Ô comédiens et comédiennes, jouets brisés par des enfants ! […] Ainsi vous avez vu disparaître madame Saint-Amand, un enfant perdu, ou, si vous aimez mieux, un enfant trouvé de Molière. […] Molière, notre père, avait soin de nourrir ses enfants. […] » et il pleurait, comme un enfant, aux beaux passages du Père de famille. […] Il se laisse bander les yeux, et conduire à ce rendez-vous, comme un enfant.
s’écrie l’enfant, ne gagez pas, vous perdriez ! […] La pauvre enfant a grand peur tout d’abord ; mais elle sent son droit, cela la rend forte, et elle tient bravement tête. […] Elle a été plus d’une fois surprise des gros rires de cet homme à certaines questions qu’elle lui faisait et comme celle des enfants, vous savez. […] Et Delaunay épouse Agnès, avec qui il vivra heureux et aura. beaucoup d’enfants. […] Henriette sait que les enfants qu’on fait ne se font pas par l’oreille.
L’antiquité même la plus vénérable n’offre pas un asile sûr : ce Codrus, que nos souvenirs de collège semblaient protéger contre toute atteinte, ce dernier roi d’Athènes, ce héros dévoué à son pays « pro patria non timidus mori, » n’est plus qu’un vulgaire, spéculateur qui se fait tuer dans le combat pour assurer le trône à ses enfants. […] Bientôt après, on se trouva transporté 20 ans plus tard et on vit reparaître Anne et Joachim, qui se désolaient de n’avoir pas d’enfants et qui imploraient Dieu et ses anges. […] « Ici, dit le texte, faut une nuée où seront les Anges. » Joseph, qui s’est encore absenté, pour aller aux provisions, est tout ravi, à son retour, de trouver l’enfant né et joint son hymne d’adoration à celui des anges. […] Malgré cela, comme un enfant n’avait pas le temps de devenir barbon en 40 jours, il fallait plusieurs personnes pour jouer le même rôle. […] Le livret ne manquait pas d’indiquer ces changements de personnes dans le même rôle, « Ci fine la jeune Sara, Ci fine le petit Samuel, Fin du petit Salomon, cy fine Jésus enfant, cy commence la grande Marie. »On remontait même jusqu’à la naissance des personnages.
Il compare Diana à une figue sur le haut d’un figuier, & les trois Princes à des enfants qui veulent faire tomber la figue à coups de pierre. Il ajoute que la figue a beau résister quelque temps, qu’attendrie par les coups de pierre des enfants, elle tombe enfin au profit de l’un d’eux. […] Diana marque le mépris qu’elle a pour l’amour, qui n’est qu’un enfant. […] Elle déclame contre l’amour, qui est un enfant dans ses jeux, mais un Dieu dans sa vengeance. […] Ignorez-vous quel est la douceur de se voir renaître dans des enfants chéris ?
Molière avait passé des amusements que l’on se fait avec un enfant, à l’amour le plus violent qu’une maîtresse puisse inspirer. […] Raisin avait quatre enfants, tous jolis, deux garçons et deux filles ; il leur avait appris à jouer de l’épinette. Quand il eut perfectionné son idée, il quitte son orgue, et vient à Paris avec sa femme, ses enfants, et l’épinette. […] Il commença par y envoyer sa femme et ses enfants ; et quelque temps après il demanda au Roi la permission de se retirer en son Pays. […] Bernier vit bien que Baron était un enfant gâté ; il mit la conversation sur son chapitre.
Avant toutes choses, dites-moi, mon cher enfant, aimez vous l’argent avec âpreté ? […] Tu vois, mon cher enfant, que je te parle en père et je te fais voir les entrailles de notre profession. […] Voilà, mon cher enfant, les préceptes solides que mon honneur et ma conscience me suggèrent et que tu dois suivre, si tu aimes tant soit peu la fortune. […] Il a fait bien plus, il m’a tellement persuadé, que je crois qu’un bon père de famille est obligé en conscience de faire banqueroute au moins une fois en sa vie, pour l’avantage de ses enfants. […] Mais, dans mes grandes villes, il y a d’honnêtes gens, fort accommodés, qui prêtent sur de la vaisselle d’argent aux enfants de famille au denier quatre57, quand ils ne trouvent point à placer leur argent au denier trois.
Jean-Baptiste Poquelin (c’est le nom de son père ; sa mère avait nom Marie Cressé) est un enfant de Paris, du Paris plein de bruit, de tumulte et de chansons. […] Déjà l’esprit perçait avec l’intelligence, et comme en ce temps-là, l’éducation populaire était, grâce à Dieu, à la portée de tous, l’enfant fut mis au collège de Louis-le-Grand, dont les régents ne rêvaient déjà que tragédies et comédies. […] Le poète a déjà vingt-trois ans, et bien vite il a pris son parti d’obéir aux inspirations de la comédie, et de mener la vie heureuse des enfants sans souci. À ce bel âge, avec un peu d’argent dans sa poche et beaucoup de feu dans les yeux, un enfant de Paris ne doute de rien. […] Agnès est une enfant qui sera bientôt très habile à se défendre, elle bonhomme Arnolphe a bien compris que cette innocente était née pour sa honte.
La jeune Phanostrate n’a pas été violée impunément ; elle devient enceinte, accouche d’une fille, met dans son secret un esclave nommé Lampadisque, qui va exposer l’enfant nouveau né avec des joujous dans un panier. […] Lampadisque se cache, & voit la vieille qui, touchée du sort de l’enfant exposé, l’emporte. […] Il le découvre par hasard quelque temps après son mariage, & voudroit avoir l’enfant provenu du viol : mais où le prendre ? […] On apporte les joujous d’enfant, pour les faire reconnoître par la mere de la fille exposée.
je vous soutiens que, dans tous les états, On ne peut de mon art assez faire de cas ; Qu’un enfant de famille, & qu’on veut bien instruire, Devroit savoir jouer avant que savoir lire. […] De là toutes ces scenes dans lesquelles Harpagon, en contradiction avec lui-même, lutte entre sa tendresse pour celle qu’il aime, & son argent qu’il adore : de là ces scenes plus belles encore, où Harpagon prête, au plus gros intérêt, à un enfant de famille qui lui promet que son pere mourra bientôt, & dans lesquelles l’Avare, après avoir reconnu son fils pour l’emprunteur, ne voit aucune honte dans le métier d’usurier, & trouve qu’on se déshonore en faisant des dettes usuraires, quelque nécessité qu’on éprouve. […] J’ai souvent été de ces soupers où Plutus réunit les enfants de Thalie & de Melpomene. […] Mais lorsque nous verrons Harpagon avare avec ses enfants, ses domestiques, l’entremetteuse de ses amours, avec sa maîtresse elle même, avec le Commissaire, auquel il veut donner un homme à pendre en paiement de ses écritures ; lorsque nous le verrons préférer sans balancer sa cassette à ses amours, & exiger qu’on lui fasse un habit neuf pour les noces de sa fille & de son fils, écrions-nous hardiment : En tout cela, tout est de Bacchus.
