Et moi, j’ose prétendre Qu’un jaloux ou qu’un fat peuvent seuls s’y méprendre. […] — Il le faut cependant, repliqua Dorval. — Je vous proteste que je n’en ferai rien. — Il le faut, vous dis-je ; autrement le secours sera trop foible, & demain je vous livre Damon trépassé. — Comment, Monsieur, vous prétendez m’arracher un aveu de cette nature ?
Mais il était ami plus fidèle que courtisan habile, quand il écrivait son élégie Aux Nymphes de Vaux, en faveur de Fouquet, il implorait pour lui la clémence de Louis XIV, sachant très bien, et son élégie même en contient la preuve, qu’il avait à défendre, non, comme le croyait le public, le ministre prévaricateur, mais le galant magnifique et téméraire, qui avait osé prétendre au cœur de la maîtresse du monarque et essayé de la séduire. […] Alors Cynéas reprend : Mais de retour enfin, que prétendez-vous faire ?
Mais bien plus, Il m’a dit qu’ayant su combien je lui suis chere, Vous prétendiez pour lui renoncer à me plaire, Mourir plutôt cent fois d’un désespoir jaloux... […] La Tante embrasse son prétendu neveu. […] Ce frere prétendu . . .
En vain notre prétendu Philosophe feint, durant toute la piece, de vouloir cacher son mariage par rapport à son pere, à son oncle ; il nous trompe & se trompe lui-même : c’est une mauvaise honte qui le guide. […] Licandre apprend à Lisette qu’elle est d’une illustre famille, qu’elle peut prétendre à la main de Valere. […] Je prétends que chez moi tout soit en abondance.
. — Il est vrai, lui dit-il, que Madame de Lon... passe pour être ma femme ; mais elle ne l’est point, & il manque tant de formalités à notre prétendu mariage, que je le regarde comme nul. […] Le Marquis fut sourd à tout ce que l’Evêque put lui dire de plus touchant ; &, malgré les conseils des plus honnêtes gens de la ville, il intenta une action contre sa femme, & prétendit que son mariage étoit nul. […] Vous me feriez penser que je me suis mépris, Qu’en effet je n’ai point le titre que j’ai pris, Et que je n’ai sur vous aucun droit à prétendre.
De la dévotion nous marquant la limite, Tu ne prétendis pas corriger l’hypocrite : Mais, en le démasquant, ton vers accusateur À la crédulité signala l’imposteur. […] loin de toi l’on peut à des succès Prétendre sans orgueil : le théâtre français, Quand de la liberté semble briller l’aurore, De revoir ses beaux jours peut se flatter encore. […] Je déclare que je n’ai point prétendu refaire les deux vers de Chénier, et que, s’ils avaient rendu mon idée, je les aurais substitués aux miens quand on m’asignalé cette réminiscence ; mais je suis loin d’admettre que Louis XIV, placé à la tête du grand siècle auquel il a donné une si belle direction pendant les trente premières années de son règne, ait emprunté son éclat de l’éclat des arts, et je me suis décidé à laisser mes deux vers tels qu’ils sont.
On prétendit, dans le temps, que Molière avait pris pour modèle de son principal personnage un nommé Gandouin, qui, ayant amassé une grande fortune dans l’état de chapelier, l’avait dépensée follement, en fréquentant des grands seigneurs, et en entretenant des coquettes. […] Ici, se présentent un maître de danse et un compositeur de musique : celui-ci, qu’un art plus noble devrait rendre plus sensible à l’amour de la gloire, confesse, avec une assez basse ingénuité, qu’il est mû principalement par l’amour de l’or ; et celui-là, plus jaloux de l’honneur, précisément parce qu’il a moins droit d’y prétendre, prouve que la vanité d’un artiste est toujours proportionnée à la futilité de l’art qu’il exerce. […] Quand, dans une comédie qui prétend moins qu’aucune autre à exciter l’intérêt, se trouvent trois personnages qui sont vraiment dignes d’inspirer ce sentiment, il faut supposer dans le public l’excès de la sottise ou de la dépravation, pour croire qu’il le portera de préférence sur un escroc titré, dont les brillants dehors ne peuvent dérober aux yeux la turpitude. […] Les deux sœurs de Psyché sont, dans leur jalousie, d’une férocité révoltante, et les deux princes qui prétendent à sa main sont, dans leur rivalité, comme dans leur amour, d’une générosité plus que romanesque. […] L’auteur de Cinna fit, à l’âge de soixante-cinq ans, cette déclaration de l’Amour à Psyché, qui passe encore pour être un des morceaux les plus tendres et les plus naturels qui soient au théâtre. » Fontenelle convient, avec tout le monde, que jamais Corneille n’exprima avec autant de douceur les doux emportements de l’amour ; mais, ne laissant échapper aucune occasion de témoigner sa haine contre Racine, il prend le parti de ravaler un genre de sentiments que ce poète excellait à rendre, afin de le déprimer lui-même, et il prétend que, si Corneille réussit une fois dans ce genre qui n’était pas le sien, et qu’il dédaignait, c’est qu’ étant à l’ombre du nom d’autrui, il s’abandonna à un excès de tendresse dont il n’aurait pas voulu déshonorer son nom .
Le plaisant de ces deux traits naît du contraste qui se trouve entre la situation malheureuse des deux originaux, & les faveurs de la fortune dont ils prétendent disposer. […] Dans la premiere scene du Légataire, Crispin prétend avoir des droits sur la succession de M. […] Vous le croyez sans peine ; on est fait d’un modele A prétendre hypotheque, à fort bon droit, sur elle ; Et vouloir faire obstacle à de telles amours, C’est prétendre arrêter un torrent dans son cours.
On a prétendu qu’il n’avait tant tardé à montrer ses Femmes savantes sur le théâtre, que pour laisser au ridicule qu’il peignait le temps de s’affaiblir, et à quelques-uns de ses modèles le temps de disparaître de la scène du monde. […] Ménage prétend qu’il alla jusqu’à faire acheter un des habits de l’abbé Cotin, pour le faire porter à l’acteur chargé du personnage . […] Afin d’aggraver le tort de Molière, on a prétendu que Cotin en était mort de chagrin. […] Si l’on ne considérait qu’elle, il faudrait être de l’avis de ceux qui prétendent que la comédie des Femmes savantes peint des individus qui n’existent plus et des mœurs qui sont passées de mode. […] Je ne prétends point toutefois décider entre les deux textes : chacun d’eux peut être le texte original, le texte même de Molière.
