La bonne femme est occupée à calmer les pratiques que son mari néglige pour ses affaires politiques. […] Mon mari t’a-t-il apperçu ? […] Ecoute, ma petite femme, tu ne dois pas parler si rudement à ton mari ; cela a l’air trop commun. […] Crispin, donne à mon mari, à ce méchant homme, une paire de soufflets. […] Elle les donne en effet : son mari compte gravement jusqu’à vingt.
C’était un homme de qualité, un homme d’esprit, de belle figure, un homme de cour, mais non un de ces courtisans de profession, qui bornant leur ambition à obtenir une parole ou un regard du prince, se pâmaient de joie en s’entendant nommer pour un voyage de Mari y ou Ce Fontainebleau. […] Les maris que la marquise de Rambouillet donnait à ses filles, prouvent mieux son bon goût que le contraire n’est prouvé par la fréquentation de quelques écrivains ridicules dans sa maison qui était ouverte à tout le monde. […] En 1663, quand elle perdit son mari, elle se voua à la retraite, ne conserva des liaisons d’amitié qu’avec mesdames de Rambouillet, fort retirées elles-mêmes ; elle les réunit quelquefois à l’hôtel qu’elle acheta alors rue Saint Thomas du Louvre, et qui prit le nom d’hôtel de Longueville. […] Son mari était trésorier de l’extraordinaire des guerres, grand emploi de finance. […] On peut ajouter aux femmes de bonne compagnie de cette période madame de Scudéry, personne si différente de sa belle-sœur Madeleine et de Georges de Scudéry son mari, âgée de 19 à 29 ans.
C’étaient un mari et une femme qui se querellaient ensemble ; la femme criait après son mari de ce qu’il ne bougeait tout le jour de la taverne, et ce, pendant qu’on les exécutait tous les jours pour la taille qu’il fallait payer au roi, qui prenait tout ce qu’ils avaient ; et que, aussitôt qu’ils avaient gagné quelque chose, c’était pour lui et non pas pour eux. — C’est pourquoi, disait le mari se défendant, il en faut faire meilleure chère ; car, que diable nous servirait tout le bien que nous pourrions amasser, puisqu’aussi bien ce ne serait pas pour nous, mais pour ce beau roi ? […] La femme commence à crier après ; aussi fait le mari, qui leur demande qui ils sont. — Nous sommes gens de justice, disent-ils. — Comment ! […] dit le mari.
Jupiter se donne la peine de tromper le mari d’Alcmène ; Louis XIV en agissait autrement avec les seigneurs de sa cour. Quand il avait distingué une femme dans les salons de Versailles, le mari ne lui causait pas grand souci ; peut-être même croyait-il de bonne foi lui faire beaucoup d’honneur, tant il était pénétré de sa qualité divine. […] Il est vrai qu’il parle à sa femme sur le ton de la colère, quand il apprend à son arrivée qu’Alcmène a passé la nuit dans les bras d’un autre Amphitryon ; mais j’imagine que la marquise de Montespan n’a jamais répondu à son mari comme la femme du général thébain : elle n’a pas essayé de lui persuader qu’elle avait cédé au roi par surprise. […] Ainsi les trois personnages principaux, Jupiter, Alcmène, Amphitryon, ont pu égayer les courtisans et leur rappeler la mésaventure du marquis de Montespan, sans que Molière eût songé au mari mécontent de la nouvelle maîtresse. […] Le mari, bien que trompé, mais trompé par une femme de bonne foi, qui ne peut rire de sa mésaventure, puisqu’elle l’ignore elle-même, éveille plus de sympathie que l’amant heureux obligé de prendre les traits d’Amphitryon pour obtenir les faveurs d’Alcmène.
Elle donne des coups de bâton au Barbouillé, feignant de les donner au galant : son pere & elle se tournent contre le mari, qui continue ses invectives. […] Elle jouoit à merveille les rôles que Moliere, son mari, avoit fait pour elle, & ceux des Femmes Coquettes & Satyriques. […] Grand merci, Monsieur mon mari, Voilà ce que c’est ; le mariage change bien les gens : & vous ne m’auriez pas dit cela il y a dix-huit mois. […] Elle avoit un mari d’esprit qu’elle aimoit peu, Elle en a un de chair, qu’elle aime davantage. […] Lorsque Moliere sut mort sa femme alla à Versailles se jeter aux pieds du Roi pour se plaindre de l’injure que l’on faisoit à la mémoire de son mari en lui réfusant la sépulture : mais elle fit fort mal sa cour en lui disant au Roi que si son mari étoit criminel, ses crimes avoient été autorisés par sa Majesté même.
Ecoutons Sganarelle & Ariste dans l’Ecole des Maris. […] Quelques portraits de ce genre dans une piece qui ne fût pas un chef-d’œuvre comme l’Ecole des maris, suffiroient pour déterminer les Comédiens à ne plus la donner, & peu-à-peu elle tomberoit dans l’oubli. […] Outre que le beau sexe a la science infuse là-dessus, une femme ne joue jamais un tour à son mari dans une comédie, qu’elle ne donne une excellente leçon à tous les tuteurs & à tous les maris du monde, & qu’elle ne nuise en même temps à toutes les personnes de son sexe qui voudroient avoir recours au même stratagême. […] Le peu de soin d’Angélique pour combattre son penchant amoureux, l’aversion qu’elle montre pour son mari, tout ce qu’elle fait pour le tromper & l’inquiéter, ses démarches rien moins qu’innocentes, les expédients qu’elle trouve pour se tirer d’embarras & pour paroître innocente aux yeux de tous ses parents, excepté à ceux de son mari, sont autant de traits de génie nécessaires pour remplir l’objet de l’Auteur. […] Bellecour & de son mari que lorsque nous les aurons perdus.
quoi de plus spirituel que le dénouement de L’École des maris ? […] Ils l’engagèrent donc pour cinq ans dans la troupe de la Raisin (car son mari était mort alors). […] C’était un fort honnête homme, d’un petit génie, mais bon mari, bon père, et vivant avec ses camarades dans une grande union. […] Après la mort de Molière, elle passa avec son mari à l’Hôtel de Bourgogne. […] Son mari lui copiait ses rôles ; et c’était la seule personne dont elle pût lire l’écriture.
Le Mari confondu. […] Le Mari confondu. […] Le Mari confondu. […] Le Mari confondu, act. […] Le Mari confondu, act.
