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20. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Il a trouvé le moyen d’établir que mesdames Deshoulières, de la Fayette et de Sévigné, qui, de son aveu, étaient les plus charmants esprits du siècle, étaient néanmoins du nombre des femmes dont Molière a voulu corriger la folie86 ; et il insinue qu’elles étaient de la coterie qui soutenait les Cottin, les Pradon et les Voiture ; il nous assure que madame de Sévigné, bien qu’admiratrice de Corneille, ne trouvait rien de plus charmant que le badinage de Voiture. […] Quant à l’imputation d’avoir été de la coterie qui soutenait Pradon, ou, ce qui est la même chose, qui dépréciait Racine, comment pourrait-elle justifier Molière d’avoir attaqué madame de Sévigné dans Les Femmes savantes qui sont de 1672, puisque le premier débat qui a éclaté entre Pradon et Racine a eu lieu à l’occasion de Phèdre, qui n’a paru qu’en 1677 ? […] Ne serait-ce pas comme si je me tourmentais à soutenir que je ne suis pas un malhonnête homme, un homme sans pudeur, sans mœurs, sans conscience ?

21. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Ce mérite et la gaieté du rôle de Mascarille ont soutenu cette pièce au théâtre, malgré tous ses défauts. […] Toute l’intrigue roule sur une supposition inadmissible, qu’un homme s’imagine être marié avec la femme qu’il aime, le lui soutienne à elle-même, et soit marié en effet avec une autre. […] Tout ce rôle d’Agnès est soutenu d’un bout à l’autre avec la même perfection. […] Voici comme il soutient cette belle accusation. […] Qui le forçait à soutenir si obstinément une vérité si indifférente ?

22. (1852) Molière — La Fontaine (Histoire de la littérature française, livre V, chap. I) pp. 333-352

La cour et la ville goûtèrent ou subirent d’assez bonne grâce les leçons du poète, qui n’eut de lutte à soutenir que contre l’hypocrisie ; mais enfin il réussit à la démasquer en plein théâtre. […] J’avoue qu’il y a des lieux qu’il vaut mieux fréquenter que le théâtre ; et si l’on veut blâmer toutes les choses qui ne regardent pas directement Dieu et notre salut, il est certain que la comédie en doit être, et je ne trouve pas mauvais qu’elle soit condamnée avec le reste ; mais supposé, comme il est vrai, que les exercices de la piété souffrent des intervalles, et que les hommes aient besoin de divertissement, je soutiens que l’on ne leur en peut trouver un qui soit plus innocent que la comédie. » Avant de se prononcer ainsi, Molière a eu soin d’établir qu’il y a comédie et comédie, et de faire observer que « ce serait une injustice épouvantable que de vouloir condamner Olympe, qui est femme de bien, parce qu’il y a une Olympe qui a été une débauchée ». […] Alors, pleinement éveillé et riche des fruits de ce travail qui avait été pour lui un plaisir, il écrivait, non pas négligemment et à l’aventure, mais avec un soin curieux, une attention soutenue, un goût délicat et plein de scrupules, ces fables immortelles qu’on ne se lasse pas de relire, aliment et parure de la pensée. […] Avons-nous chez nos poètes les plus soutenus de plus beaux vers que ceux-ci : Quant aux volontés souveraines De celui qui fait tout, et rien qu’avec dessein, Qui les sait que lui seul ? […] Rome et la Grèce nous opposent des poètes qui soutiennent la comparaison avec Corneille, Racine et Boileau, mais elles n’ont rien à placer légitimement en regard de Molière et de La Fontaine.

23. (1706) Lettre critique sur le livre intitulé La vie de M. de Molière pp. 3-44

Pour moi, je n’en crois rien ; et je penserais plutôt que secouru de quelqu’un contemporain de Molière, il a broché son Ouvrage, qui est négligé en quelques endroits ; et je jurerais que ce quelqu’un est Baron : car ce Livre est autant sa Vie que celle de Molière : et ce qui me le ferait croire encore davantage, ce sont les louanges outrées que l’Auteur lui donne un peu trop légèrement, surtout lorsqu’il dit hardiment : Qui depuis Molière a mieux soutenu le Théâtre-Comique que Baron ? […] Il fait dire à Molière en Languedoc qu’il est passable Auteur : il lui fait souhaiter de venir à Paris, parce qu’il se sentait assez de forces pour y soutenir un Théâtre Comique : et lorsqu’il y est arrivé, il se défie de lui, mal à propos ; puisque c’est après avoir plu au Roi ; après que sa Majesté lui eut accordé le Petit-Bourbon pour jouer la Comédie. […] Voilà un sentiment qui me paraît outré ; car je ne vois pas même que Molière ait jamais mieux représenté le Bourgeois Gentilhomme et Pourceaugnac, que Poisson les représente ; qu’il ait mieux soutenu le caractère du Misanthrope, que Beaubourg et Dancour le font valoir ; plus délicatement grimacé que la Toreillière, et ainsi des autres. […] Molière y fait le personnage d’un présomptueux ; Baron, celui d’un homme qui ne se connaît pas ; le Courtisan, celui d’un malavisé, de se commettre avec lui : et tout cela est soutenu par de si mauvaises raisons, que je ne daigne pas vous en parler davantage ; d’autant plus, que je ne devine pas sûrement les personnes que l’Auteur a cachées.

24. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Ricciardo soutenait qu’elle accoucherait d’une fille. Il soutint qu’il aurait un garçon. […] Lelio l’assure que toute son inquiétude ne vient que de la nécessité de se voir obligée à soutenir ce déguisement. […] Pandolfo, étant convaincu par sa fille que tout ce que Ricciardo lui a dit est une imposture, lui ordonne de se préparer à le soutenir en face du père et du fils, s’il en est besoin. […] Après avoir eu recours à la comédie de l’art, au, moins pour la trame du Cocu imaginaire, Molière demande à la comédie soutenue une pièce du genre dit héroïque, Dom Garcie de Navarre, par laquelle, forcé de quitter le Petit-Bourbon, il inaugura, le 4 février 1661, la salle du Palais-Royal.

25. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IX. Du Genre larmoyant. » pp. 103-122

Je dis plus, je soutiendrai que leurs plus grands partisans en apparence, sont plus justes dans le fond du cœur. Un Auteur aura beau vous soutenir dans une préface que le genre prétendu nouveau & philosophique mérite la préférence sur celui de Plaute, de Térence, de Moliere ; croyez qu’il ne le pense pas, & dites-lui avec Dorine 24 : Non, vous avez beau faire, On ne vous croira pas. […] Tindare ne se déconcerte point ; il soutient hardiment devant Hégion qu’il est Philocrate. […] Ne soutenez plus une opinion flatteuse pour vous, à la vérité, mais qu’il est si facile de pulvériser Dorine va vous dire encore : Je n’en parle, Monsieur, que pour votre intérêt.

26. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

N’est-il pas en notre pouvoir de jouer ce que nous voulons, de recevoir les mauvaises pieces, de condamner à l’oubli les bonnes, de favoriser les Auteurs médiocres, de dégoûter ceux qui pourroient soutenir la scene » ? […] Mais un théâtre ne peut se soutenir sans nouveautés, & je le prouve par l’Opéra, qui a le fonds le plus riche, qui peut le rajeunir en changeant la musique de quelques ariettes, ou les ballets, qui donne le même spectacle trois mois de suite, & qui languit faute de pieces nouvelles. […] Il trouvera le secret d’écraser tout débutant qui pourroit l’alarmer, & de soutenir tout pigmée qui servira à le faire paroître plus grand. […] Un spectacle qui n’a pas un vrai genre ne peut se soutenir s’il ne se varie continuellement.

27. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Pieces intriguées par une Soubrette. » pp. 135-150

Mon drôle qui, sans doute, craignoit l’air de la Turquie, s’arrête à Malthe, y boit de bon vin grec, fait connoissance avec un vieux Parisien qui a été esclave chez les Turcs, se fait instruire de leurs mœurs, & revient en état de pouvoir soutenir qu’il a fait les plus grandes perquisitions dans le voyage qu’on lui a ordonné. Ismene est devenue éprise de l’amant de sa fille ; elle craint le retour de Champagne ; elle ouvre son cœur à Laurette sa suivante, qui se charge de faire soutenir à Champagne que le mari d’Ismene est mort. […] N’importe, je leur soutiendrai encore que le trait dont je parle est sublime, & qu’il n’y en a pas un aussi vigoureux, aussi réfléchi dans tous les Théâtres connus.

28. (1870) La philosophie dans le théâtre de Molière (Revue chrétienne) pp. 326-347

Enfin, dans son enthousiasme, Molière va jusqu’à citer presque textuellement le plus célèbre, à coup sûr, des passages de cet incomparable auteur : « Je soutiens qu’il faut dire la figure d’un chapeau… Oui, ignorant que vous êtes, c’est comme il faut parler, et ce sont les termes exprès d’Aristote dans le chapitre de la qualité (28). » Je ne crains pas que le lecteur se soit mépris sur le ton de cette exposition. […] La première, en effet, l’âme, distincte du corps, et si supérieure au corps qu’elle ne semble plus guère s’apercevoir de ses rapports avec lui, a le malheur de n’être plus soutenue que par Armande. […] De même, en physique, Descartes, confondant la matière et l’étendue, soutenait que le vide ne pouvait exister, à moins d’un lieu sans étendue, ce qui serait contradictoire, c’est-à-dire qu’il soutenait le plein et la matière subtile. […] Mais voici que cette accusation ne saurait se soutenir devant les textes ; nous l’avons vu, et comme si cette preuve ne suffisait pas, l’histoire est là pour l’appuyer. […] Amour magnifique, chrétien en un mot… quand il n’est pas seul, quand il est pénétré, soutenu, purifié par un amour plus élevé encore, par l’amour pour Dieu.

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Des différents Genres en général. » pp. 1-8

Cependant, s’ils s’étoient avisés de mettre le titre de Comédie à la tête de leurs ouvrages, de les distribuer en scenes, & de les exposer sur le théâtre, le crédit des Auteurs & l’amour de la nouveauté auroient pu les y soutenir quelque temps ; mais ils en seroient bientôt tombés pour être ensevelis dans l’oubli ; ou pour ne devoir leur célébrité qu’à leur ridicule. […] On soutient encore que le genre avoué par Thalie est resserré dans un cercle fort étroit, & qu’il faut en sortir crainte d’amener la monotonie sur nos théâtres : c’est une autre erreur qu’il est bien aisé de combattre.

30. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492

je vous soutiens que, dans tous les états, On ne peut de mon art assez faire de cas ; Qu’un enfant de famille, & qu’on veut bien instruire, Devroit savoir jouer avant que savoir lire. […] Je serois un ingrat, si je n’avouois avoir puisé dans ces repas quelques-uns des bons matériaux de mon ouvrage ; mais je trahirois la vérité, si je ne disois aussi que j’y ai entendu soutenir, avec tout l’esprit imaginable, & les raisons les plus convaincantes en apparence, les choses les plus manifestement contraires au goût. […] J’eus le chagrin mortel de voir soutenir « qu’un Auteur sage doit, pour être plus sûr de réussir, ne placer dans chaque acte qu’une seule scene brillante & forte par sa situation ; que les autres doivent être faites seulement pour amener celle-là ; que dans les actes où il y a plusieurs grandes scenes, le spectateur, étourdi par des beautés qui se croisent mutuellement, les sent moins que lorsqu’il en voit seulement quelques-unes joliment enchassées, & distribuées avec prudence ».

31. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

C’est à l’occasion de Tartuffe qu’il eut sujet de faire ses réflexions et qu’il soutint cette thèse. […] Elle l’apprécia et lui en donna plus tard la plus flatteuse marque qu’il pût ambitionner, en le faisant appeler pour l’aider à soutenir la mort. […] Molière se sentant soutenu, y déploya une activité, une persévérance, une audace incroyables. […] Orgon tout seul avec MmePernelle, aussi folle que lui, demeure pour soutenir l’honneur du nom chrétien. […] Rien ne donne la gloire à coup plus sûr, ne soutient plus longtemps une œuvre frivole et fausse dans le rang des chefs-d’œuvre de l’esprit humain.

32. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. Choix du lieu de la Scene. » pp. 76-93

vous osez me soutenir en face, Que, plutôt qu’à cette heure, on m’ait ici pu voir ? […] Sainval resta quelque temps comme pétrifié ; mais, trop prévenu en sa faveur, ou peut-être aveuglé déja par le Dieu dont il alloit prendre les chaînes, il se remet bientôt, & soutient qu’il est aimé, qu’il est certain de posséder sans partage le cœur de sa maîtresse. […] Il se croit si sûr de son fait, qu’il ose défier ses rivaux de soutenir ce qu’ils avancent en présence de la fidelle Sophie.

