COLLÉ. » pp. 354-380

Dupuis, déconcerté, est obligé de convenir qu’il ne veut pas marier sa fille : il a cependant une grande amitié pour Desronais : il lui offre sa table : il lui prête de l’argent pour acheter une charge, & pour calmer une fille à laquelle il a fait un enfant ; il le regarde enfin comme son gendre : mais ce n’est qu’à son dernier moment qu’il veut l’unir à sa fille. […] Il avoit forgé les lettres que je vous envoie, pour me persuader que vous étiez sur le point de vous marier à une autre ; c’est cette pensée que je n’ai pu soutenir avec patience, & qui, m’excitant à me venger de vous, m’a fait consentir à ma propre ruine. […] Le Comte le persiffle sur sa discrétion, lui reproche d’être amoureux comme un roman 45, & veut le marier pour l’en punir.

65. (1769) Éloge de Molière pp. 1-35

On verrait quel artifice particulier a présidé à chacun de ses Ouvrages ; avec quelle hardiesse il élève dans les premières Scènes son Comique au plus haut degré, et présente au spectateur un vaste lointain, comme dans L’École des femmes ; comment il se contente quelquefois d’une intrigue simple, afin de ne laisser paraître que les caractères, comme dans Le Misanthrope ; avec quelle adresse il prend son Comique dans les rôles accessoires, ne pouvant le faire naître du rôle principal, c’est l’artifice du Tartuffe ; avec quel art un seul personnage, presque détaché de la Scène, mais animant tout le tableau, forme par un contraste piquant les groupes inimitables du Misanthrope et des Femmes savantes ; avec quelle différence il traite le Comique noble et le Comique bourgeois, et le parti qu’il tire de leur mélange dans Le Bourgeois Gentilhomme ; dans quel moment il offre ses personnages au spectateur, nous montrant Harpagon dans le plus beau moment de sa vie, le jour qu’il marie ses enfants, qu’il se marie lui-même, le jour qu’il donne à dîner. […] Molière le met en scène avec un Vieillard prêt à se marier, qui le consulte sur le danger de cet engagement.

66. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Des aparté. » pp. 446-462

Une vieille tante ne veut pas consentir que sa niece se marie, & veut elle-même épouser Oronte, amant de la jeune personne, ou Léandre ami d’Oronte. Comme on a parlé de marier la vieille folle à un certain Baron d’Albikrac qu’elle n’a point vu, & qui est absent, on imagine de faire paroître un valet, nommé la Montagne, sous le titre de Baron d’Albikrac, pour engager la vieille à conclure avec lui, & à permettre que sa niece s’unisse avec Oronte ; mais elle n’entend point raison.

67. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

Les héros de la Chaussée, mariés comme chez Regnard, se sont quittés par antipathie, se trouvent sans se connoître, & s’aiment. […] Mélanide paroît, tombe avec son fils aux pieds du Marquis, qui reconnoît ses torts, embrasse sa femme, & marie Darviane avec Rosalie.

68. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

j’ai cru quelquefois sentir dans cette pièce la joie expansive d’un homme qui va se marier... […] Molière se maria le 20 février 1662, à Saint-Germain-l’Auxerrois, la veille du Mardi-Gras : il avait quarante ans passés ; Armande n’en avait pas dix-sept. […] Il le met en scène dans le plus beau jour de sa vie, celui où il marie son fils, où il marie sa fille, où il va se marier lui-même. […] Il marie sa fille sans dot au seigneur Anselme, qui est un gentilhomme doux, posé, sage et fort accommodé. […] Il vient pour être présenté au roi, pour se marier, se montrer à la cour...

69. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. De l’Amour. » pp. 367-384

Dans le troisieme acte du Cocu imaginaire, Lélie & Célie se parlent de leur amour ; mais leur scene est très piquante, puisque Lélie croit Célie mariée à Sganarelle, que d’un autre côté Célie croît Lélie amoureux de la femme de Sganarelle, & qu’ils se reprochent réciproquement leur infidélité, lorsque Sganarelle, en paroissant, les confirme dans leur erreur : tout cela réuni donne à la scene le comique le plus singulier, & fait toujours marcher l’intrigue. […] Tout d’un coup Forlis, pere de Lucile, forme le dessein de la marier au Baron, & la confie en attendant à la sœur du Baron, qui loge avec son frere.

70. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Dufresny imitateur comparé à Moliere, à Champmeslé, son Mariage fait & rompu comparé à l’histoire véritable du faux Martin-Guerre, & à la nature. » pp. 81-99

Il ménage en même temps la tendresse d’une riche Marquise qui, pour lui donner la main & déshériter son fils unique, n’attend qu’un prétexte : alors Ariste captive l’amitié de ce fils, gagne sa confiance, & l’engage à se marier sans le consentement de sa mere. […] Loin que les tantes soient de cet avis, elles exhortent au contraire leur neveu à ne pas se marier ; & s’engagent, si elles prennent un époux, à payer chacune à Valere un dédit de cent mille livres.

71. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. M. PALISSOT. » pp. 297-316

Damis est surpris du changement de Cidalise : Marton lui apprend que sa maîtresse est éprise du bel esprit, qu’elle en est ensorcelée, & veut en conséquence marier sa fille avec Valere : elle lui dit pourtant d’espérer, & lui promet de s’armer en sa faveur contre la philosophie. […] Le pere de Rosalie vouloit avant sa mort marier sa fille avec Damis : Chrisale, vivant, veut unir sa fille avec Clitandre.

72. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE VI. Les Femmes. » pp. 103-120

Quoique mariée à un homme âgé qui ne l’apprécie pas, elle ne songe plus à être regardée, et cette modestie est le couronnement de tous les autres mérites qui font d’elle une femme accomplie357. […] I, VII. — Voir d’ailleurs sur la femme mariée et la mère de famille, plus loin, chap.

73. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre III. La commedia dell’arte en France » pp. 31-58

On sent mieux, et, par conséquent, on dit mieux ce que l’on produit que ce que l’on emprunte des autres par le secours de la mémoire… Le geste et l’inflexion de voix se marient toujours avec le propos au théâtre, tandis que, dans la comédie apprise, le mot que répète l’acteur est rarement celui qu’il trouverait s’il était livré à lui-même. » L’effet produit par la commedia dell’arte était donc plus grand que celui produit par la comédie soutenue, et cela précisément à cause de la spontanéité de l’expression. […] bonne à marier, tu ne sais pas encore donner un coup de pioche ou planter un chou ? 

74. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

Elle passa neuf années avec lui, dans une liaison qu’elle ne regardait pas comme un mariage ; depuis la mort de Scarron, elle écrivit à son frère : « Je n’ai jamais été mariée : dans mon union avec Scarron le cœur entrait pour peu de chose, et le corps, en vérité, pour rien77. »Et Scarron, avant de l’épouser, disait à ses amis : Je lui apprendrai bien des sottises, mais je ne lui en ferai point. […] Elle était alors âgée de vingt-deux ans, et mariée à Scarron.

75. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. » pp. 290-293

Célio, marié secrètement à Rosaura, fille du Docteur, est caché avec son valet Arlequin dans un cabinet que la jeune épouse a fait pratiquer dans l’épaisseur de la muraille.

76. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Il va droit chez la perle des femmes, qu’il compte retrouver avec sa cassette et sa fidélité : il la trouve mariée avec l’honnête fripon à qui il s’était confié, et on ne lui a pas plus gardé son dépôt que le reste. […] Dans l’idée de Molière les motifs du comique naissent, pour ainsi dire, à chaque instant, et le tuteur devient avec plus de convenance le confident de sa pupille que le confesseur ne l’est d’une femme mariée. […] Comment peut-il avoir appris que non seulement l’oncle ne veut pas qu’il épouse sa nièce, mais qu’il veut encore la marier avec un autre le lendemain ? […] Clitandre assure ce bon homme que c’est l’effet des paroles mystérieuses qu’il lui a dites, et qu’il a découvert que la maladie de sa fille n’a d’autre principe que le désir d’être mariée. […] Pendant qu’on est occupé à danser, les deux époux s’échappent et sortent de la maison ; Sganarelle s’en aperçoit et demande où est Lucinde, et apprend qu’elle est chez son mari, que tout ce qui vient de se passer est réel, et que sa fille est mariée dans toutes les formes.

77. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVI » pp. 188-192

L’exemple de François Ier, celui des quatre successeurs de ce prince, celui de Henri IV, lui avaient persuadé que la France voyait sans scandale des maîtresses attitrées à ses rois, et regardait l’usage qui les avait introduites comme un dédommagement destiné à racheter ce qui manque à la liberté de leur choix quand ils se marient ; mais il n’oubliera pas ce qu’il doit à sa couronne dans le choix des personnes qui seront chargées d’élever son héritier.

78. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Harpagon, voulant établir sa fille, est préoccupé d’une seule pensée, celle de la marier sans dot ; et sans dot est tout ce qu’il peut répondre à chacune des objections de Valère. […] Jourdain est si peu désabusé de ses rêves de grandeur, qu’il se retire en croyant avoir marié sa fille au fils du grand Turc. […] Madame Molière y est nommée, non pas Françoise, mais Armande-Grésinde ; elle y est déclarée fille de Joseph Béjart et de Marie Hervé, père et mère de celle dont on voulait qu’elle fût la fille ; et cette mère prétendue, Madeleine Béjart, y figure, comme témoin, sous la qualité de sœur de la mariée. […] Beffara, le père et la mère de Molière furent fiancés et mariés neuf mois avant l’époque de son baptême. […] Voici le texte de cet acte, inscrit aux registres de Saint-Germain-l’Auxerrois : « Jean-Baptiste Poquelin, fils de sieur Jean Poquelin, et de feue Marie Cressé, d’une part, et Armande-Gresinde Béjard, fille de feu Joseph Béjard et de Marie Hervé, d’autre part, tous deux de cette paroisse, vis-à-vis le Palais royal, fiancés et mariés tout ensemble, par permission de M. de Comtes, doyen de Notre-Dame et grand vicaire de monseigneur le cardinal de Retz, archevêque de Paris, en présence dudit Jean Poquelin, père du marié, et de André Boudet, beau-frère du marié, de ladite Marie Hervé, mère de la mariée, Louis Béjard et Madelaine Béjard, frère et sœur de ladite mariée.

79. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. Pieces intriguées par une chose inanimée. » pp. 199-203

Arlequin l’épouse, & Celio se marie avec la fille aînée de Pantalon.

80. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Elle n’a consenti qu’à regret à feindre une coquetterie qui n’est ni dans ses principes ni dans son caractère, et uniquement pour déterminer son époux à marier sa sœur Julie à un honnête homme qui l’aime et qui en est aimé. […] Il est bien étrange qu’on ait imaginé depuis de refaire cette pièce sous le nom du Vieux Garçon, et qu’un autre auteur, tout aussi confiant, ait cru faire un célibataire, en mettant sur la scène un homme de trente ans qui ne veut pas se marier. […] Ménalque oublie, le soir de ses noces, qu’il est marié; mais on ne nous dit pas du moins qu’il ait épousé une femme qu’il aimait éperdument ; et le Distrait, qui est très-amoureux de la sienne, oublie qu’elle est sa femme, à l’instant même où il vient de l’obtenir.

81. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Molière avait, pour son propre compte, expérimenté la jalousie, quoiqu’il ne fût pas encore marié : il voulut peindre tous les tourments de cette sombre passion. […] L’Ecole des Maris, dont le titre n’est pas tout à fait exact, puisqu’il s’agit de deux personnages qui ne sont pas encore mariés, offre deux systèmes d’éducation à l’égard des jeunes personnes. […] Molière, en empruntant à un conte italien les ressorts ingénieux de sa comédie, car il a su fondre Térence et Boccace, substitua à une femme mariée une fille libre dont on veut contrarier le désir. […] Mariée à un imbécile, elle est néanmoins fidèle à son mari; elle se défend contre les entreprises galantes comme une mère de famille doit le faire, sans scandale et sans bruit. […] C’est un petit dénaturé qui ne veut pas que je me marie.

82. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Au milieu du siècle, quand la marquise eut marié sa fille Julie au duc de Montausier, qui était gouverneur de l’Angoumois, sa société se dispersa ; les habituées principales se firent leur cercle particulier ; elles eurent leur réduit, leur cabinet, leur alcôve ; et là, libres et dégagées de l’autorité des bons exemples, elles donnèrent l’essor à leurs prétentions et entrèrent dans tout leur ridicule.

83. (1819) Notices des œuvres de Molière (III) : L’École des femmes ; La Critique de l’École des femmes ; L’Impromptu de Versailles ; Le Mariage forcé pp. 164-421

On a oublié depuis longtemps La Critique du Légataire, par Regnard ; La Critique du Philosophe marié, par Destouches ; Le Procès de la Femme juge et partie, par Montfleury ; on lira toujours avec plaisir La Critique de l’École des femmes, monument ingénieux d’une juste vengeance, image piquante et vraie d’une conversation où la raison et la folie, l’esprit et la sottise, l’instruction polie et le savoir pédantesque, semblent étaler à l’envie leurs grâces et leurs ridicules, et se faire mutuellement valoir par le contraste. […] Des enfants qu’il en eut, il ne conserva qu’une fille qu’il aimait beaucoup ; et, l’ayant mariée à un homme qui la rendit malheureuse, il en mourut de chagrin. […] Panurge, consultant tout le monde pour savoir s’il doit se marier et s’il sera cocu (ce sont les propres termes dont se sert Rabelais, et que Molière répète), Panurge est l’original de Sganarelle. […] Ce que fait celle-ci, étant mariée, l’autre se promet de le faire, quand elle le sera ; et, de plus, elle se flatte de ne l’être pas longtemps.

84. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

Il se maria en 1661, à l’âge d’Arnolphe avec une de ses comédiennes, Armande Béjart, qui était la fille de Madeleine, la comédienne avec laquelle il était parti quatorze ans plus tôt pour courir le monde. […] Pour moi, qui ne vous ai point dit de vous marier avec moi et que vous avez prise sans consulter mes sentiments [le dit-elle assez ?] […] Vous voulez marier votre fille à un médecin, comme Orgon veut marier la sienne à un homme qui est bien avec Dieu, et Philaminte la sienne avec un homme de lettres. « Fai toujours le même procédé, parce que ce n’est pas un procédé, mais la vérité, et je dis toujours la même chose, parce que c’est toujours la même chose. […] Aussi bien, Monsieur Dandin n’avez-vous pas mémoire que vous vous êtes marié pour avoir des enfants gentilshommes ? […] Le malade imaginaire veut marier sa fille avec un médecin pour avoir toujours un médecin sous la main, comme le dévot veut marier sa fille avec un ami de Dieu peut être toujours sous la main de Dieu, et l’un tartufie sa fille pour sanctifier sa maison et l’autre diafoirise la sienne pour assainir sa demeure.

85. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Quand il a clos ce sermon, en l’invitant à faire la révérence, comme en passant devant le sacrement, il lui fait lire, pour sa gouverne, un joli petit moisi livret, dirait maître François, destiné à être son unique entretien, et qui renferme Les maximes du mariage ou les devoirs de la femme mariée… avec son exercice journalier… Tout cela est le développement naturel du caractère d’Arnolphe ; il n’est point de libertin ayant pris sa retraite et entré au giron du mariage qui n’ait, pour sa défense et le morigènement de sa moitié, appelé au secours la religion et le diable ; le bon de l’Eglise, disent-ils, c’est qu’elle occupe nos femmes et les range au devoir. […] Horace me veut pour femme, … Et vous m’avez prêché, Qu’il se faut marier pour ôter le péché. […] repart l’enfant, vous, ce n’est pas la même chose ; vous faites le mariage terrible ; lui, … Il le fait si rempli de plaisirs Que de se marier, il donne des désirs. […] Il veut que ce père marie promptement Horace : le père y donne les mains, mais c’est à Agnès qu’il le marie ; et Agnès, par un de ces coups du ciel qui se produisent toujours à la fin d’un cinquième acte, se trouve aussi avoir un père, qui la revendique, toujours pour la donner à Horace, et qui paiera Arnolphe, qui pis est… Sous cette pluie de camouflets célestes, notre homme n’en peut plus, il ne trouve rien à dire, il s’en va, comme un homme assommé, avec un « Ouf ! 

86. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Mais quelle confiance peut-on avoir, je le demande, dans la raison d’un homme qui refuse, je ne dis pas de se marier, ce qui se comprend, après tout, mais de se laisser galamment couper la gorge ? […] Je viens vous dire que j’ai envie de me marier. […] Elle va plus loin, et comme Frosine qui voulait faire épouser l’Adriatique au Grand Turc, elle veut marier sa sœur à la philosophie Qui donne à la raison l’empire souverain, Soumettant à ses lois la partie animale, Dont l’appétit grossier aux bêtes nous ravale (33).

87. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

Ainsi il y avait trois Maries, l’une pour Marie âgée de trois ans, une deuxième Marie de 13 ans, et une troisième pour Marie mère du Sauveur. […] Dans Jules César la scène est tantôt à Rome, tantôt à Sardes, tantôt à Philippes; dans Antoine et Cléopâtre on fait presque le tour du monde ; dans le Conte d’hiver Perdita naît, grandit et se marie en une seule soirée. […] « Icy, dit le livret, s’assied Notre-Dame à terre et prend Jésus en son giron, et les Maries sont auprès. » C’est tout à fait le groupe de Ligier Richier.

88. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre premier. Ce que devient l’esprit mal dépensé » pp. 1-92

Cette fois Sganarelle veut se marier et se marie malgré lui, excellente occasion pour Molière de nous faire l’histoire du mariage forcé de Sganarelle. […] Sganarelle veut se marier, mais d’abord, dit Géronimo, — Quel âge pouvez-vous bien avoir maintenant ? […] je me suis trompé ; vous ferez bien de vous marier ; — mariez-vous promptement, — et invitez-moi à votre noce. […] Cette fois les marquis sont voués au plus cruel ridicule ; à ce point, qu’une jeune fille qui s’allait marier, après avoir assisté à la première représentation du Misanthrope, ne voulut plus être marquise. […] Elmire, c’est Henriette mariée à un bourgeois sur le retour.

89. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. Des Pieces intriguées par un déguisement. » pp. 216-222

Son désespoir augmente lorsque Celio, entendant à quoi l’on borne la punition, se présente, épouse Rosaura, & donne à Arlequin de quoi se marier avec Argentine.

90. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

Les dernières amours de Henri IV, à cinquante-six ans, sa malheureuse passion pour Charlotte de Montmorency, qu’il avait mariée au prince de Condé, les jalousies de Marie de Médicis, les intrigues de sa cour contre les maîtresses du roi, le souvenir d’une guerre qu’on avait vue prête à s’allumer contre la maison d’Autriche pour ravoir la princesse de Condé, que son mari avait conduite à Bruxelles, dans la vue de la soustraire aux poursuites du roi, tout cela avait inspiré à toutes les âmes délicates un profond dégoût pour cette scandaleuse dissolution, dont la cour et la capitale offraient le spectacle, et les avait disposées à favorablement accueillir la continuation de L’Astrée.

91. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Deux ans après, le jeudi 27 novembre 1664, Geneviève Béjart se maria à son tour, elle avait eu le temps d’essuyer ses larmes. […] Paphetin chassa Beauval et obtint de l’archevêque de Lyon un ordre qui défendait à tous les curés de son diocèse de marier ces deux fous. […] Un dimanche, elle s’habille en mariée et va à la messe, cachant sa couronne d’oranger sous une coiffe noire. […] L’archevêque conseilla à Paphetin de marier ces amoureux résolus, pour effacer un peu le scandale, d’autant que, selon la tradition, les amoureux ne logeaient pas dans une chambre à deux lits. […] Il se marie entre deux représentations de L’École des maris, données dans la même soirée, l’une au Petit-Bour-bon, l’autre en visite, un mardi gras.

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