L’ÉCOLE DES MARIS. […] La scène huitième, où Léonor prend Valère pour le mari qui lui est destiné, tandis que sa mère entend parler de Géronte, est pillée de la cinquième scène du premier acte du Malade imaginaire. […] La scène septième du deuxième acte, où Strabon et Cléanthis se plaisent, sans se reconnaître pour mari et femme, est très comique, mais nullement vraisemblable ; la scène septième du quatrième acte, où Strabon et Cléanthis se reconnaissent et s’abhorrent, est très plaisante et d’un vrai comique. […] Le rôle de la femme qui contredit, du benêt de mari, du jardinier Lucas, sont faits à merveille. […] LE MARI RETROUVÉ.
Tout cela déplaît à Lucas, mari de Jacqueline. […] Une femme voulant se venger de son mari qui l’avoit battue, fut déclarer à un ancien Czar33 que son époux avoit un remede infaillible pour la goutte : on le fit venir. […] Le premier jour la chose arriva comme il l’avoit prévu ; mais ayant renouvellé la même scene le lendemain, sa femme se disoit à elle-même, dans sa douleur : « Il faut que mon mari n’ait jamais été battu ; s’il savoit le mal que font les coups, il ne m’en auroit assurément pas tant donné ». […] Alors la femme leur indique son mari ; leur dit qu’il a fait des cures merveilleuses dans ce genre, mais qu’il est un peu quinteux, & qu’il faut bien souvent le faire convenir de sa science à coups de bâton. […] Il ne pouvoit pas mettre sur la scene un homme rossant sa femme, dans l’idée que ses larmes écarteroient les soupirants ; une pareille scene auroit paru absurde dans un temps où une épouse affligée trouve tant de consolateurs : aussi a-t-il substitué à ce mari mal-adroit, un époux qui veut être le maître chez lui, qui s’impatiente des criailleries de sa femme, & la bat.
Vous avais-je pas commandé de les recevoir comme des personnes que je voulais vous donner pour maris ? […] Seule avec son mari, elle est cynique et se croit le droit de l’être. […] Je suis votre mari et je vous dis que je n’entends pas cela. […] Mais ne vaut-il pas mieux encore tromper le prétendant jaloux et ridicule que le futur mari ? […] Elle a conseillé à son mari d’en faire une religieuse.
L’Ecole des Maris obtint un grand succès, le 24 juin 1661, sur le théâtre du Palais-Royal. […] La série des frères et amis raisonneurs, non moins que raisonnables, de Molière, commence avec l’Ariste de l’Ecole des Maris. […] Combien le mari jaloux sût rendre avec vérité les emportements amoureux d’Alceste et qu’il dût souffrir. […] Elle a concentré les affections sur les enfants de son mari, jeunes gens bien élevés qu’elle aime comme si elle était leur mère. […] Dans nos sociétés modernes, moins un homme ressemble à un mari, plus il a de chances de réussir auprès de sa femme ; sans cela, à quoi bon changer ?
Molière, la première représentation de L’École des maris est marquée le 24 juin. […] Mais les Adelphes ont fourni tout au plus l’idée de L’École des maris. […] Il n’y a presque point d’intrigue dans les Adelphes et celle de L’École des maris est fine, intéressante et comique. […] Le dénouement de L’École des maris est le meilleur de toutes les pièces de Molière. […] Le Printemps était représenté par Mlle Du Parc ; l’Été, par le sieur Du Parc son mari ; l’Automne, par le sieur de La Thorillière, et l’Hiver, par le sieur Béjart.
On a reproché à Moliere que son Ecole des Maris n’étoit que la copie des Adelphes de Terence. […] « Il y a dans les Adelphes, dit-il, deux Viellards de differentes humeurs, qui donnent chacun une éducation differente aux Enfans qu’ils élevent ; il y a de même dans l’Ecole des Maris deux Tuteurs, dont l’un est severe, & l’autre indulgent : voilà toute la ressemblance. Il n’y a presque point d’intrigue dans les Adelphes ; celle de l’Ecole des Maris est fine, interessante & comique. […] Tant que l’Univers durera, Avec plaisir on lira Que quoiqu’une femme complote, Un mari ne doit dire mot, Et qu’assez souvent la plus sote Est habile pour faire un sot.
— Je crois, dit alors Straton, que c’est à mon tour de parler, et je ne prends la parole que pour entretenir Pallante, dit-il en s’adressant à moi, de l’Auteur de L’École des maris, dont Clorante s’est malicieusement défendu de dire ce qu’il savait. […] Ce fameux auteur de L’École des maris, ayant eu dès sa jeunesse une inclination toute particulière pour le Théâtre, se jeta dans la Comédie, quoiqu’il se pût bien passer de cette occupation et qu’il eût assez de bien pour vivre honorablement dans le monde. […] L’École des maris fut celle qui sortit de sa plume après Le Cocu imaginaire. […] Tous ceux qui l’ont vue sont demeurés d’accord qu’elle est mal nommée et que c’est plutôt L’École des maris que L’École des femmes. […] Elles ont beaucoup de rapport ensemble et, dans la première, il garde une femme dont il veut faire son épouse qui, bien qu’il la croie ignorante, en sait plus qu’il ne croit, ainsi que l’Agnès de la dernière, qui joue, aussi bien que lui, le même personnage et dans L’École des maris et dans L’École des femmes ; et toute la différence que l’on y trouve, c’est que l’Agnès de L’École des femmes est un peu plus sotte et plus ignorante que l’Isabelle de L’École des maris.
Toute fille doit avoir la religion de sa mère et toute femme celle de son mari [et par conséquent en changer si son mari est d’une autre religion que sa mère ? […] Voilà la mesure juste, qu’il ne s’agissait que de trouver, guidé par ce principe : plaire à son mari, ne pouvoir plaire qu’à son mari. […] Que peut désirer un mari de moyen état ? […] Elle n’est pas de la religion de son mari. […] Dans l’École des Maris ?
XIV, XVII. — Le Mari confondu (1668), act. […] IX, § 2, l’École des Maris. […] L’École des Maris, act. […] L’École des Maris, Ariste ; l’École des Femmes, Chrysalde. […] L’École des maris, act.
Il a été mari ridicule, mais il n’a pas été très ridicule en se mariant. […] Martine plaide pour l’incorrection grammaticale, pour la souveraineté du mari dans le ménage, pour l’ignorance chez le mari comme chez la femme. […] Les femmes, Éliante, Arsinoé, Célimène elle-même, ne réfléchissent pas qu’Alceste sera un mari assez incommode et que Philinte sera un mari délicieux. […] Est-ce qu’on ennuie son mari dé pareilles niaiseries ? […] Est-ce un défiant Oui, comme mari ou futur mari.