33. (1705) La vie de M. de Molière pp. 1-314

Avec du sens commun, peut-on soutenir une Pièce où l’on ait mis Tarte à la crème ? […] Qui, depuis sa mort, a soutenu plus sûrement le Théâtre comique, que Monsieur Baron ? […] Ils cherchaient toute la Troupe pour lui faire éprouver le même traitement qu’aux gens qui avaient voulu soutenir la porte. […] Connaître Molière était un mérite que l’on cherchait à se donner avec empressement : d’ailleurs Mr de Chapelle soutenait sa table avec honneur. […] L’envie et l’ignorance les soutenaient dans ces sentiments ; et ils n’omettaient rien pour les rendre publics par leurs discours, ou par leurs Ouvrages.

34. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

Chrémès sort, voit l’enfant : Mysis dit que c’est l’enfant de Pamphile : Dave lui soutient le contraire afin de l’animer, & dit à Chrémès de ne pas ajouter foi aux propos de cette femme. Elle vous en soutiendra bien d’autres, si vous l’écoutez, dit-il ; elle vous dira que sa maîtresse est citoyenne. […] Alors Dave vient soutenir que rien de tout cela n’est vrai : Glycerie le regarde avec la derniere indignation ; il lui dit qu’il l’a contredite pour la rendre plus éloquente. […] Dave sort de chez Glycerion, exhorte encore Simon à faire venir la mariée : il rapporte qu’un homme arrivé de l’isle d’Andros soutient que Glycerion est citoyenne. […] Simon demande à Pamphile s’il est prêt à soutenir, comme les autres, que Glycerion est citoyenne : Pamphile lui répond qu’on l’assure.

35. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVI. De l’Entr’acte. » pp. 289-308

Il n’indique pas ce qui se fait derriere la scene ; premiérement, parcequ’on n’y fait rien ; secondement, parceque des tables, des paquets, des cabarets, &c. n’ont aucun rapport avec les acteurs : par conséquent il ne soutient pas l’attention des spectateurs ; au contraire, il les distrait & les éloigne de l’objet principal. […] Des robes, un chapeau à l’Angloise très galant, loin de soutenir l’attention des spectateurs sur les malheurs d’Eugénie, & lui faire partager les pleurs qu’elle est censée répandre derriere le théâtre, peuvent faire croire au contraire que, pour se consoler, elle va faire sa toilette, & courir les assemblées ou les bals. […] Madame Murer, furieuse, s’écrie, après avoir rêvé un moment : Vengeance, soutiens mon courage !

36. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Regnard imitateur comparé avec la Bruyere, Plaute, & la nature. » pp. 5-50

Bientôt après Aristophonte veut lui soutenir qu’il n’est point Tindare. […] On lui soutient qu’on la lui a remise ; il le nie. […] Heureusement pour lui le valet de son frere survient, le prend pour son maître, le délivre & lui demande la liberté, que Menechme perdu lui accorde sans peine ; aussi agit-il avec son véritable patron, comme s’il étoit libre ; il soutient qu’il vient d’être affranchi par lui. […] Tous ces divers caracteres, animés par la robe, se soutiennent d’un bout à l’autre dans toute leur vérité ; au lieu que ceux de la piece françoise, ne tenant à rien, & faux par eux-mêmes, se démentent continuellement. […] La veuve jette les hauts cris, quand le précepteur de ses enfants, qui l’avoit aidée dans le particulier à soutenir publiquement le caractere de prude, & qui l’avoit souvent consolée des infirmités de son mari, trouve le secret de la consoler encore de sa mort trop précipitée.

37. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXV » pp. 402-412

Quand nous aurons vu le roi, je vous écrirai le jour que M. du Maine et moi partirons, etc. » La même lettre, dans l’édition de Nancy, renferme ces mots : « Ne vous croyez point mal à la cour, nous nous y soutiendrons. » Ce que madame de Maintenon attendait du roi était un accueil bienveillant, pas autre chose. […] Dès le 14 septembre 1676, madame de Sévigné écrivait à sa fille : « On prétend qu’elle n’est plus ce qu’elle était, et qu’il ne faut plus compter sur aucune bonne tête, puisque celle-là n’a pu soutenir le tourbillon de ce bon pays. 

38. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Ainsi soutenu par la minorité des poètes parfaits, par Platon, par l’évidence même, je vais développer l’idée totale de la comédie dans son opposition absolue avec la tragédie. […] Sans jamais tendre notre esprit par aucun effort d’attention soutenue, sans nous attacher même par aucun intérêt sérieux, son théâtre nous retient par les seuls attraits d’une poésie et d’une gaieté toujours épanouies. […] Telles sont les idées générales qui doivent soutenir et éclairer notre critique. […] Ce luxe ne convient qu’à une autre espèce d’avare, à celui qui veut soutenir l’éclat d’un certain rang, sans faire les dépenses que ce rang exige. […] À l’exception de quelques scènes plus animées, Le Misanthrope n’est qu’une suite de thèses soutenues dans toutes les formes.

39. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Des Pieces intriguées par un Valet. » pp. 125-134

Pour moi j’ignore comment on peut allier la décence avec le métier de Mercure, & je soutiens qu’il seroit encore plus indécent à nos yeux si nous le faisions exercer sur notre théâtre par des personnages distingués. […] Loin de convenir que nos mœurs ne veulent plus qu’on mette des domestiques intriguants sur la scene, je soutiens que jamais siecle ne le permit, ne l’exigea même davantage.

40. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [91, p. 135] »

[91, p. 135] La farce du Médecin malgré lui, composée à la hâte, et dans laquelle Molière ne daigna pas même s’asservir à la règle de l’unité de lieu, eut le plus grand succès et soutint le Misanthrope, à la honte de l’esprit humain.

41. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. Des Comédies Héroïques. » pp. 9-29

Il soutint après cela cette malheureuse guerre encore trois ou quatre ans, ayant toujours quelque nouveau désavantage, & mourut enfin de déplaisir & de fatigue, laissant ses affaires désespérées, & la Reine grosse, à qui il conseilla d’abandonner tout-à-fait l’Aragon, & de se réfugier en Castille. […] Corneille, loin d’avoir gâté son sujet, & de n’avoir pas soutenu la gloire du genre héroïque, l’a embelli, de l’aveu de tous les connoisseurs. […] Le genre est vicieux par lui-même : il ne peut se soutenir sans rentrer dans le genre comique ou tragique : s’il tient de l’un & de l’autre, on a raison de s’écrier, voilà le monstre.

42. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [16, p. 46-47] »

Un jour Molière, pour éprouver le goût de cette servante, lui lut quelques scènes d’une comédie de Brécour*, comédie qu’il disait être de lui : la servante ne prit point le change ; et après avoir entendu quelques pages, elle soutint que son maître n’avait pas fait cette pièce.

43. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [61, p. 99] »

De là vint la brouillerie de Racine et de Molière, qui s’étudiaient tous deux à soutenir leur théâtre avec une pareille émulation.

44. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. » pp. 251-273

Il ne me semble pas que ce qui a été une fois jugé selon les loix, puisse être changé ; & je soutiens même qu’il est honteux d’entreprendre un procès de cette nature. […] Je soutiens que l’émétique la tuera. […] Buona Testa soutient qu’elle est très malade ; Onesti, qu’elle se porte bien : Merlino est alternativement de l’avis de ses deux confreres : Tarquino crie sans cesse qu’il faut du sang.

45. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Mon intention n’est pas de soutenir que les Mémoires sur la vie de Molière sont exempts d’erreurs. […] avec du sens commun peut-on soutenir une pièce où l’on a mis tarte à la crème ? […] « Pourquoi, lui disaient-ils, ne faites-vous pas des ouvrages qui nous soutiennent ? […] Ils cherchaient toute la troupe pour lui faire éprouver le même traitement qu’aux gens qui avaient voulu soutenir la porte. […] Chapelle soutenait sa table avec honneur.

46. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. Des Vers & de la Prose dans les Comédies. » pp. 103-117

On comprit alors qu’il peut y avoir de fort bonnes comédies en prose, & qu’il y a peut-être plus de difficulté à réussir dans ce style ordinaire, où l’esprit seul soutient l’Auteur, que dans la versification, qui, par la rime, la cadence & la mesure, prête des ornements à des idées simples que la prose n’embelliroit pas. » Voilà, graces à M. de Voltaire, les comédies en prose justifiées. […] Les uns disent que les vers libres & les rimes mêlées sont plus propres, en ce qu’il y a plus de liberté & plus de variété, & qu’ils s’éloignent du ton soutenu des vers alexandrins à rimes plates.

47. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXIII » pp. 237-250

        La bagatelle, la science, Les chimères, le rien, tout est bon ; je soutiens         Qu’il faut de tout aux entretiens : C’est du parterre où Flore épand ses biens ; Sur différentes fleurs l’abeille s’y repose,         Et fait du miel de toute chose. […] « On était hier, dit-elle, sur votre chapitre chez madame de Coulanges, et madame Scarron se souvint avec combien d’esprit vous avez soutenu autrefois une mauvaise cause, à la même place et sur le même tapis où nous étions.

48. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

On peut résumer ainsi les accusations de l’auteur d’Emile : 1° Le caractère du misantrope n’est pas assez soutenu ; 2° Molière a rendu la vertu ridicule dans la personne d’Alceste. Est-il vrai que le misantrope ne soutienne pas, dans toute la pièce, le caractère qu’il a montré dès la première scène ?

49. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [31, p. 59-61] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 559 Tout le monde sait que le Misanthrope fut d’abord mal reçu, et qu’il ne se soutint au théâtre qu’à la faveur du Médecin malgré lui.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. De l’Etat, de la Fortune, de l’Age, du Rang, du Nom des Personnages. » pp. 39-75

Je vais plus loin : tout le monde sait que la piece du Joueur n’est pas intéressante, & je soutiens que c’est parceque le héros n’est pas riche, & que, toujours mesquin dans ses pertes & dans ses gains, sa bonne ou sa mauvaise fortune peut affecter seulement son valet, sa selliere & son tailleur. […] On répondra à cela qu’il n’y avoit qu’à changer aussi l’âge de la Comtesse : je soutiens que Marivaux 9 lui a donné précisément l’âge qu’elle doit avoir. […] J’ai dit que nous avions cette obligation à la vanité mal entendue des Auteurs, & je le soutiens. […] Remontons plus haut, & faisons la guerre au noble personnage de Madame Grognac dans le Distrait de Regnard, qui ne me paroît pas dignement soutenir sa qualité.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

Don Juan jure de le faire avec exactitude, & se promet tout bas de soutenir le titre qu’il a si bien mérité : le trompeur de toutes les femmes. […] Pendant ce temps-là Don Pedre a comploté avec sa fille Isabelle de soutenir que le Duc Octave s’est réellement introduit dans son appartement. […] Arlequin lui soutient qu’il l’avoit vu, & ne parloit ainsi que pour plaisanter. […] Don Juan soutient que la femme déguisée est une aventuriere, qu’Isabella ne lui ressembla jamais, & la fait encore passer pour folle.

52. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

Mais vous insultez Dancour, et plusieurs autres Auteurs, ajoute mon Censeur, d’avancer hardiment que depuis Molière, personne n’a mieux soutenu le Théâtre Comique que Baron. […] Ainsi lorsque j’ai dit que Baron était celui des Auteurs qui avait le mieux soutenu le Théâtre Comique depuis Molière, j’ai dit ce que j’ai pensé, et ce que je pense encore sans préjugé ; et je ne trouve point mauvais qu’un autre soit d’un sentiment opposé, comme le fait mon Censeur. […] « Je rencontre encore, dit l’Auteur de la Critique, une contradiction dans la Vie de Molière, l’Auteur lui fait dire en Languedoc qu’il est passable Auteur : il lui fait souhaiter de venir à Paris, parce qu’il se sentait assez de forces pour soutenir un Théâtre Comique : et lorsqu’il y est, il se défie de lui mal à propos, puisque c’est après avoir plu au Roi. » Mon Censeur prend avantage de tout, il ne néglige rien pour m’attaquer : Je ne le trouve pourtant pas plus fort en cette occasion que dans les autres ; car sûrement il n’y a point de contradiction dans les paroles et dans les situations de Molière. […] Il avait à soutenir la réputation qu’Elle lui avait déjà établie par son approbation : Trois raisons qui devaient également donner de l’inquiétude à Molière.

53. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [8, p. 39-40] »

Rose soutint toujours, en chantant les paroles latines, que Molière les avait traduites en français, d’une épigramme latine, imitée de l’anthologie.

54. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Obligées de soutenir les travers ou les vices du dernier valet qui porte leurs livrées, elles sont forcément intolérantes : aussi les temps des troubles civils sont-ils les plus funestes pour l’art de la comédie. […] Molière, pour fermer la bouche à ses ennemis qui l’accusaient d’être un esprit fort, un impie, un athée, reconnut qu’il devait faire une profession de foi solennelle de ses principes religieux ; il voulut fermer la bouche à ses calomniateurs, et se préparer à la lutte terrible qu’il était sur le point de soutenir. […] Mais ce qui achèvera de peindre la secte, c’est cette autre scène où un des personnages examine l’action du Tartuffe sous le rapport moral ; il soutient que Molière, en faisant arrêter l’hypocrite, a outragé la vertu, et qu’en assurant le triomphe d’Orgon, il a donné gain de cause au vice. […] Écoutez leurs fastueuses protestations, ils se donnent comme les soutiens les plus fermes des pouvoirs de la terre ; mais, dès qu’ils ne trouvent pas leurs passions sur le trône, ils l’environnent de soupçons et de haines ; ils cherchent un appui dans les personnes royales qui l’entourent. […] Le personnage de Cléante est là pour soutenir l’honneur de la vraie religion, et ce n’est pas seulement dans une poésie admirable qu’il en trace les devoirs et qu’il en fait ressortir les principes consolateurs, c’est par des actions qu’il montre la différence d’une superstition aveugle et cruelle à une piété douce et éclairée.

55. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [17, p. 47-48] »

Ni les prières, ni les remontrances de ses Amis soutenues de ces promesses ne purent rien sur son Esprit.

56. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [90, p. 134] »

Elle joue sans déclamer et avec une réelle intelligence des textes, soutenue pendant quelques années (1720-1729) par le vieux Baron, élève de Molière.

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. Des Comédies Allégoriques. » pp. 75-90

que l’on me soutienne ! […] Messieurs, je n’en puis plus ; soutenez-moi la tête.

58. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [40, p. 69-70 ] »

avec du sens commun peut-on soutenir une pièce où l’on ait mis tarte à la crème.

59. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. » pp. 57-70

Arlequin, conduit par le hasard, la soutient, & la porte chez elle. […] Eléonora soutient qu’elle mérite cette épithete.

60. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Mais, quand tout semble conspirer pour l’anéantissement des institutions, quand tous les bras sont en mouvement pour renverser l’édifice social, à quoi pensent les hommes chargés de le soutenir ? […] Et cependant certains hommes osent soutenir que la carrière de la comédie est fermée !

61. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXI » pp. 338-354

Dans sa lettre à Gobelin, elle dit : « Il se passe ici des choses terribles entre madame de Montespan et moi, le roi en fut hier témoin ; et ces procédés, joints aux maladies de ses enfants, me mettent dans un état que je ne peux soutenir. » Dans la seconde, à madame de Saint-Géran, se lisent ces mots : « Tout ce que je souhaiterais serrait de voir à madame de Montespan un cœur fait comme le vôtre. […] Voici ses expressions : « Le roi étant entré chez son fils, la trouva seule (madame Scarron) avec le duc, qui avait la fièvre et qu’elle soutenait d’une main, mademoiselle de Nantes qu’elle berçait de l’autre, et le comte de Vexin qui dormait sur ses genoux.

62. (1910) Rousseau contre Molière

Le caractère de l’Alceste de Fabre est tout à fait vrai et il est soutenu jusqu’au bout avec une très grande sûreté. […] On peut même soutenir à la rigueur que M.  […] Eh bien, mais, Molière n’a pas toujours soutenu cette banalité et plaidé ce lieu commun. […] Nicole est certainement très amusante ; mais pour ce qui est de ce qu’elle soutient comme thèse, elle ne soutient rien du tout. […] Pour mon compte, je l’accepte et la proclame avec toute la hardiesse qu’il faut avoir pour la soutenir.

63. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Voilà ce qu’ils ont affecté, mettant dans la bouche de cet hypocrite des maximes de religion faiblement soutenues, au même temps qu’ils les supposaient fortement attaquées ; lui faisant blâmer les scandales du siècle d’une manière extravagante ; le représentant consciencieux jusqu’à la délicatesse et au scrupule sur des points moins importants, où toutefois il le faut être, pendant qu’il se portait d’ailleurs aux crimes les plus énormes ; le montrant sous un visage de pénitent, qui ne servait qu’à couvrir ses infamies ; lui donnant, selon leur caprice, un caractère de piété la plus austère, ce semble, et la plus exemplaire, mais, dans le fond, la plus mercenaire et la plus lâche. » Je suis loin d’approuver tout ce qu’il y a de dur et d’amer, de violent et d’outré dans cette éloquente tirade. […] Un sujet plus intéressant, une intrigue plus animée, un plus grand nombre de caractères prononcés et agissants, quelque chose de plus vif, de plus énergique, de plus populaire dans le dialogue, tous ces avantages lui assurèrent dès l’abord un succès éclatant qui s’est toujours soutenu. […] Cent-cinquante ans d’un succès toujours soutenu, toujours croissant, prescrivent contre cette conclusion sévère. […] Dans l’impossibilité de les distinguer, les juges ordonnent qu’ils soutiendront, l’un après l’autre, contre la femme, objet de leur contestation, un certain genre de combat dans lequel le vrai mari passe pour être d’une valeur peu commune.

64. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

Cette morale, fondée sur la seule considération de l’utilité humaine, il osa l’enseigner, de la scène, à ce parterre dont les applaudissements soutenaient l’auteur de L’École des femmes contre les dédains des petits marquis. […] Jamais il n’a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle touchant la circulation du sang, et d’autres opinions de même farine… »Là-dessus, Thomas Diafoirus tire de sa poche, pour l’offrir à Angélique, la grande thèse qu’il vient de soutenir contre les circulateurs. […] S’agit-il des lois de l’art dramatique, Dorante niera d’abord qu’il existe d’autre règle que celle de plaire, qu’il n’a cure des écrits d’Aristote et d’Horace, que L’École des femmes, de Molière, est une bonne comédie parce que le public l’a bien accueillie ; puis, ayant ainsi fait acte d’indépendance, il soutiendra qu’en reste la pièce ne pèche contre aucune des règles dont parle M. […] Chrysale abdiquerait entièrement son autorité de chef de famille, s’il n’était vigoureusement exhorté par son frère, soutenu par sa servante.

65. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIII. Examen de quelques Caracteres. » pp. 350-377

Je soutiendrai au contraire que de tous les caracteres composés, celui que M. de Marmontel indique ici est peut-être le plus riche, graces à Moliere, qui, encore novice dans l’art de mettre de grands caracteres sur la scene, a rétreci son sujet, en faisant de son Homme au ruban verd un personnage qui hait les hommes plus par humeur que par raison, en le resserrant dans un cercle fort étroit, & en ne le mettant aux prises qu’avec un bel esprit, des petits-maîtres, une fausse prude & sa maîtresse. […] Pour soutenir les grands airs qu’il prend & qui ne vont pas avec sa fortune, il érige son valet-de-chambre en Ecuyer ; il emprunte de tous côtés, & calme ses créanciers en leur promettant de faire bientôt un riche mariage. […] A la premiere représentation de Dupuis & Desronais, quelques personnes soutenoient dans le parquet, que le rôle du pere n’étoit pas dans la nature.

66. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447

Dorine persiste à dire de lui tout le mal possible, & à soutenir que sa jeune maîtresse n’est pas l’affaire d’un bigot. […] On soutient que la brouillerie & le raccommodement de Valere avec Marianne font oublier Tartufe.

67. (1818) Épître à Molière pp. 6-18

Aimant à s’égayer par d’utiles loisirs, Louis, qui te devait ses plus nobles plaisirs, Dont l’appui protecteur faisant taire l’envie, Contre elle, tant de fois, a défendu ta vie ; Cet esprit éclairé, ce brillant potentat Qui de l’éclat des arts a reçu tant d’éclat 1; Qui soutint si longtemps le Tartuffe et Molière ; De son siècle, avec peine, obtint qu’un peu de terre Couvrirait par pitié l’honneur du nom français. […] Des vices de nos jours loin d’être le complice, S’il dédaigne des grands la hauteur protectrice, Soutenons son courage !

68. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [76, p. 115-117] »

Pour éviter sans doute la consonance de la rime de satire avec le mot lire qui termine cet hémistiche ; mais Molière soutint qu’il fallait s’en tenir à la première expression, et que la raison et l’art même demandaient et autorisaient souvent le sacrifice d’une plus grande perfection du vers à une plus grande justesse.

69. (1725) Vie de l’auteur (Les Œuvres de Monsieur de Molière) [graphies originales] pp. 8-116

Grimarest croiant être mieux informé que ces deux Auteurs, a soutenu que Moliere n’avoit rien moins que cette facilité de laquelle ses Contemporains l’avoient loué. […] avec du sens commun peut-on soutenir une Piéce où l’on ait mis Tarte à la crême ? […] Qui, depuis sa mort a soutenu plus sûrement le Theâtre Comique, que Monsieur Baron ? […] Despreaux de reciter la satyre addressée à Moliere ; mais après ce recit Moliere ne voulut point lire sa traduction, craignant qu’elle ne fût pas assez belle pour soutenir les louanges qu’il venoit de recevoir. […] Pourquoi, lui disoient-ils, ne faites-vous pas des ouvrages qui nous soutiennent ?

70. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Du Caractere des Professions. » pp. 284-302

Arlequin Grapignant, mis au théâtre le 12 Mai 1682, nous fait voir tout cela, en dépit des personnes obstinées à nous soutenir que tout change de face dans moins de cinquante ans. […] J’arrête les procès, loin de les soutenir.

71. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVI. De l’opposition des Caracteres. » pp. 398-416

« Un Philosophe marié, me répondront-elles surement, qui soutiendra qu’on ne doit pas rougir de s’allier à la vertu, à la sagesse, & que de pareils préjugés, indignes de la philosophie, sont le partage de la seule fatuité ». […] Je soutiens qu’il est bon, & bon par excellence, Et qu’il n’y manque pas la moindre circonstance.

72. (1914) En lisant Molière : l’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

L’Étourdi, qui est resté au théâtre, soutient très bien la représentation encore aujourd’hui. […] J’étudierai plus loin cette sorte de revirement de Molière qui en ses commencements a fait soutenir la thèse de l’ignorance des femmes par son personnage antipathique et qui maintenant fait soutenir la thèse de l’ignorance des femmes par son personnage sympathique. […] Il a été un peu féministe ; il a soutenu les droits de la jeune fille et de la jeune femme. […] C’est dans l’École des maris qu’il a soutenu cette première thèse et dans l’École des femmes qu’il a soutenu cette seconde et voilà, certainement, qui n’était pas idées de bourgeois du Marais en 1660 ni même beaucoup plus tard. […] C’est une chose très significative, nous dit-on, que très souvent pour soutenir la thèse à laquelle il tient, Molière ait choisi des servantes.

73. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Elle eut un succès extraordinaire ; dès la seconde représentation, les comédiens furent obligés de doubler le prix des places, pour diminuer l’affluence des spectateurs qui était excessive, et cette vogue se soutint pendant quatre mois de suite. […] Les deux rôles principaux, celui du jaloux et de sa victime, sont habilement tracés et soutenus ; plusieurs scènes sont préparées et exécutées avec art. […] Riccoboni a beaucoup mieux fait que de contester sans raison à Molière ce qu’il appelle l’idée et le motif de l’action des Fâcheux ; il a justifié cette action même, en prouvant très bien que, dans le dessein de l’auteur, elle ne devait être ni plus forte, ni plus soutenue, ni plus développée qu’elle l’est.

74. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Pourquoi ne soutiendrait-on pas la thèse contraire : de l’influence de Bossuet sur Louis XIV ? […] C’est que, bien qu’on en puisse dire, la pensée, a besoin, pour développer toute sa puissance, d’être soutenue par les préoccupations politiques ou religieuses, d’être animée par la passion. […] Il reste donc prouvé que les libéralités du roi ont pu récompenser les écrivains que l’opinion publique désignait à ses faveurs, mais qu’à l’exception de Racine il n’en est aucun dont Louis XIV ait soutenu les premiers pas.

75. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE III. » pp. 53-56

Elle eut un grand succès, puisque les comédiens firent payer double dès la seconde représentation, & qu’elle se soutint pendant quatre mois de suite.

76. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. Des Caracteres généraux. » pp. 263-267

Il ne s’ensuit pas de ce que j’ai dit, qu’il vaille mieux avoir fait le Malade imaginaire que les Femmes savantes ; mais je soutiens que si l’Auteur s’étoit donné autant de soins pour la premiere de ces pieces que pour la derniere, elle lui auroit fait plus d’honneur, & qu’à mérite égal le choix du sujet lui auroit valu la préférence.

77. (1696) Molière (Les Hommes illustres) « JEAN-BAPTISTE POQUELIN. DE MOLIERE. » pp. 79-80

Ni les prières, ni les remontrances de ses Amis soutenues de ces promesses ne purent rien sur son Esprit.

78. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

Nous y voyons Malherbe, honoré, fêté, chéri, y finir sa carrière ; le grand Corneille, distingué, encouragé, soutenu, y commencer la sienne ; et le sage, le vertueux, le sévère Montausier y fixer les vœux de la mère pour sa fille, et devenir maître de l’esprit et du cœur de Julie.

79. (1802) Études sur Molière pp. -355

Le genre. — Nouveau pour les Français, non pour les Italiens ; ils appelaient déjà ragionamenti les drames qui, dénués d’intrigue, étaient seulement animés par une discussion vive et soutenue entre plusieurs interlocuteurs. […] le Docteur accorde le pas à la matière, Arlequin soutient le contraire, et le prouve en racontant qu’un cordonnier lui ayant cassé la tête d’un coup de forme, la matière ne vint que longtemps après. […] Les uns soutiennent que Molière a voulu faire de ce personnage un doucereux cafard, et les autres prétendent qu’il faut le jouer… ; risquons le mot… en satire. […] Bussi Rabutin a beau dire que la Bélise de Molière est une faible copie de cette folle, je soutiens que les Bélise n’ont pas encore disparu de la société, et que les Hespérie ne se trouveraient en pays de connaissance qu’aux Petites-Maisons. […] Bélise peut-elle soutenir à Clitandre qu’il est épris d’elle, au moment où il croit la détromper si bien par ces mots, je veux être pendu si je vous aime  ?

80. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIV. La commedia dell’arte au temps de Molière (à partir de 1662) » pp. 265-292

Diamantine lui soutient qu’il a des chevaux, des terres, des châteaux, et lui demande ce qu’il veut manger. […] Aussi éprouvèrent-ils le besoin de modifier leur manière pour soutenir la lutte avec leurs rivaux.

81. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

Amenés devant les magistrats, ils avaient répondu « qu’ils étaient prêts de souffrir la mort pour soutenir la vérité qu’ils annonçaient. » Un peu plus tard, vers la Pentecôte, « quelques-uns s’acheminèrent, »hommes et femmes cette fois, à Argentan. […] Je rappellerai ici, seulement pour mémoire, que, de l’aveu de Voyer d’Argenson, « la dernière persécution qui,» en 1665, « donna le coup de la mort à la Compagnie, fut excitée par un curé de Paris qui crut s’acquérir un grand mérite auprès du premier ministre, de l’avertir de quelque assemblée secrète qui se faisait sur sa paroisse. » Le rôle joué par le Jansénisme dans la destruction de la Compagnie du Saint-Sacrement fut probablement plus important encore que l’hostilité du clergé constitué, à une date où Port-Royal, soutenu par la faveur publique, allait imposer au pouvoir royal, et au Pape lui-même, la « paix de l Église. » Ce rôle, l’affaire de L’Ermitage suffirait à nous le révéler. […] >» Et c’était encore Saint-Cyran qui, par une conséquence logique de ces principes d’abstention, tenait à saint Vincent de Paul des propos qui le scandalisaient : à savoir, par exemple, « que le dessein de Dieu était de ruiner l’Eglise présente, » de sorte « que ceux qui s’employaient pour la soutenir le faisaient contre le dessein divin. » Il se raillait de ces gens de bien empressés, « pareils aux Pharisiens, » tourmentés d’un zèle si ardent qu’ils « couraient la terre et la mer pour faire un prosélyte, » et qui n’en étaient pas moins « très aveugles et très corrompus. » Dans des épigrammes de ce genre, la Compagnie du Saint-Sacrement pouvait bien, dès 1612, voir sa condamnation. […] Et si le nom des hommes de Port-Royal figure au premier rang de ceux qui détruisirent une compagnie que, pourtant, plusieurs d’entre eux avaient contribué à fonder et à développer, c’est que Port-Royal détestait dans ces « zélés » les soutiens importuns d’une Eglise dont la rénovation ne pouvait se faire, selon eux, que par une révolution radicale de, l’esprit chrétien, et par la substitution d’une haine raisonnée de la nature et du monde à toutes ces charités empressées, gestes vains, selon eux, d’une piété inintelligente, complaisances détestables d’un paganisme inconscient.

82. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVII » pp. 193-197

Tous aussi avaient besoin l’un de l’autre, et pour se soutenir contre les malveillances particulières, et pour se fortifier réciproquement dans la bienveillance royale.

83. (1884) La Science du cœur humain, ou la Psychologie des sentiments et des passions, d’après les oeuvres de Molière pp. 5-136

Uranie proposant à ses camarades de mettre leur discussion en comédie, chacun des personnages qui vient de soutenir une opinion différente sur l’École des Femmes est tellement persuadé que sa manière de voir est la seule vraie, qu’il consent avec plaisir à venir l’exposer au public, persuadé que celui-ci lui donnera raison. […] Avec le plus grand sang-froid, avec le cynisme et même la naïveté qui résultent de l’absence de tout sentiment qui inspire de la réprobation et de la répulsion devant un désir criminel, il soutient que c’est se piquer d’un faux honneur que d’être fidèle, que la constance est un ridicule, et qu’il n’est rien qui puisse arrêter l’impétuosité de ses désirs. Si sa position de fortune ne lui permettait pas de satisfaire toutes ses passions, il soutiendrait de même que c’est un contre-sens que de ne pas se procurer de l’argent par le meurtre. […] Une des thèses psychologiques que Molière se plaît à soutenir sur la scène est le principe qui attribue la raison morale aux bons instincts, aux sentiments moraux, au bon sens, et non aux facultés intellectuelles ainsi qu’aux connaissances qu’elles procurent. […] « Préparez-vous à soutenir avec fermeté l’abord de votre père.

84. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Il ne cessera de soutenir cette thèse, laquelle, devenue la loi du théâtre, tantôt se traduira par les espiègleries d’Isabelle et d’Agnès, tantôt par le bon sens de ses servantes, et recevra enfin sa sanction de la noble conduite d’Elmire, la femme d’Orgon. […] Je le soutiens, Madame, un butor parisis, Une grosse pécore, une pure mazette ! […] C’est le style des Plaideurs, moins une correction soutenue; le trait suivant nous a paru digue de PetitJean. […] C’est l’arc boutant qui soutient la voûte. […] Le président Roze mit ces vers en latin et soutint que Molière les avait pillés à l’antiquité.

85. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Avec du sens commun peut-on soutenir une Pièce où l’on ait mis Tarte à la crème ? […] Roze soutenait, en chantant les paroles Latines, que Molière les avait traduites en François d’une ancienne épigramme. […] Despréaux, après en avoir vu la troisième représentation, soutint que cette Comédie aurait bientôt un succès des plus éclatants. […] En effet, elle soutint si bien le personnage, que le Président y fut trompé. […] Des auteurs qui soutiennent le théâtre, III.

86. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. Des Pieces à caractere. » pp. 253-258

Il est non seulement vrai que les Anciens ont fait des pieces à caractere ; mais l’on pourroit encore soutenir que le théâtre d’Athenes, dès qu’il commença à briller, vit des comédies à caractere long-temps avant les pieces d’intrigue ; & voici ce qui me fait penser de la sorte.

87. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre premier. Préliminaires » pp. 1-8

Elles exercèrent chacune une influence spéciale sur les deux grands génies qui fondèrent chez nous l’un et l’autre genre dramatique : Pierre Corneille, le père de la tragédie, fut soutenu dans sa puissante initiative par la littérature espagnole ; Molière, le comique, s’inspira davantage de l’art de l’Italie.

88. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIII. » pp. 436-488

« Oui, j’ose le dire, & je le soutiendrai ». […] Soutiens-moi, je suis mort ! […] C’est un plaisir sans pareil de contempler ce fantôme arrêté dans une rue : vous y verrez amasser cent curieux, & tous en extase disputer de son origine ; l’un, soutenir que l’imprimerie ni le papier n’étant pas encore trouvés, les Doctes y avoient tracé l’Histoire universelle ; & sur cela remontant de Pharamond à César, de Romule à Priam, de Prométhée au premier homme, il ne laissera pas échapper un filet qui ne soit au moins le symbole de la décadence d’une Monarchie. […] Et vous, préparez-vous à soutenir avec fermeté l’abord de votre pere.

89. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

Ces esprits justes, ces esprits vrais ne souffrent qu’avec peine que l’on préfère aujourd’hui des comédies composées simplement de saillies et d’épigrammes aux comédies qui n’ont qu’une intrigue soutenue d’une diction simple et naturelle. Il y a même des pièces d’une grande réputation dont l’action et le mouvement, quoiqu’elles soient en cinq actes, suffiraient à peine pour soutenir un acte seul : c’est moins une action véritable qu’une apparence d’action ; ou plutôt, c’est un simple assemblage d’autant de scènes qu’il en faut pour donner à une pièce la durée ordinaire des représentations : c’est un remplissage de dialogues semés de bons mots, de traits satiriques, qui séduisent le spectateur par leur brillant et l’empêchent de remarquer le vide et le défaut d’action. […] Nous passons ces faibles productions, pour parler de quelques autres qui soutinrent en partie la scène tragique ; les plus considérables sont Le Comte d’Essex, de Corneille de L’Isle ; Cléopâtre, de La Chapelle ; Pénélope, de l’abbé Genest ; Andronic, Alcibiade, Tiridate, de Campistron ; Régulus, de Pradon ; Géta, de Péchantré ; Polixène, Manlius, de La Fosse ; Oreste et Pylade, Amasis, de La Grange Chancel, etc. […] Cet espace est bordé d’une balustrade par-devant, et de degrés en amphithéâtre tout à l’entour : des colonnes, posées sur le haut de ces degrés, soutiennent des galeries sur lesquelles, entre les colonnes, on a placé des balcons qui sont ornés, ainsi que le plafond, et tout ce qui paraît dans la salle, de tout ce que l’architecture, la sculpture, la peinture et la dorure ont de plus beau, de plus riche et de plus éclatant. » Cette salle ne servit qu’aux représentations que le roi fit faire de la tragi-comédie de Psyché, après lesquelles elle fut abandonnée jusqu’en 1716, qu’on l’a raccommoda pour les ballets qui y furent exécutés.

90. (1809) Cours de littérature dramatique, douzième leçon pp. 75-126

On trouve souvent dans les pièces les plus vantées de Molière, mais surtout dans Le Misanthrope, de ces dissertations dialoguées qui ne mènent à aucun résultat : voilà pourquoi, dans cette comédie, l’action, déjà pauvre par elle-même, se traîne péniblement ; car à l’exception de quelques scènes plus animées, ce ne sont guère que des thèses soutenues dans toutes les formes, et ce n’est que par des traits d’esprit et par l’agrément du style, que l’auteur réussit à dissimuler le défaut d’intérêt. […] Ce luxe ne convient qu’à l’homme qui veut soutenir l’éclat d’un certain rang, sans faire les dépenses qu’il exige. […] Alceste a mille fois raison contre cette charmante Célimène, son seul tort est sa faiblesse pour elle ; il a raison dans ses plaintes sur la corruption de la société ; personne ne lui conteste les choses de fait qu’il soutient : il a tort de mettre en avant ses opinions avec tant de violence et si peu d’à-propos, mais puisque enfin il ne peut pas prendre sur lui l’espèce de dissimulation nécessaire pour vivre en paix avec ceux qui l’entourent, il a parfaitement raison de préférer la solitude « à la vie du monde. […] Tout ce que je viens de dire semble indiquer que le public français,* lorsque par hasard il oublie les règles de goût que L’Art poétique de Boileau lui a inculquées comme des devoirs, n’est pas dans le fait aussi opposé qu’on le croit aux libertés dramatiques des autres nations, et que ce qui soutient en France un vieux système, étroit et borné dans ses conséquences, c’est plutôt un respect superstitieux qu’une véritable vénération.

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