Le déshonneur est sûr, mon malheur est visible, Et mon amour en vain voudroit me l’obscurcir ; Mais le détail encor ne m’en est pas sensible, Et mon juste courroux prétend s’en éclaircir. […] Les autres, qui ne pouvoient prétendre au mariage, étoient cruellement rejettés, & seroient peut-être morts de désespoir, si la demoiselle, plus humaine, plus compatissante que ses parents, n’eût trouvé le moyen de leur parler à l’insu de ses séveres surveillants. […] C’est ainsi qu’en partageant ses soins entre trois rivaux, elle s’amusoit à leurs dépens, jusqu’au moment où les vieillards congédioient leur prétendu gendre, & se retiroient avec toute leur maison.
Le Docteur, beau-pere prétendu de Gélio, demande des nouvelles de son gendre & de son pere Pantalon. […] Mais il faut savoir que tout cet artifice Ne va directement qu’à vous rendre service ; Que ce conseil adroit, qui semble être sans fard, Jette dans le panneau l’un & l’autre vieillard ; Que mon soin par leurs mains ne veut avoir Célie Qu’à dessein de la mettre au pouvoir de Lélie, Et faire que l’effet de cette invention, Dans le dernier excès portant sa passion, Anselme, rebuté de son prétendu gendre, Puisse tourner son choix du côté de Léandre. […] Géta, esclave d’Antiphon, veut attraper de l’argent au pere de son maître & à son beau-pere prétendu.
Les Italiens prétendent que Molière a fait son Festin de Pierre d’après leur Convié de Pierre, ils se trompent, c’est dans l’original espagnol qu’il a puisé son sujet. […] Le dénouement. — C’est à tort qu’on le blâme ; il ne tombe pas des nues avec l’exempt ; il n’est pas amené par l’envie de faire l’éloge du roi, comme l’ont prétendu les ennemis de Molière, et comme le répètent les gens superficiels. […] Les uns soutiennent que Molière a voulu faire de ce personnage un doucereux cafard, et les autres prétendent qu’il faut le jouer… ; risquons le mot… en satire. […] mon cher Mendoce, interrompit au plus vite le cauteleux Ordogno, celui avec qui j’ai tant de fois… Je prétends vous régaler pendant que je vous tiens, etc. […] Le prétendu malade se fâche, le docteur s’opiniâtre à vouloir le guérir, et le fait porter chez lui, pour le traiter plus commodément.
La nature, à ce qu’on prétend, ne m’a pas gratifié d’un physique qui me permette de jouer Alceste. […] Faut-il, comme il le prétend, n’épargner personne, dire à Dorilas qu’il nous importune avec sa bravoure et l’éclat de sa race, à la vieille Émilie que le blanc qu’elle a nous scandalise ; — bref, nous reprocher brutalement en face nos défauts ou nos ridicules ? […] À mes risques et périls donc, je ne trouve pas le sonnet d’Oronte si détestable que le prétend Alceste. […] je sais bien ce qu’on peut dire contre elle et je ne prétends pas la réhabiliter, pas plus que je n’ai entendu réhabiliter Armande Béjart, femme Guérin. […] Notez que je n’attaque pas plus l’un que l’autre : je prétends seulement qu’en passant la mesure, en sortant du bon sens, ils tombaient sous le coup de la comédie.
Vous prétendez choquer ce que j’ai résolu ! […] vous prétendez donc, mon pere, que j’oublie La constante amitié que je dois à Lélie ? […] Eh bien, qu’en prétendez-vous faire ? […] Ce que que j’en prétends faire ?
Elle a changé, c’était son droit ; mais alors il faut un nom nouveau pour une forme qui se prétend nouvelle. […] Ceux qui, de bonne foi ou pour soutenir une thèse, prétendent que le théâtre est un moyen positif d’éducation, doivent juger que ce n’est pas assez. Moi, qui professe l’opinion diamétralement contraire, je prétends que c’est beaucoup. […] Je vous ai expliqué de mon mieux pourquoi la pruderie anglaise, excommuniait le mot ivre, — sans prétendre pourtant que toutes les dames anglaises aient le goût en question, Dieu merci !
Ce qui est admirable, c’est que, comme elle était alors la maîtresse du comte de Modène, les moliéristes ont prétendu qu’elle ne pouvait pas avoir été celle de Molière lui-même. […] Molière est l’écrivain dont on pourrait le moins le prétendre. […] Mais prétendez-vous forcer la nature, la contraindre, la discipliner ? […] Contre les « faux monnayeurs en dévotion » a prétendu Molière. […] Dès que la religion prétend s’ériger en guide de la vie, elle lui devient suspecte comme il dit encore, de « faste » et d’insincérité.
« Si le libertin, dit-il, est forcé de convenir que toute piété n’est pas fausse, du moins prétend-il qu’elle est suspecte, et qu’il y a toujours lieu de s’en défier : or, cela lui suffit ; car il n’y a point de piété qu’il ne rende par là méprisable en la rendant douteuse ; et, tandis qu’on la méprisera, qu’on la soupçonnera, elle sera faible et impuissante contre lui. […] Voilà ce qu’ils ont prétendu, exposant sur le théâtre et à la risée publique un hypocrite imaginaire, ou même, si vous le voulez, un hypocrite réel ; et tournant dans sa personne les choses les plus saintes en ridicule, la crainte des jugements de Dieu, l’horreur du péché, les pratiques les plus louables en elles-mêmes et les plus chrétiennes. […] On a prétendu que Boileau, partageant sur ce point les préventions de madame Dacier, préférait l’Amphitryon de Plaute à celui de Molière. […] Le prétendu mot de Molière pourrait bien avoir sa source dans une de ces deux anecdotes qui sont racontées dans le Ménagiana ; voici la première : « M. l’évêque de.… faisait une mission à la tête de douze prêtres dans tous les lieux de son diocèse. […] Les auteurs si exacts de l’Histoire du Théâtre-Français n’osent l’assurer ; mais Voltaire l’affirme, et il prétend même que La Critique du Tartuffe était donnée, sur le théâtre de l’Hôtel de Bourgogne, à la suite de La Femme juge et partie, comédie de Montfleury, dont le succès, dit-il, balançait celui du Tartuffe.
