Le premier jour ne devait pas porter bonheur à Molière, c’était le jour des trépassés. […] Peut-être ne portait-elle à ses doigts que les bagues de Molière et du comte de Modène. […] Et qui avait porté cette accusation ? […] On voit aussi que si Mlle Beauval ne portait pas de cornes, selon son expression, elle portait des cornettes « en dentelles larges de six doigts de malines à double réseau ». […] Les femmes elles-mêmes sont portées, par un conte invraisemblable, jusqu’à la postérité.
Qu’on fasse voir à l’homme le plus hébêté le cinquieme acte de Rodogune, le quatrieme de Mahomet, le dernier de Sémiramis : il partagera malgré lui la situation des personnages ; il s’intéressera malgré lui aux événements : il frémira en voyant la coupe funeste passer des mains de Cléopatre sur les levres d’Antiochus : son cœur sera déchiré comme celui de Zopire quand Seide portera le coup mortel : Ninias sortant égaré, éperdu, du tombeau où il vient de poignarder sa mere, le fera frissonner & l’obligera à partager son trouble : & cette même Sémiramis qui revient percée de plusieurs coups mortels, lui arrachera des larmes. […] Fleurant, piqué de ce qu’on le congédie, lui & sa seringue, va porter plainte à M.
Plus tard en 1680, des lettres patentes ordonnèrent qu’ils porteraient le nom de Bourbon. Saint-Simon remarque, à cette occasion, que ces enfants, qui, dit-il, furent tirés du profond non-étre des doubles adultérins, furent enrichis de tous les droits des légitimes dans la société, décorés du surnom de la maison régnante, et de noms de provinces que les princes du sang même ne portaient pas97.
Le coup décisif va se porter : poursuivons. […] C’est pourtant sur une scene du Misanthrope que j’ose porter un jugement qui aura peut-être le malheur de déplaire ; mais avant que de me condamner, qu’on daigne m’entendre, & lire avec moi la scene suivante. […] Attendez qu’on vous en demande plus d’une fois, & vous ressouvenez de porter toujours beaucoup d’eau. . . . . . . . . . . . . . . . . . […] c’est vous qui vous portez à ces honteuses actions !
En entrant dans la carrière du théâtre, il y portait une volonté arrêtée et une ambition résolue ; rien ne devait le faire reculer. […] Le jeune auteur impatient porta sa pièce à Molière, qui la joua le 20 juin 1664. […] Monsieur, frère du roi, qui portait alors le titre de duc d’Anjou et qui allait porter bientôt celui de due d’Orléans (à la mort de son oncle Gaston, en 1660), Monsieur avait deux années de moins que le roi, c’est-à-dire dix-huit ans. […] Il se modifia avec la patience et la docilité qu’il porta dans la longue éducation de son génie. […] La foule s’y porta avec ardeur ; mais la critique se déchaîna avec passion.
Au premier bruit de son apparition, quoiqu’il se fût pour ainsi dire glissé au milieu du tumulte des fêtes, ce fut un déchaînement général parmi tous les dévots ; c’était l’abomination de la désolation ; il n’y avait point de châtiment assez fort pour le téméraire qui avait joué les grimaciers religieux, et porté préjudice à leur sainte industrie. […] Il sait que les choses défendues irritent le désir, et il sacrifie hautement à ses intérêts tous les devoirs de la piété ; c’est ce qui lui fait porter avec audace la main au sanctuaire, et il n’est point honteux de lasser tous les jours la patience d’une grande reine qui est continuellement en peine de faire réformer ou supprimer ses ouvrages. » Qui ne reconnaît à ces derniers mots la noirceur des tartufes de dévotion ? […] Ces seuls vers répondent à tous les reproches de Bourdaloue, qui d’ailleurs portent sur une base absolument fausse. […] Si le faux dévot ne doit pas être livré au ridicule parce qu’il ressemble au vrai, l’hypocrite de bienfaisance peut, en toute sûreté, faire des dupes ; le tartufe de mœurs porter le déshonneur dans les familles, car ils prennent aussi le langage de la philanthropie et du sentiment ; ils ressemblent à l’homme désintéressé et à l’homme sensible. […] Voici de quelle manière Cailhava l’avait refait : il est fâcheux qu’un auteur qui avait passé sa vie à commenter Molière, et qui n’a guère de célébrité que par son admiration fastueuse pour ce grand homme, se soit vu contraint à porter la main sur son chef-d’œuvre.
C’était inévitable : la tendance qui portait à mettre du romanesque dans toutes ses actions et à tout amplifier dans son génie pouvait-elle l’épargner lui-même ? […] Les quatre poètes avaient de bonne heure cédé au penchant qui, de tout temps, a porté les écrivains et les artistes à se chercher. […] Cette tendresse se portait de préférence sur les enfans, qu’il avait toujours beaucoup aimés. […] L’exercice de son génie achevait de le porter à la tristesse. […] Cette fois encore, les coups sont terribles et portés de sang-froid : point de thèses, mais la médecine elle-même parlante et agissante.
Cependant, pour se débarrasser de ses importunités, & pour le punir de quelques impertinences qu’il lui a faites, elle feint de s’attendrir, lui conseille de se mettre dans un sac, où elle l’attache bien fort, & rentre pour aller chercher, dit-elle, des hommes qui le porteront chez elle dans sa chambre, comme un paquet de linge sale. […] Il est vrai qu’il y a trois semaines que vous m’envoyâtes porter, le soir, une petite montre à la jeune Egyptienne que vous aimez. […] Mon maître s’étant souvenu du commandement que vous lui avez fait d’acheter quelque bagatelle qui fût rare à Venise, & de peu de valeur à Paris, pour en régaler son oncle, s’étoit imaginé qu’une douzaine de coterets n’étant pas chers, & ne s’en trouvant point par toute l’Europe de mignons comme en cette ville, il devoit en porter là : c’est pourquoi nous passions vers l’Ecole pour en acheter ; mais à peine avons-nous éloigné la côte, que nous avons été pris par une galere turque. […] Granger dit, dans Cyrano, qu’il ira porter plainte à la Justice contre le ravisseur de son fils. […] Puisse-t-elle lui porter malheur !
