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19. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVI. De l’opposition des Caracteres. » pp. 398-416

Si, comme nous venons de le voir, les caracteres ne se développent que par le secours des oppositions qui amenent les contrastes des intérêts avec les intérêts, & des situations avec le caractere, comment veut-on que Céliante ne brille point de préférence au Philosophe, elle que l’Auteur entoure, au préjudice du héros, d’une infinité de personnages uniquement occupés à la faire ressortir par des oppositions bien ménagées. […] Vous venez de tomber dans les réflexions. […] Madame, il vous sied mal de prendre ce ton-là ; Et l’air dont vous venez de parler à mon frere, Me fait mal augurer de votre caractere. […] Dans la piece dont nous venons de parler, il n’est seulement pas question de lui durant les trois quarts de l’ouvrage, & c’est un grand défaut.

20. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXV. Du contraste des Caracteres. » pp. 386-397

On vient de voir que dans l’Avare, Harpagon seul a un caractere décidé ; aucun des autres personnages ne peut donc avoir un caractere qui contraste avec le sien : cependant Harpagon n’est-il pas une image frappante de l’avarice, & le portrait laisse-t-il quelque chose à desirer ? […] Mais le Spectateur ne sent-il pas ce défaut, sur-tout lorsque le caractere vicieux est principal, comme dans l’exemple que je viens de citer. […] Les vers que nous venons de lire me confirment dans mon idée, & me font croire que tout homme de génie, loin de s’emparer de cette scene pour la retoucher, la respecteroit au contraire, parcequ’il verroit qu’elle est traitée comme elle doit l’être.

21. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. M. GOLDONI. » pp. 468-479

Il Cavaliere lui dit qu’il vient de jouer heureusement, qu’il l’a associée à son jeu, & lui remet une somme considérable. […]   Il est encore plus d’un Auteur vivant dont les productions sont certainement bien dignes de figurer parmi celles dont nous venons de parler ; mais les uns veulent garder l’anonyme, les autres semblent avoir abandonné la carriere. […] Nous n’avons donc qu’à réfléchir sur ce que nous venons de lire, & nous nous rappellerons aisément que nos Comiques n’ont mérité des éloges que lorsqu’ils ont mis dans leurs ouvrages, à l’imitation de Moliere, une exposition simple & claire, des scenes bien filées & qui se font desirer, des actes bien enchaînés, des situations amenées sans effort, un dialogue aussi vrai que précis ; lorsqu’à l’imitation de Moliere, loin d’ériger le jargon affecté en agrément, ils l’ont ridiculisé ; lorsqu’ils ont dédaigné l’esprit, les pointes, les épigrammes, les madrigaux, les détails plus propres à parer un almanach qu’à figurer dans une comédie ; qu’ils ont tiré tout le comique de la situation ; qu’ils ont rendu leur morale amusante ; qu’ils ont porté sur notre théâtre les beautés de l’étranger, & non ses absurdités ; lorsqu’enfin, à l’imitation de Moliere, ils ont fait un tout rendu parfait par la justesse de toutes ses parties.

22. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Il suppose que ce grand satirique vient de mourir du chagrin que lui a causé le mauvais succès de ses derniers ouvrages. […] Il est bien intrigué et bien dénoué : se servir d’une prêteuse sur gages pour amener le dénouement d’une pièce qui s’appelle le Joueur, et faire mettre en gage par Valère le portrait de sa maîtresse à l’instant où il vient de le recevoir, est d’un auteur qui a parfaitement saisi son sujet : aussi Regnard était-il joueur. […] Le testament de Crispin s’en éloigne d’autant moins, que cette scène rappelait une aventure semblable, qui venait de se passer en réalité. […] Il s’en faut de beaucoup que Démocrite et le Distrait soient de la même force que les ouvrages dont je viens de parler, qui sont les chefs-d’œuvre de Regnard. […] Ménalque oublie, le soir de ses noces, qu’il est marié; mais on ne nous dit pas du moins qu’il ait épousé une femme qu’il aimait éperdument ; et le Distrait, qui est très-amoureux de la sienne, oublie qu’elle est sa femme, à l’instant même où il vient de l’obtenir.

23. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

Au reste, mon amour, quand je l’ait fait paroître, N’a point été mal vu des yeux qui l’ont fait naître ; Mais Léandre à l’instant vient de me déclarer Qu’à me ravir Célie il se va préparer : C’est pourquoi dépêchons, & cherche dans ta tête Les moyens les plus prompts d’en faire ma conquête. […] Sans aller chercher des exemples bien loin, finissons de lire la scene des Précieuses que je viens de citer plus haut. […] D’après ce que nous venons de dire, il est clair qu’il ne faut pas peindre un personnage avec un caractere ou des nuances qu’on ne doit pas lui voir dans le courant de la piece. […] Le moyen le plus sûr pour donner à l’exposition ces deux qualités, est de la débarrasser non seulement des personnages & des portraits qui sont étrangers au sujet, comme nous venons de le remarquer, mais encore de tous les détails, à moins qu’ils ne soient nécessaires pour annoncer quelque chose. […] Géta, souffrirons-nous que ce malheur arrive à celui qui, comme tu m’as dit, vient de prendre mon parti avec tant d’honnêteté ?

24. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

Nous venons de voir dans les derniers Chapitres quelles sont les qualités d’un caractere, quels sont ses défauts, ce qui le rend plus ou moins propre à la scene, & plus ou moins facile à traiter : ne nous laissons donc pas éblouir par des titres pompeux, & avant que de mettre un caractere au théâtre, sachons voir d’un coup d’œil le parti que nous pourrons en tirer. […] Il ne seroit pas à propos qu’on entendît ce que vous venez de dire ici de lui. […] Sur ce que tu viens de me dire, il doit être bien endetté. […] Malgré ce que je viens de dire, le Défiant seroit le caractere que je choisirois de préférence à tous ceux que nous avons analysés dans ce Chapitre : j’en ai dit la raison. […] Je lui abandonnai donc toutes mes flatteuses espérances sur cette Piece, & il la fit tout seul de la maniere heureuse que je viens de la faire réimprimer.

25. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXI. Des Caracteres de tous les siecles, & de ceux du moment. » pp. 331-336

Les caracteres du moment sont donc plus difficiles à traiter que les autres, & plus ingrats : ils sont plus difficiles, parcequ’un Auteur n’a pas avec eux tous les avantages dont nous venons de parler, qu’il a besoin de prendre le ridicule sur le fait, de saisir ses traits au moment où ils sont à peine formés, de peindre sa laideur dès qu’elle commence à se faire remarquer, & de rendre cependant le portrait frappant. Ils sont plus ingrats, parceque si vous réussissez à peindre si bien la laideur de votre modele, que les originaux disparoissent, votre ouvrage ressemble aux portraits qui n’ont plus de valeur dès que la personne qu’ils représentoient est morte, à moins que le Peintre n’ait réuni au mérite de la ressemblance celui du dessein, du coloris, & des autres parties de son art, & qu’il ne captive par-là le suffrage des connoisseurs : c’est ce qui fait survivre, comme nous venons de le dire, les Précieuses de Moliere aux héroïnes de la piece.