Ils sont entrés, avec ce dernier sur-tout, dans tous les mysteres de Thalie ; ils ont analysé son Tartufe, son Misanthrope, son Avare, ses Femmes Savantes, & tous ses divers chefs-d’œuvre, pour y puiser l’art si difficile de saisir la nature, & de la peindre par un mot, par un geste, par un silence, pour y apprendre le secret de faire tout concourir au même but, sans que rien ait trop l’air d’y prétendre, & sans nuire à l’illusion. […] J’ai dit Dufreny tout court, & j’ai appellé Destouches Monsieur ; en voilà suffisamment pour offenser les partisans du dernier, & ceux qui prétendent qu’on n’appelle jamais un grand homme Monsieur. Si c’est une faute, je l’ai faite à dessein, pour avoir occasion d’avertir les personnes citées dans le courant de cet ouvrage, que je suivrai là-dessus le caprice de ma plume ; & qu’en leur donnant ou en leur ôtant ce titre, je ne prétends point prendre la balance pour peser leur juste mérite.
Quelques-unes de ces personnes prétendaient même qu’en un petit nombre de cas la touche un peu rude du copiste produisait plus d’effet au théâtre que les traits plus déliés du modèle. […] Je dis création, sans prétendre en aucune manière nier les droits de l’Espagne à l’invention de la légende, non plus que ceux de Tirso de Molina à l’honneur de l’avoir le premier réalisée dans un drame. […] Aussi, combien de jugements, de portraits, d’esquisses, ont prétendu saisir les traits de ce protée !
Réfutation du prétendu mot de Molière contre le premier président. […] Mais Grimarest a prétendu à tort que depuis ce moment la maison du Roi n’entra plus à la comédie sans payer. […] On prétend qu’elle le jouait encore à soixante ans. […] Grimarest a prétendu que Molière, furieux contre son libraire, en fit jeter au feu tous les exemplaires. […] Chacun y reconnut M. de Montausier, et prétendit que c’était lui que Molière avait eu en vue.
Molière prétendit seulement à être l’imitateur du comique italien, et toutefois il embellit sa copie de quelques traits originaux qui la rendirent fort supérieure à son modèle, ainsi qu’aux autres ouvrages où était reproduit le même sujet. […] Riccoboni prétend que Le Dépit amoureux est imité en partie d’un ancien canevas ou farce jouée à l’impromptu, qui a pour titre, Gli Sdegni amorosi.
Mais elle aura des vapeurs si son époux ne donne pas sa fille ou sa niece à un prétendu philosophe, qui sera parvenu à glisser un chétif article dans l’Encyclopédie 51, & l’on fera enfin une femme savante déguisée sous le vernis d’une petite-maîtresse : cependant tout le monde sera frappé de sa ressemblance avec les héroïnes de Moliere. […] Au reste, je ne prétends pas exclure de la scene cette espece de caractere mitigé, s’il m’est permis d’employer cette expression, dont nous venons de parler ; il peut très bien figurer dans de petites pieces, dans des scenes épisodiques, ou chez des personnages subalternes, pour faire opposition avec des caracteres principaux qui sont très rares, quoi qu’on en dise, du moins ceux qui peuvent figurer dans une piece à grande prétention.
Je demande ce qu’on en prétend conclure. […] Je ne prétends pas que cette pièce manque absolument de gaieté. […] Si l’on prétend qu’elle est plus morale, parce qu’elle abonde en sages maximes et en sentences dorées, je ne lui contesterai pas ce caractère hautement philosophique. […] Il est complètement absent de ces lourdes satires politiques où l’on a parfois prétendu rendre au peuple le théâtre d’Athènes. […] Enfin les farces de Molière ne sont pas aussi pauvres qu’on le prétend en plaisanteries proprement dites.
1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 326-327 On prétend que le Prince de Conti* voulut prendre le jeune Molière pour son secrétaire, et qu’heureusement pour la gloire du théâtre français, Molière eut le courage de préférer son talent à un poste honorable.
Il se jette sur le prétendu griffon, il le met sur ses épaules pour le porter chez un rôtisseur, & répete le vers que Samson a dit en portant son pere : Agréable fardeau, servez-moi de trophée. […] Lui-même avoit conçu aussi de la passion pour toutes deux sans oser prétendre à aucune, se croyant si fort indigne d’elles. […] Corneille prétend que le refus d’un illustre suffrage fit tomber son Don Sanche.
La lettre de Dorimon est mieux imaginée ; mais la fente de la porte dans laquelle la femme prétend l’avoir trouvée, présente une idée basse. […] En vain sur tous ses pas nous prétendons régner, Je trouve que le cœur est ce qu’il faut gagner ; Et je ne tiendrois, moi, quelque soin qu’on se donne, Mon honneur guere sûr aux mains d’une personne A qui, dans les desirs qui pourroient l’assaillir, Il ne manqueroit rien qu’un moyen de faillir. […] si vous l’épousez, elle pourra prétendre Les mêmes libertés que, fille, on lui voit prendre ?
On prétend que le prince de Conti voulut alors faire Molière son secrétaire, et qu’heureusement pour la gloire du théâtre français, Molière eut le courage de préférer son talent à un poste honorable. […] Il n’est pas vrai, comme le prétend Grimarest, auteur d’une vie de Molière, que le roi lui eût alors fourni lui-même le caractère du chasseur. […] On prétend que ce chasseur était le comte de Soyecourt. […] On prétendit alors que ce genre de versification était plus propre à la comédie que les rimes plates, en ce qu’il y a plus de liberté et plus de variété. […] On prétend que quand on lui reprochait ce plagiat, il répondait : Ces deux scènes sont assez bonnes ; cela m’appartenait de droit : il est permis de reprendre son bien partout où on le trouve.
Je suis né de parents, sans doute, qui ont tenu des charges honorables ; je me suis acquis dans les armes l’honneur de six ans de service, & je me trouve assez de bien pour tenir dans le monde un rang assez passable ; mais, avec tout cela, je ne veux point me donner un nom où d’autres en ma place croiroient pouvoir prétendre, & je vous dirai franchement que je ne suis point gentilhomme. […] On prétend que Moliere a peint son Bourgeois Gentilhomme d’après une personne qui avoit à-peu-près le même ridicule.