Dans un scénario de Scala, le paysan Cavicchio veille dans sa cabane, avec sa femme et ses enfants, qui fabriquent des paniers. […] Cavicchio, entendant du bruit au dehors, sort avec une lumière et se trouve en présence d’une ronde de soldats ; saisi de frayeur, il crie et appelle sa femme à son secours ; mais le capitaine le rassure, et Cavicchio, reprenant sa cornemuse, fait danser sa femme, ses enfants, les soldats et jusqu’au capitaine. […] Dans Le Burle d’Isabella (les Ruses d’Isabelle), Pantalon ayant marié sa servante Franceschina à Burattino l’hôtelier, leur a promis un cadeau de mille ducats le jour où Franceschina mettrait au monde un enfant du sexe masculin. Cet enfant se fait attendre et les deux époux s’accusent mutuellement du retard.
Adieu, mon enfant ; je vous donne le bon jour. […] Ce que nous venons de dire sur la gradation des situations, nous épargnera la peine de nous étendre sur celle des moyens, & nous comprendrons aisément pourquoi Moliere, voulant renvoyer son Pourceaugnac à Limoges, lui fait d’abord essuyer des lavements, lui suscite ensuite des créanciers, plusieurs femmes, des enfants, & finit enfin par lui faire craindre d’être pendu. S’il eût commencé par le dernier moyen, les lavements, les créanciers, les femmes, les enfants, loin de produire le moindre effet sur le héros & le public, auroient été du dernier pitoyable.
Ouvre, me dit-il, n’appréhende rien ; tu verras un petit enfant qui est tout mouillé & qui s’est perdu dans l’obscurité. Cela me fait pitié, j’ouvre, & je vois en effet un petit enfant qui avoit un arc, des ailes, & un carquois : je le fais asseoir auprès du feu ; je réchauffe ses petites mains entre les miennes, & j’essuie ses cheveux. […] Que vous avez bien le ton & toutes les façons d’un enfant gâté !
Alors, tel que Sophocle, lisant son Œdipe à Colone devant les magistrats, pour prouver que sa raison n’était point affaiblie, comme d’ingrats enfants le prétendaient, il invita ses juges à venir l’entendre prêcher, et il gagna sa cause tout d’une voix. […] La nature ne leur a refusé ni à l’un ni à l’autre le jugement et la sensibilité ; ils ont même encore quelquefois, en ce qui ne touche pas leur manie, des lueurs de raison et des retours de tendresse pour leurs enfants. […] Elmire et Béline ont le même titre, mais non pas, il s’en faut, les mêmes sentiments et la même conduite : l’une a une tendresse de mère pour les enfants de son mari ; l’autre n’est qu’une marâtre pour les enfants du sien. […] Bonnefoi, son complice, dans le projet de dépouiller les enfants de son mari. […] Renoncer à cet art, c’était sacrifier à la fois ses intérêts et ses goûts ; c’était surtout laisser sans appui un théâtre qui était son ouvrage, et des comédiens qu’il regardait comme ses enfants.
Charles d’Estampes qui étoit l’aîné, fut par son pere envoyé à Paris chez un marchand drapier, chez lequel ayant appris le métier, il se fit recevoir maître, & s’habitua dans Paris, où il prit femme, de laquelle il eut quelques enfants. […] Il s’y maria ; mais il ne put avoir d’enfants. […] La mauvaise étoit celle de la mort de son frere Philippe d’Estampes, & la bonne, que n’ayant point d’enfant, il étoit son héritier, & qu’il l’avoit laissé exécuteur de son testament. […] Afin de venir à bout de ce dessein, il fit faire une lettre au nom de la femme de Charles d’Estampes, lui donnant avis de l’affliction qui lui étoit arrivée d’avoir perdu un bon mari, & lui un si bon frere, disant que son mari avoit laissé quelques legs par son testament, dont il le faisoit exécuteur, & tuteur de ses enfants, le priant de venir en diligence à Paris pour donner ordre à leurs affaires, lui faisant des excuses de ce que cette lettre n’étoit pas écrite de sa main.
» Qu’elle songe à l’avenir, et que, sous tous les dehors de la grâce et de l’esprit, elle nourrisse au fond du cœur la sérieuse pensée du devoir, de l’époux qu’elle devra aimer, des enfants qu’elle devra élever350. […] Epouse, que son mari et ses enfants deviennent sa vie ; que le monde, les plaisirs de toute sorte353, les vanités de l’esprit354, la coquetterie355, la frivolité, soient oubliés, pour faire place aux devoirs et aux joies du foyer. […] Si tant de réserve était inspiré par la "constance d’une âme qui se sent inébranlable, ce serait beau : mais à cette intrépidité de conscience se joint, chez Elmire, quelque chose de plus beau : l’amour pour ses enfants d’adoption. […] Quelque embrouillées que soient les affaires de la maison, Elmire songe à tout, à son honneur à elle, au bien de son mari, à la réputation des siens, à la paix du ménage, à l’avenir et au bonheur des enfants.
Vous m’assurez que Justin Cadeaux est un bon enfant, mais Cadet-Roussel aussi est bon enfant, et vous ne me demandez pas de jouer ses opéras comiques !
En 1664, la comtesse de Grignan mourut, laissant deux enfants, dont il est plusieurs fois question dans les lettres de Sévigné. […] Quand un peu de terre eut couvert la marquise de Rambouillet, le roi ne laissa pas à la duchesse de Montausier le temps de pleurer sa mère : il la fit passer de la place de gouvernante des enfants de France, à celle de dame d’honneur de la reine, la première dignité du palais.
Oui, voilà qui est bien, mes enfants seront Gentilshommes ; mais je serai cocu, moi, si l’on n’y met ordre. […] Bien qu’on soit deux moitiés de la société, Ces deux moitiés pourtant n’ont point d’égalité ; L’une est moitié suprême, & l’autre subalterne ; L’une en tout est soumise à l’autre qui gouverne ; Et ce que le soldat, dans son devoir instruit, Montre d’obéissance au chef qui le conduit, Le valet à son maître, un enfant à son pere, A son supérieur le moindre petit frere, N’approche point encor de la docilité, Et de l’obéissance, & de l’humilité, Et du profond respect où la femme doit être Pour son mari, son chef, son seigneur & son maître. […] On veut à mon honneur jouer d’un mauvais tour : Et quel affront pour vous, mes enfants, pourroit-ce être, Si l’on avoit ôté l’honneur à votre maître !
Mais à propos, mon mari, si tu te vois jamais avec un Gouvernement, n’oublie pas ta femme & tes enfants. […] Je ne veux point qu’un gendre puisse à ma fille reprocher ses parents, & qu’elle ait des enfants qui aient honte de m’appeller leur grand-maman. […] Ils ont amassé du bien à leurs enfants, qu’ils paient maintenant peut-être bien cher en l’autre monde ; & l’on ne devient guere si riche à être honnêtes gens ».
. — Le roi va en Flandre, madame de Maintenon à Barèges avec les enfants, madame de Montespan à sa terre de Clagny. — Dépenses de madame de Montespan à Clagny. — Rapprochement du roi et de madame de Montespan. — Mort de Turenne. — Nouvelle séparation du roi et de madame de Montespan. — Madame de Maintenon revient de Barèges. — Faveur de madame de Maintenon. […] Il faut attendre le temps du voyage de Barèges, et le faire si le petit duc le fait… J’ai grande envie d’aller à Maintenon, mais les maux de ces enfants me retiennent. » Les irrésolutions concernaient l’alternative de se retirer de la cour ou d’y continuer sa résidence. […] Sa fierté blessée se soumettait à l’intérêt qu’excitait en elle la mauvaise santé des enfants confiés à ses soins. […] C’est durant cette rechute que madame de Maintenon arrive et ramène sur ses jambes l’enfant chéri qu’elle a emmené impotent.
