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25. (1739) Vie de Molière

Les mêmes spectateurs qui applaudissaient aux pièces médiocres des autres auteurs, relevaient les moindres défauts de Molière avec aigreur. Les hommes jugent de nous par l’attente qu’ils en ont conçue ; et le moindre défaut d’un auteur célèbre, joint avec les malignités du public, suffit pour faire tomber un bon ouvrage. […] Cette intrigue a le défaut d’un roman, sans en avoir l’intérêt ; et le cinquième acte employé à débrouiller ce roman, n’a paru ni vif ni comique. […] Ses farces ont le défaut d’être quelquefois un peu trop basses, et ses comédies de n’être pas toujours assez intéressantes. Mais avec tous ces défauts-là, il sera toujours le premier de tous les poètes comiques.

26. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX. De la Gradation. » pp. 342-351

J’ai déja critiqué les scenes dans lesquelles les valets parodient leurs maîtres, parcequ’indépendamment de la langueur qu’elles jettent dans l’action, en offrant deux fois la même situation, un de leurs grands défauts est de pécher contre les regles de la gradation. […] Baron a évité, dans son Homme à bonne fortune, le défaut que nous venons de reprocher à Moliere. […] La veuve se plaint du silence de Valere : celui-ci lui dit qu’au défaut de la voix, un regard, un soupir, un geste servent souvent à exprimer les transports d’un amant.

27. (1820) Notices des œuvres de Molière (V) : L’Amour médecin ; Le Misanthrope ; Le Médecin malgré lui ; Mélicerte ; La Pastorale comique pp. 75-436

C’était déjà bien assez, si ce n’était trop, qu’il les eût signalés par des noms caractéristiques de leurs défauts ou de leurs habitudes individuelles. […] Ce seigneur réunissait en partie les qualités et les défauts d’Alceste ; à sa probité rigide, à sa sincérité courageuse, il joignait son humeur âpre, grondeuse et contrariante. […] Il me suffit d’avoir indiqué les nombreux défauts du personnage, tous justiciables de la censure du théâtre : je ne me refuse point à reconnaître ses qualités non moins nombreuses, que l’auteur n’a eu ni le dessein ni le pouvoir de dégrader, en les associant aux excès et aux ridicules qui compatissent avec elles. […] Molière, voulant ouvrir un champ vaste et fertile à la satire des vices et des ridicules, élargit, pour ainsi dire, la scène jusque-là resserrée de manière à ne permettre que le développement de quelque travers particulier, y transporta, non plus une famille, une coterie, mais la société presque entière, et plaça, au milieu de cette foule de personnages, un censeur de leurs défauts, atteint lui-même d’une manie sauvage qui l’expose justement à la risée de ceux mêmes dont il condamne légitimement la’ conduite et les discours. […] Shakespeare a converti le dialogue de Lucien en un drame historique où son génie énergique et bizarre a prodigué les beautés et les défauts que sa nation admire en lui presque indistinctement.

28. (1716) Projet d’un traité sur la comédie pp. 110-119

Encore une fois, je le trouve grand : mais ne puis-je pas parler en toute liberté sur ses défauts ? […] Un autre défaut de Molière, que beaucoup de gens d’esprit lui pardonnent, et que je n’ai garde de lui pardonner, est qu’il a donné un tour gracieux au vice, avec une austérité ridicule et odieuse à la vertu.

29. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. Du Genre mixte. » pp. 241-252

L’un & l’autre de ces défauts, sont mortels pour les pieces. […] Si au contraire l’intrigant étouffe le caractere, le défaut est impardonnable, sur-tout quand le titre annonce le caractere sans annoncer l’intrigue. […] Opposons à la mal-adresse de Palaprat l’adresse de Moliere, & prouvons qu’il est un moyen sûr pour éviter les défauts reprochés avec juste raison à l’Auteur du Grondeur.