Un honnête homme, frère de ce prétendu malade, qui se trouve là dans le moment, le détourne de le prendre ; ce qui irrite l’apothicaire, qui lui dit toutes les impertinences dont les gens de cette sorte sont capables.La première fois que cette pièce fut jouée, l’honnête homme répondit à l’apothicaire : Allez, monsieur, on voit bien que vous n’avez coutume de parler qu’à des culs.
Une seule fois, Molière sembla prétendre à corriger un véritable vice, en l’attaquant de front et en forme, c’est-à-dire en faisant de ce vice l’objet principal de sa composition. […] Son second enfant fut une fille : elle naquit au mois d’août 1665, et fut tenue sur les fonts de baptême par M. de Modène et Madeleine Béjart, c’est-à-dire par ceux-là mêmes dont on prétendait que sa mère était fille. […] Il se fait présenter Mondorge, l’accueille affectueusement, et joint au don de l’argent celui d’un magnifique habit de théâtre, dont il prétend n’avoir plus besoin. […] Cette fille de Mignard était fort belle, et l’on a prétendu, je ne sais sur quel fondement, que Molière en avait été très épris. […] On a prétendu que, sur ce refus d’inhumer Molière, Louis XIV avait demandé jusqu’à quelle profondeur la terre était sainte.
On prétend dans le monde qu’on ne peut rendre les traits d’un caractere bien saillants, sans les faire contraster avec ceux d’un autre. […] J’ose penser que si le public ne croit pas dans la premiere scene voir autant le Philanthrope que le Misanthrope, ce n’est ni au titre ni à l’annonce que l’Auteur en a l’obligation : c’est encore moins à la précaution de mettre dans la bouche d’Alceste des raisons triomphantes & de faire de Philinte un sot ; de bien plaider la cause du Misanthrope, de mal plaider celle du prétendu Philanthrope ; mais à l’adresse de différencier les deux rôles sans les faire contraster, puisqu’Alceste est l’ennemi déclaré du genre humain, & que Philinte, loin d’être l’ami déclaré des hommes, les plaint sans les aimer, souffre leurs défauts uniquement par la nécessité de vivre avec eux, & l’impossibilité de les rendre meilleurs.
« Vous prétendez, madame, que le nous parle de cette autorité inhérente à la personne, distincte de celle qui naît du pouvoir donné par la république, et que je vous en dis quelque chose qui n’ait jamais été dite. […] L’auteur annonce, au début, qui y reprend ce qui a déjà été dit entre eux, pour en faire un tout avec ce qu’il va ajouter, « La gloire et les triomphes de Rome, lui dit, l’auteur, ne suffisent pas à votre curiosité ; elle me demande quelque chose de plus particulier et de moins connu ; après voir vu les Romains en cérémonie, vous les voudriez voir en conversation et dans la vie commune… Je croyais, en être quitte pour vous avoir choisi des livres et marqué les endroits qui pouvaient satisfaire votre curiosité ; mais vous prétendez que j’ajoute aux livres… La volupté qui monte plus haut que les sens, cette volupté toute chaste et tout innocente, qui agit sur l’âme sans l’altérer, et la remue ou avec tant de douceur qu’elle ne la fait point sortir de sa place, ou avec tant d’adresse qu’elle la met en une meilleure, cette volupté, madame, n’a pas été une passion indigne de vos Romains.
On prétendit que sa tête se troublait souvent, et l’on ne sut si cette femme qui lui avait parlé en était une ou un fantôme. » On conçoit pourquoi mademoiselle de Montpensier a l’air de croire à la simple apparition d’un fantôme de femme qui s’évanouit sans rien dire à madame de Montausier. Mademoiselle ne voulait pas, par respect pour le roi, paraître savoir ni ce que c’était que le prétendu fantôme, ni ce qu’il avait à dire de si terrible à madame de Montausier.
Quelques journalistes mal intentionnés prétendaient que cette satire ne valait rien.
Il a dû par conséquent faire du Comte de Tufiere un homme fort gueux, & du prétendu beau-pere un homme très opulent. Sans cela, plus de combats dans l’esprit du Glorieux, entre sa vanité & la nécessité d’épouser un riche parti ; plus de morgue dans le financier qui, malgré sa roture, prétend, graces à sa fortune, avoir le droit de traiter de pair à compagnon un pauvre gentilhomme ; plus de scenes comiques & morales entre eux deux. […] Comment prétendez-vous que soit fait votre gendre ? […] Je prétends qu’il soit fait comme on n’en trouve point ; Qu’il soit posé, discret, accompli de tout point ; Qu’il ait, avec du bien, une honnête naissance.
Est-ce ainsi que l’être prétendu souverainement juste, récompense cette pitié naturelle dont je fais singuliérement profession, & que je pratique autant qu’il m’est possible ? […] Je suis né de parents, sans doute, qui ont tenu des charges honorables ; je me suis acquis dans les armes l’honneur de six ans de service, & je me trouve assez de bien pour tenir dans le monde un rang assez passable : mais, avec tout cela, je ne veux point me donner un nom où d’autres, en ma place, croiroient pouvoir prétendre ; & je vous dirai franchement que je ne suis pas gentilhomme. […] La raison en est toute simple ; la voici : ce qu’on appelle filles à Paris, est continuellement à l’affût pour saisir le ton, les grimaces, les propos des petites-maîtresses du haut rang, & s’empare bien vîte des expressions qui leur sont familieres, & de leurs mots favoris : celles-ci, indignées contre ces filles pour plus d’une raison, les leur abandonnent, & en créent de nouveaux : par conséquent, un ouvrage qui a aujourd’hui le prétendu ton de la bonne compagnie, & qui fait croire que celui qui l’a composé en est l’ornement & l’aigle, aura dans six mois le ton de la plus mauvaise, & fera soupçonner que l’Auteur n’en fréquente pas d’autre.
Elle prétend que de cette maniere on peut offrir la vérité aux Monarques même les plus absolus, ce qu’elle prouve par la fable suivante. […] Hé bien, dit le Visir, voici leur entretien : Ils parlent d’unir leur famille : L’un est pere d’un fils, & l’autre d’une fille, Qu’ils veulent ensemble établir, Et voici ce que l’un disoit à l’autre pere : Ecoutez, je prétends, mon frere, Que nos enfants soient bien, qu’ils ne puissent faillir ; Et pour que leur état soit durable & tranquille, Je n’accorderai rien si vous ne leur donnez Trente villages ruinés, Item, quelque petite ville.