Marie Hervé, mariée le 6 octobre 1615, avait eu onze ou douze enfants. […] Malheureusement la pauvre enfant ne sait pas lire. […] - Pourquoi pas, mon enfant ? […] Le comte l’avait bien prouvé, au baptême du premier enfant de la Béjart, en reconnaissant cet enfant adultérin et en le faisant tenir sur les fonts par son propre fils légitime. […] L’enfant est né le 19 janvier audit an.
Je suis un enfant là-dessus. […] vous n’êtes qu’un enfant ! […] Cette scene est de la plus grande beauté, & elle ne doit, ainsi que plusieurs autres, tout son mérite qu’à la contrainte où se trouve le jaloux, qui n’ose le paroître : je conviens de tout cela ; mais le Lecteur intelligent doit convenir aussi que Dufresny s’est mis volontairement des entraves qui l’ont forcé de donner le même ton à-peu-près à toutes les scenes de son héros, au lieu que s’il eût tout uniment fait le Jaloux, il auroit pu mettre le Président tantôt dans une situation qui lui auroit permis de laisser voir son caractere à découvert, tantôt dans une autre qui l’auroit forcé de se déguiser comme Harpagon, l’inimitable Harpagon, qui dans un moment dévoile toute son avarice aux yeux de ses enfants, de son intendant, de Maître Jacques, & la déguise ensuite de son mieux en présence de sa maîtresse, lorsque son fils le poignarde en lui arrachant la bague qu’il a au doigt pour la donner à l’objet qu’il aime.
Toi que nous admirons, sans oser nous flatter Que parmi tes enfants tu daignes nous compter, Pardonne notre audace au feu qui nous anime : Que notre amour nous légitime, Et soyons tes enfants, au moins pour te fêter.
Puisque j’ai commencé à examiner comparativement les différents étages de la société, j’en prendrai occasion de faire remarquer ici que Molière, presque toujours, donne aux enfants des expressions plus élégantes, des idées plus raffinées, et même des sentiments plus élevés qu’à leurs parents. […] Orgon et Harpagon, les Gorgibus et les Sganarelles, tous les pères, en un mot, même ceux qui ne sont pas ridicules ou vicieux, ont, par rapport à leurs enfants, une certaine grossièreté de pensées, de discours et de manières, qui semble appartenir à un autre siècle. Ce mouvement d’ascension, que l’on croirait particulier au nôtre, et en vertu duquel tous les parents, dans les classes inférieures, donnent à leurs enfants une éducation supérieure à celle qu’ils ont reçue, pour les rendre capables d’une profession plus élevée que celle qu’ils exercent, ce mouvement existait déjà sans doute, quoique beaucoup moins fort ; et l’on dirait que Molière en a voulu marquer les progrès naissants, lorsqu’il a donné à tous les enfants, sur tous les pères, cette espèce de prééminence intellectuelle, dont il serait difficile d’assigner autrement la cause. […] Comme si le roman de La Fontaine et deux pièces de théâtre n’eussent pas suffi pour rendre l’histoire de Psyché assez vulgaire, la féerie l’emprunta à l’antique mythologie, et en fit, sous le titre de La Belle et la Bête, un conte destiné à l’amusement des enfants. […] Ces événements étaient fréquents chez les peuples de l’antiquité, où la guerre, la piraterie et l’exposition des enfants séparaient de leur famille nombre de jeunes garçons et de jeunes filles, qui la plupart étaient vendus à l’encan, et passaient de main en main comme objet de commerce.
Et les petits enfants savent qu’en France le profit est toujours du côté de l’opposition. […] Cette idée morale de l’ignorance; employée comme cadenas pour emprisonner un cœur enfant, tout ingénieuse qu’elle est et prêtant aux développements les plus comiques, ne nous suffirait point. […] Sur ces questions terribles, c’est l’enfant que je voudrais surtout interrogerai l’enfant avait une voix. […] Laquelle d’entre vous me démentira si je dis que le vrai théâtre-femme serait celui qui prendrait le parti de l’enfant !
Lucette, jeune Languedocienne, accuse Pourceaugnac de l’avoir abandonnée après l’avoir épousée à Pézenas, & d’avoir eu plusieurs enfants d’elle. […] Les deux épouses disputent à qui fera pendre le volage époux ; & toutes deux, pour se rendre plus intéressantes, appellent les enfants qu’elles prétendent avoir eus de Pourceaugnac. […] Une douzaine d’enfants paroissent, entourent Pourceaugnac, le poursuivent, en criant, papa, papa.
Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens, Et régler la dépense avec économie, Doit être son étude et sa philosophie. […] Les suites de ce mot, quand je les envisage, répond Henriette, Me font voir un mari, des enfants, un ménage, Et je ne vois rien là, si j’en puis raisonner, Qui blesse la pensée et fasse frissonner. […] Aussi, que de bon sens dans le parler grossier, mais si juste de la brave et franche Martine, dont le bonhomme Chrysale fait tant de cas, et que, pour obéir à sa femme, il chasse malgré lui en lui disant : Va-t-en, ma pauvre enfant . […] Avec quelle adresse elle démasque cette intrigante belle-mère qui ne voulait rien moins qu’enterrer le mari, dont elle flattait les manies, et dépouiller ses enfants !
Apprenez, pour vous confondre, qu’il y a seize ans, pour le moins, que l’homme dont vous nous parlez, périt sur mer avec ses enfants & sa femme, en voulant dérober leur vie aux cruelles persécutions qui ont accompagné les désordres de Naples, & qui en firent exiler plusieurs nobles familles. […] Embrassez-moi, mes enfants, & mêlez tous deux vos transports à ceux de votre pere ! […] Enfin le ciel plus doux, touché de ma misere, Lui fit naître en l’esprit un dessein salutaire ; Il partit, me laissant par bonheur sans enfants. […] Dis-moi, ma chere enfant, pourquoi n’es-tu pas morte ?
Dira-t-on que cette piece donne de mauvaises leçons, & que les enfants de famille y apprennent à commercer avec les usuriers ? […] Cette piece pourroit être très morale, très philosophique, si, comme nous l’avons dit dans le Chapitre de la fortune des personnages, le héros avoit une fortune à risquer : ajoutons s’il avoit une femme, des enfants, ou quelque emploi qui le mît à même de faire l’infortune de plusieurs personnes par sa malheureuse passion ; si son pere savoit peindre avec force combien il est cruel d’avoir un tel fils ; & si, au lieu de goguenarder son frere sur son amour pour Angélique, il exhortoit les peres à donner à leurs enfants une éducation qui les mît à l’abri des chagrins qu’il éprouve ; si enfin le Joueur méritoit d’être deshérité par son pere, & de recevoir sa malédiction pour un cas plus grave que celui d’avoir mis le portrait de sa maîtresse en gage. […] La Médecine est déshonorée par les enfants de l’ignorance : sans dire précisément comme Sganarelle que le cœur est du côté droit & le foie du côté gauche, ils connoissent aussi peu la structure du corps humain que le Fagotier. […] Jeunes Auteurs, vous que la nature a favorisés, en naissant, d’un esprit assez souple, assez adroit pour mettre sans effort toute sorte de sujets sur la scene, songez que vous tenez dans vos mains les armes les plus redoutables ; qu’un Auteur est bien fort quand il a le pouvoir de rassembler plusieurs jours de suite deux mille personnes pour corriger en leur présence & livrer aux traits de leur mépris les enfants du mauvais goût : donnez sur-tout la préférence à ceux qui joindront l’insolence à la bêtise. […] Tout homme frémira de se laisser vaincre par le démon de l’avarice, quand il verra le malheureux Harpagon livré aux inquiétudes continuelles de perdre son trésor, redoutant jusqu’à ses enfants qu’il regarde comme autant d’ennemis, & se laissant aveugler par sa malheureuse passion, jusqu’au point de renoncer à toutes les loix de la probité, & de se déshonorer en faisant l’infame métier d’usurier.
Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens, Et régler la dépense avec économie, Doit être son étude et sa philosophie… Dirons-nous cependant que Molière pense comme Gorgibus et Chrysale ? […] Agnès ne sait rien, demande si l’on fait les enfants par l’oreille. […] De toutes amitiés il détache mon âme ; Et je verrais mourir frère, enfant, mère et femme, Que je m’en soucierais autant que de cela… On croirait entendre là, si j’ose me servir ici de cette expression, comme une « parodie » des propos jansénistes. […] « S’il suffit de sacrifier les siens pour être éternellement heureux », s’est dit Orgon, « qu’à cela ne tienne. » Et il a négligé sa femme, il a brutalement mis son fils à la porte, il a rudoyé son frère et va sacrifier sa fille… Tels sont les dangers qu’un mauvais directeur fait courir à une famille, et c’est bien le directeur que Molière condamne, celui que le catholicisme prétend substituer au père dans la direction morale de l’épouse et des enfants, et qui, pour être dévot, n’en sera pas moins homme. […] Il exigera de ses enfants l’obéissance, mais la leur rendra facile, car il s’abstiendra de disposer d’eux sans leur consentement.
N’avez-vous jamais lu la loi Scotia sur la puissance paternelle, qui dit : Tel est le pere, tels sont les enfants ? […] Entre eux deux la nature est propice à tel point, Que le sort les sépare & le sang les rejoint : Etant vrai que l’enfant est l’ouvrage du pere, Sa douleur sur lui-même aisément réverbere, Et le sang l’un de l’autre est si fort dépendant, Que l’enfant met le pere en un trouble évident. […] « Vous verrez un homme du tiers état, riche de deux enfants & de force quarts d’écus.
Nous avons encore un très grand nombre de pieces dans lesquelles une femme se déguise en homme, un homme en femme, en jardiniere, en soubrette : ces déguisements sont dignes pour la plupart de figurer avec ceux d’Arlequin statue, enfant, perroquet, ramonneur, fauteuil, petit More, squelette, &c. […] Pantalon, Gouverneur de la ville où l’action se passe, a une fille nommée Rosaura : le Docteur, Juge de la même ville, a un fils nommé Silvio : les deux vieillards ont projetté d’unir leurs enfants.
Vous dites qu’il est contraire à la nature qu’on trouve à débiter d’aussi beaux vers à un père qui attend avec anxiété des nouvelles de son enfant. […] Le naturaliste qui veut parler dignement des crocodiles, ne va pas se mêler au groupe de bonnes d’enfants et de soldats badauds qui regardent au Jardin des Plantes un grand lézard à moitié mort enveloppé dans une couverture de flanelle, et s’écrient : Ô l’affreuse bête ! […] Scribe, si vous lisez les bonnes lettres naïves qu’il écrivit alors à sa femme et à ses enfants, vous n’aurez pas besoin, pour comprendre la théorie hegelienne de la comédie, de remonter à la création du monde. […] Certes, si j’avais à entreprendre l’éducation littéraire d’un enfant, je ne lui enseignerais pas d’autre critique théorique et appliquée que celle-là ; mon enfant apprendrait ainsi à faire de bons devoirs ; et si j’avais à écrire dans une revue sur le salon de 1865, je laisserais mes idées générales dans ma bibliothèque entre Hegel et Spinoza, et je ferais une guerre acharnée à tous les détails manqués des statues, des tableaux, des dessins, comme aux fautes de français de mon élève. […] Reprenons nos artistes, enseignons à nos enfants l’orthographe ; mais dans le passé où nous ne pouvons rien changer, expliquons tout : c’est la seule étude digue du philosophe.
Elle lui reproche son ajustement, son amour du monde, l’éducation qu’elle donne à ses enfants, ses propos les plus innocents. […] Philaminte n’a pas tellement vaqué à la philosophie qu’elle n’ait trouvé le temps de se marier, d’avoir des enfants, et de mener Chrysale, en bête, par le nez. […] Elle s’appelle, de son nom de fille, Henriette ; nom charmant, que par une rencontre, peut-être accidentelle, ont porté dans le même temps la fille de Henri IV, cette malheureuse reine d’Angleterre, si dévouée à son mari et à ses enfants, et cette gracieuse duchesse d’Orléans dont Racine a peint dans Bérénice les amours combattus, dont Bossuet a si douloureusement déploré la perte prématurée. […] Elle connaît la malheureuse faiblesse de son mari, elle en souffre, et cependant elle a su conserver dans les enfants le respect de l’autorité paternelle. […] Quand les enfants viendront, elle ne s’en remettra pas à une autre du soin de les élever, et le temps venu de les instruire, ne prendra conseil que d’elle-même et de son mari.
Père désespéré, sous leurs coups triomphants Tu faillis au berceau voir mourir tes enfants. […] Le monde, vieil enfant que notre fouet corrige, Demande un précepteur qui gaîment le fustige.
La Fontaine était courtisan quand il disait d’un bâtard né d’un double adultère : Le fils de Jupiter devait, par sa naissance, Avoir un autre esprit et d’autres dons des cieux Que les enfants des autres dieux. C’était encore un courtisan quand il disait, dans une dédicace, à la mère de cet enfant adultérin : Le temps qui détruit tout, respectant votre appui, Me laissera franchir les ans dans cet ouvrage, ………………………………………………… Sous vos auspices, ces vers Seront jugés, malgré l’envie, Dignes des yeux de l’univers.
Cet enfant si cher, seul fruit de notre mariage, sera donc regardé comme un enfant illégitime ? […] Dans ces deux pieces, les deux meres prévenues pour un fils très mauvais sujet lui sacrifient leurs autres enfants, & finissent par recevoir de lui les chagrins les plus mortifiants.
Raisin avait quatre enfants, tous jolis, deux garçons et deux filles ; il leur avait appris à jouer de l’épinette : quand il eut perfectionné son idée, il quitte son orgue et vient à Paris avec sa femme, ses enfants, et l’épinette ; il obtint une permission de faire voir, à la foire Saint-Germain, le petit spectacle qu’il avait préparé. […] Il commença par y envoyer sa femme et ses enfants ; et quelque temps après il demanda au roi la permission de se retirer en son pays. […] Il part ; mais il trouva chez lui une femme et des enfants rebelles, qui le reçurent non-seulement comme un étranger, mais encore qui le maltraitèrent. […] « Messieurs, leur répondit Molière, je vous vois en humeur de vous divertir toute la nuit ; le moyen que cet enfant puisse tenir ! […] (Il est vrai qu’elle eut vingt-quatre enfants.)