26. (1802) Études sur Molière pp. -355

Il est nuit, et Sganarelle peut ne pas reconnaître Isabelle, lorsque, couverte d’un voile, elle va chez Valère, sous le nom de Léonore ; mais, un instant après, Valère dit qu’il vient de donner sa foi à Isabelle, qu’Isabelle vient de lui donner la sienne ; il nomme bien distinctement Isabelle, Ariste le fait remarquer à son frère : est-il possible que Sganarelle n’ouvre point les yeux ? […] J’ai trouvé, dans celle que nous venons de voir, toute l’allure d’une confidente dégourdie. […] Le dénouement. — Nous venons de le juger71. […] Molière reprit haleine, au jugement de sa majesté ; et aussitôt il fut accablé de louanges par les courtisans, qui tous, d’une voix, répétaient tant bien que mal ce que le roi venait de dire de l’ouvrage. […] Enfin, parmi les dénouements à citer, et qui sont très rares, l’on distingue ceux qui, aux deux qualités dont nous venons de parler, réunissent la plus nécessaire, la vraisemblance.

27. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

Ce grand homme expira le 17 février 1673, en sortant du théâtre du Palais-Royal où il venait de représenter pour la quatrième fois le personnage du Malade Imaginaire. […] Le conseil municipal de Paris venait de voler la construction d’une fontaine à l’angle de la rue Traversière9 et de la rue Richelieu. […] Regnier, s’avisa de remarquer dans une lettre adressée à M. de Rambuteau, préfet de Paris, que la fontaine, dont on venait de décider l’érection, se trouvait placée à la proximité du théâtre français et précisément en face de la maison où Molière avait rendu le dernier soupir. […] Les souscriptions de ce genre sont des symptômes certains d’intelligence : elles disent qu’une idée, ou qu’un sentiment vient de pénétrer dans la foule : elles sont grandes et puissantes, parce qu’elles proclament la reconnaissance d’un peuple. […] Voici ce qu’on lit dans les journaux du 7 juillet 1843 :« Le célèbre sculpteur Haenel vient de terminer les modèles de trois statues colossales, de Beethoven, de Shakespeare et de MOLIERE.

28. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XL. Du dénouement des Pieces à caractere. » pp. 469-474

Ne songeons désormais qu’à vous dédommager De la faute où ce jeu vient de vous engager. […] Il faut se faire aimer, on vient de m’en convaincre ; Et je sens que la gloire & la présomption N’attirent que la haine & l’indignation.

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

Regnard est après Moliere l’Auteur comique le plus généralement estimé ; il faut donc, si ce que nous venons de dire est vrai, qu’il soit après Moliere celui qui a le plus imité ses prédécesseurs ; aussi est-ce la vérité même. […] Le valet arrive, à qui il demande fiérement d’où il vient : il lui répond qu’il vient de l’endroit où il l’a envoyé, & lui rend un fidele compte de sa commission. […] Nous voyons tous les jours dans la société des personnes surprendre une assemblée par les distractions les plus singulieres ; mais elles n’en ont point coup sur coup, sur-tout dans l’instant même où l’on vient de rire d’elles & de les plaisanter sur leur absence d’esprit. […] Regnard vient de nous fournir des armes contre lui dans la réponse de Léandre. […] L’aventure que je viens de rapporter est très vraisemblable dans toutes ses circonstances ; il est même à parier que dans les campagnes elle se renouvelle souvent, parcequ’une telle fourberie peut s’exécuter avec beaucoup de facilité : cependant, transportée sur la scene, le principe de l’action manque de vraisemblance, & blesse par conséquent tout-à-fait la nature.

30. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Nous allons rapporter les deux pièces dont nous venons de parler. […] Mais il ne faut point confondre les deux scènes de L’Amour médecin et du Sicilien, que nous venons de citer, avec d’autres qui y ont quelque rapport. […] Cependant, comme on vient de le voir dans la troisième entrée du Ballet des Muses, il n’y est parlé que la pastorale comique, et nullement de la pastorale héroïque. […] J’ai employé pour cela deux actes entiers à préparer la venue de mon scélérat. […] C’est Du Croisy et La Grange qui s’engagèrent avec Molière, ainsi qu’on vient de le voir à la fin de la note précédente.

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIV. On peut faire usage de tous les caracteres. » pp. 378-385

L’homme qui l’entretient de ses chevaux, de ses bonnes fortunes, de sa caleche ; celui qui le consulte sur l’air & les pas d’un ballet qu’il vient de composer ; Alcandre qui le prie de lui servir de second, & de porter un cartel pour lui à son ennemi ; Alcippe qui lui raconte ses malheurs dans une partie de piquet ; Oronte & Climene qui le prient de décider si un amant jaloux est préférable à celui qui ne l’est point ; le Chasseur qui lui fait part d’une chasse malheureuse ; l’Homme aux projets, qui veut enrichir la France en l’entourant de ports de mer ; le Savant, qui sollicite la charge de Contrôleur, Intendant, Correcteur, Reviseur & Restaurateur général des enseignes de Paris ; enfin, les divers caracteres de ces fâcheux devant également impatienter Ergaste en l’arrêtant, aucun d’eux ne devoit écraser les autres par une force trop supérieure. […] Il compose un thême que je viens de lui dicter sur une Épître de Cicéron.

32. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

Monsieur, reprit le Comte en baissant la pointe de son épée, vous venez de m’assurer trop affirmativement, que je ne vous appartiens pas. — Eh ! […] Je vous demande pardon de mes emportements : lavez dans mon sang la faute que je viens de commettre ; je n’en murmurerai point, pourvu que vous rendiez à ma mere l’honneur de vos bonnes graces. […]   Grace à la revue que nous venons de faire dans ce volume, les Comiques qui ont figuré sur la scene, depuis Moliere jusqu’à nous exclusivement, ne pourront pas reprocher au pere de la comédie ses imitations.

33. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Il fut donc reçu aux études et aux conversations que Gassendi conduisait avec les personnes que je viens de nommer. […] bien, lui dit Molière, c’est une chose faite, le Roi vient de m’accorder un ordre pour vous ôter de la Troupe où vous êtes. […] De sorte que réfléchissant sur la faute qu’ils venaient de faire, ils se retirèrent. […] Oh, bien, ajouta-t-il, je fais grâce entière à ce maraud-là en faveur de l’équité avec laquelle vous venez de nous juger. […] Ayant remarqué lui-même que l’on s’en était aperçu, il se fit un effort, et cacha par un ris forcé ce qui venait de lui arriver.

34. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. » pp. 71-105

Don Garcie feint de ne pas vouloir la lire : il proteste qu’il n’est point jaloux : il ne lit, dit-il, la lettre que pour obéir à Dona Elvire, & voit qu’elle vient de Dona Ignès, qui fait part à son amie des chagrins que Mauregat lui prépare en voulant l’épouser malgré elle. Elvire plaint Dona Ignès, raille le Prince sur sa jalousie, lui dit qu’elle ne sera peut-être pas toujours aussi complaisante qu’elle vient de l’être. […] Rodrigue, je serois stupide si j’étois insensible aux affronts que tu fais à ma gloire par ces offensantes injures que tu viens de proférer contre moi. […] Par ces noires couleurs, non, ce n’est pas la fille d’un Roi, ce n’est pas une Princesse que la médisance avoit respectée jusqu’ici ; ce n’est pas en un mot cette Delmire qui t’adore que tu viens de peindre, c’est un monstre vomi par l’enfer, c’est l’opprobre du monde entier, c’est... […] Ils font une scene d’équivoque, le Roi est désespéré de ce qui vient de lui arriver, & Arlequin le croit fâché de l’avis qu’il vient lui donner.

35. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

Nous savons bien que cette médaille a son revers, et le temps viendra de le montrer ; mais comment ne pas s’arrêter d’abord dans un sentiment de profonde admiration, devant les merveilles qui ont porté si haut et si loin la gloire du nom français. […] L’erreur de Rousseau vient de ce que, dans son orgueil et sa sauvagerie, il se prenait lui-même pour un type de vertu ; de sorte qu’en paraissant défendre Alceste, il plaide sa propre cause. […] Ceux à qui Molière « fait venir de coupables pensées » peuvent toujours se tenir à l’écart : chacun de nous doit savoir s’il apporte ou non dans cette épreuve les dispositions convenables. […] Il ne se contraint pas davantage lorsqu’il lui fait dire : Rien ne suffit aux gens qui nous viennent de Rome : La terre et le travail de l’homme Font pour les assouvir des efforts superflus.

36. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. M. PALISSOT. » pp. 297-316

Quarante mille écus en billets au porteur ; Cette lettre, Que dans le moment même on vient de me remettre, En est un sûr garant. […] Le Barbier prie Arlequin de lui pardonner le traitement qu’il vient de recevoir, lui dit pour quelle raison il le lui a procuré : ils entendent du bruit chez le Cadi ; ils sont alarmés, & frappent à coups redoublés. […] Théophraste & Dortidius viennent de me communiquer un projet excellent qui achevera de lui tourner la tête, & pour lequel tu nous seras nécessaire.

37. (1765) [Anecdotes et remarques sur Molière] (Récréations littéraires) [graphies originales] pp. 1-26

Moliere s’est servi pour la composition de la premiere Scene & pour l’exposition de toute la Piece dont je viens de parler, de la Satyre IX du premier livre d’Horace ; Ibam forte via sacra, &c ; mais il imagina un motif, une intrigue ou action, & un dénouement. […] Ce discours d’Angelo est si fort éloigné de la vraisemblance, que ce seroit abuser de la patience du lecteur d’en donner la réfutation ; aussi ne l’a t’on employé que pour prévenir des personnes, qui trouvant ce passage dans le volume que l’on vient de citer, pourroient l’altérer dans leur récit, & donner le change à un certain Public, toujours disposé à diminuer la gloire des grands hommes. […] du même Acte se trouve dans le Case Svaliggiate, dont nous venons de parler ; & qu’enfin la seconde & la troisieme Scene du cinquieme Acte paroissent entiérement imitées de l’Amante Tradito, quoique l’idée de celle-ci soit dans Plaute.

38. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. De l’Entr’acte. » pp. 289-308

Dans l’exemple que je viens de citer des Femmes Savantes, ce que fait Clitandre tient & sert à la machine générale, puisqu’il prie l’oncle de sa maîtresse d’être favorable à son amour, & que c’est en conséquence de cette priere, qu’Ariste agit & fait le dénouement. […] Marianne & Valere viennent de faire une scene de dépit qui a augmenté leur amour : ils s’adorent. […] Betty vient de l’appartement de sa maîtresse en pleurant, & lui dit tout bas de rester au sallon, pour être plus à portée.

39. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIX » pp. 319-329

La lettre qu’on vient de lire chargeait madame de Saint-Géran de faire une espèce de réprimande à l’abbé Testu sur l’indiscrétion de ses propos. […] Le 20 juin, naquit le comte de Vexin : ce fut un accroissement de peines pour la gouvernante que la mort de madame la duchesse venait de soulager.

40. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Les défauts dont je viens de parler disparaissent au milieu du bon comique et de la vraie gaieté dont cette pièce est remplie. […] Cela vient cela vient de ce qu’il est jaloux. […] Mais Molière, qui vient de montrer ce qu’il a de bon, fait voir sur-le-champ, et presque dans la même scène, ce qu’il a d’outré et de répréhensible. […] Ensuite, pourquoi poussez-vous la faiblesse jusqu’à lui pardonner toutes ses intrigues que vous venez de découvrir, et vouloir prendre pour votre femme celle qu’il vous est impossible d’estimer? […] J’avoue que je ne saurais me résoudre à ranger le Bourgeois gentilhomme dans le rang de ces farces dont je viens de parler.

41. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Frédéric Hillemacher vient de publier, chez Lemerre, la cinquième édition de l’ouvrage original que Molière se borna à condenser et h approprier à l’optique du théâtre. […] Voilà qui ne laisse pas de jeter quelques doutes sur la solidité de la vertueuse hypothèse qu’on vient de lire. […] Loiseleur vient de publier dans le Temps une nouvelle série de ses savantes et consciencieuses études critiques. […] Ces derniers mots suffiraient à eux seuls pour justifier l’exactitude des appréciations que je viens de présenter. […] Ballande, et sa réponse n’est pas de nature à faire bien augurer du rapprochement dont je viens de parler.

42. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [82, p. 127] »

Elle vient de l’ouvrage de Jean François de Cailhava, L’Art de la comédie, vol. 1, 1771, p. 106.

43. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. » pp. 294-322

Un jour qu’ils sortoient d’une église ensemble, environnés d’un grand nombre de personnes qui baisoient leurs vêtements, & les conjuroient de se souvenir d’eux dans leurs bonnes prieres, ils furent reconnus de ce gentilhomme dont je viens de parler, qui, s’échauffant d’un zele chrétien, & ne pouvant souffrir que trois si méchantes personnes abusassent de la crédulité de toute une ville, fendit la presse, & donnant un coup de poing à Montufar : Malheureux fourbe, lui cria-t-il, ne craignez-vous ni Dieu ni les hommes ? […] Dans ce qui m’échappe il y a je ne sais quoi de passionné, qui montre assez que je vous aime encore, quoique vous ne le méritiez pas : mais la cruelle froideur que vous venez de me faire voir, me dit clairement que je ne suis pas aimé, quoique je méritasse de l’être ; & si, après m’en avoir tant de fois assuré, ma surprise semble ridicule, apprenez que vous ne me l’aviez jamais dit sans être en colere ; & que, pour dire que l’on n’aime pas, la colere ne persuade pas si bien que l’indifférence. […] On vient de débiter, Madame, une nouvelle Que je ne savois pas, & qui sans doute est belle. […] Je le prouverai dans la suite par Scarron, l’Auteur de ce même roman que je viens de citer36.

44. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

L’Egyptienne, amante de Léandre, est reconnue fille d’Argante ; & l’Etrangere, mariée avec Octave, se trouve la fille même que Géronte faisoit venir de Tarente. […] C’est en cela que la chose est plus merveilleuse ; & quoique l’on ne les ait point vus en France que cela, que sait-on s’ils ne sont point venus de Constantinople jusqu’ici entre deux eaux ? […] Venons de l’étoffe à la doublure, de la gaine à l’épée, & de la châsse au saint ; traçons en deux paroles le crayon de notre ridicule Docteur. […] Dans Térence, Géta répete ou parodie simplement ce que Démiphon vient de dire : Moliere a senti combien une idée retournée ou répétée produit peu d’effet au théâtre ; il a placé adroitement dans un seul couplet & dans la bouche d’un seul personnage ce que Térence fait dire par deux interlocuteurs. […] Ici les personnages sont dans la même situation que dans la piece latine, mais Scapin rend la scene françoise bien meilleure par l’idée qui lui vient de contrefaire le pere.

45. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Il fut donc reçu aux études et aux conversations que Gassendi conduisait avec les personnes que je viens de nommer. […] Oh bien, ajouta-t-il, je fais grâce à ce maraud-là en faveur de l’équité avec laquelle vous venez de nous juger. […] Il avait contracté par habitude le hoquet dont je viens de parler. […] Ayant remarqué lui-même que l’on s’en était aperçu, il se fit un effort, et cacha par un ris forcé ce qui venait de lui arriver. […] Une anecdote racontée par Boileau confirme tout ce qu’on vient de lire.

46. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Taschereau venait de publier. […] Louis Veuillot que je viens de citer tout à l’heure. […] Je viens de la relire. […] Anatole de Montaiglon vient de mettre à néant cette légende. […] Je viens de la recevoir ; elle est de Coquelin cadet lui-même.

47. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [12, p. 43-44] »

Après la représentation, le roi, qui n’avait pas encore porté son jugement, dit à Molière : « Je ne vous ai point parlé de votre pièce à la première représentation parce que j’ai appréhendé d’être séduit par la manière dont elle a été représentée ; mais, en vérité, Molière, vous n’avez encore rien fait qui m’ait mieux diverti ; et votre pièce est excellente. » Aussitôt l’auteur fut accablé de louanges par les courtisans, qui répétaient, tant bien que mal, ce que le roi venait de dire à l’avantage de cette pièce.

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLII. De l’art d’épuiser un Sujet, un Caractere. » pp. 493-503

Tout ce qu’une coquette a jamais pratiqué, Lorsqu’elle veut surprendre un cœur qu’elle a manqué, Soins de plaire affectés, souris, agaceries, Discours flatteurs, regards, gestes & lorgneries, Ma femme devant moi vient de le répéter, Pour engager Eraste, ou bien pour le flatter. […] Je ne me suis engagé ni à faire les comédies dont je viens de parler, ni à fournir les matériaux suffisants ; mais, je le répete, je suis fermement persuadé qu’on pourroit donner dans plusieurs pieces suivies l’histoire d’une passion, d’un vice, d’un ridicule, &c.

49. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

S’il ne venait pas de parler ainsi, on ne comprendrait pas, de sa part, un pareil élan de générosité. […] Ce qu’on vient de lire rentre dans ce dernier rôle. […] Pour prix du succès qu’il venait de lui devoir, il la releva tout à fait. […] Y essaya-t-il d’abord ses pièces courantes, les farces, dont je viens de parler ? […] Ils lui viennent de la farce italienne.

50. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Le rôle de Gros-Réné fut même écrit exprès pour Duparc, qui venait de se joindre à la troupe. […] La ville entière le courut voir, et la Raisin, en une seule fois, tant il y vint de monde, fit plus de mille écus. […] bien, ajouta-t-il, je fais grâce à ce maraud-là, en faveur de l’équité avec laquelle vous venez de nous juger. […] Saint Évremont, quelques années plus tard, écrivait d’Angleterre, où il était en exil : « Je viens de lire le Tartuffe de Molière. […] Ayant remarqué lui-même que l’on s’en était aperçu, il se fit un effort et cacha par un ris forcé ce qui venait de lui arriver.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Surprises. » pp. 490-502

Mascarille, mon pere, Que je viens de trouver, sait toute notre affaire. […] Examinons toutes celles dont nous venons de parler, & les exemples que nos bons Auteurs nous ont mis sous les yeux.

52. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXII. Des Caracteres principaux ou simples, des Caracteres accessoires, des Caracteres composés. » pp. 337-349

D’après ce que je viens de dire sur la préférence qu’on doit accorder aux caracteres principaux, bien des personnes se persuaderont peut-être qu’en réunissant sur un seul personnage deux caracteres principaux, mais opposés, le caractere composé qu’elles lui donneront leur fournira plus de richesses comiques, & doublera leur fonds. […] Je suis en humeur aujourd’hui de me réjouir ; & l’heureux accommodement que je viens de terminer, nous doit inspirer à tous de la gaieté.

53. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

Loret, dans la lettre dont nous venons de rapporter un passage, au sujet de la première journée des plaisirs de l’Île enchantée, continue ainsi son discours. […] Sur cela, le père la presse de terminer le mariage, mais la princesse, pour s’épargner la confusion où la jette l’aveu qu’elle vient de faire, lui demande du temps d’y penser, et la pièce finit. […] Il était temps que le pauvre enfant sortît de sa prison, car il était si mal à son aise depuis cinq ou six heures, que l’épinette en avait contracté une mauvaise odeur. » Le secret de l’épinette de Raisin était découvert lorsque Loret en parla, car après le passage que nous venons de rapporter, cet auteur poursuit ainsi. […] Terminons cet article par les deux passages de Robinet dont nous venons de parler. […] Pendant qu’on est occupé à danser, les deux époux s’échappent et sortent de la maison ; Sganarelle s’en aperçoit et demande où est Lucinde, et apprend qu’elle est chez son mari, que tout ce qui vient de se passer est réel, et que sa fille est mariée dans toutes les formes.

54. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [59, p. 96-98] »

[59, p. 96-98] Boileau lut sa deuxième satire adressée à Molière, à quelques amis parmi lesquels était notre illustre comique ; en achevant la lecture des quatre vers suivants : Mais un esprit sublime en vain veut s’élever À ce degré parfait qu’il tâche de trouver ; Et toujours mécontent de ce qu’il vient de faire, Il plaît à tout le monde et ne saurait se plaire.

55. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [23, p. 51] »

Cette anecdote vient de l’ouvrage de La Serre, Les mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière, 1734.

56. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Le roi, adoré d’elle, est idolâtré de tous ; il est déjà le Soleil ; nec pluribus impar, dit la devise qu’il vient de prendre, au carrousel des Tuileries. […] — La charge lui vient de son père, qui était en outre tapissier. […] Mais vous disiez qu’il vient de l’épouser ? […] Mais il faut que je m’arrête ici : l’amour de mon sujet ne m’a que trop entraîné déjà. — J’espère d’ailleurs, toucher prochainement un mot de cette histoire, dans une autre conférence sur le chef-d’œuvre que je viens de nommer. […] Cette première infidélité, dont je viens de parler, ne date que de la Princesse d’Élide, qui est de 1664.

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Scenes. » pp. 223-249

Appliquons à cette maxime un exemple pris dans Moliere, & choisissons une scene qui, peu fameuse par elle-même, ne laisse pas imaginer qu’un très petit nombre seulement ont les qualités dont je viens de parler. […] Telle est celle que je viens de citer, & que j’ai promis de rapporter lorsque j’aurois multiplié les raisons pour cela. […] Ajoutons à ce que je viens de dire une remarque bien judicieuse de M.

58. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [90, p. 134] »

Nos lecteurs à qui le petit écrit qu’on vient de citer, peut-être inconnu, seront bien aises de trouver ici cette bonne plaisanterie.

59. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Pieces à scenes détachées, dans lesquelles une Divinité préside. » pp. 61-74

Sire, Je ne redirai point ce que ces insolents Sur votre Majesté viennent de faire entendre. […] Le Comte, qui protege l’Opéra, a souffert de l’article qu’on vient de lire ; mais il prend sa revanche sur la Comédie Italienne que le Baron chérit.

60. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. Des Comédies Allégoriques. » pp. 75-90

Des exemples que je viens de rapporter, le premier n’est que déplacé sur le théâtre, le second minutieux, le troisieme trop libre ; mais le quatrieme, que je n’ai fait que citer, est scandaleux : c’est pourtant celui que les Modernes, ont imité le plus souvent. […] Oui, je la viens de voir.

61. (1746) Notices des pièces de Molière (1658-1660) [Histoire du théâtre français, tome VIII] pp. -397

Quelque curieux que soient les articles dont nous venons de parler, le lecteur en trouvera dans ce volume beaucoup d’autres qui ne le sont pas moins en leur genre. […] « [*]Je ne ferai point comme ceux dont on vient de parler, qui louent et qui blâment excessivement, je dirai la vérité, sans que ce fameux auteur (Molière) s’en doive offenser ; et certes, il aurait grand tort de le faire, puisqu’il fait profession ouverte de publier en plein théâtre les vérités de tout le monde : cette raison m’oblige à publier les siennes plus librement que je ne ferais. […] Ils chantent et dansent ballets, Tantôt graves, tantôt follets ; Leurs femmes ne sont pas fort belles, Mais paraissent spirituelles ; Leurs sarabandes, et leurs pas Ont de la grâce, et des appas, Comme nouveaux ils divertissent, Et leurs castagnettes ravissent ; Enfin je puisse être cocu, Si je leur plaignis mon écu, Et je crois que tout honnête homme, Leur doit porter pareille somme, Pour subvenir à leur besoin, Puisqu’ils sont venus de si loin, Avecque comédie et danse, Donner du plaisir à la France. […] Ribercourt jouit peu de temps de l’avantage qu’il vient de remporter.

62. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. De ce que nous entendons par caractere. » pp. 259-260

Je l’avoue, à ma honte peut-être, j’ai cherché pendant long-temps ce que signifioit la tirade que nous venons de citer ; à la fin je pense l’avoir deviné.

63. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [43, p. 73-77] »

ajouta-t-il, je fais grâce entière à ce maraud, en faveur de l’équité avec laquelle vous venez de nous juger.

64. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

Nos remarques critiques ne porteront en conséquence que sur l’esprit et la disposition générale des comédies régulières que nous venons de nommer. […] Le Misanthrope, comme on sait, fut d’abord reçu froidement par le public ; cette pièce est encore moins gaie que celles dont nous venons de parler ; l’intrigue est encore moins animée, ou plutôt il n’y en a pas du tout. […] Tout ce qui dans cette pièce manque de finesse et de goût vient de l’auteur français, et contraste avec l’esprit délicat de la poésie espagnole : Scarron est pourtant un écrivain du siècle de Louis XIV, et qui ne manque pas de réputation. […] Les deux drames dont nous venons de parler produisirent, lorsqu’ils parurent, une sensation peu méritée ; mais il y a longtemps qu’on les a mis à leur place. […] Tout ce que je viens de dire semble indiquer que le public français,* lorsque par hasard il oublie les règles de goût que L’Art poétique de Boileau lui a inculquées comme des devoirs, n’est pas dans le fait aussi opposé qu’on le croit aux libertés dramatiques des autres nations, et que ce qui soutient en France un vieux système, étroit et borné dans ses conséquences, c’est plutôt un respect superstitieux qu’une véritable vénération.

65. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Zucca, qui a peur, lui demande pardon et avoue qu’il vient de mentir. […] Lisette vient de la part de Virginia prier Flaminio de ne souffrir pas qu’on aille ainsi lui ravissant l’honneur, et l’engager toutefois à ne point exposer ses jours, tant elle tremblerait si elle le savait en péril. […] Molière cesse désormais d’être Mascarille et devient Sganarelle ; il adopte un type moins déterminé, plus mobile ; Mascarille est toujours valet, Sganarelle est placé tour à tour en différentes conditions, tantôt valet ou paysan, tantôt mari, père ou tuteur ; il ressemble, sous ce rapport, aux derniers venus de la comédie de l’art, à Beltrame, à Trufaldin.

66. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

On dit qu’il y a quelque brouillerie dans le ménage, et que cela vient de la jalousie qu’elle a d’une jeune fille de Madame, appelée Fontanges. » Madame de Montespan ne connaissait pas la passion du roi pour madame de Fontanges, elle ignorait sa grossesse, qui n’était plus un secret que pour elle. […] Par les dernières paroles qu’on vient de lire, j’ai déjà passé les bornes de mon sujet. […] Mais ayant pris depuis deux ans beaucoup d’embonpoint, sans rien perdre de la noblesse de sa taille, elle était plus belle qu’on ne l’avait jamais vue à la cour ; sa figure étonnait par son éclat et sa majesté ; elle n’avait jamais mis de rouge, et le teint d’aucune jeune personne n’effaçait la pureté du sien. » Madame de Genlis se plaît à décrire ailleurs les charmes physiques de madame de Maintenon ; mais elle la place dans une situation romantique : elle venait de se dépouiller de sa mante et de son écharpe pour en revêtir une personne qui manquait d’habits.

67. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

J’aurais peint avec plaisir le tableau dont je viens de donner une esquisse légère ; mais je ne dois pas reculer volontairement et sans nécessité les limites d’un sujet déjà bien étendu pour mes forces. […] C’était, comme on l’a dit ingénieusement, l’amitié de l’Arioste et du Titien, le premier rendant à l’autre dans ses vers l’immortalité qu’il venait de recevoir de lui sur la toile. […] L’orgueil britannique, se condamnant à l’absurde plutôt que d’avouer notre avantage, et ne le niant que pour le mieux reconnaître, venait de rendre au génie de Molière et à la gloire de la France l’hommage le plus flatteur qu’ils pussent recevoir. […] Ne cherchez, dit-il à ceux qui l’accompagnaient ; je viens de Gignac, je vais à Lavagnac, je vois le clocher de Montagnac : au milieu de tous cesgnac, ma valise est perdue. […] II, p. 463 et 464 de cette édition, le jugement que La Fontaine porta sur l’auteur, qu’il ne fréquentait pas encore, et sur la pièce, dont il venait de Voir la représentation.

68. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. » pp. 357-396

On amene à l’avare Severin un homme, en lui disant qu’on vient de le trouver : il croit qu’on lui parle du voleur qui lui a pris sa bourse, & fait le quiproquo d’Euclion, de Magnifico & d’Harpagon. Il est clair que Moliere ne peut avoir employé les idées particulieres des différents Auteurs dont nous venons de parler, sans avoir emprunté auparavant d’eux des idées plus générales, c’est-à-dire, celles qui amenoient les scenes & les situations qu’il a transportées sur son théâtre. […] Ce que vous venez de me dire dément tout-à-fait votre vertu. […]   La réflexion que nous venons de faire nous amene naturellement à comparer le caractere de l’Avare de Plaute avec le caractere de l’Avare françois.

69. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIV » pp. 126-174

Plusieurs de nos biographes modernes ont contesté qu’elle eût jamais été jouée en province, et faite contre des femmes de province : ils affirment qu’elle a été faite à Paris, contre l’hôtel de Rambouillet qui n’existait plus, contre la marquise de Rambouillet qui, selon eux, venait de changer son nom en celui d’Arthénice qu’elle portait depuis plus de 50 ans, et Molière la désigne, disent-ils, par sa Madelon qui veut absolument être appelée Polixène. […] La diphtongue oi venait probablement des Celtes, comme le gaulois, et elle n’avait pas rebuté les Francs venus de la Germanie : les autres langues de l’Europe ne l’admettaient pas. […] Pecke et Peckin me paraissent venir de pécore, qui vient de pecus, troupeau.

70. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

. — Il relevait de maladie et venait de se brouiller avec sa femme, qu’il aimait. […] C’est ce qui a été examiné dans un livre récent, l’Enigme d’Alceste, et l’auteur, qui est un ferme partisan du préjugé qui fait du Misanthrope un personnage tragique, a dépensé beaucoup d’érudition et de dialectique pour démontrer qu’Alceste est un mythe, une incarnation, comme Vichnou ou Rama ; que dans ce xviie siècle, beaucoup trop admiré, plus admiré que connu, après cette horrible Fronde, dont le côté frivole a si longtemps caché le côté funeste, en face du pays épuisé, de la noblesse vendue, de la justice achetée, des mœurs corrompues, des hypocrisies florissantes, Alceste, dit M. du Boulan, Fauteur du livre que je viens de désigner, a été l’expression, mieux que cela, « l’explosion « de l’honnêteté publique se personnifiant « dans un janséniste ». […] Il n’est pas de bonne humeur, il vient de souhaiter à Oronte une chute à se casser le nez, il manque parfaitement d’usage, et d’autre part Molière n’est pas homme à reculer devant un mot : il en a fait sonner bien d’autres. […] décidément il ne peut pas, elle est la plus forte, l’ingrate, il faut qu’il le confesse, et naturellement, c’est en l’injuriant encore, comme il vient de s’injurier lui-même : Ah ! […] Pas plus loin, certes, qu’un allié précieux que vient de m’envoyer inopinément la Providence, et que M. de La Pommeraye ne récusera pas, car c’est un académicien, et même un littérateur !

71. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Il est certain que Houdon, avec sa conscience habituelle, a eu devant les yeux deux au moins des portraits que je viens de signaler ou les gravures qui en avaient été faites ; mais il s’est servi avec une liberté créatrice des élémens qu’ils lui fournissaient. […] Sur ce point, l’auteur de Zélinde nous renseigne encore : « A peine les personnes dont je vous viens de parler étoient-elles sorties, que j’ai ouï la voix d’un homme qui crioit à son cocher d’arrêter, et le maître, qui paraissoit un homme de robe », a crié à Elomire : « Il faut que vous veniez aujourd’hui dîner avec moi ; il y a bien à profiter : je traite trois ou quatre turlupins, et je suis assuré que vous ne vous en retournerez pas sans remporter des sujets pour deux ou trois comédies. » Elomire est monté en carrosse sans se faire prier. […] Il venait de jeter une pièce de monnaie à un mendiant, lorsqu’il le voit courir après lui et lui présenter un louis d’or en disant qu’il y avait sans doute erreur : « Tiens, mon ami, lui dit-il, en voilà un autre. » Et il ajoutait : « Où la vertu va-t-elle se nicher !  […] Admettons qu’un ou deux traits du passage qu’on vient de lire soient grossis par maladresse, mais tenons l’ensemble pour exact ; et, de l’éloge de Mlle Poisson, retenons que la bonté naturelle de Molière faisait vite oublier ses accès de colère. […] Au contraire, on lui reproche, à lui aussi, d’être emphatique, criard et tendu ; cela prouverait que la simplicité tragique est, comme je le viens de dire, chose assez contestable, puisque celui-là même qui en faisait profession cédait malgré lui à la nature du genre et s’efforçait inutilement de se guinder à sa hauteur.

72. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [29, p. 54-59] »

Indignés du secours qu’on venait de leur donner, ils mettent l’épée à la main, courent sur leurs ennemis, les poursuivent jusques dans Auteuil, et les voulaient tuer.

73. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

Cela confirme bien ce que nous venons de dire des dispositions d’esprit d’une partie de la nation à l’égard de Molière. […] La pièce de comptabilité que nous venons de reproduire nous donne trois stations des comédiens. […] Molière est obligé d’appliquer un remède au mal qu’il vient de créer. […] Nous venons de citer la dernière partie de cette lettre curieuse. […] La bourgeoisie suivait, comme d’ordinaire, les exemples qui lui venaient de plus haut.

74. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Il fut donc reçu aux études & aux conversations que Gassendi conduisoit avec les personnes que je viens de nommer. […] lui dit Moliere, c’est une chose faite, le Roi vient de m’accorder un ordre pour vous ôter de la Troupe où vous êtes. […] Oh bien, ajoûta-t-il, je fais grace entiere à ce maraut-là en faveur de l’équité avec laquelle vous venez de nous juger. […] Quelques-uns ont attribué à Moliere un mot bien malin dans cette occasion, on veut que les Acteurs étant prêts à commencer lorsque les defenses vinrent de la part du premier President Moliere s’avança sur le Théatre & dit : Messieurs, nous comptions d’avoir aujourd’hui l’honneur de vous representer le Tartufe ; mais nous venons de recevoir un Ordre de Mr. le premier President qui nous defend de le jouer. […] La querelle entre ces deux Poëtes vint de ce que Moliere s’étoit ingeré de faire les vers pour le balet des Amans magnifiques.

75. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

On vient de représenter Athalie. […] Beaucoup de sottises courantes viennent de là ! […] J’ai employé pour cela deux actes entiers à préparer la venue de mon scélérat. […] Un grand péril de l’Église qu’ils viennent de découvrir à l’instant : on veut perdre la religion, on la perd, elle est perdue s’ils ne se hâtent. […] Si le scandale vient de ceux qui nous sont unis par les liens de la chair et du sang, toute paix avec eux est un autre scandale plus grand encore.

76. (1910) Rousseau contre Molière

La même scène dont je viens de parler en fournit la preuve. […] Alceste est un misanthrope qui vient de naître ? […] Il vient de chez le procureur ; il y a trouvé le procureur et le faussaire lui-même. […] Quand Rousseau écrit la Lettre à d’Alembert, il vient de jouer Alceste pendant un an. […] Il vient de dire ce que je viens de transcrire et que, par parenthèse, on omet toujours quand on le cite, oubliant que c’est la base même de son raisonnement.

77. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93

Je viens de leur prouver qu’ils pouvoient introduire, faire parler, agir avec plus de décence certains personnages dans les rues d’une petite ville que dans celles de la capitale ; par conséquent ils ont le plus grand tort du monde de ne pas se mettre à leur aise quand ils le peuvent sans s’écarter de la vraisemblance & du naturel. […] Ce n’est pas sans fondement que j’avance ce que je viens de dire.

78. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Du Dialogue. » pp. 204-222

Je viens de voir par hasard dans ce voisinage une jeune fille qui pleure sa mere qui vient de mourir ; elle est près du corps, & elle n’a ni parents ni amis, personne enfin qu’une pauvre vieille qui lui aide à faire ses funérailles : cela m’a fait une grande compassion : cette fille est d’une beauté charmante.

79. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. De l’Amour. » pp. 367-384

D’après ce que je viens de dire, l’on va me croire le partisan, l’enthousiaste, le défenseur le plus zélé de nos pieces modernes, de ces comédies dans lesquelles deux amants se disent fadement, à chaque scene, sur cent tons différents, qu’ils s’aiment, qu’ils s’adorent, qu’ils brûlent, qu’ils meurent d’amour. […] convenez que Lucile vient de faire un joli madrigal : que vous semble de la pointe ?

80. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. » pp. 5-19

Je viens de tout entendre, & vois ton artifice : A moins que de cela, l’eussé-je soupçonné ? […] que le beau coup que tu viens de faire me réduit à m’aller pendre sans balancer.

81. (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320

Despréaux n’ignoroit pas toutes les raisons que je viens de dire : mais en qualité de Censeur rigide, il vouloit toûjours qu’on ne cherchât à plaire qu’aux personnes d’érudition & du goût le plus délicat : cependant de tous les Poëtes modernes Moliere étoit celui qu’il estimoit & admiroit le plus ; & qu’il trouvoit plus parfait en son genre, que Corneille & Racine dans le leur. […] La mort (comme on vient de le dire) enleva Moliere presque à la sortie du théatre, où il se força pour jouer le rôle du Malade imaginaire, étant très-incommodé de la poitrine, & n’ayant pas voulu renvoyer un grand nombre de Spectateurs, qu’il avoit vû dans la Salle de la Comédie, avant que de s’aller habiller.

82. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Qu’il nous soit seulement permis à cette occasion de raconter un fait qu’une circonstance récente vient de rajeunir. […] Aimé-Martin alla les emprunter en 1837, pour cette même édition, dont nous venons de citer une note, et les donna comme une trouvaille de son fait. […] Sur Molière, sur l’accueil fait aux nouveaux acteurs, sur l’autorisation qui venait de leur être accordée, silence complet. […] Personne n’ignore que Valot, que nous venons de nommer, assassina la reine d’Angleterre en lui administrant de l’opium mal à propos. […] Ce que nous venons de dire des vers de Molière, nous pouvons le répéter de sa prose.

83. (1868) Une représentation de M. de Pourceaugnac à Chambord. Examen de deux fragments inédits paraissant appartenir à l’œuvre de Molière (Revue contemporaine) pp. 700-722

et les airs des musiciens, vient de la sérénade de Pourceaugnac. […] Cet enchaînement des scènes des avocats et des médecins, contraire à celui auquel on est accoutumé, nous paraît avoir existé; il est d’ailleurs un fait à noter, c’est que les productions musicales n’innovent pas, se mêlent peu de littérature et ne font que fixer d’une manière inconsciente ce qui existait déjà; nous en concluons que le Pourceaugnac joué à Chambord a contenu l’intermède que nous venons de transcrire. […] Puis la pièce ne finit pas; cela est si vrai qu’à la Comédie-Française (du moins il y a 15 ou 20 ans encore) on terminait M, de Pourceaugnac en faisant apparaître, dans une loge de premier rang, l’artiste qui venait de remplir le rôle de Pourceaugnac, et il invitait les acteurs à lui rendre visite à Limoges.

84. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Le tableau que Sganarelle vient de nous retracer est extrêmement joli ; il sentira toujours la main du grand Maître. […] Ce que je viens de dire pour prouver que la comédie ne corrompt point les valets, peut encore la justifier sur le reproche qu’on lui fait de styler les belles à tromper le tuteur le plus clairvoyant, ou le mari le plus soupçonneux. […] Il vient de m’ordonner de disposer votre ame A devenir sensible à sa nouvelle flamme. […] Moliere entre dans la carriere des Lettres : son génie lui fait concevoir l’art du Poëte comme nous venons de le définir.

85. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. » pp. 274-278

Parfait, qui rapportent cette lettre, ajoutent : « Ce discours d’Angelo est si fort éloigné de la vraisemblance, que ce seroit abuser de la patience du Lecteur que d’en donner la réfutation : aussi nous ne l’avons employé que pour prévenir des personnes qui, trouvant ce passage dans le volume que nous venons de citer, pourroient l’altérer dans leur récit, & donner le change à un certain Public, toujours disposé à diminuer la gloire des grands hommes ».

86. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « PRÉFACE. Du Genre & du Plan de cet Ouvrage. » pp. 1-24

M. de Marmontel auroit fait disparoître nos regrets, en acquittant, pour ainsi dire, la parole des trois poëtes que nous venons de citer, s’il se fût borné, dans sa Poétique, à traiter de la comédie seulement. […] Supposons présentement un comédien qui ait obtenu tous les dons naturels, & à qui l’art ait découvert tous les secrets dont nous venons de parler, il sera encore loin de la perfection, s’il ne connoît pas le méchanisme d’une piece, s’il ne sent, non seulement les détails, mais l’ensemble d’un drame.

87. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

Il se répand un peu, et je crois que vous en serez surprise. » Le 21 août, quatorze jours après ce qu’on vient de lire, madame de Sévigné écrit à sa fille : « Les amies de la voyageuse (mesdames de la Fayette, de Coulanges, d’Heudicourt, etc. […] J’ai composé un long chapitre pour dire ce que je viens de résumer en dix lignes ; mais ce chapitre est un assemblage de fragments tirés des écrits de mesdames de Sévigné et de Maintenon, et je n’ai pu résister au plaisir de les transcrire.

88. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. D’Ancourt imitateur, comparé à Moliere, la Fontaine, Saint-Yon, le Sage, Montfleury, &c. » pp. 133-184

Don Juan vient de s’unir pour la vie à Léonor. […] A cet heureux projet je n’osois pas m’attendre ; Il vient de vous. […] Ça ne se peut pas, Monsieur le Bailli, je viens de le voir. […] Ce que nous venons de lire nous rappelle aisément la scene dans laquelle Eraste, feignant de connoître la famille de Pourceaugnac, l’engage à nommer tous ses parents l’un après l’autre ; mais si la scene de Pourceaugnac est forcée, celle-ci est tout-à-fait contre nature, puisque Julien s’apperçoit que l’Epine veut lui tirer les vers du nez, qu’il projette de ne rien dire, qu’il est bien plus intéressé que Pourceaugnac à se taire, & qu’il n’est pas stupide comme le héros de Limoges.

89.

Jules Christophe a porté ce toast : « Au Bon Sens génial, au grand Rire cruel Qui vient de Rabelais et de Pantagruel. […] Aussi ajoute-t-il à la traduction qu’on vient de lire, ces paroles peu modestes : « Nous sommes (en Italie) plus polis, plus délicats que les parisiens du siècle de Louis XIV !  […] L’auteur venait de faire représenter à l’Odéon (15 janvier 1863) un à-propos en vers, La Fille de Molière, qui témoignait assez de son culte pour le Père de la Comédie. […] Alberdingk Thym a largement mérité par l’éminent service qu’il vient de rendre au théâtre hollandais. […] Racine était à Paris lorsqu’il écrivait à l’abbé Levasseur qu’il venait de faire et de défaire le quatrième acte de sa tragédie, et, en décembre, qu’elle allait bientôt être achevée.

90. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Molière reprit haleine au jugement de Sa Majesté, et aussitôt il fut accablé de louanges par les courtisans, qui tous d’une voix répétaient, tant bien que mal, ce que le Roi venait de dire à l’avantage de la pièce. […] Là, un maître d’escrime étale à nos yeux l’insolence brutale d’une profession qui est bien moins, peut-être, un apprentissage de bravoure que de poltronnerie, et qui ne voit rien de plus beau qu’un coup d’épée, paré, si ce n’est un coup d’épée donné ; et un précepteur de sagesse, après avoir débité d’admirables maximes contre la colère et l’orgueil, fait éclater dix fois plus d’orgueil et de colère que ceux qu’il vient de gourmander. […] Je m’attacherai seulement aux paroles qui se rapportent plus directement à la pièce dont je viens de m’occuper moi-même ; et mon zèle prouvé pour la gloire de Molière, ne m’empêchera pas de souscrire à la sentence portée par l’auteur de l’Art poétique.

91. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

Il vient de voir une jeune personne fiancée à un paysan qu’elle aime beaucoup : il est jaloux de leur bonheur ; il veut le troubler en enlevant la petite paysanne. […] Il reconnoît enfin son valet, lui raconte le tour galant qu’il vient de jouer à sa cousine. […] Les deux petites paysannes séduites par notre scélérat ne lui paroissent-elles pas plus intéressantes qu’Elisa, cette fourbe se faisant un jeu de tromper les hommes, & que Dona Anna devenant sensible à la feinte passion d’un homme qu’elle voit pour la seconde fois, qui à la premiere a voulu la violer le poignard sur la gorge, & qui vient de tuer son pere ?

92. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V.*. Destouches imitateur, comparé à Moliere, Plaute, Regnard, Shakespeare, &c. » pp. 185-218

Cependant, sans nous rétracter sur la justice que nous venons de rendre à cette comédie, nous sommes obligés, comme Historiens, de dire que les reprises qu’on en a faites n’ont jamais excité dans le public un empressement bien marqué de la recevoir ». […] Lothaire, encore plus surpris qu’il ne l’avoit été d’abord, le regarda quelque temps sans parler ; & après l’avoir bien considéré : Faut-il, Anselme, lui dit-il, que je prenne sérieusement ce que tu viens de dire, & crois-tu que, si je ne l’avois pris pour une raillerie, je ne t’aurois pas interrompu au premier mot ? […] Malgré ce que je viens de dire, convenons que nombre d’Auteurs auroient peut-être imité plus mal la Nouvelle espagnole, & que la comédie ne mérite pas l’épigramme suivante faite par quelque malin après les trois ou quatre premieres représentations :  On représente maintenant  Le Curieux impertinent.

93. (1871) Molière

D’un chêne grand et fort, Dont près de deux cents ans ont fait déjà le sort, Je viens de détacher une branche admirable, Choisie expressément de grosseur raisonnable, Dont j’ai fait sur-le-champ, avec beaucoup d’ardeur, (II montre son bras.) […] Ainsi commencèrent les illustres fondateurs du théâtre athénien ; ainsi s’est révélé le maître et le dieu du théâtre anglais ; ainsi ces grands génies, par l’exercice assidu des moindres détails, pour ainsi dire par l’argumentation ad hominem, sont entrés dans tous les mystères de ce grand art d’arracher le rire ou les larmes, d’intéresser et d’amuser tant de gens, venus de si loin et de côtes si opposés, avec tant d’ambitions si différentes : paysans, bourgeois, coquettes, amoureuses, capitaines, courtisans. […] En ce moment, le Mazarin venait de mourir, « raisonnablement chargé de la haine publique », disait le cardinal de Retz.

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