Arlequin y veut consulter, comme Sganarelle, un Docteur qui l’impatiente en se tournant souvent vers la cantonnade, pour apostropher un prétendu savant avec lequel il vient d’avoir une dispute très vive. […] Arlequin lui donne un démenti, soutient que la forme a le pas avant la matiere, & prétend le démontrer clairement par une aventure qui lui est arrivée.
C’était en effet un coup de maître pour Molière, de représenter Montausier, ce censeur énergique, sous les couleurs les plus nobles, et d’opposer son caractère même aux prétentions de bel esprit sans esprit, et le poète sans talent ; de le montrer intraitable pour un mauvais ouvrage, quelque honnête, quelque estimable que fut l’auteur, en respectant en lui l’homme de bien et de mérite ; précisément comme Racine et Boileau prétendaient en user avec Chapelain, Cottin et leurs semblables.
Si vous ne m’expliquez ce que c’est, je prétends... […] Ils se mêlent de trop d’affaires, De prétendre tenir nos chastes feux gênés ; Et sur les jours caniculaires, Il nous donnent encore, avec leurs loix séveres, De cent sots contes par le nez. […] que prétendez-vous en l’aimant ?
À des titres si beaux Bacchus seul peut prétendre, Et nous sommes ici pour défendre ses droits. […] Les mêmes excuses ne sont pas acceptables pour Molière : un tel génie n’a pas le droit d’ignorer à ce point son influence, ni de prétendre à l’innocence en alléguant l’entraînement, la mode, l’absence d’intention. […] III, Si la comédie d’aujourd’hui est aussi honnête que le prétend l’auteur de la Dissertation : « Les airs de Lulli, tant répétés dans le monde, ne servent qu’à insinuer les passions les plus décevantes, en les rendant les plus agréables et les plus vives qu’on peut par le charme d’une musique… : c’est là précisément le danger, que pendant qu’on est enchanté par la douceur de la mélodie, ou étourdi par le merveilleux du spectacle, ces sentiments s’insinuent sans qu’on y pense, et plaisent sans être aperçus ; » chap.
Quelques-uns prétendent que la gloire de l’invention n’appartient pas à Moliere, & qu’il profita beaucoup des Comédies que les Italiens avoient jouées à Paris (F). […] On doit donc généralement parlant demeurer d’accord, que Moliere avoit le droit d’enrichir de nouveaux termes les matieres du Théatre où il avoit acquis une si grande réputation : mais ce que l’on peut prétendre c’est qu’il abusoit de son droit ; car il faut se souvenir que ces sortes de matieres ne font point sentir à ceux qui les traitent la pauvreté d’une Langue, autant que la sentent les Ecrivains des matieres dogmatiques. […] (F) Quelques-uns prétendent – – – – qu’il profita beaucoup des Comédies que les Italiens avoient jouées à Paris.
Si le Petit Seigneur n’érige pas son prétendu Ecuyer en homme de condition, & s’il ne feint pas de faire donner des emplois, expédier des brevets & des lettres de cachet, l’Auteur ne connoîtra pas le monde. […] Ainsi, Monsieur, vous croyez que je pourrois prétendre à quelque chose de mieux ? […] çà, çà, Madame, point d’explication, s’il vous plaît ; je ne prétends pas vous donner davantage ici la comédie.
Presque tous les adversaires de Descartes, de même que Molière et Gassendi, lui reprochent soit sous une forme sérieuse, soit sous une forme ironique d’avoir fait l’âme indépendante du corps et de prétendre qu’elle ne doive pas s’apercevoir qu’elle ait un corps. […] On ne peut prétendre que Molière soit impartial entre Alceste et Philinte, et qu’il se borne à représenter les hommes tels qu’ils sont avec leurs travers, leurs maximes et leurs excès opposés.
Le vieillard croit s’allier à la gloire en prenant pour gendre l’Auteur prétendu du Mercure ; lui-même lui présente sa fille, & quitte les amants pour visiter la maison. […] On voit ensuite deux bavardes qui prétendent avoir l’art de se taire, & qui, pour le prouver, babillent sans cesse ; M.
Moliere, le divin Moliere lui-même, n’a pas quatre pieces qui ne soient imitées, en général ou en partie, d’un autre Auteur ; & je vais le prouver : loin de vouloir par-là diminuer le nombre de ses lauriers, je prétends leur donner un nouvel éclat, puisque Moliere a si bien embelli ses copies, qu’on les préfere aux originaux, qu’il est devenu lui-même un objet d’imitation pour ses successeurs, & que tous n’ont obtenu des suffrages qu’en se rapprochant de ce grand homme.
Il arrive une autre fois qu’une précieuse pleure un ami, et se met tout-à-coup à disserter sur la douleur ; elle prétend que la douleur doit avoir pour objet de faire revivre le plaisir qu’on a goûté avec le défunt. […] Ces bourgeoises sont de plus des pécores (peckes) sans éducation, sans esprit, de manières ignobles, qui prétendent à l’élégance du ton, des manières et du langage. […] Mais ce n’est pas là ce que disent nos éditeurs ; ils prétendent que Molière a précisément et principalement eu en vue l’hôtel de Rambouillet, et ils se prévalent de son autorité pour mettre en crédit leurs fastidieuses répétitions contre les personnes à qui cette maison doit sa célébrité. […] Henri Estienne ne prétend pas que tous les changements survenus dans la langue sous les derniers Valois aient eu pour unique cause le courtisanisme.
Presque tous les historiens de la vie de Molière et ses commentateurs prétendent que ce furent ses camarades qui, séduits par la vogue qu’avait obtenue le nouvel ouvrage, l’engagèrent à s’emparer de ce sujet, et qu’il ne céda qu’avec une extrême répugnance à leurs sollicitations. […] Bret, triste auteur comique, qui n’était pas de force à commenter Molière, prétend que, le poète se trouvant un jour chez le légat avec plusieurs dévots, un marchand de truffes s’y présenta, et que le parfum qu’elles exhalaient suffit pour enflammer les physionomies béates et contrites des courtisans de son éminence : Tartufoli, signor nunzio, tartufoli, s’écriaient-ils en lui présentant les plus belles. […] C’est dans la seconde scène du deuxième acte qu’Orgon prétend que Tartuffe est gentilhomme, et que Dorine répond : Oui, c’est lui qui le dit. […] Si quelques traits heureux, quelques scènes même survivent à leur chute sans avoir pu l’empêcher, ils sont sa propriété légitime, parce qu’au théâtre le succès seul tient lieu de titre ; l’auteur primitif n’a plus rien à y prétendre : ce sont des richesses mal employées que le public a confisquées au profit du génie. […] Signorelli, savant auteur d’une Histoire générale des théâtres, imprimée à Naples il y a une trentaine d’années, prétend que Molière a pris la première idée de son imposteur dans L’Hypocrite de l’Arétin, et dans Le Bernagasse.
