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22. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [11, p. 42] »

1775, Anecdotes dramatiques, tome I, p. 284 Lorsque Molière fait dire à Chrisalde, dans L’École des femmes, acte premier, scène première : Je suis un paysan qu’on appelle gros Pierre, Qui n’ayant pour tout bien qu’un seul quartier de terre, Y fit, tout à l’entour, faire un fossé bourbeux, Et de monsieur de l’Isle en prit le nom pompeux.

23. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Car ses premiers croquis sont aussi étonnants que ses tableaux les plus achevés. […] Les trois premiers actes seulement figurèrent alors sous les yeux du Roi et de la Cour. […] À première vue, le caractère tracé par La Bruyère semble un démenti infligé à Molière. […] Il yavait déjà treize ans que s’était engagée cette première escarmouche. […] Monsieur, qui régalait Leurs Majestés : on n’y donna que les trois premiers actes.

24. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [52, p. 86] »

Un des premiers emplois que lui confièrent ses supérieurs fut l’éducation des deux jeunes princes de Longueville. […] Racine lui soumet les quatre premiers actes d’une de ses tragédies […].

25. (1885) Études sur la vie et les œuvres de Molière pp. -461

Marié deux fois, il eut trente et un enfants : dix-neuf de sa première femme, douze de la seconde. […] Dans toute cette bagarre, il avait encore perdu son premier titre : Don Juan. […] Première représentation du Grand Alexandre et de Porus, pièce nouvelle de M. […] Ne devait-il pas à la farce ses premiers succès en province ? […] Il le mit en chacune de ses premières pièces.

26. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

[Note marginale] Livre premier, article 4, p. 52, 58, et article 6, p. 70. […] [Note marginale] Ibam forte via sacra , Hor., satire IX, livre premier. […] C’est Chrysalde qui parle à Arnolphe. acte premier, scène première. […] [Note marginale] Première JOURNÉE. […] [Note marginale] Première JOURNÉE.

27. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Section Première. […] On sait que Boileau l’avait attaqué dans ses premières satires, dont il a depuis retranché son nom. […] Une des premières pièces de la jeunesse de Regnard est une épître à Quinault, où Boileau est cité avec éloge. […] Le voyage qu’il avait fait en Italie dans sa première jeunesse, et la facilité qu’il avait à parler la langue du pays, lui avaient fait goûter la pantomime des bouffons ultramontains, et les saillies de leur dialogue. Il est probable que ses premiers essais en ce genre influèrent dans la suite sur sa manière d’écrire.

28.

Le meneur en scène a jeté son feu dans les trois premiers actes ; il se refroidit au quatrième, il est à peu près éteint au dernier. […] Ce poteau cornier, pour lui donner son vrai nom, partait de la base du premier étage et montait jusqu’au toit. […] La même rue qui avait abrité Rabelais rendant le dernier soupir, devait recevoir Molière faisant ses premiers pas sur le théâtre. […] Palaprat, né à Toulouse en 1650, avait eu dans sa première jeunesse la bonne fortune de connaître Molière. […] Possart, l’un de nos premiers acteurs, qui est en même temps sous-directeur de ce théâtre.

29. (1739) Vie de Molière

Ses premières comédies, qui étaient aussi bonnes pour son siècle, qu’elles sont mauvaises pour le nôtre, furent cause qu’une troupe de comédiens s’établit à Paris. […] Le style du Cocu imaginaire l’emporte beaucoup sur celui de ses premières pièces en vers ; on y trouve bien moins de fautes de langage. […] Elle fut accompagnée d’un prologue en musique, qui est l’une des premières compositions de Lulli. […] Les trois premiers actes avaient été représentés à Versailles devant le roi le 12 mai 1664. […] Trissotin était appelé aux premières représentations Tricottin.

30. (1775) Anecdotes dramatiques [extraits sur Molière]

Sa première femme était une clabaudeuse86 éternelle qu’il savait étriller sans s’émouvoir. […] Acte premier, Scène deuxième. […] Contrairement à Aristote, il nia les causes premières et finales dans l’explication des phénomènes. […] À vingt ans, il donne au Théâtre-Italiens sa première pièce, Les Originaux, farce en prose mêlée de vers, qui échoue. […] Spécialisé dans les rôles de jeune premier, il est surtout connu comme auteur du célèbre « registre », [...].

31. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. Des Comédies Allégoriques. » pp. 75-90

Nos premiers Dramatiques cachoient dans leurs pieces allégoriques une moralité ; ils s’y érigeoient en médecins spirituels ; quelques-uns bornoient leurs charitables soins à la santé du corps : peu à peu devenus moins pieux, moins zélés pour le bien de leur prochain, ils ont fait servir l’allégorie à couvrir des images ou des propos indécents. […] Premier Bourguemestre. […] Premier Bourguemestre. […] Premier Bourguemestre.

32. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

En nommant Chapelain, Cottin, Ménage entre les amis qui demeurèrent attachés à la marquise octogénaire, je ne m’inquiète guère pour sa mémoire, des satires de Boileau contre les deux premiers, et je suis fort rassuré sur leur compte par les éloges que Boileau lui-même a mêlés à ses épigrammes, par restitue de Montausier, par celle de Voltaire, et surtout par leurs œuvres. […] Orpheline depuis l’âge de 5 ans, élevée par un oncle respectable, instruite par Ménage, mariée à 18 ans, veuve à 26, retirée pendant deux années qu’elle emploie à l’éducation de ses enfants et à l’arrangement de leur fortune, sachant le latin, l’espagnol, l’italien et la littérature, ses premiers pus dans la société se tournent vers l’hôtel de Rambouillet ; la marquise, âgée, isolée par le mariage de sa fille, désolée de la mort de son mari et de celle d’un fils de 31 ans arrivées à un an de distance, fut la première personne dont madame de Sévigné, belle, brillante de jeunesse, d’esprit et de savoir, rechercha la société et ambitionna la confiance. […] Au contraire, les lettres qui nous manquent nous montreraient madame de Sévigné livrée à elle-même, jetant ses premiers regards sur la société, sur ses connaissances, sur ses amis ; réglant son esprit à mesure qu’il se développe, sa conduite, à mesure qu’elle avance entre les écueils du grand monde ; répandant l’admiration, faisant naître l’amour dans tout ce qui l’entoure, et restant attentive et vigilante sur elle-même. […] On y lit aussi que l’hôtel d’Albret et l’hôtel de Richelieu « étaient une suite et une imitation de l’hôtel de Rambouillet, quoiqu’avec des correctifs, et qu’il leur manquât un Voiture pour en faire passer à la postérité les plaisirs et les amusements. » Avant les hôtels d’Albret et de Richelieu, j’aurais dû citer en première ligne les cercles de mademoiselle de Montpensier.

33. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXIX. De l’action dans les Pieces à caractere. » pp. 448-468

Si, dans une piece à caractere, il est nécessaire que depuis l’exposition jusqu’à l’arrivée du héros, tout le peigne, tout nous parle de lui ; par une suite de cette regle dictée par la raison, & autorisée par l’exemple des meilleurs maîtres, il est clair qu’une piece à caractere est défectueuse, si, après qu’on nous a fait le portrait du premier personnage, après qu’il a paru lui-même à nos yeux, nous ne voyons pas toute l’action rouler par lui, sur lui, ou pour lui ; c’est-à-dire, s’il n’est pas la cause directe ou indirecte de tout ce qui se passe sur la scene ; si tout ne part pas de lui, ou ne rejaillit pas sur lui ; si enfin la scene est un seul moment sans qu’il y soit question de lui. […] Léguons le comique au premier, Le tragique au second, le lyrique au dernier. […] Le spectateur ressent le plaisir le plus vif en voyant Francaleu, enchanté de sa tragédie, s’accrocher au premier qu’il rencontre pour la lire ; avouer qu’il avoit cinquante ans lorsqu’il s’avisa de son talent pour la poésie ; n’en vouloir à un homme qui plaide contre lui que parcequ’il l’a empêché d’être Poëte cinq à six ans plutôt ; en le voyant enfin s’avouer pour la Muse originale dont M. […] Comme il n’est question dans ce Chapitre que de l’action de la piece, depuis l’arrivée du premier personnage jusqu’au dénouement exclusivement, nous passons tout de suite à la troisieme scene du premier acte.

34. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

Molière jouait le rôle de Mascarille ; il se servit d’un masque aux premières représentations ; mais ensuite il le quitta, persuadé avec raison que sa figure, dont le jeu était singulièrement comique, valait mieux, pour exciter le rire, que l’immobilité du masque le plus grotesque. […] Cela arriva comme je l’avais prédit ; et, dès cette première représentation, l’on revint du galimatias et du style forcé. » Un vieillard s’écria du milieu du parterre : Courage, courage, Molière, voilà la bonne comédie. […] Molière, dans ses deux premiers ouvrages, avait suivi, comme tous ses devanciers et ses contemporains, la route tracée par les comiques italiens et espagnols ; dans celui-ci, il s’ouvrit une carrière nouvelle, où il n’eut d’autre guide que la nature, et qu’il semble avoir fermée, après l’avoir parcourue toute entière. […] Les deux premiers actes de L’École des maris sont généralement admirés, l’un comme renfermant une des meilleures expositions qui soient au théâtre, l’autre comme développant avec art l’intrigue la plus ingénieuse et la plus comique. […] On y verra, sans étonnement, mais non pas sans plaisir peut-être, que La Fontaine avait été des premiers à sentir et à reconnaître le talent de Molière.

35. (1853) Des influences royales en littérature (Revue des deux mondes) pp. 1229-1246

Avant la mort de Mazarin, on voit déjà paraître cinq écrivains illustres, qui n’ont pas, il est vrai, écrit encore leurs chefs-d’œuvre, mais dont les trois premiers surtout ont été formés sous le régime précédent : — Molière, La Fontaine, — Bossuet, Boileau, Racine. […] Quant aux écrivains formés sous Mazarin, mais dont la fécondité glorieuse est contemporaine des premières années de ce long règne, ce sont Molière, Bossuet, La Fontaine, Boileau, Racine. […] Que ceux qui, en dépit des dates, attribuent à l’influence de Louis XIV l’éclat littéraire des premières années de son règne, se piquent au moins d’être conséquens. […] Lorsque les restes du premier furent rapportés en France sous Louis XIV, un ordre de la cour défendit de prononcer son oraison funèbre. […] Nous en étions ravis l’autre jour chez M. de La Rochefoucauld ; nous apprîmes par cœur celle du Singe et du Chat,… cela est peint ; et la Citrouille et le Rossignol, cela est digne du premier tome.

36. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

C’est, messieurs, ce caractère universel du théâtre de Molière et son intarissable popularité qui m’ont porté à le choisir pour sujet de nos premières études. […] Magnin, trois périodes dramatiques, savoir : « la 1ère du premier au VIe siècle, dont il ne nous reste, dit M. […] Pour remonter plus haut, il nous faudrait admettre, avec certain critique, grand découvreur de mystères inédits, de tapisseries historiques, de trouvères, etc, que les agapes des premiers chrétiens ont produit la fête des fous : nous nous dispenserons d’aller jusque-là. […] Ce n’est pas toutefois, Messieurs, pat ces côtés un peu grotesques qu’il faudrait juger, soit le goût de nos aïeux, soit les efforts de nos premiers auteurs dramatiques. […] Après Philippe-Auguste et son petit-fils St-Louis, premiers restaurateurs de la monarchie, la royauté, pendant tout le cours du XIIIe et du XIVe siècle, n’avait cessé de grandir, chaque province venant à son tour se rallier au faisceau de l’unité nationale, le comtat Venaissin (1273), la Navarre (1285), la Guyenne (1299) au XIII0 siècle, Lyon (1312), Montpellier (1349), le Dauphiné (1349) au XIVe, qui est aussi l’époque des premières réunions d’États généraux.

37. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

« Avec une franchise des premiers siècles » (omis). […] Elle s’appelait Jeanne de La Chappe, et avait été mariée en premières noces à P. […] Première représentation le 22 février. […] Première et unique représentation le 5 juillet. […] Première représentation le 26 juillet 1690.

38. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

Les trois premiers actes du Tartuffe, représentés à Versailles le 16 mai 1664, le furent encore à Villers-Cotterêts chez Monsieur, le 24 septembre suivant, en présence du roi et de toute la famille royale. […] Peut-être Louis XIV à Versailles se serait cru forcé de défendre l’ouvrage ; le roi ayant prononcé, il n’y avait plus de recours possible ; mais Molière pouvait en appeler du premier président au monarque, et ce fut sa première pensée. […] N’est-il pas extrêmement vraisemblable que le sieur de Rochemont, qui en est l’auteur, n’est autre que le curé de… dont parle Molière dans son premier placet au roi ? […] On ne trouve malheureusement pas celle du placet de Molière ; mais il est certain qu’il fut présenté au roi dans l’intervalle qui s’écoula entre la représentation des trois premiers actes à Versailles, et le moment où il fut permis de jouer la pièce pour la première fois en public, c’est-à-dire de 1664 à 1667. […] Fêtes de Versailles, sixième journée et premier placet sur le Tartuffe.

39. (1819) Deux pièces inédites de J.-B. P. Molière [La Jalousie du Barbouillé, Le Médecin volant] pp. 1-4

On croit que Molière lui-même a supprimé les trois premières ; mais on assurait que les deux autres existaient manuscrites dans le cabinet de quelque curieux, et l’on n’avait pas encore tout à fait désespéré de les voir paraitre au jour. […] On aura du plaisir à examiner ces premiers essais du génie de Molière, et à les comparer, dans les mêmes sujets, avec les productions de sa maturité.

40. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

Les Auteurs écrivent que c’est la faute des Comédiens & du Public ; de son côté le Public en accuse les Auteurs & les Comédiens ; ceux-ci ne manquent pas de s’en prendre aux premiers. […] Nos ennemis éprouveront ce que peuvent les marques de distinction imaginées par un Ministre éclairé pour rapprocher le dernier des Soldats du premier des Officiers, pour lui assurer l’avantage de prouver qu’il fut utile à son pays, qu’il a marché long-temps dans le sentier de la gloire. […] il faut donner le temps aux premiers Acteurs de se reposer : il est encore nécessaire d’accoutumer les doubles à voir le public : comment concilier des choses si contraires » ? […] Lorsqu’on met une nouveauté à l’étude, je la ferois répéter en même temps par les premiers Acteurs & par les doubles ; de cette façon, si, après les premieres représentations, un Comédien étoit malade ou fatigué, son double le remplaceroit ; le public, consolé de l’absence d’un seul premier Acteur par la présence de tous les autres, & par le plaisir de ne voir pas interrompre la nouveauté, se prêteroit volontiers à l’arrangement. […] Ce que nous venons de dire seroit presque inutile, si nous ne trouvions un moyen pour ôter aux premiers Acteurs l’envie de se reposer trop souvent.

41. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE PREMIER. Part de la Morale dans la Comédie de Molière. » pp. 1-20

CHAPITRE PREMIER. […] Il ne nous suffit plus, comme aux premiers spectateurs de Molière, qu une comédie nous charme par la vérité des caractères, l’habileté de l’intrigue et l’agrément du langage : nous voulons savoir quel esprit secret l’anime, quel but invisible aux yeux vulgaires s’est proposé l’auteur, au nom de quels principes latents il a fait parler et agir les personnages qui s’agitent devant nous. […]   On peut à première vue douter que le but de la comédie soit purement artistique. […] C’est par l’éloquence du bon sens seulement qu’on peut avoir prise sur eux ; et il faut croire que Molière voulait avoir cette éloquence-là, s’il choisissait pour premier juge cette servante, immortalisée, sans qu’elle s’en doutât, par l’honneur que lui faisait son maître en la prenant comme pierre de touche de ses œuvres32. […] "Le devoir de la comédie étant de corriger les hommes en les divertissant..., j’avois eu la pensée que je ne rendrois pas un petit service à tous les honnêtes gens, etc. » (Premier placet sur le Tartuffe.)

42. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102

Aussi, après les deux longues comédies d’intrigue de l’Etourdi et du Dépit amoureux, las d’imiter les autres et de remplacer les personnages les plus charmants de la scène par des fictions sans caractère et sans autre intérêt que la beauté des comédiennes ou l’imprévu des situations, il quitta brusquement les contrées chimériques des romans d’aventures pour entrer sur le terrain de la vie réelle, et il attaqua du premier coup la femme par la juste critique du défaut qui dépréciait alors toutes ses autres qualités. […] Il lui rappelle sans cesse que son premier devoir est sa maison, cet humble royaume du foyer auquel elle doit songer avant tout. […] Pour sortir, elle franchira les limites de la bienséance, de la prudence, du devoir, et se jettera de plein cœur dans les bras du premier qui s’offrira avec un air séduisant et une apparence d’honneur329. […] C’est une vérité morale de premier ordre, et qui ne se peut mieux exprimer, que l’ignorance n’est pas la vertu. […] Quel homme de cœur peut assister sans émotion au spectacle de cette jeune âme emprisonnée, qui conserve toujours et reconquiert enfin sa dignité libre, sous toutes les chaînes d’un despotisme absurde, sous tous les voiles d’une savante erreur, comme sous la glace immobile on entend l’eau irritée qui au premier printemps roulera dans la mer sa prison vaincue ?

43. (1802) Études sur Molière pp. -355

Nuit quatrième, Fable quatrième du premier volume. […]   PREMIÈRE JOURNÉE. […] Ces trois premiers actes furent encore joués à Villers-Cotterêts, chez Monsieur, en présence du roi et des reines, le 24 septembre suivant. […] Les divertissements. — Ceux du premier acte sont bons, parce qu’ils nous peignent l’extravagance du héros. […] quand la gloire les attendait peut-être au premier rôle propre à leur âge, pour couronner leurs vieux jours d’une palme méritée.

44. (1892) Vie de J.-B. P. Molière : Histoire de son théâtre et de sa troupe pp. 2-405

En Hollande, les traductions sont presque contemporaines des premières contrefaçons françaises. […] Furent-ils du premier voyage ? […] Il est donc très probable que Molière est l’auteur de ce premier récit. […] À plus forte raison si cette première représentation mémorable avait eu lieu en sa présence. […] Hors de là, il ne pouvait rien et il devait être arrêté au premier pas.

45. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XIII. Retour de Molière à Paris » pp. 225-264

Où le poète comique avait-il cueilli cette première moisson ? […] ACTE PREMIER. […] On reconnaît la scène iv du premier acte du Dépit amoureux et les contradictions du malheureux Mascarille. […] De ces deux premières œuvres, ce qui semble échapper à toute revendication précise, ce sont les scènes qui justifient le titre de la seconde, les scènes de la querelle et de la réconciliation d’Éraste et de Lucile, de Gros-René et de Marinette. […] Continuons à suivre ses premiers pas dans la route où il marche rapidement.

46. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Le petit Poquelin reçut là ses premières consolations, et il ne l’oublia jamais. […] Son premier coup d’œil dans ce beau monde avait été pour les femmes. […] Dès 1664, les trois premiers actes du Tartuffe furent représentés à Versailles devant le roi. […] On la représenta donc devant le roi telle qu’elle était, c’est-à-dire les deux premiers actes seulement. […] Le temps où nous sommes est celui du premier placet.

47. (1879) Les comédiennes de Molière pp. 1-179

Madeleine Béjart était-elle entrée au théâtre avant ou après ses premières aventures ? […] Qui donc maintenant lui chanterait la chanson de sa jeunesse aux premières aurores quand il tentait l’aventure de l’illustre Théâtre ? […] Avait-il le pressentiment qu’un an après, jour pour jour, il suivrait dans la mort sa première camarade ? […] Sauvai, lui-même, assista à cette prise d’armes, qui fut pacifiée au premier sang. […] Aubry, première représentation au Simple, 509 l. ».

48. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXX. Des Caracteres propres à tous les rangs. » pp. 328-330

Les caracteres dont nous avons parlé dans le chapitre précédent, sont tels par leur nature, que Destouches ne pouvoit choisir pour son héros qu’un des premiers Seigneurs de la Cour, & Louis Halberg qu’un Artisan : l’ambition du premier seroit devenue une vertu, du moins par rapport à nos mœurs, s’il n’eût ambitionné que la place d’un sujet plus en faveur que lui ; & les raisonnements politiques de maître Herman de Breme pourroient être à leur place dans un homme instruit & en place.

49. (1812) Essai sur la comédie, suivi d’analyses du Misanthrope et du Tartuffe pp. 4-32

Son premier mouvement est d’imiter ; et, sans ce moyen, comment conserverait-il son existence, lui qui, pendant les deux premières années de sa vie, est privé du don de la pensée, du moins de la faculté de la communiquer. […] Par ce moyen, il a produit des beautés du premier ordre et multiplié les effets ; mais en même temps, il a toujours su fixer l’attention du spectateur sur le sujet principal ? […] Toutes les fois qu’une invraisemblance est déguisée avec art, qu’elle produit des beautés du premier ordre, on doit la pardonner à l’auteur ; mais c’est à ces seules conditions : autrement le théâtre retomberait dans sa barbarie primitive. […] gloire à ce génie immortel qui, d’un seul effort renversant tous les obstacles que l’art semblait avoir accumulés, donne une des leçons les plus intéressantes que présente la scène, crée un chef-d’œuvre rempli de beautés du premier ordre, et qui, réunissant les qualités les plus précieuses, offre ce que l’éloquence a de plus sublime, l’intérêt de plus pathétique, le comique de plus vrai et de plus naturel, et inspire enfin l’horreur et le mépris que l’on doit avoir pour l’hypocrisie !

50. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVI » pp. 413-441

Il se borne à rapporter l’opinion reçue : « On dit que Boileau avait en vue madame Deshoulières, une des protectrices de Pradon, et qui fit un sonnet sur la Phèdre de Racine. » On dit, est fort sage, en effet, en 1677, quand Phèdre a paru, madame Deshoulières avait depuis longtemps rompu avec les écrivains qui avaient intéressé sa première jeunesse, tels que les d’Urfé, les La Calprenède, les Scudéry. […] Combien d’esprits du premier ordre, et Voltaire en tête, les ont alternativement préférés ! […] Quand on a lu avec intérêt les lettres de madame de Sévigné, on peut concevoir que quelque chose rem péchait de se laisser aller au pathétique des premiers ouvrages de Racine, excepté à celui d’Andromaque. […] Elle a senti le mérite du fabuliste mieux que n’a fait Boileau, qui n’en parle point dans sa poétique : elle l’apprécie en moraliste profond, en esprit délicat et fin, en écrivain habile, en poète du premier ordre. […] Il faudrait bien peu connaître et les gens du monde et les auteurs pour douter de la curiosité des premiers et de l’empressement des seconds à la satisfaire.

51. (1769) Idées sur Molière pp. 57-67

il est vrai que dans ton excellente farce de Scapin, tu as pris à ce bon Cyrano la seule idée vraiment plaisante qu’il ait jamais eue ; que dans le Misanthrope tu as imité une douzaine de vers de Lucrèce; que les canevas italiens et les romans espagnols t’ont guidé dans tes premiers ouvrages ; mais n’est-ce pas toi qui as inventé ce sublimé Misanthrope, le Tartuffe, les Femmes savantes, et même l’Avare, malgré quelques traits de Plaute, que tu as tant surpassé? […] Voyez les scènes des amants dans le Dépit amoureux, premier élan de son génie. […] quand il ne croit pas un mot de toutes les protestations d’amour que lui fait Célimène, et que pourtant il est enchanté qu’elle les lui fasse; relisez toute cette admirable scène où deux amants viennent de se raccommoder, et où l’un des deux, après la paix faite et scellée, dit pour première parole, Ah !

52. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IV » pp. 38-47

Elle a été soupçonnée de s’être entendue avec Gaston, frère du roi, pour le détrôner, et d’être convenue avec ce premier de l’épouser ensuite. […] M. le Prince disait de lui : « Si Voiture était de notre condition, on ne le pourrait souffrir. » Je remarque que nous n’avons rien dit encore que de vague et de banal concernant la personne sur qui pèse aujourd’hui le ridicule de la préciosité de mœurs et de langage ; parlons un moment de ses premières années et des premières apparences de son caractère.

53. (1900) Molière pp. -283

(Scène première.) […] C’est pour les Lyonnais qu’il a composé sa première pièce de quelque mérite, L’Étourdi ; on était en 1657. […] Il est probable qu’à ce premier trait, certaines gens commencèrent à dresser l’oreille. […] Les trois premiers actes seulement furent joués en mai 1664. […] Ma première pensée en entrant à Babylone a été de lui envoyer les observations des prêtres chaldéens.

54. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Madeleine Béjart, son premier amour, Mlle de Brie, le. second, et Armande Béjart, sa femme. […] Don Garcie est un amant jaloux, première ébauche du Misanthrope. […] La hardiesse de ses premières attaques lui fit de nombreux ennemis. […] Clitandre est le prétendant des premiers. […] L’amour est aussi pour eux une grande préoccupation; mais ce n’est pas nécessairement leur première pensée.

55. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre IV. Que la critique doit être écrite avec zèle, et par des hommes de talent » pp. 136-215

Le premier de ces Don Juan parut aux premiers jours de la révolution de juillet, à l’aurore, aux premières espérances d’un règne heureux, et déjà l’on peut voir, dans ces pages, une profonde sécurité de toutes choses ! […] La première scène du premier acte se passe dans le jardin de mademoiselle de La Vallière. […] Le roi répond par trois bêtises insupportables : Première bêtise. […] Ce Bragelone est toujours le même ; il faisait planter du chèvrefeuille au premier acte, il n’ose pas toucher aux reliques de sa maîtresse ! […] ) Premières des façons nombreuses de lever le vent.

56. (1900) Quarante ans de théâtre. [II]. Molière et la comédie classique pp. 3-392

Vous l’étiez aux premiers actes en exigeant du respect et de la crainte ; vous l’êtes plus encore à présent. […] Non, il ne vous est pas permis d’être noble et digne aux premiers actes, d’être pathétique au dernier. […] Ses premiers contes ont été imprimés en 1661 ; les six premiers volumes des fables ne l’ont été qu’en 1668, un an après Le Sicilien. […] C’est à cela qu’il doit d’avoir connu du premier coup, atteint du premier coup la perfection du genre, et l’explication s’impose. […] J’avoue qu’à son entrée en scène ma première sensation a été de désappointement et de déplaisir.

57. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. Des Pieces intriguées par un Valet. » pp. 125-134

« Il n’évoqueroit pas les manes burlesques des Merlins, personnages fameux sur nos premiers treteaux ». […] Nos premiers treteaux n’ont pas vu briller les Merlins. […] Si l’Auteur juge ces pieces dignes de nos premiers treteaux, nous n’avons pas le plus petit mot à lui répondre.

58. (1765) [Anecdotes et remarques sur Molière] (Récréations littéraires) [graphies originales] pp. 1-26

Moliere s’est servi pour la composition de la premiere Scene & pour l’exposition de toute la Piece dont je viens de parler, de la Satyre IX du premier livre d’Horace ; Ibam forte via sacra, &c ; mais il imagina un motif, une intrigue ou action, & un dénouement. […] Moliere a encore fait usage de la troisieme Scene du premier Acte de la Sœur, dans la seconde Scene du premier Acte de ses mêmes Fourberies. […] (Lettre sur Moliere insérée dans le Mercure de France en Décembre 1739. premier volume page 2914.)

59. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXV » pp. 259-278

« Que penser, dit-il, d’une créole publique, veuve à l’aumône de ce poète cul-de-jatte (Scarron), et de ce premier de tous les fruits d’un double adultère, rendu à la condition des autres hommes, qui abusent de ce grand roi au point qu’on le voit, et qui ne peuvent se satisfaire d’un groupe de biens, d’honneurs, de grandeurs, si monstrueux et si attaquant de front l’honnêteté publique, toutes les lois et la religion, s’ils attentent encore à la couronne même ? […] Sa femme en attira une meilleure encore, se fit aimer et admirer par des personnes du premier rang, qui l’attirèrent dans leur maison, notamment le maréchal d’Albret ; il était devenu amoureux d’elle n’étant encore que comte de Miossens ; il la fit connaître à la maréchale, dont elle gagna la confiance et la tendre estime. […] Je crois, au contraire, et la suite apprendra qui d’Auger ou de moi a raison, que madame de Scarron a plu très sensible me ni au roi dans sa première visite ; que le compliment qu’il lui adressa non seulement fut sincère, mais même inspiré par une secrète inclination pour elle, et fut une première amorce, jetée par des espérances confuses de possession plus ou moins prochaine, à un cœur qu’il jugeait disposé à lui céder. […] En 1666, quand madame Scarron eut sa première entrevue avec le roi pour le remercier de sa pension, elle était âgée de trente-un ans : c’étaient trois ans de plus que madame de Montespan.

60. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVI » pp. 279-297

Le nouveau bienfait qu’elle recevait, la confiance et l’estime dont ce bienfait était le témoignage, ne durent pas affaiblir la reconnaissance qu’elle avait gardée du premier, et le roi n’eut pas besoin de donner à ses paroles un accent d’affection extraordinaire pour accroître ce tendre sentiment dans l’âme de madame Scarron. […] Ici se place une observation essentielle : c’est qu’en 1669, quand le roi autorisa de premières démarches pour engager madame Scarron à se charger de ses enfants naturels, aucune apparence de dévotion ne se rencontrait dans la société qu’elle fréquentait ; et j’ajoute qu’aucune apparence de dévotion n’avait atteint ni le roi, ni madame Scarron ; de sorte que la gloire de sa désignation appartient tout entière à l’honnêteté des mœurs et à la bonne compagnie. […] Les arrangements qui eurent lieu pour l’éducation des deux premiers enfants du roi et de sa maîtresse, en 1670, ne doivent pas être confondus avec ceux qui, comme nous le verrons, se firent deux ans plus tard, en 1672, lorsque leur nombre fut double. Le 11e entretien de madame de Maintenon nous apprend que pour cacher l’existence des premiers enfants qui lui furent confiés, on les plaça avec leur nourrice, chacun séparément, dans une petite maison hors de Paris ; elle n’allait les y voir qu’à la dérobée ; elle profitait de tous les moments dont elle pouvait disposer pour se montrer dans sa société, afin que la curiosité ne cherchât pas l’emploi du temps qu’elle aurait dérobé à ses amis.

61. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Il tâcha dans ses premières années de s’établir à Paris avec plusieurs enfants de famille, qui par son exemple, s’engagèrent comme lui dans le parti de la Comédie sous le titre de l’Illustre Théâtre ; mais ce dessein ayant manqué de succès (ce qui arrive à beaucoup de nouveautés) il fut obligé de courir par les Provinces du Royaume, où il commença de s’acquérir une fort grande réputation. Il vint à Lyon en 1653 et ce fut là qu’il exposa au public sa première Comédie ; c’est celle de L’Étourdi. […] Les Comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, qui depuis un si grand nombre d’années portaient le titre de la seule Troupe Royale ont été réunis avec la troupe du Roi le 25 Août 1680 cela s’est fait suivant l’Ordre de sa Majesté donné à Charleville le 18 du même mois, par Monsieur le Duc de Créquy Gouverneur de Paris, premier Gentilhomme de la Chambre en année, et confirmé par une Lettre de Cachet, en date du 21 Octobre.

62. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre X » pp. 83-88

Jean Desmarets, sieur de Saint-Sorlin, Guillaume Bautru, comte de Serran, le marquis de Racan, Guillaume Colletet, qui étaient aussi des amis de l’hôtel de Rambouillet, puisque leurs noms se trouvent avec les cinq premiers, au nombre des dix-huit auteurs qui firent chacun un madrigal pour la Guirlande de Julie, en 1641. […] Quelques écrivains ont fait honneur à l’influence d’Anne d’Autriche et à l’esprit espagnol apporté par elle en France, du premier essor de Corneille.

63. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Au premier abord, la réponse à cette question semble facile. […] En effet, les deux premiers quatrains du sonnet reparaissent dans la plainte de Psyché. […] Son mal s’aggrave, et, bien qu’il ait jugé les guérisseurs du premier coup, il fait ce que les plus sceptiques font en pareil cas : il les appelle de nouveau, et les plus considérables, les plus renommés. […] Molière n’était pas allé à lui du premier coup : il avait commencé par les médecins officiels, ceux du roi et de la cour, puis, voyant qu’ils ne pouvaient rien, il s’était adressé à un autre, qui pensait et agissait tout autrement. […] Parmi ses causes, les maladies de l’estomac viennent en première ligne, puis l’excès de sensibilité, les préoccupations morales, les fatigues d’une existence trop occupée.

64. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre VI » pp. 394-434

Il a reçu le contrecoup du premier coup de canon qui se soit tiré dans ce bas monde, il a lu le premier livre sorti des presses naissantes du premier imprimeur, il a mangé le premier fruit venu de l’Amérique, il s’est élevé aux écoles de René Descartes et de Despréaux ; il a vu Bossuet face à face, il a souri le premier, aux doctes murmures de Pierre Basyle, il a pleuré, le premier, aux vers du grand Corneille. […] Autrefois, le prêteur d’argent était ours immonde ; il habitait une tanière, il était couvert de haillons ; aujourd’hui, l’ours est un jeune monsieur qui paie des actrices, qui hante l’Opéra et se dandine, en bel habit, aux premières loges du Théâtre-Italien ! […] vingt-sept ans, répondent ses bonnes amies ; et trois mois après, au premier bal où elle va réussir, ces bonnes amies diront aux jeunes gens : — Vous voyez bien, là-bas, cette belle dame qui porte des roses blanches sur la tête et qu’on entoure, c’est une femme de quarante ans, qui le dirait ? […] Dans la rue on la saluait à son passage ; au Théâtre (elle assistait volontiers aux premières représentations !) […] Mademoiselle Mars aimait, à en mourir de joie, les enivrements de la foule, les applaudissements du parterre, l’enthousiasme du poète, la résurrection solennelle des vieux chefs-d’œuvre sauvés par sa parole, les luttes ardentes des premières représentations, s’il fallait imposer à un public rebelle, quelque renommée à son aurore !

65. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre VI » pp. 50-55

En hommes, nous retrouvons les mêmes personnages des deux premières périodes : Malherbe, âgé de 65 ans. […] Ne voulant pas souscrire au jugement porté sur Voiture par une multitude d’écrivains qui ne l’ont pas lu, j’ai courageusement entrepris de le lire, et voici ce que j’ai recueilli de ma lecture : Voiture, dans sa première jeunesse, écrivit à la manière du temps, avec recherche et affectation.

66. (1824) Notices des œuvres de Molière (VIII) : Le Bourgeois gentilhomme ; Psyché ; Les Fourberies de Scapin pp. 186-466

Entre autres marques, les trois premiers actes sont d’une disproportion dont notre théâtre n’offrirait peut-être pas un autre exemple : le second est double de celui qui le précède, et tous deux ensemble n’égalent pas la longueur du troisième. […] Les trois premiers actes, en effet (mettant à part cette différence d’étendue, qui est le moindre des défauts), sont égaux, en leur genre, à tout ce que Molière a composé de plus parfait ; et, si les deux derniers sont une farce plus folle que plaisante, c’est que les ordres du Roi ne laissèrent pas au poète le temps de finir ainsi qu’il avait commencé, ou peut-être que la destination particulière du spectacle le contraignit de terminer par un de ces divertissements de danse et de musique, qu’il est si difficile de faire sortir naturellement d’une véritable action comique. […] Molière, dans plusieurs de ses chefs-d’œuvre, a un acte tout épisodique : ici, il en a deux, et ce sont les deux premiers de la pièce. […] Le Bourgeois gentilhomme est donc un drame d’une composition toute particulière, et qui pourrait même sembler vicieuse, si, dans ces deux premiers actes, où la véritable action n’est pas même entamée, et où le personnage principal ne fait, en quelque sorte, que se montrer, Molière, en faisant parler seulement son héros, ne réussissait à le peindre aussi bien que s’il le faisait agir, et ne nous préparait merveilleusement, par toutes les sottises qu’il lui fait dire, à toutes les folies que bientôt il lui fera faire. […] Quinault composa les paroles destinées à être chantées, et Lulli, qui les mit en musique, fournit les paroles italiennes du premier intermède.

67. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre premier. Préliminaires » pp. 1-8

Chapitre premier. […] Notre grand poète comique Molière a été, l’un des premiers, livré à la curiosité de l’érudition.

68. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE PREMIER. Du Choix d’un Sujet. » pp. 25-38

CHAPITRE PREMIER. […] Le jugement des premiers est suspect dans le monde ; les autres n’ont le droit de décider définitivement que sur les modes. […] De ce premier défaut sont nés tous ceux qu’on voit dans la piece, & qui feront toujours reprocher à l’Auteur d’avoir employé de si bons matériaux pour remplir un sujet ingrat, puisqu’il péchoit contre la premiere des regles, la vérité.

69. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre II. — De la poésie comique. Pensées d’un humoriste ou Mosaïque extraite de la Poétique de Jean-Paul » pp. 97-110

Première contredanse L’auteur comique vulgaire, pygmée grimpé sur des échasses, attaque et poursuit vaillamment de pauvres misères individuelles125 : l’avarice, l’amour-propre, la vanité aristocratique ou bourgeoise, l’ignorance et la pédanterie, les charlatans, les précieuses, les coquettes, les dupes, les imposteurs, les cuistres, etc., etc. […] Ainsi les chapitres d’Hespérus, romande Jean-Paul, sont intitulés Première poste aux chiens, Deuxième poste aux chiens, etc. […] Le prologue de son Titan vient à la queue de la Première période du Jubilé, c’est-à-dire du premier livre.

70. (1800) De la comédie dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VI) pp. 204-293

Des personnages de ce genre firent réussir longtemps les Visionnaires de Desmarets, détestable pièce que la sottise et l’envie osèrent encore opposer aux premiers ouvrages de Molière. […] Section première. […] Voyez les scènes des amants dans le Dépit amoureux, premier élan de son génie; dans le Misanthrope, entendez Alceste s’écrier: Ah! […] Ceux qui lisent leurs ouvrages au premier venu demandent-ils la vérité ou des louanges ? […] Il fallait de plus qu’Elmire ne s’empressât pas d’accuser Tartufe, et laissât ce premier mouvement à la jeunesse bouillante de son fils.

71. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Nos Romanciers remplissent ordinairement un premier volume de la vie du pere & de la mere de leurs héros : les Dramatiques Chinois ont le même défaut ; ils mettent en action, dans un prologue, l’histoire du pere & de la mere de leur premier personnage : tel est celui qui précede Tchao-chi cou ell, ou le petit Orphelin de la Maison de Tchao, piece que M. de Voltaire a rendu fameuse en y puisant le sujet de son Orphelin de la Chine. […] Tou-ngan-cou, premier Ministre de la guerre. […] Je suis Tou-ngan-cou, premier Ministre de la guerre dans le Royaume de Tsin. […] Ce sont les prologues qui exposent les caracteres de tous les personnages du drame, qui les mettent en action, & qui font marcher l’intrigue & l’intérêt de façon qu’ils en font un véritable premier acte.

72. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XVI. Les derniers temps de la comédie italienne en France » pp. 311-338

Les derniers temps de la comédie italienne en France La comédie italienne, pendant son premier séjour à l’Hôtel de Bourgogne, jeta un vif éclat. […] » Et quant au mariage, voici Pasquariel, libraire, qui vend un livre, lequel ressemble de bien près à notre vieux livre des Quinze joyes, ce sont : « Les Agréments et les chagrins du mariage, en trois tomes ; le chapitre des agréments contient la première page du premier feuillet du premier tome et le chapitre des chagrins contient tout le reste. » Bon ou mauvais, vrai ou faux, tout cela ne nous vient pas d’au-delà des monts. […] Allez, ma mie, au premier payement qu’il me fera, je lui donnerai quittance.

73. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XX. Des Unités. » pp. 352-366

Au premier acte, un mariage se fait ; au second, le héros de la piece naît ; au troisieme, il est grand garçon ; au quatrieme, il est amoureux ; au cinquieme, il épouse une jeune personne qui, vraisemblablement, n’étoit pas née avant l’ouverture de la scene. […] Nos premiers poëtes François étoient aussi dans ce goût-là, & les modernes ne l’ont pas tout-à-fait perdu. […] Il suivit la profession de son pere, & remplit toujours avec succès l’emploi de premier amoureux.

74. (1811) Discours de réception à l’Académie française (7 novembre 1811)

Laujon avait daigné sourire à mes premiers essais, et je ne puis, sans une vive émotion, me trouver à la place qu’il occupait dans cette auguste assemblée. […] La pastorale de Daphnis et Chloé fixa sa destinée ; elle lui valut la protection d’un des premiers personnages de l’État, que l’Académie française s’honore d’avoir compté parmi ses membres. […] Au premier coup d’œil jeté sur les œuvres de Molière, qui peut méconnaître le siècle où il a vécu ?

75. (1821) Notices des œuvres de Molière (VI) : Le Tartuffe ; Amphitryon pp. 191-366

Ce fut le premier ouvrage considérable dont il s’occupa après L’École des femmes ; car, de la représentation de cette dernière comédie, en 1662, aux fêtes de 1664, où furent joués les trois premiers actes du Tartuffe, l’intervalle n’est rempli que par des pièces de peu d’importance. […] Au mois de septembre de la même année, ces trois premiers actes furent également joués à Villers-Cotterêts, chez Monsieur, en présence du roi et des deux reines. […] Le lendemain de la première représentation qui fut donnée le 5 août 1667, les comédiens reçurent du premier président de Lamoignon la défense de jouer la pièce jusqu’à un nouvel ordre de Sa Majesté. […] Ces changements d’un nom, d’un titre et d’un costume auraient été peu de chose sans ceux que pouvait exiger le dialogue en son premier état. […] Si ces attaques n’avaient été dirigées contre lui que par de faux dévots, l’histoire en serait bientôt faite : on n’y verrait que de simples représailles, et l’on concevrait sans peine comment un poète, qui avait annoncé et effectué le projet de démasquer toute une classe d’hommes non moins nombreuse que puissante, dut se trouver exposé aux plus violents effets de leur ressentiment : mais la question n’est pas si simple ; et, à moins qu’on ne veuille confondre dans une même catégorie les vrais et les faux dévots que Molière lui-même a si bien eu le soin de distinguer, on doit être forcé de reconnaître que des hommes sincèrement pieux furent alarmés de sa comédie au premier bruit qui s’en répandit, et s’empressèrent de la combattre dès qu’elle eut paru.

76. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

La simplicité des premiers, qui n’est point un défaut en soi, n’auroit cependant pas été du goût du siecle de Moliere : mais l’affectation des modernes qui va jusqu’à choquer la vraissemblance, est encore plus vicieuse. […] Un tableau est mal peint, si au premier coup d’oeil on pense à la toile, & si l’on remarque la dégradation des couleurs avant que de voir des contours, des reliefs & des lointains. […] Ainsi les premier, comiques Latins hasarderent la satyre personnelle, mais jamais la satyre politique. […] Leur premier essai se fit au bourg Saint-Maur ; ils prirent pour sujet la passion de Notre-Seigneur. […] On les vend à la grand-salle du palais par Arnould & Charles les Angeliers freres, tenans leurs boutiques au premier & deuxieme pillier, devant la chapelle de messeigneurs les présidens : in-fol.

77. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Si Armande est la même personne que Mlle Menou, il faut donc admettre qu’elle était déjà un des premiers sujets de la troupe, et c’est peu vraisemblable, car elle n’avait encore que seize ans. […] Ce premier rôle a si bien fait valoir Armande qu’elle en reçoit un autre du même genre dans l’Impromptu de Versailles, représenté le 14 octobre suivant : « Mlle Molière, satirique spirituelle, » ainsi l’appelle la distribution. […] Si l’on admet que la Fameuse Comédienne, malgré sa détestable inspiration, n’est pas l’œuvre du premier venu, mais d’une actrice douée d’un talent de style naturel, le plus simple serait d’admettre encore que ce morceau est aussi bien son œuvre que tout le reste. […] Seul, un autre amour peut les rendre supportables, en attendant que l’on revienne au premier. […] Elle était jeune encore, plus belle que jamais ; elle n’avait pas été heureuse dans son premier mariage ; la vie lui devait un dédommagement.

78. (1825) Notice sur Molière — Histoire de la troupe de Molière (Œuvres complètes, tome I) pp. 1-

Les titres de ces essais font deviner sans peine que la Faculté de médecine fut de bonne heure le but des malices de notre auteur ; il lança contre ce respectable corps ses premiers et ses derniers traits. […] Après ces deux premiers ouvrages, il s’élance, avec autant de bonheur que d’audace, vers le véritable but de la comédie, celui de combattre nos travers : il donne Les Précieuses ridicules. […] Peut-on ne pas aimer sa naïve ignorance, les innocentes impulsions de ses premiers penchants, ses aveux pleins de franchise et de simplicité, et jusqu’à cette coquetterie instinctive sur laquelle est en partie fondé l’empire des femmes ? […] Boileau nous a laissé le tableau de ce qui se passait à ces premières représentations : L’ignorance et l’erreur à ses naissantes pièces, En habit de marquis, en robes de comtesses. […] Molière, qui était incommodé, n’avait pu voir le petit Baron les deux premiers jours ; mais tout le monde lui en dit tant de bien, qu’il se fit porter au Palais-Royal à la troisième représentation, tout malade qu’il était.

79. (1819) Notices des œuvres de Molière (IV) : La Princesse d’Élide ; Le Festin de Pierre pp. 7-322

Cette description des Plaisirs de l’Île enchantée n’est rien moins qu’un morceau bien écrit ; mais elle est un témoignage de la noble magnificence que Louis XIV déployait dans ses plaisirs ; et, ce qui suffirait seul pour la préserver de l’oubli, elle contient une mention curieuse de la représentation des trois premiers actes du Tartuffe. […] De ces quatre Festin de Pierre, trois sont des modèles d’absurdité et de mauvais goût : un seul rachète l’extravagance obligée du sujet par des beautés du premier ordre, et ce fut celui de tous qui réussit le moins. […] Ce premier cours de représentations passé, la pièce ne fut pas reprise une seule fois. […] La composition du Tartuffe avait précédé celle du Festin de Pierre ; les trois premiers actes avaient été représentés aux fêtes de Versailles, en mai 1664 ; et la pièce entière l’avait été au Raincy, chez le prince de Condé, en novembre de la même année.

80. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE II. La Débauche, l’Avarice et l’Imposture ; le Suicide et le Duel. » pp. 21-41

Que sa conduite soulève l’indignation, et que les pleurs de son amante trompée attendrissent jusqu’à son valet38 ; que sa lâcheté hypocrite39 cause même assez d’horreur pour qu’on voie avec soulagement la foudre tomber enfin sur ce monstre40, cela n’est point discutable, et fait à première vue affirmer que ce spectacle est moral41. […] Il est déjà très corrompu au commencement du premier acte ; et pourtant, à mesure que le drame se développe, on voit sa corruption croître tellement, qu’il est impossible que ce spectacle ne fasse pas réfléchir à celte mystérieuse vérité morale, qu’une chaîne indissoluble lie tous les vices, et force presque nécessairement à rouler jusqu’en bas celui qui a commencé à descendre cette pente, insensible d’abord, qui devient un précipice à la fin : Dans le crime il suffit qu’une fois on débute : Une chute toujours attire une autre chute ; L’honneur est comme une île escarpée et sans bords : On n’y peut plus rentrer dès qu’on en est dehors43. […] Par sa négligence coupable, l’honneur de sa fille est aux mains du premier venu qui a l’esprit de flatter sa manie96, et qui est heureusement un honnête homme, quoique dans la réalité il y ait grand-chance pour que les choses tournent autrement. […]   Pour l’histoire du Tartuffe, voir :   La Préface et les Placets de Molière ; Lettre sur la Comédie de l’Imposteur, publiée en 1667, et certainement inspirée, sinon écrite par Molière ; Arrêt du Parlement de Paris du 6 août 1667 ; Ordonnance de Mgr Harlay de Champvallon, archevêque de Paris, du 11 août 1667 ; Le Roi glorieux au monde, par le curé de Saint-Barlhélemy (Roullès), 1665 ; Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre, par le sieur de Rochemont, 1665 ; Réponse aux observations, etc., 1665 ; Lettre sur les observations, etc., 1665 ; La Critique du Tartuffe, comédie en vers en un acte, 1670 ;’   Bourdaloue, Sermon pour le septième dimanche après la Pentecôte, sur l’Hypocrisie, première partie ;   Laharpe, Cours de Littérature, part.

81. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre III » pp. 30-37

Il se piqua de la venger des privations que son premier mari lui avait fait éprouver ; mais de grands chiens avaient pris possession de la chambre et presque du lit de la dame ; il fallut partager avec eux. […] Ce présent lui fut fort agréable, quoique l’auteur ne le lui fût guère. » Henri IV ne connut que ce premier volume.

82. (1909) Deux ennemis de la Compagnie du Saint-Sacrement : Molière et Port-Royal (Revue des deux mondes) pp. 892-923

En 1660, le Palais voyait, et d’un fort mauvais œil sans doute, se renouveler, auprès des « principaux magistrats, »— par les amis intimes du premier président Lamoignon,— des instances pour l’interdiction de cette « cause grasse » du carnaval, où s’escIaffait depuis le moyen âge la gaité des robins. […] Molière retrouvait donc ici la même sorte d’opposition sourde et dérobée, sous laquelle, dès ses premiers pas, il avait failli succomber. […] Les « dévots, »comme Molière le dit avec une franche précision dans son premier placet au Roi pour Tartufe, sont « incommodes, »et ils sont « dangereux : » ils appliquent à leur propre vie extérieure la rigueur fâcheuse des maximes chrétiennes, et ils prétendent l’imposer, en vue du « salut, » à la vie du prochain. […] Leur présence dut maintenir dans le Saint-Sacrement, sinon à Paris, du moins en province, la couleur première qu’il avait reçue de Condren. […] Et si le nom des hommes de Port-Royal figure au premier rang de ceux qui détruisirent une compagnie que, pourtant, plusieurs d’entre eux avaient contribué à fonder et à développer, c’est que Port-Royal détestait dans ces « zélés » les soutiens importuns d’une Eglise dont la rénovation ne pouvait se faire, selon eux, que par une révolution radicale de, l’esprit chrétien, et par la substitution d’une haine raisonnée de la nature et du monde à toutes ces charités empressées, gestes vains, selon eux, d’une piété inintelligente, complaisances détestables d’un paganisme inconscient.

83. (1819) Introduction aux œuvres de Molière pp. -

Sa première comédie régulière, l’Étourdi, y fut représentée avec beaucoup de succès. […] Elle obtint le titre de Troupe de Monsieur, et donna sa première représentation le 3 novembre. […] Il s’appelait lui-mêmeCharles d’Assoucy, Empereur du burlesque, premier du nom. […] On aperçoit dans les Lettres de Racine, quelques traces de leur première liaison. […] Remarques critiques sur quelques passages de Longin, Réflexion première.

84. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. De l’Illusion Théâtrale. » pp. 426-433

Toutes les pieces de Plaute nous font voir des fautes pareilles : dans les Bacchides, acte I, scene II ; dans la Cistellaria, scene seconde ; dans le Mercator, scene II ; dans la Mostellaria, scene II du premier acte & du cinquieme ; dans les Ménechmes, acte IV, scene III : enfin dans le Pseudolus ; dans le Pænulus ; dans le Rudens ; dans le Stichus ; dans le Trinummus ; dans le Truculentus, &c. […] Nos premiers poëtes, plus maladroits & plus malhonnêtes, disoient tout uniment aux spectateurs de passer la porte.

85. (1863) Molière et la comédie italienne « Préface » pp. -

Mais, après avoir terminé ce premier travail, je voulus franchir les limites où il m’avait contraint de me renfermer ; je m’engageai alors librement dans les curieuses perspectives que j’avais vues s’ouvrira mes yeux, et j’essayai d’y pénétrer le plus avant qu’il me fut possible. […] Je ne viens pas des premiers explorer ce curieux et pittoresque canton de la littérature et de l’art.

86. (1922) La popularité de Molière (La Grande Revue)

L’art d’exprimer la disproportion et l’antinomie entre la valeur des causes et leurs effets, entre les raisons de nos actions et nos actions elles-mêmes et non pas seulement, comme chez les bouffons italiens qui furent ses premiers maîtres, des jeux artificiels et faciles de mots et d’attitudes, voilà certes par quoi sa force comique est particulièrement irrésistible. […] Les traits saillants de leur caractère sont à la fois peu nombreux et mis en valeur avec un relief si puissant qu’on les devine et qu’on les pénètre du premier abord. […] À la scène II du 3e acte seulement, il paraît pour la première fois et il prononce les quatre vers fameux : « Laurent, serrez ma haine… » Paroles qui expriment du premier coup toute l’hypocrisie du personnage, qui en rendent un témoignage probant au spectateur le plus obtus.

87. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE III. L’Honnête Homme. » pp. 42-64

Mais on condamne, sans compromis quoique sans amertume, les autres personnages, dignes d’indulgence parce qu’ils sont hommes, dignes de blâme parce qu’ils se laissent aller sans résistance aux premières poussées du vice, qu’il faut appeler par son nom, si poli, si élégant, si atténué par la mode et l’usage qu’il se présente. […] Alceste a raison, quand il veut     qu’on soit sincère, et qu’en homme d’honneur On ne lâche aucun mot qui ne parte du cœur ; quand il déclare que L’ami du genre humain n’est pas du tout son fait, et quand il condamne sans pitié Ce commerce honteux de semblants d’amitié, ces protestations que le monde prodigue au premier faquin, en prostituant cette chose sacrée, l’amitié135. […] Molière semble n’avoir oublié aucun des points sur lesquels doit être parfait son honnête homme : il ne tolère ni l’extravagance de l’important-, qui dérange tout le monde, qui veut que tous S’occupent de lui, et qui tranche toutes lés questions avec une suffisance burlesque176 ; ni la politesse écervelée de ceux qui se rendent importuns à force de civilités, et s’obstinent à rendre service aux gens malgré eux177 ; ni la sotte vanité de rougir de Ses pères, de se faire appeler M. de la Souche au lieu d’Arnolphe 178, ou de vouloir, au risque de ruiner sa maison, devenir, de bourgeois, gentilhomme179 : ce travers, qui semblerait au premier abord excusable, peut aller pourtant, jusqu’à une réelle dégradation morale, aboutir à la perle des biens péniblement acquis, et au malheur des enfants ridiculement mariés180. […] Jusque dans la triomphante campagne de Molière contre les médecins, campagne qui dura autant que sa vie, puisqu’elle commença avec sa première farce du Médecin volant 199, et ne se termina que par la cérémonie du Malade imaginaire où il mourut200, il y a quelque chose d’utile et de moral.

88. (1886) Molière : nouvelles controverses sur sa vie et sa famille pp. -131

Vitu, « il n’est peut-être pas impossible, dit-il dans son premier article, de trouver une explication qui ne coûte rien à la vraisemblance et dégage l’honneur de Molière. […] Car elle avait un enfant de son premier mariage, un fils d’une dizaine d’années, Jean-Baptiste de Loménie. […] Il ajoute :  « A peine fut-elle à Chambord, où le roi donnait ce divertissement à toute la cour, qu’elle devint folle du comte de Guiche, et le comte de Lauzun éperdument amoureux d’elle. » Par dépit des froideurs du premier, elle se serait jetée dans les bras du second. […] Moland et qui a eu le don de le faire changer d’opinion touchant la sépulture de Molière, car, dans sa première édition des œuvres du grand poète comique, il s’était très nettement prononcé pour l’inhumation en terre sainte. […] Toutes les études contenues dans le présent opuscule ont également paru dans le Temps, les neuf premiers chapitres en octobre et novembre 1885 et le dixième le 7 janvier 1886.

89. (1877) Molière et Bourdaloue pp. 2-269

Treize ans passés au service du premier manant qui donne cinq sous pour qu’on le fasse rire ! […] de sa première charité. […] Mais enfin se ressouvenant de l’état d’où il était déchu, il fit pénitence et rentra dans ses premiers chemins. […] C’était le temps des premières fêtes, des premières amours, le temps de Vile enchantée. […] Les deux premiers actes passèrent avec langueur ; la bouffonnerie du pauvre homme fit à peine sourire.

90. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Ainsi commença Molière ; ainsi il s’essayait en sortant des représentations de ses premiers modèles, Gautier Garguille, Turlupin et Gros-Guillaume. […] La troupe du Palais-Royal avait Molière pour premier orateur. […] Ces premières études de philosophie inspirèrent sans doute à Hesnault et à Molière l’idée de traduire Lucrèce. […] Ce furent-là ses premières études du cœur humain. […] Il mettait alors la derrière main au Tartuffe, dont on ne connaissait encore que les trois premiers actes.

91. (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266

Ils discernent en lui, dès ses premiers pas, un amour propre irritable, un esprit caustique, une ambition qui cherche à se faire des appuis à la cour, un cœur faible, qui s’enflammait au vent de la prospérité et résistait mal à celui de la tempête; une singulière promptitude à oublier, lorsqu’il voguait sur une mer tranquille, le rivage qui l’avait naguère abrité. […] On peut ne pas suivre la voie de ses premiers maîtres ; mais il n’est pas permis de payer par le persiflage des soins dévoués. […] Rambert relève d’autres traits, plus noirs encore, de l’ingratitude de Racine envers ceux qui avaient été ses premiers et devaient être ses derniers amis. […] Dans cette première ardeur, il rompit sans ménagements avec Port-Royal, et, après La Thèbaïde et Alexandre, ses essais de jeunesse, il écrivit Andromaque et Les Plaideurs, c’est-à-dire les deux pièces où son génie se déploya avec le plus d’abandon et se montra le plus franchement dramatique sans paraître se replier sur lui-même. […] L’amour est aussi pour eux une grande préoccupation ; mais ce n’est pas nécessairement leur première pensée. » C’est avec une verve toujours renouvelée que Molière a raillé les travers qui s’écartaient de ce type de bon goût, auquel nous ramène toute la littérature du temps.

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