13 L’école des maris L’école des maris, comédie en trois actes en vers, représentée à Paris sur le théatre du palais royal le 24 juin 1661. […] Les Adelphes de Térence n’ont fourni que l’idée de l’école des maris : dans les Adelphes, deux vieillards d’humeurs opposées, un pere & un oncle, donnent une éducation très-différente, l’un à son fils, l’autre à son neveu ; dans l’école des maris, ce sont deux tuteurs chargés d’élever chacun une fille qui leur a été confiée ; l’un sévere, l’autre indulgent : le poëte françois a enchéri sur le poëte latin, en donnant à ces deux personnages, non seulement l’intérêt de peres, mais encore celui d’amans ; intérêt si fin, si vif, qu’il forme une piéce toute nouvelle, sur l’idée simple de l’ancienne. […] La ressemblance que l’on pourroit trouver entre l’école des maris & l’école des femmes, sur ce qu’Arnolphe & Sganarelle sont tous deux trompés par les mesures qu’ils prennent pour assûrer leur tranquillité, ne peut tourner qu’à la gloire de Moliere, qui a trouvé le secret de varier ce qui paroît uniforme. […] C’est une comédie d’intrigue, dont le dénouement a quelque ressemblance avec celui de l’école des maris, du moins par rapport au voile qui trompe Dom Pédre dans le sicilien, comme il trompe Sganarelle dans l’école des maris. […] L’école des maris, comédie en trois actes en vers, représentée à Paris sur le théatre du palais royal le 24 juin 1661.
Plaisant moyen d’honorer le maître des dieux et des hommes, que de le représenter abusant de son pouvoir suprême pour tromper une femme et déshonorer son mari ! […] Le comique du sujet est fondé sur les méprises innocentes qu’une femme peut faire lorsqu’il se présente à elle un homme en tout semblable à son mari, et sur les douloureuses surprises que ce mari doit éprouver quand il s’entend raconter les caresses qu’un autre a reçues d’elle en son absence, mais pour son compte. […] La situation des deux maris diffère entièrement : celle des femmes se ressemble par la colère qui leur est commune, quoique ayant des causes différentes. […] Dans la fable grecque, le dieu, en avouant sa supercherie et en rendant au mari sa femme, met fin à toute l’intrigue. Dans la fable indienne, le dieu ne veut pas lâcher prise, et il y a procès entre le vrai et le faux mari.
Le Raisonneur de L’École des maris et celui de L’École des femmes, ne se ressemblent pas du tout : le premier est un homme du monde, poli, aimable ; le second un franc, un gros réjoui que le sort des maris trompés n’afflige ni n’alarme. […] Sgnanarelle, aussi brutal que le mari du conte, est bien plus dans la nature, en rossant sa femme parce qu’elle l’ennuie de ses criailleries. […] peut-il convenir à la femme respectable qui vit dans le sein d’une famille honnête, et qui parle à un mari plus que dévot ? […] et lorsque vous jetez jusqu’à votre manteau, la présence seule du mari empêche qu’on ne crie : baissez la toile. […] Béline démasquée peut-elle désormais nuire aux enfants de son mari ?
Il n’est pas douteux que le bonhomme de mari, n’étant plus le mari de sa femme, l’était devenu de plusieurs autres. […] La troupe nouvelle trouva le mari trop bien traité. […] On la voit passer de l’un à l’autre, de celui-ci à celui-là, de l’amant au mari, du mari à l’amant. […] Mais le mari veillait au grain. […] Elle n’en eut pas moins trois maris.
Le Mari confondu a été énergiquement blâmé par J. […] Le Barbouillé, dans la Jalousie du Barbouillé, Sganarelle dans le Cocu imaginaire et le Mariage forcé, George Dandin dans le Mari confondu. […] III, IV, VII, XI, XII ; le Mari confondu, act. […] II, III, VII ; le Mari confondu, act. […] VI), dans sa défense du Mari confondu contre les violentes attaques de J.
Tout le monde connoît l’Ecole des Maris, & la belle scene du second acte. […] Les scenes amoureuses de Jupiter & d’Alcmene, dans Amphitrion, deviennent plaisantes par la bonne foi d’Alcmene, qui croit toujours parler à son mari, & par la délicatesse du Souverain des Dieux, qui veut que sa maîtresse, en le rendant heureux, oublie entiérement l’époux pour tout accorder à l’amant. […] En moi, belle & charmante Alcmene, Vous voyez un mari, vous voyez un amant ; Mais l’amant seul me touche, à parler franchement, Et je sens près de vous que le mari le gêne. Cet amant, de vos vœux jaloux au dernier point, Souhaite qu’à lui seul votre cœur s’abandonne ; Et sa passion ne veut point De ce que le mari lui donne. […] Dans le scrupule enfin dont il est combattu, Il veut, pour satisfaire à sa délicatesse, Que vous le sépariez d’avec ce qui le blesse ; Que le mari ne soit que pour votre vertu, Et que de votre cœur de bonté revêtu L’amant ait tout l’amour & toute la tendresse.
Tant fut disputé de part & d’autre, que nous nous perdions dans nos idées, quand tout à coup mon mari arriva. […] très heureusement, je l’avoue : jamais mari ne vint plus à propos. […] Tu ne rougis donc pas d’aimer ton mari ? […] Le Chevalier doit être content qu’on lui préfere un mari ? Et quel mari encore !
Je ne connais pas au monde de titre plus attrayant et je vois d’ici mademoiselle Duparc, mademoiselle Béjart, mademoiselle Debrie, mademoiselle Ducroisy et mademoiselle Molière elle-même, cette, jolie perruche dont le bec fit saigner tant de fois le cœur de son mari, cabrioler de joie autour d’une pareille aubaine. […] A propos de thèses, je crois qu’avant de poursuivre, je ferais mieux de vous avouer ingénument que, moi aussi, j’ai ma thèse, mon dada, si vous voulez, et que mon dada est de questionner un peu, à propos de l’Ecole des Femmes, la comédie moderne qui se nourrit exclusivement de femmes, n’admettant les messieurs que pour donner la main aux dames et remplir ce rôle expiatoire des fatalités du dix-neuvième siècle, le rôle du mari. Non pas du tout le mari de Molière et de Gavarni, vous savez; le mari qui faisait toujours rire, non, l’autre mari, le nôtre, celui qui s’est marié dans l’intérêt du divorce, le mari de la Thèse, enfin, un charmant garçon et si bien élevé!... […] C’était tout uniment un pendant à l’École des Maris : et même, sous peiné de refaire ce dernier chef-d’œuvre, Molière ne pouvait placer l’action de l’École des Femmes dans le mariage. Autant de gagné pour les maris, car Molière les sacrifiait aussi, — tout le monde les sacrifie, — moins lugubrement mais sans plus de pitié.