Grimaret ajoute que cet original ne le porta pas loin, & que Moliere, pour se venger du campagnard, le mit sur le théâtre, & en fit un divertissement au goût du public. […] La Désolation des filous sur la défense des armes, ou les Malades qui se portent bien, piece dédiée à Mademoiselle.
l’intérêt et la pitié du spectateur, si telle est la volonté d’un poète tout-puissant, vont se porter même sur le vice et même sur le crime, à condition qu’ils seront mélangés d’une certaine dose d’honnêteté et de vertu. […] Même ces pièces diverses portaient les noms des villes et des bourgs où elles avaient été représentées pour la première fois : Atellanæ fabulæ, les atellanes, du nom d’une ville élégante : Atella, située entre Naples et Capoue, au beau milieu des délices romaines. — Poésies fescéniennes, du nom d’une ville de la Toscane savante. […] Son front, où brillait cependant la majesté d’un dieu, portait une couronne de rubis cachés dans les fleurs, et si jeune, il avait déjà la teinte rubiconde des buveurs. » À sa suite heureuse, il entraînait les grâces, les élégances, les beautés, les jeux et les fêtes, mêlés aux plus douces odeurs. — Voilà un des tyrans de la jeunesse, et prenez garde, il enchante l’esprit pour le corrompre. […] Ce qui vous prouve que les chefs-d’œuvre ne portent jamais malheur à personne, et qu’une belle jeune fille n’est jamais perdue quand elle a, pour ses deux parrains, Molière et Marivaux. […] Ces comédiens étaient recherchés par les plus grands seigneurs ; ces comédiennes étaient belles et galantes, on les aimait pour leur beauté, pour leur esprit, pour leurs amours ; il y avait de ces femmes qui tenaient pour leur amant, Racine ou M. de Sévigné ; il y en avait une qui portait le nom de Molière !
Le prince de Conti, après avoir ferraillé contre le Mazarin, subi la prison, et porté la guerre civile en Guyenne, avait fini par épouser la propre nièce du Mazarin, et maintenant il présidait les états du Languedoc. […] M’obliger à porter de ces petits chapeaux Qui laissent éventer leurs débiles cerveaux : Et de ces blonds cheveux, de qui la vaste enflure Des visages humains offusque la ligure ? […] Il n’était pas jusqu’à ce débauché de Chapelle, qui s’est attaché à-tant de célébrités, ses contemporaines, à force d’ivrognerie et de bel esprit, qui n’aidât Molière à porter les peines de sa jalousie. […] Et pendant que Despréaux, son ami, écrivait à sa louange une touchante élégie, toute mouillée de ses larmes, l’auteur du Tartuffe et du Misanthrope était, porté, le soir, au cimetière de Saint-Joseph, dans- la rue Montmartre, à la lueur de deux cents flambeaux. […] Paris, Pierre Baudouyn, 1663. — La Désolation des filoux sur la défense des armes, ou les Malades qui se portent bien, comédie (1 a. v. de 4 pieds).
Cela veut dire : « Le souffle empoisonné de la guerre sanglante « A porté dans nos murs la mort & l’épouvante. […] Le Barbier arrête le Cadi sous prétexte de lui porter plainte contre un homme qui lui a volé sa provision : il accuse Arlequin du vol. […] Crispin se charge de le porter dès que les Philosophes seront assemblés.
Ce fut alors que Molière prit le nom qu’il a toujours porté depuis. […] Le jour qu’on le porta en terre, il s’amassa une foule incroyable de peuple devant sa porte. […] Comme il passait dans la rue Montmartre, on demanda à une femme qui était celui qu’on portait en terre. […] Jamais acteur n’a porté si loin les rôles d’homme en femme. […] Beffara, qui, les pièces du procès à la main, est venu porter la lumière dans ce dédale de bassesse et de lâcheté.
Cette légère création de l’Étourdi, par exemple, bien qu’elle ne soit pas de force à porter tout le développement d’une comédie et à être un centre d’action, est plus vraie que celle du Menteur. […] L’éducation d’Isabelle a porté ses fruits : elle lui a appris à tirer parti des travers de son tuteur. […] Cette lettre sera un prétendu billet de Valère, qu’on lui renvoie sans avoir daigné l’ouvrir ; et c’est Sganarelle qui la portera. […] Voici une comédie sans un seul des procédés de la comédie, sans confident, sans figures de fantaisie, sans valets, sinon pour avancer une chaise ou porter une lettre ; sans Gros-René ni Mascarille, sans monologue, sans coup de théâtre. […] Ce qui fait dire à son valet : Les gens que vous tuez se portent assez bien.
Sous la figure de Clitandre et d’Acaste reparaissent de Guiche et de Lauzun, dont les frivoles amours portèrent un coup si cruel au cœur de Molière. […] Sans doute, il y a dans le choix tel sujet un indice grave des dispositions d’esprit où se trouvait l’auteur ; et Molière., comme Shakspeare, lorsqu’il conçut l’idée de mettre sur la scène un misanthrope, devait être plus porté à la mélancolie qu’à la gaieté, et voir surtout le côté triste des choses humaines; mais ses plaintes amères contre l’humanité, qu’il a mises dans la bouche de son héros, ne sont pas pour cela l’expression vraie de :ses sentiments personnels, une diatribe sociale derrière laquelle se cache l’auteur20 Non, Molière n’est pas Alceste tout entier; car, si parfois il semble s’être identifié avec son personnage, souvent ; aussi il l’abandonne : on en voit ,1a preuve dans les avertissements et les leçons qu’il lui fait donner par ceux qui l’entourent ; tel est en particulier le rôle de Philinte. […] Dans le malheur, l’âme a besoin de s’épancher, et « l’ardeur de ses soucis domestiques a dû porter involontairement Molière à créer des scènes et des situations où il pût les répandre pour s’en soulager... […] On trouve le portait suivant dans un manuscrit de l’époque, également relatif à Mmede Longueville convertie, et dont al date ne doit pas être bien éloignée de celle du Misanthrope.