De la barbare coutume d’exposer les enfants, de la vente et de la dispersion des captifs, enfin de la piraterie qui infestait toutes les mers et désolait toutes les côtes, il résultait que beaucoup de pères étaient enlevés à leurs enfants, et beaucoup d’enfants à leurs pères. […] C’est une vérité commune, dont un proverbe fait foi, qu’un père avare trouve la punition de son vice dans le vice opposé de ses enfants. […] Il était sans enfants ; mais il avait quatre neveux de son nom, à qui il voulait assurer sa succession. […] Il eut trois enfants de ce mariage. […] Sa fille, le seul enfant qui lui ait survécu, était, disent les historiens du théâtre, grande, bien faite, peu jolie, mais fort spirituelle.
Il fait ensuite paroître une Languedocienne avec une Picarde, qui accusent Pourceaugnac de les avoit épousées, appellent une douzaine d’enfants, se disputent la gloire de le faire pendre, & l’alarment au point qu’il se déguise en femme, prend la fuite, & laisse Eraste possesseur de Julie. […] Ils m’ont assuré que le héros Italien étoit, comme le héros François, persécuté par un fourbe qui mettoit à ses trousses de faux créanciers, des coquines qui prétendoient être ses femmes, & un déluge d’enfants qui l’appellent papa.
Fasse le ciel, qu’insensiblement séduit, comme Arnolphe, par les charmes naissants d’une enfant élevée sous ses yeux, il n’ait pas les mêmes raisons que lui pour s’en repentir ! […] Mais un mot, un regard, lui rendent toute sa faiblesse ; plus enfant que celle qui le subjugue, il tombe à ses genoux, il veut, pour lui plaire, se souffleter et s’arracher un côté de cheveux. […] Molière nous a sauvé l’exemple d’un enfant de famille qui vole un étui d’or. […] D’ailleurs, la belle-mère de Térence n’a rien à démêler avec des enfants d’un premier lit ; il n’y en a pas ; c’est avec sa propre bru, encore l’accable-t-elle de bons procédés : où donc est la ressemblance ? […] Béline démasquée peut-elle désormais nuire aux enfants de son mari ?
Il y a dans les Adelphes deux vieillards de différentes humeurs, qui donnent chacun une éducation différente aux enfants qu’ils élèvent ; il y a de même dans L’École des maris deux tuteurs, dont l’un est sévère, et l’autre indulgent ; voilà toute la ressemblance. […] Raisin avait trois enfants, deux garçons et une fille. […] Il leur apprit à jouer de l’épinette, et ensuite il quitta son orgue et vint à Paris en 1660 ou au commencement de 1661 avec sa femme, ses enfants, et l’épinette ; il obtint une permission de faire voir à la foire Saint-Germain le petit spectacle qu’il avait préparé. […] On désapprouva le corbillon, la tarte à la crème, les enfants faits par l’oreille. […] « [*]Les trois enfants de Raisin, et quelques autres dont Raisin avait formé une troupe, représentaient, tant bien que mal, deux petites pièces qu’ils faisaient rouler, Tricassin rival et L’Andouille de Troyes.
Le duc de Saint-Simon, dans sa juste animadversion pour l’injure que fit aux pairs, aux princes, à la nation entière, à son droit public, à ses mœurs, l’élévation du duc du Maine, fruit d’un double adultère, mais devenu digne d’une haute destinée par les soins de madame de Maintenon ; le duc de Saint-Simon, dis-je, comparant la naissance du duc du Maine avec les honneurs démesurés dont cet enfant fut comblé, se laissa aller au plus cruel et au plus injuste mépris pour madame de Maintenon, à qui le jeune prince devait le mérite précoce et distingué qui avait favorisé son élévation. […] Sans doute il y a plus loin de tirer du non-être par état, et de porter après ces ténébreux enfants au degré de puissance qu’on voit ici par leurs établissements et a l’état et rang entier des princes du sang, avec la même habileté de succéder à la couronne ; sans doute il y plus loin du néant à cette grandeur, que de cette grandeur à la couronne. […] Ce nom, ce serment, les souvenirs de persécution religieuse attachés à ces circonstances avaient tait sur l’âme du jeune Agrippa une de ces impressions qui dans les familles se transmettent de général ton en génération, forment dans l’esprit des enfants qui se succèdent une idée fixe autour de laquelle les premières notions et les premiers sentiments de morale se rangent et s’impriment en caractères ineffaçables75.
Ce sont les maîtres de la scène ; il ne s’agit pas de leur donner le ton simple et bon enfant de coquins ordinaires. […] Et cependant il a envie d’avoir un intérieur, un ménage, des enfants. […] Il voit grandir et se développer au cœur de l’enfant cette passion dont les suites l’inquiètent. […] Aussi, Molière l’a-t-il mariée, jeune encore, à un veuf déjà père de deux grands enfants. […] Et elle leur dit cela de la meilleure foi du monde, en riant presque ; c’est une enfant véritable et une bonne enfant.
Ces reliquiæ et ces fragments sont comme les hochets de l’enfant que la mère conserve avec piété et qu’elle regarde encore quelquefois, lorsque l’enfant est devenu un homme. […] Molière avait passé des amusements que l’on se fait avec un enfant à l’amour le plus violent qu’une maîtresse puisse inspirer. […] Lorsque Molière mourut, le cadavre du mort ne put, nous l’avons vu, pénétrer dans l’église où l’on avait apporté Molière enfant. […] L’enfant qu’elle eut de ce Guérin mourut comme ceux qu’elle avait eus de Molière. […] Son troisième enfant fut une fille, Esprit-Madeleine, née le 4 août 1665.
L’enfant promit ce que devait être la femme. […] Comme Armande, Agnès est une enfant abandonnée par son père, et dont un tuteur prend soin. […] mon enfant, que t’a-t-il dit ? […] Vilain, me veux-tu ruiner avec tes enfants ? […] Il est déjà un homme, quand il l’écrit, mais son génie est encore un enfant, et un enfant dépaysé, hors de l’inspiration natale, un enfant qui, avant de savoir sa langue, est obligé de parler une langue étrangère ; qui, avant d’être l’admirable Français que vous connaissez, que vous aimez, est forcé d’être Italien.
C’est une enfant qu’il a achetée autrefois à sa mère, qui était trop pauvre pour la garder. […] Et pourquoi Molière a-t-il fait d’Agnès une enfant abandonnée ? […] Il avait une enfant entre les mains ; il l’a élevée dans une ignorance absurde, dans une innocence coupable ; il lui a refusé l’éducation qui est nécessaire à une femme, qu’elle était en droit de recevoir et qu’il avait le devoir de lui donner ; qu’il ne s’en prenne qu’à lui si Agnès s’est trouvée sans résistance, sans un appui intérieur, sans une force morale et intellectuelle pour se défendre de la première attaque, du premier jeune homme qui a passé sous ses yeux. […] Pour les filles de la noblesse, pour toutes ces belles enfants qui auront un rang à la cour et qui occuperont des situations privilégiées.
L’enfant perdit sa mère de bonne heure, en 1633 ; il n’avait que dix ans ; quelques endroits de son théâtre, où la franchise toute nue de l’expression et la liberté très crue de la plaisanterie blessent encore les oreilles délicates, trahissent peut-être ce défaut d’éducation maternelle. […] Lorsque l’on considère qu’à dix-huit ans Madeleine — qui faisait probablement partie de la troupe du Marais — avait économisé cinq ou six milles livres ; qu’elle était fille d’une mère qui n’avait pas mis ou ne devait pas mettre au monde moins d’une douzaine d’enfants, et d’un pauvre huissier à la table de marbre, on est assez renseigné sur les origines de son pécule, et sur le sort de sa vertu ! […] Le 10 janvier 1650, Molière tenait un enfant sur les fonts à Narbonne. […] Nous avons l’acte de baptême d’un enfant de Mlle du Parc, il est daté du 8 mars 1654. […] Remarquons d’abord que les dénouements comme celui de l’Avare, avec reconnaissance d’enfants enlevés par des pirates, étaient peu invraisemblables au XVIIe siècle.