Le mari d’Ismene s’est embarqué pour ses affaires ; il est pris par les Turcs. Sa femme, très coquette, loin de soupirer après le retour de son mari, le fait passer pour mort, & prend le deuil d’avance. Crémente, vieux ami du mari d’Ismene, est plus humain qu’elle ; il fait partir son valet Champagne pour la Turquie, avec ordre de racheter son ami s’il peut en avoir des nouvelles. […] Ismene est devenue éprise de l’amant de sa fille ; elle craint le retour de Champagne ; elle ouvre son cœur à Laurette sa suivante, qui se charge de faire soutenir à Champagne que le mari d’Ismene est mort. […] Enfin les amants se trouvent seuls, s’expliquent, se raccommodent, & se promettent de bien gronder Laurette, quand elle les appaise en leur apprenant que le vieil esclave ramené de Malthe par Champagne est le mari d’Ismene, pere d’Isabelle, & qu’il la marie avec Accante.
Constance veut consulter Damon, ami commun, pour prendre de lui des conseils sur la conduite qu’elle doit observer avec son mari. […] L’Ariane comique se sauve par miracle, revient dans sa ville habillée en homme, obtient la charge de Prévôt, & juge son mari. […] Il la fait remarquer au Maréchal, & lui dit ensuite, avec un air de vérité, que notre héroïne étant un jour à table, en déshabillé, devant une jatte de crême qu’elle distribuoit à son mari & à ses enfants, une épingle, trop foible pour soutenir un énorme poids, avoit laissé tomber sa gorge, & qu’afin de ne point scandaliser ses gens, ses enfants & leur précepteur, elle avoit été obligée de la relever bien vîte pêle mêle avec ses larcins. […] Elle s’en apperçut, crut qu’on rioit de l’aventure de son mari & de sa femme-de-chambre, & elle s’approcha des rieurs en disant : « Je vois bien qu’on raconte à M. le Maréchal ce qui m’arriva l’autre jour ». […] Vous voyez que Madame confirme tout ce que j’ai eu l’honneur de vous dire. — Je conçois que Madame dut avoir un moment d’embarras. — Point du tout ; mon mari étoit plus embarrassé que moi.
— En janvier dernier… Entre nous, ce serait dommage ; car il ne s’est pas conduit avec elle en Sganarelle, mais en Ariste… Je pense que vous connaissez l’École des Maris ? […] — Voyons cela ; donnez-moi la comédie ; les femmes sont faciles, les maris bénins ; vous avez fait des cocus, hé ? […] On le sait, du reste, celle-ci est celle que préconise le sage et excellent Ariste dans l’École des Maris, c’est-à-dire qu’elle est le contre-pied de l’autre : Molière ne peut pourtant être ensemble Ariste et Arnolphe. […] Le daubeur est daubé : 1’effronté railleur, qui poursuivait de ses lardons tant d’excellents maris, n’en pouvant mais de leur destinée, il a été lui-même ; Partisan de la sienne, c’est pain bénit ! […] La thèse que Molière a soutenue dans l’École des Femmes, est la même déjà présentée dans l’École des Maris.
Mais il apprit bientôt que le mari de Diane ne fêtait et ne pouvait l’être que de nom. […] Il se piqua de la venger des privations que son premier mari lui avait fait éprouver ; mais de grands chiens avaient pris possession de la chambre et presque du lit de la dame ; il fallut partager avec eux. […] Les dernières amours de Henri IV, à cinquante-six ans, sa malheureuse passion pour Charlotte de Montmorency, qu’il avait mariée au prince de Condé, les jalousies de Marie de Médicis, les intrigues de sa cour contre les maîtresses du roi, le souvenir d’une guerre qu’on avait vue prête à s’allumer contre la maison d’Autriche pour ravoir la princesse de Condé, que son mari avait conduite à Bruxelles, dans la vue de la soustraire aux poursuites du roi, tout cela avait inspiré à toutes les âmes délicates un profond dégoût pour cette scandaleuse dissolution, dont la cour et la capitale offraient le spectacle, et les avait disposées à favorablement accueillir la continuation de L’Astrée.
Il y a des détails agréables et ingénieux, et de bonnes plaisanteries : telle est celle d’un valet fripon à qui l’on donne un diamant pour déposer que le mari de la Mère coquette est mort aux Indes, quoiqu’il n’en soit rien. […] A son second voyage d’Italie, Regnard rencontra à Bologne une dame provençale, qu’il appelle Elvire, et dont il nomme le mari Deprade. Il conçut pour elle une passion très-vive, et comme elle était sur le point de revenir en France, il s’embarqua avec elle et son mari à Civita-Vecchia, sur une frégate anglaise qui faisait route pour Toulon. […] Regnard, avant cette dédicace, s’était brouillé avec le satirique, et avait répondu assez mal à sa satire contre les femmes par une satire contre les maris. […] Mais il n’en est pas moins vrai que le Galant Jardinier, le Mari retrouvé, les Trois Cousines, et les Bourgeoises de qualité, seront toujours au nombre de nos petites pièces qu’on revoit avec plaisir.
L’École des maris affermit pour jamais la réputation de Molière. […] Mais les Adelphes ont fourni tout au plus l’idée de l’École des maris. […] Il n’y a presque point d’intrigue dans les Adelphes ; celle de l’École des maris est fine, intéressante et comique. […] Le dénouement de l’École des maris est le meilleur de toutes les pièces de Molière. […] Elle passe pour être inférieure en tout à l’École des maris, et surtout dans le dénouement, qui est aussi postiche dans l’École des femmes, qu’il est bien amené dans l’École des maris.
Arlequin, mari d’Argentine suivante de Flaminia, se rend à Tarente, où il instruit Mario de l’arrêt prononcé contre sa Princesse. […] Un Génie, monté sur un cheval marin, vient au secours des Amants & d’Argentine ; il enchante la robe de la Princesse ; tous ceux qui la mettront ressembleront à Flaminia : il promet à Argentine de lui faire revoir son mari : il les fait tous monter sur un rocher, auquel il ordonne de les transporter à la ville. […] On l’attache à un arbre : ses membres tombent l’un après l’autre ; on les ramasse, on les met dans un coffre, & l’on a la cruauté de les montrer à Argentine lorsqu’elle demande à voir son mari : elle se désole.