Le malheureux nom de Catherine, que portait la marquise de Rambouillet, avait été pour quelque chose dans l’origine de ce mauvais goût. […] Malheureusement le mariage de Molière ne porta pas d’heureux fruits : Ariste eut à se repentir d’avoir épousé Léonor. […] Les médecins ont bien changé depuis ; ils ne portent plus ces costumes ridicules que portait leur compagnie au temps de Louis XIV. […] C’est ce mélange de grâce et de dignité qu’a porté si haut la gloire de notre scène. […] Pour avoir porté une main injurieuse sur les restes de Molière, il s’est trouvé immortel lui-même.
11 fallait qu’une autorité éclatante et puissante se portât en avant de la multitude. […] L’intelligence du pays représentée par l’Académie, avait porté son jugement. […] Ce qui porterait la dépense totale à 150,008 Vu, touchant les voies et moyens : 1° La délibération du conseil municipal du 16 août 1837, qui, premièrement maintient le crédit porté au budget de 1838, pour reconstruction de la fontaine de la rue Traversière montant à 36,000. […] Cette enfant qui portait le nom de Louis ne vécut pas.
Venez vous réjouir aux dépens de ces animaux-là, & ne craignez point de les trop berner ; plus la charge sera forte, & mieux ils la porteront. […] Stukéli annonce que Béverley a tout perdu : tandis que son ami se désole chez Vilson, il va, dit-il, porter le dernier coup au cœur de Madame Béverley. […] Elles volent vers la prison porter cette heureuse nouvelle à Béverley : mais il s’est déja empoisonné : il a d’ailleurs vendu & perdu l’héritage de son oncle : la mort de ce bon vieillard ne fait qu’accroître son désespoir : quand Stukéli, feignant de le plaindre, vient l’accuser d’avoir assassiné Leuson.
Tout l’avantage est pour le tems où ni eux ni moi ne porterons d’habits. […] Dacier, notre père à tous, ne me laissant que la faculté de porter son vœu au Conservatoire. […] Duval, portent sur la scène ce qu’ils sont dans la société. […] Ou le porter en le flattant à boucher d’assez bons trous. […] Il faut porter un exemplaire des Femmes savantes aux Français et noter les endroits où l’on rit.
Enfin, il porta les choses au point de la traiter de la dernière des créatures, et de vouloir lui arracher le collier qu’il disait lui avoir donné. […] On le porta chez lui dans sa maison, rue de Richelieu, où il fut suffoqué d’un vomissement de sang, le 17 février 1673. […] La Nature se trouvait surprise ; et dans cette illusion d’un art porté à sa perfection ; il eût été mal-aisé que les ris, s’il en eût échappé, n’eussent pas été comme forcés. […] Jamais Acteur n’a porté si loin les rôles d’homme en femme. […] VOIE : Charge de quelque chose qu’on porte, ou qu’on fait porter.
Ce fut alors que Molière prit le nom qu’il a toujours porté depuis. […] Molière, outré à son tour des mauvais jugements que l’on portait sur sa pièce, les ramassa, et en fit la Critique de l’École des Femmes, qu’il donna en 1663. […] On allait à celle de l’hôtel de Bourgogne ; les Auteurs Tragiques y portaient presque tous leurs Ouvrages. […] Le jour qu’on le porta en terre il s’amassa une foule incroyable de Peuple devant sa porte. […] Comme il passait dans la rue Montmartre on demanda à une femme, qui était celui que l’on portait en terre ?
L’auteur était déjà connu par une thèse agréable sur Marivaux, sa vie et ses œuvres, un joli sujet qui a porté bonheur à plusieurs autres, depuis M. de Lescure jusqu’à M. […] C’est, à cent dix ans de distance, comme une première répétition de l’affaire du Collier, qui devait porter un coup si terrible à la reine Marie-Antoinette. […] Elles ne portent aucune subrogation, ni mention de l’origine des fonds, bien que, d’après les termes du contrat, elles eussent dû être remises au prêteur à titre de garantie. […] Le titre et les privilèges des éditions originales des pièces de ce dernier portent, il est vrai, tantôt de, tantôt Moliere seulement. […] Fabre d’Églantine a porté au théâtre la thèse déclamatoire de l’intolérant Rousseau, lequel a écrit de ce personnage que ses maximes ressemblent fort à celles des fripons.
C’est ainsi qu’ils passoient le temps l’un & l’autre, jusqu’à ce qu’ils eussent inventé un nouveau langage, à la faveur duquel notre jeune héros dit à sa maîtresse, qu’il s’estimeroit bien heureux de la pouvoir posséder dans le pays de sa naissance, où elle iroit habillée d’étoffe de soie, comme celle de sa veste ; où il la feroit porter dans des maisons traînées par des chevaux à l’abri du vent & de la pluie, & où ils ne seroient pas exposés à toutes ces craintes & à ces alarmes qui les agitoient alors. […] Il l’observa dans cette posture, & la bonté de son caractere le porta même à se cacher derriere son rideau, pour s’attendrir plus long-temps par ce spectacle. […] Un vent favorable les porta jusqu’à la vue de Malte.
Il a porté plus de trois mois un emplâtre sur le nez, d’un coup de chandelier que sa femme lui a donné. […] Messieurs, portez votre argent chez monsieur de La Ressource, faites dresser votre contrat et prenez vos sûretés. […] C’est qu’ils portent leur argent en terre.
Brighella vient au rendez-vous avec son sac ; Colombine lui dit d’y entrer, l’attache ensuite bien fort, & va chercher, dit-elle, des hommes pour le porter dans sa chambre comme un paquet de linge. […] Colombine revient avec des crocheteurs, & leur ordonne d’aller porter le sac dans la riviere. […] Il fut porté par terre, roué de coups, & y auroit perdu la vie, si Montufar, par une présence d’esprit admirable, n’eût pris sa protection, le couvrant de son corps, écartant les plus échauffés à le battre, & s’exposant même à leurs coups. […] Oui, oui, permis à moi ; mais mon ame offensée Vous préviendra peut-être en un pareil dessein, Et je sais où porter & mes vœux & ma main.