Eliante, à son dire, prétend être maîtresse au logis et ne trouve que tout va bien que si elle commande. […] Que prétend Rousseau, comme bien d’autres ? […] En vain sur tous ses pas nous prétendons régner : Je trouve que le cœur est ce qu’il faut gagner. […] Que si, par un abus de mots, vous prétendez que l’avarice est un préjugé, je dirai que, dans l’Avare, ce prétendu préjugé n’est nullement ni en lutte avec une force de la nature ni vaincu par elle. […] Les médecins prétendent s’opposer à la mort ; la mort est naturelle, voilà pourquoi Molière a détesté les médecins.
Est-ce qu’il prétend payer son terme en gambades ? […] Turcaret se pique du fol orgueil d’avoir pour maîtresse une femme de condition qui le joue, le hait, le méprise, le pille, & le trompe pour un chevalier ; lorsqu’il envoie un billet au porteur, excellent, & de fort mauvais vers à sa maîtresse ; lorsqu’il veut faire jetter sa maison trente fois à bas pour la faire construire de façon qu’il n’y manque pas un Iota, & qu’il ne soit pas sifflé de ses confreres ; lorsqu’il prétend être connoisseur en musique parcequ’il est abonné à l’Opéra ; lorsqu’il admet à sa table un Poëte qui ne dit rien, mais qui mange & pense beaucoup ; lorsqu’il vend des emplois ; lorsqu’il en donne aux rivaux qui l’embarrassent ; lorsqu’à la priere de sa maîtresse il fait un commis de ce laquais naïf qui prie la dame de se servir toujours du même rouge, afin de plaire à son protecteur, & ne pas le mettre dans le cas d’être révoqué ; lorsqu’il refuse de payer à sa femme une modique pension & qu’il se ruine pour une fripponne à laquelle il donne pour dix mille francs de porcelaines, un carrosse, une maison de campagne, &c.
ma belle, est-ce vous Dont mon sot de neveu prétend être l’époux ? […] Allons, malgré ce fils, que vous croyez si sage, Je prétends qu’un arrêt casse le mariage.
Ils lui montrent une lanterne qu’ils prétendent être celle de Diogene. […] Messieurs, que prétendez-vous faire ?
Quoique l’ouvrage n’ait pas de but moral, et ne prétende pas même offrir une peinture de mœurs, on ne peut au moins s’empêcher de voir, dans le petit rôle de Gorgibus, une esquisse fidèle des opinions, des manières et du langage des petits bourgeois de ce temps-là. […] Voltaire pensait de même au sujet de cette pièce, puisqu’il dit qu’elle est de ce genre purement romanesque qui fut en vogue avant Corneille ; mais il s’est trompé en ajoutant que ce genre s’appelait comédie héroïque , puisque Corneille prétend, et avec raison, qu’avant lui personne n’avait employé cette dénomination. […] Le fait est ainsi raconté par l’auteur du Bolœana, qui prétend avoir appris de la bouche même de Boileau les anecdotes dont se compose son recueil, et, en particulier, celle dont il s’agit ici.
Mercure les avertit que le prétendu jeune homme est un petit frippon bien dangereux qui veut les attrapper : elles forment le dessein de se venger de lui ; pour cet effet elles feignent de vouloir l’amener en secret chez elles, s’il permet qu’on lui lie les pieds & les mains.
Le Sicilien la fait passer dans l’appartement d’Isidore, appaise le prétendu mari qui est le faux Peintre, appelle la belle voilée, & la lui remet, en l’exhortant à la bien traiter.
Bien des personnes prétendent que Moliere doit aussi le sujet de cette comédie aux Italiens ; &, pour appuyer leur sentiment, elles citent une lettre manuscrite de M. de Tralage, qui se trouve à la Bibliotheque de S.
Cette Pièce lui fit des affaires, parce qu’on en faisait des applications à des Personnes de grande considération, et aussi parce qu’on prétendit que la vertu et le vice en cette matière se prenant aisément l’un pour l’autre, le ridicule tombait presque également sur tous les deux, et donnait lieu de se moquer des Personnes de Piété et de leurs remontrances.
Riccoboni, dans ses Observations sur la comédie, prétend que la maniere de bien traiter le caractere, est de ne lui en opposer aucun autre qui soit capable de partager l’intérêt & l’attention du spectateur. […] Par la même raison, il ne suffit pas pour rendre l’intrigue & le dialogue vraissemblable, d’en exclure ces à parte, que tout le monde entend excepté l’interlocuteur, & ces méprises fondées sur une ressemblance ou un déguisement prétendu, supposition que tous les yeux démentent, hors ceux du personnage qu’on a dessein de tromper ; il faut encore que tout ce qui se passe & se dit sur la scene soit une peinture si naïve de la société, qu’on oublie qu’on est au spectacle. […] On prétend que les grands traits ont été rendus, & qu’il ne reste plus que des nuances imperceptibles : c’est avoir bien peu étudié les mœurs du siecle, que de n’y voir aucun nouveau caractere à peindre. […] Quant à l’utilité de la comédie morale & décente, comme elle l’est aujourd’hui sur notre théatre, la révoquer en doute, c’est prétendre que les hommes soient insensibles au mépris & à la honte ; c’est supposer, ou qu’ils ne peuvent rougir, ou qu’ils ne peuvent se corriger des défauts dont ils rougissent ; c’est rendre les caracteres indépendans de l’amour propre qui en est l’ame, & nous mettre au-dessus de l’opinion publique, dont la foiblesse & l’orgueil sont les esclaves, & dont la vertu même a tant de peine à s’affranchir. […] On croit tromper les autres, mais on ne se trompe jamais ; & tel prétend à l’estime publique, qui n’oseroit se montrer s’il croyoit être connu comme il se connoît lui-même.