Stukéli tâche d’alarmer Madame Béverley sur la fidélité de son mari : elle rejette les soupçons qu’on veut lui donner, & se retire. Stukéli, seul, dévoile son infame caractere : il aimoit Madame Béverley avant son mariage : elle l’a dédaigné : il veut, pour s’en venger, ruiner son mari, le perdre dans l’esprit de sa femme, & la séduire. […] Madame Béverley accourt avec son fils pour embrasser son mari & lui peindre le plaisir que lui cause son retour. […] Madame Béverley entend la voix de son mari : elle sort avec une lanterne, le voit, le console : les ouvrages qu’elle faisoit jadis pour s’amuser, serviront, dit-elle, à faire vivre ce qu’elle aime. […] Stukéli apprend que Béverley a mis l’épée à la main contre Leuson, & se promet de mettre à profit ce combat : Leuson va chez Stukéli lui demander raison des mensonges qu’il a dits à Madame Béverley, & des fripponneries qu’il a faites au mari.
Je les prendrai toutes les deux dans l’Ecole des Maris. […] Apprenez, pour avoir votre esprit affermi, Qu’une femme qu’on garde est gagnée à demi, Et que les noirs chagrins des maris ou des peres Ont toujours du galant avancé les affaires. Je coquette fort peu, c’est mon moindre talent, Et de profession je ne suis point galant : Mais j’en ai servi vingt de ces chercheurs de proie, Qui disoient fort souvent que leur plus grande joie Etoit de rencontrer de ces maris fâcheux, Qui jamais sans gronder ne reviennent chez eux ; De ces brutaux fieffés qui, sans raison ni suite, De leurs femmes en tout contrôlent la conduite, Et, du nom de mari fiérement se parants, Leur rompent en visiere aux yeux des soupirants.
Il apprend aux hommes mûrs que, s’ils sont dédaignés ou trompés par les femmes, c’est moins pour leur âge que pour leurs travers ; et l’exemple d’Ariste, dans l’École des Maris, montre qu’à tout âge une âme douce et noble est aimable. […] Elle est capricieuse ; mais tout sied bien aux belles ; on souffre tout des belles. » On peut reconnaître Molière dans Ariste de l’École des Maris. […] L’Amour médecin, l’Amour peintre, le Médecin malgré lui, l’École des Femmes, l’École des Maris, etc. […] III, VI ; l’École des Maris, act. […] XI ; le Mari confondu, sc.
Il n’hésita pas longtemps : en juin, quatre mois après Don Garcie, il représente l’École des Maris. […] Assurée dans la voie funeste par son innocence même, les inquiétudes de son mari lui parurent des visions, et ses conseils des sévérités de vieillard. […] L’École des Maris avait été l’œuvre d’un homme heureux, content tout au moins. […] Molière joua lui-même le rôle du pauvre mari. […] Et puis une femme devait-elle avoir, pour la conduire, autre docteur que son mari ?
L’Odéon a donné, en soirée populaire à prix réduits, L’École des maris (MM. […] L’École des maris est jouée au simple, et produit 410 livres. […] On tient que mon mari veut dégager sa foi Et vous donner sa fille. […] Jusqu’à la fin du dernier siècle, on ne voyait guère sur la scène anglaise comique, que des maris trompés et des femmes assez dévergondées. […] Il y a suivi assez librement la première et la quatorzième scène du second acte de L’École des maris.
Sganarelle ; intervention d’un mari trompé. […] L’École des maris. […] Le mari, repentant et toujours amoureux de sa femme, revient se jeter à ses pieds. […] Ce mari trompé était un des habitués de son théâtre. […] Le confrère du mari d’Angélique s’empressa de lui indiquer le lendemain soir.
Beltrame fait les personnages de père ou de mari : c’est un père un peu brusque et tenant serrés les cordons de sa bourse, mais indulgent et raisonnable ; c’est un mari débonnaire, feignant de croire aux bourdes qu’on lui conte, qui voit clair toutefois, et qui prend sa revanche quand l’heure est venue. […] La Mascherata (la Partie de masques) nous le montre mari de la coquette Lucrezia et marchand ruiné par les folles dépenses de sa femme.
Voici tout simplement le calcul qu’a fait Angélique : elle s’est dit que ses parents, bien que bons gentilshommes, étaient fort ridicules et fort pauvres ; qu’elle aurait beaucoup de peine à se marier ; qu’un bon parti se présentait pour elle ; qu’elle trouverait avec Dandin une situation, de l’aisance, la liberté ; qu’elle aurait un sot pour mari et qu’elle le traiterait comme tel. […] Quant à Philaminte, nous la voyons pédantesque avec ses gens, insolente avec son mari, cruelle avec sa fille ; d’un autre côté et dans les choses de l’intelligence justement, elle n’apporte ni sérieux ni finesse, le fond manque ; enfin, et ce trait est le plus terrible, son homme, c’est Trissotin. […] C’est nous inspirer presque un désir de pécher, Que montrer tant de soins de nous en empêcher ; Et si, par un mari, je me voyais contrainte, J’aurais fort grande pente à confirmer sa crainte ! […] J’avoue que, pour ma part, lorsque j’ai été un peu de temps sans les revoir ou sans les entendre, je m’y brouille un peu, et qu’il en est cinq ou six comme celles-là, soit dans L’École des maris, soit dans L’École des femmes, qui exposent notre esprit à des confusions d’ailleurs instructives et sans danger. […] On ne peut nier que, dans la pensée de Molière, vingt fois exprimée par lui-même avec une énergie progressive, ces deux pièces, L’École des maris et L’École des femmes, qui sont la suite l’une de l’autre ou, plus exactement, deux moitiés d’un même tout, ne se proposent expressément pour but de répondre à l’éternelle et redoutable question : Comment faut-il élever les filles pour en faire d’honnêtes femmes ?