Un double nom porté par un des personnages, voilà tout le nœud de l’action : ce nom révélé par hasard à un autre personnage qui l’ignorait, en voilà tout le dénouement. […] Lemazurier, auteur de la Galerie historique des acteurs du Théâtre-Français, a bien voulu me fournir tous ces détails, où il a porté son exactitude ordinaire : je les donne tels qu’il a pris la peine de les rédiger lui-même. […] Le troupeau servile des imitateurs donna en cette occasion une preuve de son goût ; parce que Béjart boitait, tous les comédiens de province qui jouaient son emploi, se crurent obligés de boiter, sans faire attention que cela n’était nécessaire que dans L’Avare, où Molière, sûr de l’affection que le public portait à Béjart, n’avait pas craint de faire dire à Harpagon : Je ne me plais point à voir ce chien de boiteux-là. […] Les comédiens de l’hôtel de Bourgogne, moins piqués de quelques traits qu’il avait lancés contre eux, que jaloux des succès toujours croissants du théâtre dont il était le fondateur et le soutien, cherchèrent un champion capable de bien servir leur ressentiment ; et ils crurent l’avoir trouvé dans Boursault, auteur encore obscur de quelques mauvaises comédies, à qui Molière n’avait peut-être jamais songé, mais qu’une des plus perfides suggestions de l’amour-propre avait porté à se reconnaître dans le personnage de Lysidas. […] Palissot, abusa de la vengeance. » Sans me livrer, pour la défense de Molière, à des récriminations trop faciles, qui d’ailleurs ne décideraient point la question, je me bornerai à dire qu’il ne fut point l’agresseur ; que, s’il blessa cruellement l’amour-propre de Boursault, qui l’avait provoqué, il ne porta pas du moins la plus légère atteinte à son honneur, et qu’en cela il fit preuve d’une modération dont son ennemi ne lui avait point donné l’exemple.
Les acteurs portaient le nom, l’habit, le visage même des personnages qu’ils représentaient. […] De même encore, le goût excessif d’une femme pour la science peut porter son mari, ne fut-ce que par esprit de contradiction, à un dégoût non moins outré pour le savoir. […] Le nom de Molière fut aussi porté, du vivant de Poquelin, par un hommede la musique du roi, dont j’ai lu quelques méchants vers. […] II, p. 463 et 464 de cette édition, le jugement que La Fontaine porta sur l’auteur, qu’il ne fréquentait pas encore, et sur la pièce, dont il venait de Voir la représentation. […] « Comme il passait dans la rue Montmartre, dit Grimarest, on demanda à une femme qui était celui qu’on portait en terre.
150 Il eut en vue Thomas Corneille, qui, après avoir porté long-temps le nom de Corneille le jeune, se fit appeler dans la suite Corneille de l’Isle.
Jusques-là que Molière fit acheter un de ses habits pour le faire porter à celui qui faisait ce personnage dans sa pièce.
Où pouvez-vous donc prendre de quoi entretenir l’état que vous portez ? […] En effet, des employés, des artisans, des boutiquiers pour mieux afficher sans doute leur libéralisme, se croient obligés assombrir leur physionomie et de porter la moustache. […] Notre admiration nous la ferait porter plus haut encore, et c’est jusqu’à La Métromanie qu’il nous semblerait juste de l’élever. […] Et quel autre sentiment que l’orgueil peut le porter à régenter tout le monde comme il le fait ? […] Il intéresse parce que l’amour, comme les autres sentiments qui l’animent, est porté chez lui à l’extrême, et que cette passion nous est toujours sympathique.
Après la représentation, le roi, qui n’avait pas encore porté son jugement, dit à Molière : « Je ne vous ai point parlé de votre pièce à la première représentation parce que j’ai appréhendé d’être séduit par la manière dont elle a été représentée ; mais, en vérité, Molière, vous n’avez encore rien fait qui m’ait mieux diverti ; et votre pièce est excellente. » Aussitôt l’auteur fut accablé de louanges par les courtisans, qui répétaient, tant bien que mal, ce que le roi venait de dire à l’avantage de cette pièce.
L’Italie le reconnut et le proclama elle-même avec un enthousiasme qui fut porté jusqu’à l’excès et lui fit répudier l’antique génie de la nation. […] La mort de Dominique porta un coup terrible au théâtre italien.
Ces nouvelles précieuses sont d’un esprit un peu plus élevé que Cathos et Madelon, et portent plus loin leurs prétentions. […] C’est sans doute une preuve de sagacité d’avoir reconnu le fond des intentions du poète ; mais n’avoir point remarque que la direction franche et naturelle est détournée dans l’exécution, que le trait primitif du dessin tracé dans la pensée de l’auteur s’est à peu près effacé et pour ainsi dire oblitéré dans l’ouvrage, et n’avoir point pénétré le motif de cette altération, c’est n’avoir pas porté la sagacité assez loin.
Elle discrédita le bel esprit gratuit et maniéré, mais sans porter atteinte aux exigences recherchées de la vie de société. […] Il semble avoir porté en tout cette facilité à trouver la rime dont Boileau s’étonnait si ingénument. […] Soyons heureux que le moyen âge, en sauvant de l’oubli, par sa culture philosophique, les traditions de la pensée grecque ait porté jusqu’à nous l’esprit qui les a dictées jadis. […] Don Quichotte porta un coup sensible à l’esprit chevaleresque, quoique Cervantès n’eût en vue que les exagérations ridicules auxquelles il avait donné lieu. […] C’est sur le géant que se portera toute l’attention; c’est lui qui remplira la scène; Cléante effacé ne sera qu’un palliatif inutile.