Cet acte est tout-à-fait semblable à celui de la piece françoise, avec la différence qu’il n’y a point d’enfant ; que les scenes de Jarvis & de Stukéli se passent dans une salle de jeu où Béverley déplore son malheur auprès d’une table couverte de dés & de cornets ; que Stukéli exhorte encore Bates à se tenir prêt pour ruiner Béverley, & que Leuson, voulant prouver à son ami la fausseté de Stukéli, lui dit : « J’ai connu ce Stukéli au College. […] Quand un enfant s’est annoncé avec ce caractere, ses vices se fortifient nécessairement avec l’âge. […] Jarvis arrange l’enfant, le félicite de dormir sans avoir peur d’être éveillé par le remords, tandis que son pere a le cœur déchiré.
Scaramouche dit à la reine que si elle voulait lui permettre de prendre l’enfant royal dans ses bras, il se flattait de le calmer. La reine l’ayant permis, il fit alors tant de grimaces et des figures si plaisantes, que non seulement l’enfant cessa de pleurer, mais encore qu’il fut pris d’une hilarité dont les résultats gâtèrent les habits de Scaramouche, ce qui redoubla les éclats de rire de la reine, et de toutes les dames et seigneurs qui étaient dans l’appartement. […] À l’époque où les Italiens offraient au public ces attrayants spectacles, une jeune troupe d’enfants de famille, la plupart Parisiens de naissance, s’étant associés pour jouer la comédie sous le titre de l’Illustre Théâtre, donnèrent, d’abord au Jeu de paume des Métayers, proche la tour de Nesle, puis au Jeu de paume de la Croix-Noire, sur le quai des Ormes, au port Saint-Paul, des représentations beaucoup moins fastueuses.
Il aimerait avec l’abandon d’un enfant ingénu et la puissance d’affection d’un homme longtemps malheureux. […] C’est un jeu, mais celui des enfants, et pas du tout celui des hommes. […] Dans chacune de ses pièces, le jeu, un jeu d’enfant inépuisable de verve et d’entrain, cache une satire impitoyable. […] Le théâtre de Molière n’est ni pour des enfants, ni pour des anges, mais pour des hommes. […] Sa pensée était de celles dont on n’a pas conscience: pensée de poète, pensée d’enfant.
Louis XIV et la duchesse d’Orléans parrain et marraine de son premier enfant ; mot de Belloc, valet de chambre du Roi ; Louis XIV fait asseoir Molière à sa table. […] Le corps, qui n’est pas présenté à l’église, aurait été enterré dans la partie du cimetière réservée aux enfants mort-nés. […] Aîné de dix enfants, le jeune Poquelin fut dès son bas âge destiné au métier des siens. […] C’était tout ce que les marchands croyaient alors devoir faire pour leurs enfants. […] Les mêmes cours étaient alors suivis par plusieurs enfants qui plus tard se firent un nom dans les sciences et dans les lettres.
Donner à ses enfants des leçons là-dessus ! […] Une robe-de-chambre étalée amplement, Qui n’a point de ceinture, & va nonchalamment, Par certain air d’enfant qu’elle donne au visage, Est nommée innocente, & c’est du bel usage.
Il fit voir une vieille fille devenue folle au bruit étourdissant des madrigaux, du beau langage, des tourbillons et de l’amour platonique304 ; une belle et jeune fille pleine d’espérance, rendue sèche, orgueilleuse, incapable d’amour et de famille305 ; une gracieuse et spirituelle enfant près d’être immolée à l’engouement de sa mère pour un pédant aussi sot qu’intéressé306 ; une brave servante, humble providence de la maison, chassée comme une voleuse À cause qu’elle manque à parler Vaugelas307 ; enfin un père réduit dans sa maison au rôle d’ombre, condamné au silence par son amour de la paix, méprisé par ce trio de précieuses savantes, qu’indigne son peu d’esprit, et forcé enfin de protester contre la science et les lettres par cette immortelle boutade qui est dans la mémoire de tous308 : la guenille de Chrysale, rappelant sur la terre ces folles envolées vers les régions imaginaires du bel esprit, est un mot impérissable comme le pauvre homme de Tartuffe et la galère de Scapin 309. […] Dès le début de sa pièce, il mit sur la scène, dans la bouche de la fraîche Henriette, cette franche expression du but pour lequel la femme est faite, en opposition aux théories sentimentales de l’éthérée Armande, qui se pâme au seul mot de mariage : Les suites de ce mot, quand je les envisage, Me font voir un mari, des enfants, un ménage ; Et je ne vois rien là, si j’en puis raisonner, Qui blesse la pensée et fasse frissonner, etc. […] Après cela, les délicats ont reproché à Molière les mots fameux de la tarte a la crème et des enfants par l’oreille 333 ; les pudibonds se sont indignés de la scène où la pauvre Agnès dit presque, et fait penser une obscénité, à propos du bout de ruban que lui a pris Horace 334.
Cependant il aime tendrement sa fille ; il perd la tête de douleur en apprenant qu’elle est malade : mais il s’aime encore plus lui-même ; il trouve ridicule de se priver d’une partie de ses biens et des soins d’une enfant chérie, en faveur d’un étranger ; et rien ne lui semble plus tyrannique que cette coutume où l’on veut assujettir les pères . […] Sganarelle ne soupçonne pas que l’équivalent de sa plainte qu’il croit si fondée, est que les filles ne sont pas faites pour se marier et avoir des enfants à leur tour, mais pour vieillir en tenant la maison de leur père, s’il est veuf ; en l’amusant, s’il s’ennuie ; et en le gardant, s’il est malade. […] Si Sganarelle n’est pas proprement un caractère, il est du moins l’image fidèle et plaisante d’une espèce d’hommes assez commune dans les derniers rangs de la société, de ces hommes possédant un fonds naturel d’esprit et de gaieté ; fertiles en quolibets et en reparties grivoises ; fiers de quelques grands mots mal appris et plus mal employés qui les font admirer de leurs égaux ; docteurs au cabaret et sur la voie publique ; aimant leurs femmes et leur donnant des coups ; chérissant leurs enfants et ne leur donnant pas de pain ; travaillant pour boire et buvant pour oublier leurs peines ; n’ayant ni regret du passé, ni soin du présent, ni souci de l’avenir, véritables épicuriens populaires, à qui peut-être l’éducation seule a manqué pour figurer, sur une plus digne scène, parmi les beaux esprits et les hommes aimables. […] Dans l’un, comme dans l’autre, Myrtil et Mélicerte devaient être reconnus pour des enfants nés d’un sang illustre, que des motifs de politique avaient fait élever sous des habits de bergers, et qui s’étaient aimés, dans cette obscure condition, comme s’ils eussent pu deviner qu’ils étaient faits l’un pour l’autre ; mais il n’est pas certain que cette combinaison, assez commune dans les grands romans du temps, ait été fournie à Molière par le roman de Cyrus.