Cela ressort des scènes qu’ils jouaient, à preuve celle qui est rapportée par Sauval : « Gros-Guillaume habillé en femme tâchait d’attendrir son mari Turlupin qui, armé d’un sabre de bois, voulait à toute force lui trancher la tête. […] « — Vous êtes une masque, disait le mari ; je n’ai point de comptes à vous rendre. […] Molière cesse désormais d’être Mascarille et devient Sganarelle ; il adopte un type moins déterminé, plus mobile ; Mascarille est toujours valet, Sganarelle est placé tour à tour en différentes conditions, tantôt valet ou paysan, tantôt mari, père ou tuteur ; il ressemble, sous ce rapport, aux derniers venus de la comédie de l’art, à Beltrame, à Trufaldin. […] L’École des maris fut représentée le 24 juin 1661 : elle marque une nouvelle époque dans la carrière du grand comique, celle où il est en pleine possession de son génie : désormais il fera encore plus d’un emprunt à la comédie italienne, il lui empruntera une situation, une scène, quelque moyen d’action ; il ne reproduira plus une œuvre dans son ensemble. […] — Mari !
Pour résister aux entreprises de Tartuffe, elle ne songerait jamais à demander le secours de son mari ; elle pense avec raison qu’une épouse fidèle et sensée n’a besoin de personne et se protège elle-même. […] Je suis obligé de croire que Mme Plessy n’a pas compris le personnage d’Elmire, car si elle le comprenait, elle lui laisserait sa simplicité, sa franchise, et ne s’exposerait pas aux reproches de son mari. […] Ceux qui comprennent autrement le mari de Philaminte sont bafoués comme des esprits étroits, sans portée, sans clairvoyance. […] Depuis la mort de Duparai, je n’ai vu personne comprendre simplement le mari de Philaminte et le rendre tel que Molière l’a conçu. […] Il faut pourtant parler : ou le mari de Philaminte ne signifie rien, ou il signifie qu’un père de famille ne peut voir sans dépit sa femme oublier l’éducation de ses enfants pour traiter les questions du beau langage et suivre le cours des planètes.
L’École des maris, dédiée au duc d’Orléans, est la première de ses pièces que Molière avait imprimée. […] Et d’ailleurs, il s’était moqué le premier du mariage et des maris, il va s’en moquer toute sa vie. […] Il nous montrait Chrysalde à côté d’Arnolphe, et le voilà rentré, armé de toutes pièces, dans les démonstrations de L’École des maris. […] Il paraît qu’Armande Béjart a jeté au feu tous les papiers de son mari, ce qui représente un grand malheur ! […] À commencer par Molière, chacun riait volontiers des maris trompés.
Mais il n’en connut que mieux le goût du temps : il s’y accommoda entierement dans l’Ecole des Maris, qu’il donna le 24. de Juin 1661. […] On l’a crue fille de Moliere, quoi qu’il ait été depuis son mari ; cependant on n’en sait pas bien la verité. […] Outragée de ses reproches elle pleura, s’évanouit & obligea son mari qui avoit un grand foible pour elle à se repentir de l’avoir mise en cet état. […] Ils l’engagerent donc pour cinq ans dans la Troupe de la Raisin, car son mari étoit mort alors. […] Le mari voulut passer le premier ; mais parce que le trou n’étoit pas assez ouvert, il ne passa que la tête & les épaules ; jamais le reste ne put suivre.
Eh bien, le mari systématique qu’il a voulu peindre, le mari égoïste et fantasque, pour qu’il soit complet, il faut en effet qu’il fasse des sermons, il faut qu’il fasse de la religion l’usage bas et vil qu’en fait Arnolphe. Pour les maris de cette sorte, qu’est-ce que la religion ? […] Eh bien, Molière s’est avisé qu’à côté du père, du mari, il y avait peut-être aussi une femme et des enfants. […] Parce que la science n’est dans Philaminte qu’une manière de persécuter son mari. […] L’École des maris, Acte I, sc.
Son mari, qui était dévoré de la même passion, mais qui la croyait peu compatible avec la destination naturelle d’une femme, avait obtenu de la sienne qu’elle ne se livrât pas, comme auteur, aux jugements du public. […] Quant aux Chrysales, c’est-à-dire aux maris débonnaires que leurs femmes mènent par le nez, on assure qu’en cherchant un peu, il n’est pas impossible d’en rencontrer encore. […] Elmire et Béline ont le même titre, mais non pas, il s’en faut, les mêmes sentiments et la même conduite : l’une a une tendresse de mère pour les enfants de son mari ; l’autre n’est qu’une marâtre pour les enfants du sien. […] Bonnefoi, son complice, dans le projet de dépouiller les enfants de son mari. […] Il était, de plus, le mari très amoureux d’une femme fort coquette, dont il croyait pouvoir fixer l’inconstance, en multipliant les preuves de sa passion.
L’École des Maris. […] Après la mort de son mari, elle entra dans la troupe de la rue Mazarine lors de son établissement en 1673. […] Dorimont191, comédien de Mademoiselle et poète, mari de Marote Ozillon. […] Elle entra dans la troupe de la rue Mazarine, lors de son établissement, en 1673 ; médiocre actrice, mais fort considérée de la troupe par rapport à son mari. […] Nicolas Drouin, dit Dorimond, épousa Marie Du Mont, qui, devenue veuve avant 1670, fut plus connue sous le nom de son second mari, Auzillon.
Cependant Geneviève ne garde point rancune à Molière et à sa femme, et quand elle se remarie, le 5 septembre 1672, le poète assiste à son contrat : Armande, sur le point d’accoucher, n’y put accompagner son mari. […] On appelait alors mademoiselle toute femme qui n’était pas noble ; mais communément on se bornait, pour la désigner, à faire précéder le nom de son mari de l’article la. […] Mais, je tiens à le redire, si c’est une femme qui l’a inspiré, c’est un homme, son mari ou son amant, qui a dû le rédiger ; le style, la touche, sont d’un homme et d’un homme habitué à manier la plume. […] Quant à la conduite d’Armande après la mort de son mari, je veux bien croire avec M. […] Elle fit voiturer cent voies de bois dans ledit cimetière, lequel bois fut brûlé sur la tombe de son mari, pour chauffer tous les pauvres du quartier : la grande chaleur du feu ouvrit cette pierre en deux.
En effet où trouve-t’on des Pieces comparables à celle du Misantrope, des Femmes sçavantes, du Tartuffe, de l’Avare, de l’Ecole des Maris, &c. […] L’Ecole des Maris, Comédie en Vers, trois Actes, 1661. […] Deux ou trois ans après la mort de son mari il y eut un hiver très-froid ; elle fit voiturer cent voyes de bois dans ledit Cimetiere, & les fit brûler sur la tombe de son mari pour chauffer tous les pauvres du quartier : la grande chaleur du feu ouvrit cette pierre en deux.