Son pere, devenu infirme, ne pouvant suivre la cour, il y alla remplir les fonctions de sa charge, qu’il a depuis exercées jusqu’à sa mort ; mais, à son retour à Paris, cette passion pour le théatre, qui l’avoit porté à faire ses études, se réveilla plus vivement que jamais. […] On n’étoit pas dans l’habitude de porter au spectacle de la comédie, ce degré d’attention nécessaire pour saisir les détails & les rapports délicats que l’on a depuis admirés dans cette piéce ; le comique noble qui y régne ne fut point senti ; enfin, malgré la pureté & l’élégance du stile, elle fut reçûë froidement. […] On le porta chez lui, dans sa maison, ruë de Richelieu,* où sa toux augmenta considérablement, & fut suivie d’un vomissement de sang qui le suffoqua. […] La foule qui s’étoit attroupée devant la porte du mort, le jour qu’on le porta en terre, détermina la veuve à faire jetter de l’argent ; & cette populace, qui auroit peut-être insulté au corps de Moliere, l’accompagna avec respect. Le convoi se fit tranquillement le mardi 21 de février, à la clarté de plus de cent flambeaux portés par ses amis.
Pour le tirer de sa distraction, Despréaux* et Racine qui étaient naturellement portés à la raillerie, se mirent à l’agacer par différents traits plus vifs et plus piquants les uns que les autres ; mais La Fontaine ne s’en déconcerta point.
On s’en étonna, et ce fut alors que Poquelin, vivement pressé, avoua que son argent était à Saint-Ouen, où, par mégarde sans doute, il l’avait porté et oublié. […] Le marchand qui le portait existait-il réellement ? […] Celui de Loyal était porté par un avocat du même temps, tout aussi bien que par l’huissier à verge du Tartuffe. […] Robert Poquelin la porta en conscience. […] Il se sentait embarrassé vis-à-vis de Molière, et, comme il est naturel en pareil cas, il lui faisait porter la peine de sa propre gène.
que nous sert d’avoir du bien s’il ne nous vient que dans le temps que nous ne serons plus dans le bel âge d’en jouir, & si, pour m’entretenir même, il faut que maintenant je m’engage de tous côtés ; si je suis réduit avec vous à chercher tous les jours les secours des Marchands, pour avoir moyen de porter des habits raisonnables ? […] « Je ne sais quel jugement on portera du Pere de famille ; mais s’il n’est que mauvais, je l’aurois rendu détestable en mettant le Commandeur en contraste avec le Pere de famille, Germénil avec Cécile, Saint-Albin avec Sophie, & la Femme-de-chambre avec un des Valets.
Après la représentation, le Roi, qui n’avait point encore porté son jugement, eut la bonté de dire à Molière : Je ne vous ai point parlé de votre pièce à la première représentation, parce que j’ai appréhendé d’être séduit par la manière dont elle avait été représentée ; mais, en vérité, Molière, vous n’avez encore rien fait qui m’ait plus diverti, et votre pièce est excellente. […] Dans sa jeunesse, le brillant chevalier de Grammont trouvait plaisant de voler au jeu, et même d’appeler au secours d’une adresse coupable une violence plus coupable encore en appuyant une partie de quinze d’un détachement d’infanterie ; et, vers la fin de sa longue carrière, il s’indigna des scrupules bourgeois de Fontenelle, qui, censeur du livre d’Hamilton, voulait en effacer le récit de ces charmants larcins et de ces aimables guet-apens, comme pouvant porter quelque atteinte à l’honneur d’un gentilhomme. […] Il intéressa la générosité du Roi, en paraissant avoir sacrifié son ambition au désir de l’amuser ; et il intéressa bien plus sûrement encore son orgueil, en se montrant victime des dédains de quelques officiers subalternes, pour la même action qui lui avait valu l’auguste approbation du maître ; et le Roi, si porté, en général, à respecter les bienséances, les enfreignit cette fois pour venger Lulli et lui-même d’une espèce d’injure que le Florentin avait eu l’art de rendre commune à tous deux. […] Quand, dans une comédie qui prétend moins qu’aucune autre à exciter l’intérêt, se trouvent trois personnages qui sont vraiment dignes d’inspirer ce sentiment, il faut supposer dans le public l’excès de la sottise ou de la dépravation, pour croire qu’il le portera de préférence sur un escroc titré, dont les brillants dehors ne peuvent dérober aux yeux la turpitude.
Si cette offre sur vous obtient si peu d’empire Que vous me refusiez de me faire, entre nous, Un sacrifice entier de vos transports jaloux ; S’il ne vous suffit pas de toute l’assurance Que vous peuvent donner mon cœur & ma naissance, Et que de votre esprit les ombrages puissants Forcent mon inconstance à convaincre vos sens, Et porter à vos yeux l’éclatant témoignage D’une vertu sincere à qui l’on fait outrage, Je suis prête à le faire, & vous serez content : Mais il vous faut de moi détacher à l’instant, A mes vœux pour jamais renoncer de vous-même ; Et j’atteste du Ciel la puissance suprême, Que, quoi que le destin puisse ordonner de nous, Je choisirai plutôt d’être à la mort qu’à vous. […] Il va, dit-il, la porter au Roi pour lui apprendre qu’il est entré un homme dans l’appartement de Delmire. […] Si vous êtes résolu à ne point quitter cette malheureuse défense, il faut que vous soyez moins violent ; car autrement je vous jure que vous vous sentirez porter de telles bottes que vous ne pourrez les prévoir. […] Oui ; mais quelque loin que l’on soit, tous les coups portent à la tête.
Je ne sais si je survivrai au coup mortel qu’il m’a porté ; mais si tu fais quelque cas de ma tendresse & de mes ordres, si ton amour fut vrai, tu peux me le prouver dans cette occasion. […] Ils vont ensemble porter plainte au Roi, qui charge Don Pedre d’arrêter l’audacieux. […] Il n’y a rien que je ne fasse pour porter votre esprit à vouloir prendre cette voie, & pour voir publiquement confirmer à ma sœur le nom de votre femme. […] je voudrois bien de tout mon cœur vous donner la satisfaction que vous desirez ; mais le Ciel s’y oppose directement : il a inspiré à mon ame le dessein de changer de vie, & je n’ai point d’autre pensée maintenant que de quitter entiérement tous les attachements, de me dépouiller au plutôt de toutes sortes de vanités, & de corriger désormais, par une autre conduite, tous les déréglements criminels où m’a porté le feu d’une aveugle jeunesse.