Un exemplaire de cette tragédie, qui faisait partie de la bibliothèque Soleinne, donne, en face des personnages, une liste manuscrite d’acteurs ; ces noms sont ceux des camarades de Molière, on prétend même y reconnaître l’écriture de celui-ci. […] Enfin, Armande semble n’être montée sur le théâtre qu’après son mariage ; elle ne fait point partie de la troupe de Molière telle que nous la trouvons constituée en 1658, lors de l’arrivée à Paris, et, jamais, lorsqu’elle est devenue comédienne en renom et dont on.parle, il n’est fait allusion au nom prétendu qu’elle aurait autrefois porté. […] Un jour, il rêvait tristement dans son jardin, lorsque, selon la Fameuse Comédienne, il reçut la visite de son ami Chapelle, et, « comme il étoit alors dans une de ces plénitudes de cœur si connues par les gens qui ont aimé, » il s’épancha dans une confidence que l’auteur du pamphlet prétend reproduire tout au long et au vrai : Je suis né, disait-il, avec les dernières dispositions à la tendresse ; et, comme j’ai cru que mes efforts pouvoient lui inspirer par l’habitude des sentimens que le temps ne pourrait détruire, je n’ai rien oublié pour y parvenir. […] Mon âme, de ce feu nonchalamment saisie, Ne l’a point reconnu que par ma jalousie ; Tout ce qui l’approchoit vouloit me l’enlever, Tout ce qui lui parloit cherchoit à m’en priver ; Je tremblois qu’à leurs yeux elle ne fût trop belle ; Je les haïssois tous comme plus dignes d’elle, Et ne pouvois souffrir qu’on s’enrichit d’un bien Que j’enviois à tous sans y prétendre rien. […] Mais prétendre qu’elle fut une épouse irréprochable serait aussi hasardeux qu’affirmer son inconduite.
Janin qui prétend avoir eu entre les mains un exemplaire du Misanthrope ainsi défiguré. […] On prétend que Son Altesse offrit ce poste de confiance à Molière. […] La tradition prétend qu’un vieillard se serait écrié : « Courage, Molière ! […] On s’est trompé, par conséquent, lorsqu’on a prétendu qu’il n’y avait dans L’École des maris ni but moral ni leçon. […] Enfin on s’est fait un argument d’une sorte de clandestinité qu’on prétend avoir existé dans la célébration du mariage.
Le bloc agressif qu’elles formaient ensemble avait pour effet logique de ne rien laisser subsister du prestige des dévots sur le public, et de l’empire qu’ils prétendaient exercer sur les « honnêtes gens. » 22 . […] Les « dévots, »comme Molière le dit avec une franche précision dans son premier placet au Roi pour Tartufe, sont « incommodes, »et ils sont « dangereux : » ils appliquent à leur propre vie extérieure la rigueur fâcheuse des maximes chrétiennes, et ils prétendent l’imposer, en vue du « salut, » à la vie du prochain. […] Dans cette activité, on a vu aussi quelle part tenaient les « œuvres de zèle. » Or, s’il serait souverainement injuste, et nous n’y pensons nullement, de prétendre que le Jansénisme ne comprit pas, lui aussi, l’obligation de ces besognes de miséricorde47, il ne l’est pas d’observer que l’activité bienfaisante n’apparait point aux Jansénistes comme le principal de la vie chrétienne, et ne pouvait pas être, pour eux, l’idéal d’une association de dévots. […] Agir sur l’homme est le privilège de Dieu. « Ce ne sont pas nos paroles qui versent l’huile dans les lampes de nos frères, qui entretiennent le feu du ciel dans leurs âmes ; c’est l’opération du Saint-Esprit… que nous attirons en priant. » Dans nos actes, sans prétendre leur servir, contentons-nous, — c’est un assez grand bonheur, — de ne leur point nuire.
Arlequin veut encore voir ce portrait qu’on lui a rendu avec tant de mépris ; il voit, avec tout l’étonnement possible, la figure de Celio au lieu de la sienne ; il prétend que le peintre est un sorcier.
« Ce qui m’a paru le plus dangereux dans cette entreprise, ça été d’oser mettre des fables en vers après l’illustre M. de La Fontaine, qui m’a devancé dans cette route, et que je ne prétends suivre que de très loin. […] Notre auteur va voir un Lapon qui passait pour le plus grand sorcier de son pays, et qui prétendait avoir un démon à ses ordres, qu’il pouvait envoyer à l’autre bout de l’Europe, et faire revenir en un moment. […] Dufrény, qui fut longtemps lié avec Regnard, se brouilla avec lui à l’occasion du Joueur, dont il prétendit, avec assez de vraisemblance, que le sujet lui avait été dérobé; mais quand il donna son Chevalier joueur, il prouva que les sujets sont en effet à ceux qui savent le mieux les traiter.
Son maître en est en peine, quand le Jaloux, à qui la gouvernante a fait confidence du prétendu penchant que Don Juan a pour elle, vient le trouver, très enchanté de n’avoir plus en lui un rival, lui dit de mettre bas toute feinte, que sa belle lui a tout avoué, qu’il approuve sa tendresse, & qu’il va l’introduire auprès d’elle pour qu’ils puissent se parler tête à tête.
La comédie française s’en montra plus d’une fois jalouse : les Italiens jouaient des pièces françaises ; les comédiens français prétendirent qu’ils n’en avaient pas le droit. […] On prétend que dans une pièce intitulée : La Fausse Prude, Mezzetin (Angelo Costantini) s’était permis des allusions satiriques à madame de Maintenon.
Enfin je vois qu’il faut se résoudre à céder, Qu’il faut que je consente à vous tout accorder, Et qu’à moins de cela je ne dois point prétendre Qu’on puisse être content & qu’on veuille se rendre.
Il est vrai aussi qu’un autre Sganarelle, le valet de don Juan, prétend aimer le tabac en dépit (horresco referens), en dépit d’Aristote (25). […] Tout d’abord, on prétend qu’il a attaqué le principe lui-même, et dans le scepticisme universel de Marphurius, on croit reconnaître une parodie du doute, si fort recommandé dans les premières pages du Discours de la Méthode. […] Est-ce bien loin de Molière, et n’a-t-on pas décidément le rire bien facile, quand « on ne peut s’empêcher de rire du prétendu épicurisme de Molière, fondé sur l’épicurisme de son maître (57) ?