Il déclame contre le service des grands ; il veut faire à Alcmene un récit pompeux de la victoire que son mari a remportée, il met sa lanterne à terre, & il lui adresse son discours, comme si elle étoit effectivement la femme du Général. […] Jupiter lui fait présent de la coupe que son mari lui destinoit. […] Chez Moliere, Cléanthis, suivante d’Alcmene, témoin de la tendresse de Jupiter pour sa maîtresse, veut engager Mercure, qu’elle prend pour son mari, à la traiter aussi favorablement : le messager des Dieux la rebute. […] Jupiter annonce tout uniment qu’il vient pour goûter le plaisir d’un racommodement & se réconcilier avec Alcmene sous la figure du mari. […] Jupiter, chez l’un & l’autre Auteur, vient imposer silence au mari qui fait tapage devant sa porte.
Le Sicilien la fait passer dans l’appartement d’Isidore, appaise le prétendu mari qui est le faux Peintre, appelle la belle voilée, & la lui remet, en l’exhortant à la bien traiter. […] Rosaura, inquiete pour son mari, vient couverte d’un voile, à dessein de lui parler.
Ce mari, c’est le comte de Roussillon ! […] Qu’est-ce que c’est donc, mon mari, que cet équipage-là ? […] Gros-René, qui se jetait si bien aux genoux de Mari nette ? […] L’auteur n’a pas même fait grâce du duel à ce mari à bonnes fortunes. […] Charles ; en second lieu, le mari lui ramène ce M.
Edme Villequin, sieur Debrie, d’abord, le mari de Catherine Leclerc du Rozet, que nous n’avions pas rencontré jusqu’ici dans nos documents. […] On s’est trompé, par conséquent, lorsqu’on a prétendu qu’il n’y avait dans L’École des maris ni but moral ni leçon. « L’École des maris, dit un critique, n’est ni un sermon, ni une œuvre didactique. […] On a dit que le rôle de Léonor, de L’École des maris, fut écrit pour elle. […] Fort peu de maris sont tentés aujourd’hui de suivre les conseils et l’exemple de Sganarelle ; beaucoup de maris font plus ou moins le rêve d’Arnolphe ; on a même été jusqu’à dire, tant il y a une pente naturelle de l’âme à ces illusions, qu’il y avait un Arnolphe en germe dans tout célibataire vieillissant.
Ils l’engagèrent donc pour cinq ans dans la troupe de la Raisin (car son mari était mort alors). […] C’était un fort honnête homme, d’un petit génie, mais bon mari, bon père, et vivant avec ses camarades dans une grande union. […] Après la mort de son mari, arrivée en 1670, elle se retira à Conflans-Sainte-Honorine. […] Après la mort de Molière, elle passa avec son mari à l’Hôtel de Bourgogne. […] Son mari lui copiait ses rôles ; et c’était la seule personne dont elle pût lire l’écriture.
Elle a déja entre ses mains une lettre amoureuse de la fausse prude, & elle l’engage à aller au bal à l’insu de son mari. […] A mettre un intervalle entre le départ de la prude pour le bal, & l’arrivée de son mari, qui sans cela auroit trouvé sa femme sur le théâtre, auroit dérangé la partie du bal, & la piece sur-tout. […] Ils font que Pasquin, dans son ivresse, trouve la lettre amoureuse de la prude, & la livre au mari, qui par-là reconnoît la fausseté de sa femme, & par conséquent la raison qu’elle avoit pour l’indisposer contre sa niece, puisqu’elle est amoureuse de son amant.
Doublette, femme de Raoullet, Vigneron fort vieux, se plaint de ce que sa vigne demeure en friche, faute d’être façonnée ; son mari se met en colere d’un pareil reproche, & dit : Qui la voudroit Servir à son gré, il faudroit Houer15 la vigne jour & nuit. […] Son mari revient, la gronde beaucoup de se servir de cet homme qu’il n’aime pas ; & malgré les représentations de son valet Mausecret, qui veut éviter tout éclat entre le mari & la femme, il va porter ses plaintes au Seigneur de Valletreu, qui, ayant écouté les raisons de Raoullet & de Doublette, prononce en faveur de la derniere.
D’un autre côté, Francisquine enferme dans un sac son mari Lucas, pour le dérober à la vue des Sergents qui le cherchent. […] Francisquine, pour se venger de son mari & du valet de Rodomont, dit à Tabarin que ce sont deux cochons qui sont dans ces sacs, & les lui vend vingt écus. […] La femme, surprise, questionna là-dessus son mari, qui, entendant malice au tic, lui conseilla de répondre tac ; ce qu’elle fit. […] La femme, instruite par son mari, répondit, dès le lendemain, ce soir. […] Chrémès menace le Parasite de la justice ; celui-ci, pour l’en punir, appelle la femme du vieillard à grands cris, & lui apprend que son mari avoit une autre épouse à Lemnos.
Je passe rapidement sur ses premières pièces : l’Etourdi, le Dépit Amoureux, les Précieuses ridicules, Sganarelle, l’Ecole des Maris. […] Prenez garde : vous courez le sort du Sganarelle de l’Ecole des Maris, et vous n’êtes plus seulement ridicule, vous commencez d’être sec, d’être dur, d’être odieux. […] Plus naturelle et moins savante, moins piquante aussi que l’Isabelle de l’École des Maris, elle n’aura jamais la grâce enjouée de l’Henriette des Femmes savantes. […] Qu’on se rappelle, à ce propos, l’aventure de Mmede Navailles, chassée de la cour et son mari dépouillé de tous ses emplois, pour avoir fait murer la porte qui mettait l’appartement de Louis XIV en communication avec la chambre des filles. […] D’époux indulgent d’une jeune femme, le voilà devenu mari indifférent et quinteux ; le père tendre s’est changé en un tyran domestique ; l’homme d’honneur est devenu un dépositaire infidèle.
Assurément, mon frere : Car le choix du mari vous est indifférent. […] La chose étant ainsi, Je vous épargnerai l’embarras, le souci De chercher un mari pour elle. […] De chercher un mari pour elle.
Ne serait-ce pas parce qu’un mari est un ennemi du public, qui retient un trésor qui devrait circuler. […] Faute de tactique de ce pauvre mari dont le Général ennemi profite sur-le-champ. […] Pauvres maris ! […] Il est important pour le bonheur, que les femmes des maris qui ont 20,000 livres de rente règlent les comptes de l’administration intérieure. […] 3º Mme Necker croyant servir l’ambition qu’elle avait pour son mari, par l’affiche de ses connaissances littéraires.