Le jour où Musset adressa au Christ cette prière pénétrante, ce cantique du regret, magnifique prélude d’une -œuvre impure, tous les cœurs dévorés de ce besoin d’aimer, châtiment du ciel, qui surprend à la dernière heure les âmes que le vice a flétries, tous ont répété sa prière avec pleurs et sanglots» Le jour où Victor Hugo s’assit peur chanter sur la tombe de sa fille, tous les pères qui portent le deuil d’un enfant ont uni leurs larmes aux siennes. […] Rambert, portent un jugement sévère sur le caractère de Racine. […] Moins il avait de penchants vicieux, mieux cela valait; toutefois on pouvait lui en passer quelques-uns, s’ils étaient du nombre de ceux qui se laissent porter avec grâce. […] Don Quichotte porta un coup sensible à l’esprit chevaleresque, quoique Cervantès n’eut en vue que les exagérations ridicules auxquelles il avait donné lieu.
Armand continue à porter sa tête d’un air satisfait et à siffler tout doux par ci par là en retirant le coin de sa bouche. […] Au mois de nivôse an X, quand la maison fut détruite, on le recueillit, et il fut porté au Musée des Petits-Augustins. […] » D’où il résulte qu’Alceste portait, porte, et portera toujours une garniture de rubans verts. […] Ce n’est donc pas par hasard qu’Alceste portait des rubans verts. Le rôle où Molière s’est personnifié devait porter son cachet personnel, sa couleur.
Et d’ailleurs n’y avait-il pas aussi une espèce de contradiction, après avoir reproché aux libertins leurs jugements téméraires, de porter soi-même un jugement aussi téméraire sur une secte dont le rigorisme sans doute pouvait être affecté chez quelques-uns, mais qui, chez la plupart, était l’œuvre d’une foi ardente ? […] Ne sait-on pas jusqu’où peut se porter l’aveuglement de la superstition joint à l’entêtement de la bêtise ? […] Mais peut-être est-ce là un regret injuste et vain ; peut-être le génie français ne pouvait-il arriver à toute sa perfection que dans une forme logique et régulière ; peut-être est-ce cette forme si nue et si sévère qui a obligé nos poètes à porter tous leurs efforts sur l’analyse savante des mœurs et des caractères. […] Nous retrouvons ici le problème déjà discuté : la comédie a-t-elle le droit de porter sur le théâtre les choses sacrées, et de peindre, même pour les blâmer, les vices qui touchent à la religion ? […] Il lut Molière avec cette humeur noire qu’il portait avec lui et qui lui faisait voir partout des persécuteurs.
Que ne la faites-vous porter chez nous ? […] Et toi, Davus, cours au logis, & fais venir des gens pour porter Glycérion.
Portez-moi ce corps fracassé Tout droit aux Incurables, Lon la, Tout droit aux Incurables. […] Il lui débite beaucoup d’impertinences que son nom & son caractere autorisent, & après différents projets qu’il lui communique sur la parure des femmes & sur celle des hommes, il lui parle de cinq brochures qui portent les titres suivants : Traité des riens, avec une Dissertation sur la babiole, dédié aux Dames.
Voici ce qu’il dit : « Un poëme dramatique, comme nous l’avons répété plusieurs fois, n’est point dans les récits, mais dans les actions humaines, dont il doit porter une image sensible. Or, nous ne voyons pas que réguliérement les hommes agissent devant le jour, ni qu’ils portent leurs occupations au-delà ; d’où vient que dans tous les Etats il y a des Magistrats établis pour réprimer ceux qui y vaquent la nuit, naturellement destinée pour le repos.
J’étois comme ces petites maîtresses qui, pour paroître avoir un pied en miniature, portent des mules qui couvrent seulement le bout des doigts. […] — Vous vous trompez, Monsieur, ils sont au contraire trop longs & trop larges ; vous ne les aurez pas portés cinq à six mois, que vous verrez.... — Oui, mais en attendant ils me blessent. — Non, Monsieur, cela n’est pas possible. — Comment !
Elle en eut cependant un fils, né vraisemblablement en 1630, qui fut nommé Gaston par Monsieur, duc d’Orléans, et qui porta le titre de baron de Gourdan. […] Les points placés avant le mot Bejard, font voir que ce qui précède était une simple note en marge, et que le manuscrit portait : « Le baron de Modène eut de la nommée Bejard, comédienne de la troupe de Molière, une fille naturelle que celui-ci épousa (Guérin, femme de). » Le texte ainsi rétabli, par une simple transposition facile à comprendre pour, un manuscrit dont l’auteur n’est pas l’éditeur, prouve que la tradition n’a pas varié, qu’elle est universelle, et ne peut être détruite par un acte que toutes les parties ont eu intérêt à falsifier, comme tant d’autres que nous connaissons.
Flaminia, de sa fenêtre, appelle Arlequin et le prie de porter une lettre à un cavalier nommé Flavio qu’il rencontrera sur la place où se donnent rendez-vous les gentilshommes. […] Le docteur répond qu’il les fera porter par Pedrolino.
Tous en portent leurs plaintes à Jupiter. […] À lire les récits que font les contemporains des merveilles qui s’y déployaient, on se demande si nous voyons rien de comparable ni d’approchant sur nos théâtres d’aujourd’hui, où pourtant le luxe des décors et de la mise en scène est porté si loin.
Entre tant de métiers mis dans votre apanage, Qui pourroient fatiguer quatre Dieux comme vous, C’est celui de porter, je crois, les billets doux, Qui vous occupe davantage. […] Parbleu, Monsieur Dimanche, vous vous portez bien ! […] Carlin entreprend de le rompre, & y réussit par le secours d’une fausse nouvelle qu’il vient apporter : il annonce que l’oncle de Léandre est mort & ne lui a pas laissé de quoi porter le deuil.