Elle était restée en son déclin même, la toute-puissance des maîtres anciens ; elle était la défense et la protection d’un tas de poètes nouveaux qu’elle avait vus enfants, et qui venaient abriter, à cette ombre charmante et féconde, les dernières trahisons de leur esprit. […] Elle est la seule femme de ce siècle (après les reines) à qui il n’ait pas été permis de profiter du bénéfice que toutes les femmes apportent, en ce monde, et dont elles usent largement, d’ôter de leur vie, les premières années inutiles, les années sans amour, l’innocence des premiers jours, les bondissements de l’enfant, les rêveries de la petite fille. […] au même instant, dans la tour du Temple, à côté de son père, de sa mère, de son frère enfant, était enfermée une jeune fille de quinze ans, — l’âge de la jeune débutante ! Ces deux enfants étaient nées à Versailles le même jour, et pour ainsi dire à la même heure, aux salves ardentes de l’artillerie, aux chants reconnaissants du Te Deum ! […] Aujourd’hui l’enfant glane, et cherche sa vie, à travers ces domaines, ravagés par mademoiselle Plessis.
Mais Molière qui s’aperçut de son étonnement, lui dit : ne soyez pas surpris de mon emportement ; je viens d’entendre un acteur déclamer faussement et pitoyablement quatre vers de ma pièce ; et je ne saurais voir maltraiter mes enfants de cette force-là, sans souffrir comme un damné.
Au commencement de 1672 on ignorait encore dans le public l’existence des enfants de madame de Montespan, et par conséquent on ignorait que madame Scarron fût leur gouvernante ; mais quelques amis, au nombre desquels était madame de Sévigné, la voyaient de temps en temps. […] Ce sont de sottes créatures qui méritent à peine cette leçon : Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens, Et régler la dépense avec économie Doit être son étude et sa philosophie.
Il aimait fort à haranguer ; et quand il lisait ses pièces aux comédiens, il voulait135 qu’ils y amenassent leurs enfants, pour tirer des conjectures de leurs mouvements naturels. » 134.
Mais c’est, peu de voir cet homme dégradé par la famélique et honteuse lésine 95, bafoué et haï par ses gens, sans ami, soupçonneux, et avec cela amoureux : la vraie morale de l’Avare est dans ses enfants. […] Il cherche pour ses enfants des mariages de pur intérêt, destinés à être un malheur de tous les instants97. […] Il ne les déteste pas seulement comme fait le monde, en admettant de temps en temps une trêve à la guerre, et en signant quelque traité furtif avec l’ennemi : il les hait pour elles-mêmes, pour être honteuses et dégradantes, pour leurs suites inévitables, pour conserver à son cœur cette sensibilité de vertu qu’elles émoussent promptement ; il les hait pour sa famille, pour ses enfants et pour ses serviteurs ; il les hait pour l’honneur, et pour n’être pas réduit par elles à revêtir la robe de Tartuffe, et à se perdre absolument par l’hypocrisie, ce dernier et irréparable vice après lequel on ne peut plus se repentir.
un lourdaud perdre l’équilibre ; un étranger faire des quiproquos ; un enfant parler politique ; un roi et son ministre jouer à saute-mouton ; une vieille dame lutter contre le vent qui soulève ses jupes ; un nain se baisser en passant sous un portique ; un petit bossu faire des plongeons en parcourant un cercle de femmes ; un homme grave laisser tomber ses lunettes dans sa soupe. […] Malheureusement, ce qu’il trouve au fond de cet abîme, ce n’est point l’idée du comique ; il fera bien de creuser encore, et ailleurs ; mais il ne la trouvera pas plus que les enfants du laboureur ne trouvèrent for qu’ils croyaient enfoui, et qui était partout. […] Pourquoi, lorsqu’elle était enfant, n’aimait-elle pas Molière ou l’aimait-elle si mal que Le Misanthrope lui paraissait moins beau que Les Fourberies de Scapin, et que, dans cette farce préférée, Géronte roué de coups à travers un sac lui semblait plus comique que Géronte maudissant le Turc et sa galère ? […] Lorsque Uranie était enfant, comment aurait-elle apprécié Le Misanthrope ? […] Elle se divertissait aux choses qui font rire les enfants, les gens du peuple et le Marquis.
Le public ne partagea pas la tendresse du citoyen Champagne pour l’enfant chéri.
Elle est surtout dans les joies, dans les soucis, et jusque dans les tristesses du foyer domestique ; dans ce drame long, monotone et doux de la vie de famille ; dans le retour régulier de ce qu’attend une espérance modeste; dans les épisodes gracieux, sombres eu touchants que la Providence entremêle à l’épopée de chacune de nos vies ; dans le souvenir respectueux des vertus réelles et pratiques des ancêtres; dans l’estime plus que dans la gloire ; dans un amour intime de la terre natale, de tous ses enfants, de tous ses intérêts; dans la vie intérieure du cœur, vaste et profond théâtre où, dans un demi-jour solennel, se meuvent tant d’idées et de sentiments, d’images et de réalités, de souvenirs et d’espérances ; dans la religion enfin, sans laquelle toute poésie est menteuse ou mutilée, et qui, seule, donnant une valeur impérissable à ce qui ne parait pas, en enlève d’autant à tout ce qui parait et qui éclate. […] Le jour où Musset adressa au Christ cette prière pénétrante, ce cantique du regret, magnifique prélude d’une -œuvre impure, tous les cœurs dévorés de ce besoin d’aimer, châtiment du ciel, qui surprend à la dernière heure les âmes que le vice a flétries, tous ont répété sa prière avec pleurs et sanglots» Le jour où Victor Hugo s’assit peur chanter sur la tombe de sa fille, tous les pères qui portent le deuil d’un enfant ont uni leurs larmes aux siennes. […] Rambert, que lorsqu’il leur fut revenu, les moralistes de Port-Royal, si recueillis et si pénétrants, méditèrent plus d’une fois sur cette vie aussi riche en instructions chrétiennes que celle de l’enfant prodigue. […] Seul, et longtemps après les autres, arrive le poète, alors qu’il n’y avait plus rien, Malheur à moi, s’écrie-t-il, en se jetant à genoux devant le trône de Jupiter, malheur à moi, qui seul suis oublié, moi le plus fidèle de tes enfants !
rudes enfants du travail, jusqu’à ce jour c’est à peine si votre maître vous a prêté sa gousse d’ail pour frotter votre pain ; venez, accourez tous ; notre affaire est au point où vous pourrez nous être d’un grand secours. […] Hâtez-vous, mes enfants, haussez le ton, faisons autant de bruit que le Cyclope qui bat le fer quand le fer est chaud. […] Il avait — ce vil bouffon — la verve ingénieuse de ces Italiens enfants de la mélodie, qui chantent comme l’oiseau chante, et sans plus de préparation. […] Accablé de cette misère, il s’en revint chez lui en grand deuil ; il s’enferma dans un vieux château, non loin de Toulouse, et quand ses enfants lui demandaient des nouvelles de leur mère : — Elle est morte, répondait M. de Montespan. […] On a pas goûté ce prologue en mal d’enfant !
Albert, en faisant élever, sous l’habit de garçon, Ascagne, qu’il croit un enfant supposé, frustre d’un bien considérable Polidore, pere de Valere. […] D’après cet oracle, le bel esprit de la société trace le plan, chacun y met quelque détail ; le précepteur de l’enfant de la maison transcrit ce qu’on appelle une piece, & s’admire : les auteurs la jouent ; vous jugez bien qu’ils la trouvent divine, c’est le mot, & digne de paroître sur le Théâtre François.