Lubin, messager d’amour du vicomte, fait trois fois au mari la confidence de ce qu’on a, fait ou de ce qu’on va faire contre lui. Le mari, bien averti, croit chaque fois avoir le moyen de prouver aux parents de sa femme qu’elle se conduit mal ; et chaque fois la malice de cette femme fait tourner à la confusion de son mari ce qui devait tourner à la sienne. […] « Quel est, dit-il, le plus criminel d’un paysan assez fou pour épouser une demoiselle, ou d’une femme qui cherche à déshonorer son mari ? […] Mais Molière n’a point voulu faire une pièce où les amants adultères apprissent que leurs complots contre l’honneur d’un mari peuvent être renversés et retomber sur eux-mêmes. […] Rousseau prétend que, dans cette pièce, le public applaudit à la femme infidèle, et rit du mari trompé.
La femme sort furieuse, trouve précisément son beau-frere avec la robe sous le bras, le prend pour son mari, l’accable de reproches. […] Pendant ce temps la femme de Menechme perdu va faire part de ses malheurs à son pere : le bonhomme tâche de l’appaiser, & vient avec elle pour entendre les raisons de son mari. […] La veuve jette les hauts cris, quand le précepteur de ses enfants, qui l’avoit aidée dans le particulier à soutenir publiquement le caractere de prude, & qui l’avoit souvent consolée des infirmités de son mari, trouve le secret de la consoler encore de sa mort trop précipitée. […] On écrit, on envoie chercher des témoins ; l’un d’eux reconnoît les testateurs, & dit tout bonnement au mari, qu’avant que de dicter son testament, il devroit engager son pere à faire le sien. Les paysans se troublent : le Notaire a des soupçons ; il découvre que le mari, au nom de son pere, & la femme, au nom de sa belle-mere, avoient voulu se donner un bien qu’ils désespéroient peut-être d’avoir.
Argentine n’est pas trop de cet avis, aussi son mari craint-il qu’elle ne rentre quand il sera sorti ; & pour être sûr de son fait, il l’oblige à laisser la double clef de la maison qu’elle a dans sa poche. […] Argentine croit que son mari l’a obligée d’aller chez sa mere pour être plus libre & régaler des femmes.
Les termes dont se sert madame de Coulanges se refusent à l’application qu’on a voulu faire à M. de Coulanges son mari, du mot un certain homme ; elle n’aurait eu aucune raison de ne pas dire tout simplement Coulanges. […] Remarquez enfin dans la lettre de madame de Coulanges le mot qui commence la phrase qui suit la nouvelle : « Cependant, dit-elle, elle est plus occupée de ses anciennes amies qu’elle ne l’a jamais été. » Cependant vient bien après l’approbation d’un homme tel que le roi ; mais quel ridicule serait égal à celui de madame de Coulanges disant : M. de Coulanges mon mari trouve madame Scarron de fort bonne compagnie, et cependant elle veut toujours bien nous regarder !
Il ne faudroit pas s’étonner qu’il ait si bien réussi à representer les desordres des mauvais menages, & les chagrins des maris jaloux, ou qui ont sujet de l’être ; car on assûre qu’il savoit (C) cela par expérience autant qu’homme du monde. […] (C) Qu’il savoit par expérience les chagrins des maris jaloux, ou qui ont sujet.] […] La Moliere outragée de ses reproches, pleura, s’évanouït, & obligea son mari qui avoit un grand foible pour elle, à se repentir de l’avoir mise en cet état.
Mais ma femme, après tout, est sage, vertueuse : Plus amant que mari je possede son cœur : Elle fait son plaisir de faire mon bonheur. […] Elle desire, à la vérité, d’être publiquement reconnue pour l’épouse d’Ariste, afin de ne pas compromettre sa réputation, & d’être délivrée des soupirants qui la recherchent ; mais elle ne commet pas la moindre indiscrétion sur le secret que son mari a la folie de vouloir garder. […] Mais j’ai vu mon mari : comme il ne m’a point vue, Je veux aller là-haut attendre sa venue.
Son mari est dupe de sa stupidité, parce que son amant en abuse. […] J’ai promis, dans la Notice sur L’École des maris, de faire remarquer la ressemblance qui existe entre cette comédie et L’École des femmes. […] J’ai contesté la parfaite justesse du titre d’École des maris. […] Elle s’engagea avec son mari dans la troupe de Molière lorsqu’il partit pour la province, et revint avec lui, en 1658, à Paris, où elle eut beaucoup de succès. […] Cette actrice était belle, fort aimable pour tout autre que pour son mari, auquel son talent ne la rendait point indigne d’être associée, et d’une coquetterie excessive.
Sganarelle désesperé moralise, en disant que la mort venge le ciel offensé, les loix violées, les filles séduites, les femmes mises à mal, & les maris poussés à bout. […] Bélisa y dit à la belle Aminta que son mari viendra bientôt la joindre. […] Aminta se plaint de ce que Don Juan donne de la jalousie à son mari & rend triste ce qu’elle aime. […] Don Juan lui dit que son mari la méprise, & qu’il lui a permis de l’épouser à sa place. […] On voit clairement qu’il va jouir des droits de mari.
Une femme mariée qui déteste son mari, qui est amoureuse d’un autre, doit naturellement jouer à son pauvre époux des tours qui lui valent des injures ; tout cela se suit, & coule de source. […] de Voltaire, cite dans une de ses préfaces une piece Angloise de Wicherley, dans laquelle « un drôle à bonnes fortunes, la terreur des maris de Londres, s’avise, pour être plus sûr de son fait, de faire courir le bruit qu’à sa derniere maladie, les chirurgiens ont trouvé à propos de le faire eunuque. Avec cette belle réputation tous les maris lui amenent leurs femmes, & le pauvre homme n’est plus embarrassé que du choix. Il donne sur-tout la préférence à une petite campagnarde, qui a beaucoup d’innocence & de tempérament, & qui fait son mari cocu avec une bonne foi qui vaut mieux que la malice des Dames les plus expertes ».
La prude Arsinoé, qui a voulu la brouiller avec ses amants pour pêcher un mari en eau trouble, reste sans mari et prude, avec le châtiment de se l’entendre dire. — Quant à Alceste, est-il puni ? […] Dans L’École des maris, Ariste n’a pour Léonor qu’une affection paternelle. […] En capitulant, Philaminte cède aux circonstances, non à son mari. […] Le père, le mari, le bourgeois. […] Ici, le rôle de Ce sage est moins important que dans L’École des maris, ou Tartuffe.