Nous savons bien que cette médaille a son revers, et le temps viendra de le montrer ; mais comment ne pas s’arrêter d’abord dans un sentiment de profonde admiration, devant les merveilles qui ont porté si haut et si loin la gloire du nom français. […] Qu’on ne croie point, par exemple, que Le Bourgeois gentilhomme soit une protestation contre l’anoblissement de la roture, contre la marche ascendante du tiers état, ni contre l’aristocratie elle-même ; en traduisant sur la scène un bourgeois ridicule et un marquis dépravé, il signale un double abus : l’avilissement des titres dans ceux qui les portent ; le ridicule d’y prétendre quand on n’y est pas né. […] Malheureusement le génie poétique de La Fontaine, éveillé par la douleur et la reconnaissance, se porta vers les joyeux devis et les libres propos.
On voyageait peu, on ne correspondait guère, et l’on n’avait pas, comme aujourd’hui, pour y suppléer, vingt feuilles publiques destinées à porter en tous lieux les événements, les usages, les expressions et les modes de la capitale. […] Ménage prétend qu’il alla jusqu’à faire acheter un des habits de l’abbé Cotin, pour le faire porter à l’acteur chargé du personnage . […] L’habit noir, le manteau, les cheveux courts, la calotte et le rabat même, dont la forme n’était pas celle d’aujourd’hui, leur étaient communs à tous ; et le même habillement qui convenait à un poète de condition laïque, était, à peu de chose près, celui que devait porter un abbé courant le monde et fréquentant les ruelles. […] Cotin, qui avait assez bravement supporté les coups redoublés de Boileau, et les lui avait rendus de son mieux, resta écrasé sous celui que Molière venait de lui porter. […] Ces variantes, qui consistent principalement en deux scènes et en un acte entier, seront, à cause de leur étendue, rejetées à la fin de la pièce, au lieu d’être, suivant la coutume, portées au bas des pages, où je continuerai de mettre celles qui n’offriront que des différences peu importantes.
Ils ont porté ce pénible fardeau ; ils se sont passionnés, ils se sont irrités, ils se sont dévorés, pour le compte et pour l’illustration de ce grand homme ; ils ont affronté les émeutes, les tempêtes, l’impopularité violente, et les murmures de celui-ci, et les haines de celui-là ! […] « Zélie est riche, elle rit aux éclats ; Syrus l’esclave a pris le nom d’un roi, et s’appelle Cyrus » Nous aussi nous avons nos avocats déclamateurs, nos magistrats galants ; nous avons Hermippe, qui a porté si loin la science de l’ameublement et du comfort ! […] Les feuilles nombreuses du chêne et du laurier portaient le nom de tous les rôles créés jusqu’à ce moment, par mademoiselle Mars ; une grande quantité de feuillage attendait les noms qui devaient compléter le couronnement de cette belle vie. […] La critique a beaucoup perdu en perdant mademoiselle Mars ; elle portait un de ces noms très rares que le public aime à rencontrer dans nos discours ; elle était hardie et se mêlait volontiers aux œuvres nouvelles ; elle enfantait à chaque instant des choses inconnues, elle s’est battue, au premier rang, dans la première œuvre de M. […] … Mais enfin l’arrêt était porté ; il a fallu descendre dans l’oubli, cette tombe anticipée des plus grands artistes. — Âme, je te dégage de ton corps !
Mais ce que je vois bien, c’est qu’il est de son naturel grand raillard, et que sa raillerie a porté exclusivement sur les maris trompés. […] Inspire-nous le mépris des opinions reçues, et le courage de porter la main sur les vaines idoles ! […] Les rôles portent leurs interprètes. […] Est-ce qu’elle porterait des rubans et du rouge ? […] Elle a failli se trouver mal, au coup qui lui était porté.
Son père, devenu infirme, ne pouvant suivre la Cour, il y alla remplir les fonctions de sa charge, qu’il a depuis exercée jusqu’à sa mort ; mais à son retour à Paris, cette passion pour le théâtre qui l’avait porté à faire ses études se réveilla plus vivement que jamais. […] On le porta chez lui dans sa maison rue de Richelieua, où sa toux augmenta considérablement et fut suivie d’un vomissement de sang qui le suffoqua. […] La foule qui s’était attroupée devant la porte du mort le jour qu’on le porta en terre détermina la veuve à faire jeter de l’argent, et cette populace, qui aurait peut-être insulté au corps de Molière, l’accompagna avec respect. Le convoi se fit tranquillement le mardi 21 février, à la clarté de plus de cent flambeaux, portés par ses amis. […] Elles étaient posées sur des piédestaux de marbre, et portaient une grande corniche aussi de marbre, dans le milieu de laquelle on voyait les armes du roi sur un cartouche doré, accompagné de trophées.
Les uns ont porté en bagne « une dent de Molière » ; d’autres vont contempler au Musée de Cluny « la mâchoire de Molière » ; celui-ci conserve pieusement, dans une collection de petites horreurs, entre une partie de la moustache d’Henri IV, et « un fragment du linceul de Turenne », un os innommé de Molière. […] Il y consent, lui permet de porter son nom, lui promet une pension qu’il ne paiera jamais, et le vingt-quatrième jour d’octobre 1658, après tout un été de démarches et de négociations, « cette troupe commença de paraître devant Leurs Majestés et toute la cour sur un théâtre que le roi avait fait dresser dans la salle des gardes du vieux Louvre ». […] « Le corps, dit un témoin oculaire, pris rue Richelieu, devant l’hôtel de Crussol, a été porté au cimetière saint-Joseph et enterré au pied de la croix. […] L’éducation de Molière ne le portait assurément pas au jansénisme. […] Est-il étonnant qu’elles aient porté les mêmes fruits ?
Son bon sens lui disait qu’une pareille victoire porterait ses fruits ; mais quels fruits devait-elle porter ? […] Alcidas qui se mêle de porter l’épée ! […] Est-ce la solitude qui a porté sur ses nerfs ? […] De là tout l’intérêt que vous portez à cette noble misère. […] Duviquet, mon prédécesseur et mon maître, l’avait adoptée avec la bonhomie et le zèle qu’il portait dans toutes les choses qu’il aimait.