Menez donc le chétif enfant Loger à l’écrevisse, Lon la, Loger à l’écrevisse. […] Hé bien, dit le Visir, voici leur entretien : Ils parlent d’unir leur famille : L’un est pere d’un fils, & l’autre d’une fille, Qu’ils veulent ensemble établir, Et voici ce que l’un disoit à l’autre pere : Ecoutez, je prétends, mon frere, Que nos enfants soient bien, qu’ils ne puissent faillir ; Et pour que leur état soit durable & tranquille, Je n’accorderai rien si vous ne leur donnez Trente villages ruinés, Item, quelque petite ville.
Pirante osa compter sur elle ; Et par un testament d’espece fort nouvelle Il fit l’honneur à ce parent, Non de recommander à ses soins son enfant, Mais de le subroger en sa place de pere : En un mot, comme un don, imposant ce devoir, De sa fille à nourrir, élever & pourvoir, Il fit Eraste légataire. […] Un an depuis s’est écoulé ; En sorte que, tout calculé, La pauvre enfant se trouve âgée De dix-sept ans, & partagée De trésors qui s’en vont croissant Chaque jour, & l’embellissant.
De même il a dessein d’élever auprès de soi un fils naturel, sous le nom & le personnage d’un valet ; & quoiqu’il veuille le dérober à la connoissance de sa femme & de ses enfants, il lui échappe de l’appeller son fils dix fois le jour. […] Le Marquis, homme unique pour apprendre à un enfant de famille l’art de se ruiner, & la jeune Cidalise, aident Clitandre à manger son bien. […] Ces enfants avoient déja sept ans quand Moschus s’embarque avec le petit Menechme. […] Un enfant de sept ans perdu outre mer, transplanté ensuite dans un pays plus lointain, ne sauroit donner de ses nouvelles à sa famille, & l’on peut facilement le croire mort chez lui, sur-tout lorsqu’on apprend qu’il s’est égaré dans une ville qui lui est tout-à-fait inconnue, & que son pere a fait inutilement les plus grandes recherches pour le trouver. […] La veuve jette les hauts cris, quand le précepteur de ses enfants, qui l’avoit aidée dans le particulier à soutenir publiquement le caractere de prude, & qui l’avoit souvent consolée des infirmités de son mari, trouve le secret de la consoler encore de sa mort trop précipitée.
Si Moliere, par exemple, pour peindre son Harpagon, avoit mis en même temps sous les yeux du spectateur, & les traits d’avarice de son enfance, & ceux qu’il fait lorsqu’il veut sacrifier sa fille à l’amour d’un homme qui la prend sans dot, cette duplicité d’action seroit choquante, parceque l’avarice d’un enfant est tout-à-fait différente de celle d’un homme mûr. Mais on doit prodiguer des éloges à ce même Moliere, qui, dans moins de vingt-quatre heures, nous fait voir son héros refuser le nécessaire à ses enfants, conseiller à son fils, qui se trouve mal, de boire un verre d’eau, parceque l’eau ne coûte rien ; donner sa fille à un vieillard, parcequ’il la prend sans bien ; cacher son argent, prêter à usure, ordonner un repas mesquin, donner ordre qu’on ne frotte pas trop fort les meubles crainte de les user, & qu’on ne presse pas trop les convives de boire ; vouloir se pendre s’il ne trouve pas la cassette qu’on lui a volée, renoncer enfin à son amour, & consentir à donner sa maîtresse à son fils, si on lui rend son argent, & si l’on lui fait présent d’un habit neuf.
Maître Herman de Breme, peut-on entretenir une femme & des enfants avec cela ? […] Chaque femme n’a-t-elle pas sujet de crier lorsqu’elle a un mari qui perd son temps, qui néglige sa maison, & qui laisse souffrir sa femme & ses enfants ?
La fontaine Molière n’a pas manqué de provoquer les démonstrations de l’enthousiasme public : si avant tout elles étaient pour Molière, l’enfant de Paris, l’une des gloires hors ligne de la France, l’œuvre en elle-même y devait être pour quelque chose. […] Mais il est un autre enfant de Paris, qui a porté haut et loin l’honneur de l’esprit français, et dont le nom semble résumer le dix-huitième siècle.
Les Furies chargent de leurs accusations et de leurs clameurs l’enfant de Clytemnestre défendu par Apollon. […] L’obligation fondée sur un choix libre et volontaire, qui unit à l’homme la compagne de sa vie, est d’un ordre plus élevé que le lien nécessaire par lequel un enfant tient à ses parents. […] Ce petit peuple, bouffi d’ineptie et de mauvaises passions, qui déblatère et se démène contre la saine politique et contre l’ordre social, ces enfants qui insultent à la majesté paternelle, sont réellement en guerre contre le Divin et non contre son apparence. […] Viennent les enfants. […] Cervantes a eu pour lui autant de libéralité que Shakespeare pour aucun de ses enfants.
Elle ôtait de nature fort complaisante ; car on la voit, en 1658, marraine de l’enfant illégitime dont accouche à vingt ans sa fille Madeleine, alors maîtresse du sieur de Modène. […] L’enfant ne résista point, les religieux dont il désirait partager l’existence ne l’auraient point permis ; mais on vit bien que sa vocation persistait. […] Mme de Montespan était là, maîtresse déclarée, mère de nombreux enfants doublement adultérins, que leur père voulait audacieusement légitimer. […] non-seulement par la crédulité d’Orgon, qui tient du prodige, mais par cette fureur de dupe qui le porte à dépouiller ses enfants. […] Il les maltraite, les insulte, les tyrannise, les déshérite ; il trahit la confiance d’un ami malheureux ; il verrait sans sourciller mourir amis, enfants, mère et femme, et tout cela par un principe de piété.
Le grand homme donne son art à tous, même aux simples et aux enfants.
Moliere avoit passé des amusemens que l’on se fait avec un enfant, à l’amour le plus violent qu’une maîtresse puisse inspirer. […] Il étoit temps que le pauvre enfant sortît de sa prison, où il étoit si mal à son aise depuis cinq ou six heures, que l’Epinette en avoit contracté une mauvaise odeur. […] Il étoit surprenant qu’un enfant de dix ou onze ans, sans avoir été conduit dans les principes de la déclamation, fît valoir une passion avec autant d’esprit qu’il le faisoit. […] Messieurs, leur répondit Moliere, je vous vois en humeur de vous divertir toute la nuit ; le moyen que cet enfant puisse tenir ? […] Bernier vit bien que Baron étoit un enfant gâté ; il mit la conversation sur son chapitre.
Tu sais quelle amitié de tout temps fit paroître L’époux de ta maîtresse au pere de mon maître ; Qu’ils étoient grands amis, n’étant encore qu’enfants, Et qu’il y peut avoir déja près de huit ans Que ton maître, embarqué sur mer pour ses affaires, Fut pris, & chez les Turcs vendu par des corsaires. […] Patience pour cela, mais ce sera encore à recommencer quand sa maîtresse aura accouché, quand le jour de la naissance de l’enfant viendra, quand il sera initié aux grands mysteres : enfin à toutes les bonnes fêtes on donnera à l’enfant, & ce sera la mere qui en profitera.