Laissez-moi, Messieurs, vous énoncer rapidement, siècle par siècle les pièces de ce prétendu théâtre antérieur aux confrères. […] Je ne prétends donc point chercher ce qu’aurait produit notre génie dramatique si, au lieu de raviver la cendre d’Agamemnon ou la poussière des Sosie et des Dave, il se fut consacré à perpétuer les souvenirs héroïques de l’histoire nationale ou à peindre les mœurs de notre société à ses divers âges. […] Rentré chez lui, Patelin fait la leçon à sa femme Guillemette et, quand le drapier, tout alléché d’une prétendue oie en train de rôtir et d’un prétendu vin d’ami dont son client lui a fait fête, vient pour toucher son argent, et faire en même temps un bon repas, il ne trouve que Guillemette en larmes, et le mari agonisant en sa couche.
Aristote prétend qu’il est permis au poëte de supposer quelque chose contre la vraisemblance, pourvu que ce soit dans les choses qui se sont faites avant l’ouverture du théâtre, & qui doivent être racontées dans l’exposition.
Nombre de mots que Montaigne, Rabelais, Fromenteau ont employés couramment les mots que Molière, La fontaine et Boileau même ont employés à leur tour, et que Molière a prétendu maintenir dans le langage des honnêtes gens, sont, malgré leur autorité, bannis aujourd’hui du langage du monde poli70 : personne ne les souffrirait maintenant, ni dans un ouvrage de littérature, ni au théâtre, ni dans la conversation.
A la vérité, le comédien Dorimond a donné pour second titre à sa pièce celui de L’Athée foudroyé ; mais ce n’est qu’une qualification sans exactitude ; car ce prétendu athée reconnaît formellement la divinité en plus d’une occasion, sans qu’on puisse supposer en lui l’intérêt ni la volonté de tromper. […] Ce prétendu bon mot passait pour un jugement.
On ne comprend pas s’il a dessein de suivre la bouffonnerie de l’Auteur Italien, ou bien si son Crispin prétend connoître la maladie d’une fille en tâtant le pouls de son pere, à cause de la sympathie : en tout cas, son idée est exprimée d’une façon bien louche. […] L’Apothicaire n’en quitte pas sa part, parcequ’il prétend avoir de bons secrets.
Où Cinna disparaît elles n’ont rien à prétendre. […] je souhaiterais qu’un Hernani, — avec une doña Sol,— sortît des rangs et s’écriât : « Je prétends qu’on me compte !
En vain de saints moralistes, emportés par le zèle de la maison de Dieu, prétendront qu’il est mauvais de montrer un homme pieux en apparence, qui est un scélérat au fond80 : il est meilleur sans doute de montrer qu’il y a des scélérats qui affublent la robe d’innocence, des loups qui se cachent sous la peau des brebis pour entrer dans la bergerie. […] Voilà ce qu’ils ont prétendu, exposant sur le théâtre, et à la risée publique, un hypocrite imaginaire, ou même, si vous voulez, un hypocrite réel, etc… Damnables inventions pour humilier les gens de bien, pour les rendre tous suspects, etc. » (Bourdaloue, Sermon cité plus haut.
Lysidas ne prétend donc plus que la bonté d’une comédie consiste dans sa conformité aux règles posées par les anciens. […] Au spectacle ou à la lecture d’un chef-d’œuvre, prétendent-ils, l’image de quelque chose de plus parfait surgit dans notre esprit ; nous comparons la réalité à ce modèle divin, et nous avons trouvé le principe de la critique littéraire. […] Si Uranie prétend que l’auteur du Tartuffe, de L’Avare et du Misanthrope est un grand comique, un grand poète, et si William Schlegel ou Jean-Paul le conteste, est-ce l’Esthétique de Hegel que Galopin ira chercher pour décider la question ? […] Il ne prétendait pas que les fameuses règles pussent être fausses : il soutenait seulement que la connaissance n’en était point utile, si ce n’est pour fermer la bouche aux pédants.
Oui ; mais pour femme moi je prétendais vous prendre, Et je vous l’avais fait, me semble, assez entendre. […] Il ne prétendait à rien moins qu’à soulever toute la noblesse de France contre Molière, et à le rendre coupable du crime de lèse-majesté. […] Le censeur genevois n’épargne pas davantage le rôle de Philinte : il prétend que ses maximes ressemblent beaucoup à celles des fripons. […] Il prétend que c’est nous apprendre à mépriser la malédiction paternelle; mais voyons les choses telles qu’elles sont. […] Que l’on propose à un poète comique, à un auteur de beaucoup de talent, un plan tel que celui-ci : Un homme dans la plus profonde misère vient à bout, par un extérieur de piété, de séduire un homme honnête, bon et crédule, au point que celui-ci loge et nourrit chez lui le prétendu dévot, lui offre sa fille en mariage, et lui fait, par un acte légal, donation entière de sa fortune.
C’est à peine si, par le regard divinateur du génie, il pouvait entrevoir une bien faible partie du développement ou plutôt du déclin futur de la poésie en Grèce, sans qu’il pût aucunement prétendre à lui imposer à l’avance des lois ; quant à la marche de l’art à travers les âges, elle était tout à fait hors de ses conjectures, comme de sa juridiction. […] (Je trouve, par parenthèse, ce reproche admirable, et je prie qu’on me dise ce qu’on en prétend conclure ?) […] Que la critique doive être large, intelligente et sympathique, c’est, depuis plus d’un demi-siècle, ma conviction profonde ; mais que l’école célébrée par le Chevalier ait jamais eu ces qualités, c’est ce que l’histoire ne permet pas de prétendre, et qu’elle puisse les acquérir en demeurant fidèle à son principe, c’est ce que je nie absolument. […] Il prétend que le mot âne était très noble en grec331. […] Uranie se défie sagement des premiers mouvements d’antipathie de son goût dans les choses nouvelles pour elle de l’art et de la poésie ; elle ne croit pas avoir raison contre tout le monde ; elle ne croit pas avoir raison contre une portion éclairée du genre humain ; elle ne croit pas avoir raison même contre un seul bon juge qui loue ce qu’elle condamne, et néanmoins elle conserve, elle prétend conserverie sentiment du laid.