Les pointes commencèrent à tomber, mais lentement : comme elles se soutenaient dans les sociétés qui donnaient le ton, le théâtre n’en était pas encore purgé, à beaucoup près, et ce furent les Précieuses ridicules et les Femmes savantes qui portèrent le dernier coup. […] Mais ce n’est pas tout; la réflexion vous dit un moment après : Voilà pourtant à quel excès de délire et d’avilissement on peut se porter quand on est assez faible pour aimer dans un âge où il faut laisser l’amour aux jeunes gens. […] Si son humeur ne portait jamais que sur de pareilles choses, ce ne serait qu’un censeur juste et rigoureux, et non plus un personnage de comédie. […] C’est un spectacle touchant que toute cette famille désolée autour d’un honnête homme, prêt à être si cruellement puni de son excessive bonté pour un scélérat qui le trompait; et cet intérêt n’est point romanesquement échafaudé ni porté au-delà des bornes raisonnables de la comédie. […] Il observait beaucoup : il y était porté par son caractère, et c’est sans doute le premier secret de son art; mais il faudrait avoir ses yeux pour observer comme lui.
Ce siècle mémorable réunissait alors sous un Maître célèbre trois Disciples singuliers ; Bernier, qui devait observer les mœurs étrangères ; Chapelle, fameux pour avoir porté la Philosophie dans une vie licencieuse ; et Molière, qui a rendu la raison aimable, le plaisir honnête, et le vice ridicule. […] Sans compiler ici les jugements portés sur Plaute et sur Térence, observons que la différence de leurs talents n’en met aucune dans le génie de leur Théâtre. […] Verrait-il, sans porter la main sur ses crayons, l’abus que nous avons fait de la société et de la philosophie, le mélange ridicule des conditions, cette jeunesse qui a perdu toute morale à quinze ans, toute sensibilité à vingt, cette habitude malheureuse de vivre ensemble sans avoir besoin de s’estimer ; la difficulté de se déshonorer, et quand on y est enfin parvenu, la facilité de recouvrer son honneur et de rentrer dans cette Île autrefois escarpée et sans bords ?
Cette troupe de campagne, c’était, sauf quelques changements survenus dans son personnel, la troupe de l’Illustre Théâtre, qui avait quitté Paris une douzaine d’années auparavant ; mais elle ne portait plus ce nom ambitieux. […] Tebaldo l’engage à porter une trousse plus large, et il lui serre la ceinture. […] Dans cette dernière pièce, l’inventaire après décès lui fait porter « des hauts-de-chausses, pourpoint et manteau, col et souliers, le tout de satin cramoisi ».
Mais Molière a porté aussi dans ses comédies l’esprit philosophique de Gassendi. […] Chrysale, Henriette, Clitandre représentent, à des degrés divers, l’opposition contre le spiritualisme cartésien porté à l’excès et contre la manie philosophique des femmes savantes.
Des plaintes aussi justes furent portées jusqu’aux oreilles de M. l’Evêque de Marseille, à qui le Marquis étoit allié. […] Je serai dénué de tout ce qu’en naissant Le plus vil des mortels apporte avec la vie : Malheureux d’être né, je vais porter envie A tous ceux qui devoient me voir au-dessus d’eux : J’en deviens le dernier & le plus malheureux !
— Ces critiques perpétuels et ces trop faciles admirateurs, repartit Ariste, portent les choses dans un excès qui doit être condamné. […] Il fit quelque temps la Comédie à la Campagne et, quoiqu’il jouât fort mal le Sérieux et que dans le Comique il ne fût qu’une copie de Trivelin et de Scaramouche, il ne laissa pas que de devenir en peu de temps, par son adresse et par son esprit, le Chef de sa Troupe et de l’obliger à porter son nom.
Dites-vous que vous vous portez bien ? […] Quand ma petitesse asinine sera accouplée à votre seigneurie cornue, & que je n’aurai point les reins assez forts pour porter le fardeau à pesanteur égale & proportionnément avec vous, adieu monsieur l’âne, le voilà étendu de son long dans un lit de boue. […] Il ordonne à ses valets de ne point provoquer les gens à boire, & de ne leur en porter que lorsqu’ils en auront demandé plusieurs fois. […] Quelqu’un de mes Lecteurs se donnera peut-être la peine de fouiller dans les originaux italiens ; je dois l’avertir de ne pas être surpris s’il y trouve quelquefois des personnages qui ne portent pas le nom que je leur donne.
Voyez le jugement que l’auteur des reflexions sur la poëtique a fait de Moliere « Personne, dit-il, n’a porté le ridicule de la comedie plus haut parmi-nous que Moliere ; car les autres poëtes comiques n’ont que les valets pour plaisans de leur theâtre ; & les plaisans du theâtre de Moliere, sont des marquis, & des gens de qualité.
Telle est la première règle, et Molière est le poète comique qui a porté le regard le plus pénétrant et le plus ferme dans les ténèbres intimes du cœur humain247.
Le rôle lui a porté bonheur. […] Ceux-là ne font pas attention au jugement porté par un appréciateur autrement compétent que Schlegel : Goethe. […] Ce portrait, Molière le portait dans son propre cœur. […] Molière est mort, plusieurs le pleurent, et, s’il vivait, ils lui porteraient envie. […] Cailhava portait, enchâssée dans une bague, une dent de Molière.
Jamais Molière, le fléau des ridicules, ne leur porta des coups plus sûrs, et nous pouvons nous écrier avec le vieillard qui, par instinct, devina notre auteur : Courage, courage ! […] » Molière porta les premiers coups aux plus acharnés de ses détracteurs, dans La Critique de l’École des femmes. […] le monarque qui faisait trembler l’Europe, recula devant le parti déchaîné contre le Tartuffe ; et ce parti, devenu nécessairement plus nombreux, plus puissant, plus audacieux, par la politique circonspection du souverain, se porta aux plus grands excès. […] Le prétendu malade se fâche, le docteur s’opiniâtre à vouloir le guérir, et le fait porter chez lui, pour le traiter plus commodément. […] Le titre. — Vague comme tous ceux des pièces qui portent le nom d’un personnage, à moins qu’il ne soit déjà célèbre.