30. (1682) Préface à l’édition des œuvres de Molière de 1682

Lorsqu’il a raillé les hommes sur leurs défauts, il leur a appris à s’en corriger, et nous verrions peut-être encore aujourd’hui régner les mêmes sottises qu’il a condamnées, si les portraits qu’il a fait d’après nature, n’avaient été autant de miroirs dans lesquels ceux qu’il a joués se sont reconnus. […] La Pièce étant achevée, Monsieur de Molière vint sur le Théâtre, et après avoir remercié Sa Majesté en des termes très modestes, de la bonté qu’elle avait eue d’excuser ses défauts et ceux de toutes sa Troupe, qui n’avait paru qu’en tremblant devant une Assemblée si Auguste ; il lui dit que l’envie qu’ils avaient eue d’avoir l’honneur de divertir le plus grand Roi du monde, leur avait fait oublier que Sa Majesté avait à son service d’excellents Originaux, dont ils n’étaient que de très faibles copies ; mais que puisqu’Elle avait bien voulu souffrir leurs manières de campagne, il la suppliait très humblement d’avoir agréable qu’il lui donnât un de ces petits divertissements qui lui avaient acquis quelque réputation, et dont il régalait les Provinces. […] Cette Comédie qui ne contenait qu’un Acte, et quelques autres de cette nature, n’ont point été imprimées : Il les avait faites sur quelques idées plaisantes sans y avoir mis la dernière main ; et il trouva à propos de les supprimer, lorsqu’il se fut proposé pour but dans toutes ses pièces d’obliger les hommes à se corriger de leurs défauts.

31. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Il n’y a ni beautés, ni défauts dans l’ordre littéraire ; car, sans les défauts les beautés ne seraient pas ; défauts et beautés, c’est la même faculté qui produit tout390. […] Mais, si par défauts l’on doit entendre ce qui manque, les défauts de l’harmonie, pour être invisibles, n’en sont pas moins réels. […] Il reconnaît à tous les types, à toutes les idées, à toutes les natures le droit d’exister, et content d’avoir atteint la source d’où coulent les beautés et les défauts, il montre simplement, comment, telle source étant donnée, tels défauts, telles beautés devaient naturellement suivre. […] Je sais qu’il y a des écrivains qui détruisent à plaisir la vérité, par défaut de finesse et manie d’exagérer. […] Connaissance des beautés et des défauts de la poésie et de l’éloquence dans la langue française.

32. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. » pp. 274-278

L’amour, pour l’ordinaire, est peu fait à ces loix, Et l’on voit les amants vanter toujours leurs choix : Jamais leur passion n’y voit rien de blâmable, Et dans l’objet aimé tout leur devient aimable : Ils comptent les défauts pour des perfections, Et savent y donner de favorables noms. […] C’est ainsi qu’un amant, dont l’amour est extrême, Aime jusqu’aux défauts des personnes qu’il aime.

33. (1881) Molière et le Misanthrope pp. 1-83

« Peindre les hommes », tel était donc le but de Molière ; les peindre dans leurs défauts surtout, puisque tel est le domaine essentiel de la comédie. […] Si mes défauts ne vous sont pas dommageables, pourquoi voulez-vous me les ôter ? Ils me sont chers, à moi, mes défauts ; ils me rendent heureux ; ils sont moi-même ; je vous laisse jouir, des vôtres, laissez-moi jouir des miens. […] c’est que ces défauts terribles sont précisément la condition de sa grâce. […] Nous sommes tous hommes, ni plus ni moins, et avec tous les défauts que nous héritons d’Ève et d’Adam, faits pourtant pour vivre ensemble.

34. (1734) Mémoires sur la vie et les ouvrages de Molière (Œuvres de Molière, éd. Joly) [graphies originales] pp. -

Soit malignité, soit cabale, on insista sur de légers défauts, on releva jusqu’aux moindres négligences ; le défaut le plus essentiel ne fut pas remarqué : il est des images dangereuses, qu’on ne doit jamais exposer sur la scéne. […] Moliere, en exposant l’humeur bizarre d’Alceste, n’a point eu dessein de décréditer ce qui en étoit la source & le principe ; c’est sur la rudesse de la vertu peu sociable & peu compatissante aux foiblesses humaines, qu’il fait tomber le ridicule du défaut dont il a voulu corriger son siécle. […] C’étoit alors une singularité, un défaut même pour une comédie en cinq actes, que d’être écrite en prose. […] Il seroit à souhaiter que Philaminte fût désabusée par un incident mieux combiné & plus raisonnable que n’est celui des deux lettres supposées qu’Ariste apporte au cinquiéme acte ; la générosité réciproque de Clitandre & d’Henriette fait en quelque sorte oublier ce défaut. […] Il se fit justice, & se renferma dans un genre où ces défauts étoient plus supportables.

35. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « PRÉFACE. Du Genre & du Plan de cet Ouvrage. » pp. 1-24

Elles peuvent premiérement servir aux amateurs de la vraie comédie, parceque de l’esprit & le plus grand usage du théâtre ne suffisent pas pour juger des beautés ou des défauts d’une comédie. […] Il n’est point de secret, point d’étude, point de supplément qui puissent masquer les défauts d’un acteur né peu sensible. […] J’aurai grand soin d’éviter un défaut bien commun chez nos Auteurs modernes : on pourroit appliquer à plusieurs ce que le Misanthrope dit des hommes en général : Ils sont, sur toutes les affaires, Loueurs impertinents, ou censeurs téméraires. […] Je ne m’imposerai pas la même loi avec ceux qu’un âge mûr, des succès multipliés, une réputation bien établie doivent rendre moins chatouilleux ; ils savent que l’ouvrage le plus parfait a ses défauts.

36. (1836) Une étude sur Molière. Alceste et Célimène (La Revue de Bordeaux et Gironde unies) pp. 65-76

Quand je la vois, une émotion et des transports qu’on peut sentir, mais qu’on ne saurait exprimer, m’ôtent l’usage de la réflexion ; je n’ai plus d’yeux pour ses défauts, il m’en reste seulement pour ce qu’elle a d’aimable : n’est-ce pas là le dernier point de la folie, et n’admirez-vous pas que tout ce que j’ai de raison ne serve qu’à me faire connaître ma faiblesse, sans en pouvoir triompher ? […] Alceste n’est pas comme les héros de Corneille, un composé d’une ou deux qualités éminentes, il a des défauts et il a aussi des qualités secondaires. — C’est non seulement un homme de génie, mais c’est encore un homme d’esprit et de goût. […] — Cette absence d’unité dans ce rôle doit-elle être imputée à défaut, ou bien considérée comme une beauté nouvelle ?

37. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. De l’Exposition. » pp. 139-164

On pourroit reprocher la même faute à presque toutes les pieces des anciens ; & quand Moliere fit le Dépit Amoureux, il les imitoit jusques dans leurs défauts. […] Le Glorieux va nous fournir un exemple bien marqué de ce défaut, dans le rôle d’Isabelle : Lisette & Pasquin font son portrait en ces termes : ACTE I. […] Pour Isabelle, elle aime avant que de connoître ; Mais son penchant ne peut l’aveugler tellement, Qu’il dérobe à ses yeux les défauts d’un amant. […] Nous nous étendrons plus au long sur ce défaut, quand nous traiterons des pieces à caractere. […] Moliere, de qui je cite tous les défauts en faveur des jeunes Auteurs que ses scenes inimitables pourroient décourager, le grand Moliere a fait cette faute, & je le prouve par le rôle de Nérine dans Pourceaugnac.

38. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVII. Du titre des Pieces à caractere. » pp. 417-432

Ma mémoire, Monsieur, n’est pas toujours bien nette : C’est là, je l’avouerai, mon défaut capital. […] Tout peuple a ses défauts, & tout peuple a son prix. […] Tout, dans cette exposition, ne promet-il pas la peinture d’un homme qui ne se contente pas d’admirer ce que les Anglois ont d’estimable, mais qui chérit jusqu’à leurs défauts, & qui a la manie de les estimer en tout.

39. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Des Prologues. » pp. 118-138

Nos Romanciers remplissent ordinairement un premier volume de la vie du pere & de la mere de leurs héros : les Dramatiques Chinois ont le même défaut ; ils mettent en action, dans un prologue, l’histoire du pere & de la mere de leur premier personnage : tel est celui qui précede Tchao-chi cou ell, ou le petit Orphelin de la Maison de Tchao, piece que M. de Voltaire a rendu fameuse en y puisant le sujet de son Orphelin de la Chine. […] Il m’importe peu, quand je lis un roman, de m’intéresser pour le pere, pour le fils, la grand-mere, trente personnes si l’on veut ; tout m’est égal, pourvu que je m’amuse : c’est un défaut, à la vérité, mais il ne tire pas à conséquence comme dans un drame. […] J’ai prouvé que les défauts de cette espece de prologue étoient dans nos romans. Qu’on me prouve que les romans les plus tragiques ne passent pas, avec tous leurs défauts, sur notre scene, & je me rassurerai.

40. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE V. L’Éducation des Femmes. » pp. 83-102

  Au dix-septième siècle, un défaut gâtait les femmes : elles étaient précieuses. […] Mais il n’est pas sans importance de remarquer que ce défaut commença par être une qualité au temps de la Fronde. […] Aussi, après les deux longues comédies d’intrigue de l’Etourdi et du Dépit amoureux, las d’imiter les autres et de remplacer les personnages les plus charmants de la scène par des fictions sans caractère et sans autre intérêt que la beauté des comédiennes ou l’imprévu des situations, il quitta brusquement les contrées chimériques des romans d’aventures pour entrer sur le terrain de la vie réelle, et il attaqua du premier coup la femme par la juste critique du défaut qui dépréciait alors toutes ses autres qualités. […] « Je tiens, » dit Ariste, Qu’il nous faut en riant instruire la jeunesse, Reprendre ses défauts avec grande douceur, Et du nom de vertu ne lui point faire peur.

41. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VI. Baron, imitateur, comparé à Moliere, à Cicognini, à Térence, &c. » pp. 219-261

Baron auroit dû sentir ce défaut comme nous, & le corriger ; mais au contraire, trouvant trop courte une scene sans action & de cent quarante-quatre vers, il l’a alongée de quatre-vingt-trois. Voilà déja le Traducteur & l’Imitateur en défaut : que seroit-ce si nous avions le temps de marquer les endroits moins expressifs que l’original ? […] C’est encore un défaut Dont je me déferai, Monsieur, tout au plutôt. […] Il faut encore remarquer que Térence finit l’acte sans préparer le troisieme, & que Baron corrige ce défaut. […] Baron n’a pas senti ce défaut, puisqu’il ne l’a pas corrigé.

42. (1746) Notices des pièces de Molière (1661-1665) [Histoire du théâtre français, tome IX] pp. -369

L’auteur anglais a corrigé le seul défaut qui soit dans la pièce de Molière ; ce défaut est le manque d’intrigue et d’intérêt. […] Le défaut le plus essentiel ne fut pas remarqué : il est des images dangereuses qu’on ne doit jamais exposer sur la scène ; mais si l’on ne considère que l’art qui règne dans cette pièce, on sera forcé de convenir que L’École des femmes est une les plus excellentes productions de l’esprit humain. […] Mais comme on trouve difficilement un ouvrage qui soit parfait, le modèle qu’a choisi Molière n’était pas sans défaut, et surtout dans la disposition des personnages*. […] Quoiqu’une pareille situation, traitée avec esprit, semble devoir intéresser infiniment, Molière en connut néanmoins le défaut et n’en fit aucun usagea. […] Il me paraît à propos d’examiner ici si c’est art ou défaut dans Molière de n’avoir pas informé le spectateur de ce qui s’est passé entre le troisième et le quatrième acte, et pourquoi l’action est suspendue dans cet intervalle.

43. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. De l’Illusion Théâtrale. » pp. 426-433

Il seroit aussi ridicule qu’ennuyeux de retourner sur nos pas : mais je donnerai ici à mes jeunes confreres un conseil qui par-tout ailleurs ne figureroit pas si bien ; c’est celui d’éviter un défaut commun aux comiques de toutes les nations. […] Moliere qui a fait l’Avare d’après cette piece, n’a pas évité ce défaut.

44. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

« Encore une fois, je le trouve grand ; mais ne puis-je parler en toute liberté sur ses défauts[…] C’est-à-dire  : depuis qu’il l’a rencontré, toutes ses qualités d’autrefois se sont tournées en autant de défauts. […] Tous les défauts de la langue de Molière semblent réunis dans ces quatre vers. […] Mais, en revanche, elle a les qualités de ses défauts  : elle est saine, franche, naturelle, et elle a, — dans les choses qui sont de son domaine, — le poids, l’autorité, la force. […] C’est pourquoi nous dirons maintenant de son style qu’il n’est pas sans défauts, mais ces défauts ne l’empêchent point d’être unique en son genre, et dans notre histoire littéraire, pour des qualités qui tiennent étroitement à ces défauts mêmes.

45. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

C’est un défaut d’autant plus blâmable, que rien ne l’empêchait de placer son Ésope dans un cadre dramatique, et de lui conserver son costume de philosophe et de fabuliste. […] Cependant la critique, même en mettant de côté le vice du genre, peut y trouver des défauts très marqués : le plus grand est d’avoir fait Esope amoureux et aimé, deux choses incompatibles, l’une avec sa sagesse, l’autre avec sa figure. […] Ce sont des épîtres et des satires remplies d’imitations des anciens, et surtout d’Horace et de Juvénal: la versification en est souvent négligée, prosaïque, incorrecte ; il y a même des fautes de mesure et de fausses rimes, qui font voir que l’auteur, devenu poète par instinct, n’avait guère étudié la théorie de l’art des vers ; mais parmi tous ces défauts il y a des vers heureux et des morceaux faciles et agréables. […] Ces sortes de gens connaissent mieux leur monde ; mais la scène est amusante, et tous ces défauts sont peu de chose en comparaison des beautés dont la pièce est remplie. […] Le Distrait vaut mieux, puisque du moins il amuse; mais la distraction n’est point un caractère, une habitude morale : c’est un défaut de l’esprit, un vice d’organisation, qui n’est susceptible d’aucun développement, et qui ne peut avoir aucun but d’instruction.

46. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Il tomba dans le défaut qu’il reprenait chez les autres. […] Ce sont des défauts, assurément, mais qu’on pardonne à Molière à cause de la naïveté qu’il y met. […] En peintre amoureux de son modèle, il en a caché les défauts. […] Molière s’est bien gardé de tomber dans ce défaut. […] Les femmes étaient si joueuses alors, que Dancourt revient souvent sur ce défaut.

47. (1898) Molière jugé par Stendhal pp. -134

La monarchie en vieillissant chassera ce défaut. […] Les défauts de la pièce sont iº d’être un peu froide, une des causes c’est que l’action marche lentement. […] On pourrait remédier à ce défaut en le doublant du vieil évêque. […] Grand défaut. […] Que les peintures soient très fortes, sans toutefois être odieuses ; défaut de la force, tomber dans l’odieux ou l’extravagant.

48. (1855) Pourquoi Molière n’a pas joué les avocats pp. 5-15

L’élévation des idées, la variété des conceptions devraient la protéger contre cette uniformité de défauts ; et cependant ici nous la retrouvons encore : c’est l’amour-propre; c’est l’affection exagérée pour ses œuvres, la tiédeur ou la malveillance pour celles d’autrui. […] - Oui, mais quand il aurait information, ajournement, décret et jugement obtenu par surprise, défaut et contumace, j’ai la voie et conflit de juridiction pour temporiser, et venir aux moyens de nullité qui seront dans les procédures.

49. (1819) Notices des œuvres de Molière (I) : L’Étourdi ; Le Dépit amoureux pp. 171-334

Quant aux doubles titres, ils semblent annoncer un défaut de netteté ou d’unité dans l’idée principale d’une pièce, puisqu’il a fallu s’y prendre à deux fois pour l’exprimer. […] Une telle comédie ne représentait nullement les mœurs de l’époque où elle parut, et c’est sans doute un grand défaut ; mais ce qui, dans cette même pièce, place Molière fort au-dessus de son modèle et de ses contemporains, c’est le comique franc de plusieurs situations, c’est cette fécondité d’imagination qui renouvelle tant de fois des stratagèmes si souvent déconcertés, c’est surtout ce dialogue gai, rapide et naturel qui anime constamment la scène, et dans lequel chaque personnage se peint lui-même des couleurs qui lui sont propres.

50. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE IV. Du Choix du Titre. » pp. 94-102

Si l’obstacle naît du retour, le double titre est inutile ; si le retour n’enfante pas l’obstacle, c’est un défaut dans le drame, qu’il est très imprudent d’annoncer sur l’affiche. […] Si l’un des caracteres est subordonné à l’autre, le titre ne doit annoncer que le caractere dominant : si au contraire les deux caracteres sont de la même force, s’ils partagent également l’intérêt, la curiosité, s’ils concourent également à l’intrigue, au dénouement, c’est un défaut essentiel dans la piece, comme nous le remarquerons quand il sera question de l’art de traiter les caracteres ; & l’Auteur ne le corrige pas en l’avouant.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIII. De la liaison des Scenes. » pp. 250-260

Je ne m’étendrai pas encore sur un défaut qu’entraînent toutes les scenes épisodiques, mes réflexions se trouveront tout naturellement enchassées dans l’article où il sera question des épisodes. […] Prouvons à présent que ce défaut n’est pas dans l’original, par l’original lui-même.

52. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XIX & dernier. Des causes de la décadence du Théâtre, & des moyens de le faire refleurir. » pp. 480-499

Le pigmée reste, accoutume peu à peu le public à ses défauts, agence quelques rôles à sa taille, à sa voix, à sa poitrine, à son tempérament, à ses petites manieres, devient Acteur en chef, rend à ceux qui veulent le doubler ce qu’on a fait à son début : ses successeurs l’imitent ; leurs doubles essuient les mêmes traitements, & les rendent. […] Je voudrois qu’avant de lire une piece écrite aux Comédiens, on leur en présentât un simple canevas ; les défauts ne seroient pas masqués, les véritables beautés seroient plus frappantes, les corrections plus faciles à indiquer ; les jeunes Acteurs, les Actrices, se familiariseroient avec la charpente d’une piece, & les Auteurs seroient forcés d’en faire. […] Les Auteurs ayant mieux vu les défauts dans le cadre, pourroient faire les plus heureux changements ; les personnes qui auroient assisté aux premieres représentations voudroient voir les corrections ; les autres courroient au spectacle comme à toutes les nouveautés.

53. (1765) Molière dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (compilation) pp. 2668-16723

La simplicité des premiers, qui n’est point un défaut en soi, n’auroit cependant pas été du goût du siecle de Moliere : mais l’affectation des modernes qui va jusqu’à choquer la vraissemblance, est encore plus vicieuse. […] Nous voyons les defauts de nos semblables avec une complaisance mêlée de mépris, lorsque des défauts ne sont ni assez affligeans pour exciter la compassion, ni assez révoltans pour donner de la haine, ni assez dangereux pour inspirer de l’effroi. […] Il a aussi sa finesse & ses graces ; & il ne faut pas le confondre avec le comique grossier : celui-ci consiste dans la maniere ; ce n’est point un genre à part, c’est un défaut de tous les genres. […] Horace s’en plaint, & dit nettement qu’il y avoit de la sotise à vanter ses bons mots & la cadence de ses vers ; mais ces deux défauts n’empêchent pas qu’il ne soit le premier des comiques latins. […] (Ouvrage de Tailleur.) le pourpoint est un vêtement dont on se servoit autrefois beaucoup en France ; il descendoit jusque au défaut des reins, où il finissoit par des basques, & avoit des manches dans lesquelles on mettoit les bras.

54. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

C’est par ce moyen qu’il a sçu réformer, non pas les mœurs des chrétiens, mais les défauts de la vie civile, et de ce qu’on appelle le train de ce monde ; et c’est, sans doute, tout ce qu’a voulu louer en lui le P. […] » Les partisans outrez de Moliere ont soutenu qu’il avoit plus corrigé de défauts à la Cour et à la Ville que tous les prédicateurs ensemble. Mais, disons la vérité, Moliere a corrigé des défauts, si l’on entend seulement par ce nom certaines qualitez qui ne sont pas tant un crime qu’un faux goût ou qu’un sot entêtement. […] On remarquoit un défaut en lui, qui étoit d’avoir un visage riant dans les passions les plus furieuses et les situations les plus tristes. […] Il se rendit justice, et se renferma dans un genre où ces défauts étoient plus suportables.

55. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [75, p. 114-115] »

Si on lui avait dérangé un livre, c’en était assez pour qu’il ne travaillât de quinze jours ; il y avait peu de domestiques qu’il ne trouvât en défaut ; et la vieille servante Laforest y était prise aussi souvent que les autres, quoiqu’elle dût être accoutumée à cette fatigante régularité que Molière exigeait de tout le monde, et même il était prévenu que c’était une vertu ; de sorte que celui de ses amis qui était le plus régulier, et le plus arrangé, était celui qu’il estimait le plus.

56. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVIII » pp. 305-318

Au reste, le style de cette pièce est plein de verve et rachète, autant qu’il est possible, le défaut du sujet85. […] J’ai peint à la vérité d’après nature ; j’ai pris un trait d’un côté et un trait d’un autre, et de ces divers traits, qui pouvaient convenir à une même personne, j’en ai fait des peintures vraisemblables, cherchant moins à réjouir les lecteurs par la satire de quelqu’un, qu’à leur proposer des défauts à éviter et des modèles à suivre ».

57. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [48, p. 80-81] »

Je sais tout cela, monsieur, lui répondit Molière ; mais je suis accoutumé à ses défauts ; et il faudrait que je prisse trop sur moi pour m’accommoder aux imperfections d’une autre ; je n’en ai ni le temps, ni la patience.

58. (1801) Moliérana « Préface »

Il eût ses défauts, car quel homme en est exempt ?

59. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLIII. Du But Moral. Philosophie de Regnard comparée à celle de Moliere. » pp. 504-548

Sur ce cruel défaut ne changerez-vous point ? […] Le défaut des Auteurs, dans leurs productions, C’est d’en tyranniser les conversations, D’être, au Palais, aux Cours, aux ruelles, aux tables, De leurs vers fatigants lecteurs infatigables. […] Il fait débiter sur le théâtre deux de ses pieces favorites, & compte tous leurs défauts par autant d’exclamations de quelques bégueules qui se pâment d’admiration à chaque mot. […] C’est par les critiques fines & judicieuses dont l’Impromptu de Versailles est parsemé, qu’il a ouvert les yeux des comédiens sur les défauts & les beautés de leur art. […] Nous allons donc dans le volume suivant placer Moliere au milieu des théâtres de tous les âges & de toutes les nations, l’entourer de ses prédécesseurs & de ses contemporains : là, nous le verrons, les yeux fixés sur un chaos, où rien n’est à sa place par sa nature, où rien n’est lié par ses rapports, rejetter des défauts, ramasser des beautés presque imperceptibles, & s’immortaliser enfin, en se rendant original, soit dans les scenes qu’il n’a faites, dit-on, que copier, soit dans les pieces qu’on lui reproche d’avoir traduites, & sur-tout dans celles qu’il a composées d’après plusieurs ouvrages différents.

60. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [52, p. 86] »

  Les français rougiront un jour   De leur peu de reconnaissance ;   Il leur fallut un comédien Qui mit à les polir sa gloire et son étude ; Mais Molière à ta gloire il ne manquerait rien, Si parmi les défauts que tu peignis si bien, Tu les avais repris de leur ingratitude.

61. (1781) Molière (Anecdotes littéraires, historiques et critiques) [graphies originales] « MOLIERE. » pp. 41-42

Il critiquoit les hommes, & sa femme les aimoit ; l’un tiroit sa gloire de leurs défauts, l’autre tiroit son plaisir de leurs foiblesses.

62. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE V. » pp. 71-105

Voyons si tous ses défauts appartiennent à l’original. […] La Princesse exhorte ses femmes à ne pas orner ses cheveux de fleurs & de diamants, à se donner moins de soins pour cacher les défauts de sa figure, ou pour en augmenter les attraits, puisque sa beauté ne serviroit qu’à la rendre malheureuse en redoublant la jalousie du Prince qu’elle aime. […]   C’est ainsi que finit cette comédie pleine de beautés & de défauts. […] Moliere est au-dessus de l’original quand Elise reproche à Don Lope son indigne métier, lorsque Don Lope répond qu’on ne parvient auprès des Grands qu’en flattant leurs foiblesses, leurs caprices, leurs défauts, leurs vices même ; mais est-il décent & vraisemblable que Don Lope s’avise de vouloir lire une lettre qu’il trouve chez la confidente de la Princesse, & qu’il la déchire lorsqu’on veut la lui enlever ?

63. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Il n’est point soumis, il n’est point languissant ; mais il lui découvre librement les défauts qu’il voit en elle, et lui reproche qu’elle reçoit bien tout l’univers ; et pour douceur il lui dit qu’il voudrait bien ne la pas aimer, et qu’il ne l’aime que pour ses péchés. […] Il se fit justice et se renferma dans un genre où ces défauts étaient plus supportables. […] « Un autre défaut, à mon avis, c’est d’avoir donné quatre domestiques à l’Avarea et un à son fils. […] Voilà deux défauts que je trouve dans L’Avare, mais le public lui en trouve une troisième que je ne prétends pas excuser. […] « Malgré les défauts que je viens de remarquer dans L’Avare de Molière, et malgré ceux qui peut-être me sont échappés, je crois cependant pouvoir avec justice proposer cette pièce comme un modèle parfait de la belle comédie.

64. (1867) La morale de Molière « CHAPITRE X. Du Père, de la Famille, de l’Etat. » pp. 193-216

Obliger sans cesse le spectateur à mépriser des tètes respectables, et à rire sans pitié des Gorgibus 671, des Pandolfe, des Anselme 672, des Albert, des Polidore 673, des Alcantor 674, des Sganarelle 675, des Géronte 676, des Orgon 677, des Sotenville 678, des Harpagon 679, des Oronte 680, des Jourdain 681, des Argante 682, des Chrysale 683 et des Argan 684 l’en a-t-il un seul qui ne soit ou tyrannique, ou égoïste, ou avare, ou lubrique ; ou qui, s’il a quelques qualités, ne les gâte par des défauts toujours ridicules, souvent honteux ? […] Si les défauts de la cour sont blâmés, les qualités d’esprit, de tact, de politesse, que Louis XIV sut développer dans son entourage, sont parfaitement reconnues et appréciées738. […] Voir Saint-Marc Girardin, Cours de Littérature dramatique, tome1, XIII : Des pères dans la comédie, et surtout dans les comédies de Molière : « Les pères, les maris, les vieillards que Molière raille gaiement, ne sont pas ridicules par leur caractère de père, de mari et de vieillard, mais par les vices et les passions qui déshonorent en eux ce caractère môme… Cen’est point la vieillesse que Molière ridiculise, ce sont les défauts qui la discréditent, etc. » Voir tout ce plaidoyer fort ingénieux.

65. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [40, p. 69-70 ] »

Mais tarte à la crème n’est point un défaut, répondit le bel esprit, pour la décrier comme vous faites.

66. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XII. Des Pieces intriguées par une Soubrette. » pp. 135-150

Si une catastrophe heureuse comble les vœux des amants & les unit, toutes les fourberies qui les ont croisés ont le défaut que nous avons reproché aux Anciens ; elles se trouvent inutiles à la fin de la piece, & n’y ont été mises en jeu que pour l’alonger. […] Je vous avertis donc, mon pere, de vous tenir bien sur vos gardes contre ce coquin-là, &c. » La lettre que Chrisale fait écrire ne sert à rien dans la piece, & c’est un grand défaut : voilà vraisemblablement pourquoi Moliere & Regnard ne s’en sont point emparés.

67. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVI. Des Caracteres nationaux. » pp. 268-283

« La comédie veut, en nous faisant rire aux dépens des personnages ridicules, nous corriger des défauts qu’elle joue, afin que nous devenions meilleurs pour la société. […] Boissi & Favart ; donnons plutôt des louanges outrées à nos voisins, avant de relever avec trop d’aigreur leurs défauts.

68. (1844) La fontaine Molière (La Revue indépendante) pp. 250-258

Ce défaut devient surtout sensible dès qu’on s’en éloigne, et qu’on regarde la fontaine du haut de la rue Richelieu. […] Somme toute, pour ne nous arrêter qu’aux défauts les plus saillants, le monument de Molière ne nous paraît pas à la hauteur de sa destination.

69. (1900) Molière pp. -283

Vous voyez ici un des défauts de Molière, dans ce fait que ses femmes ne sont pas façonnées. […] Mais, en raison de tout ce qu’il a de plus qu’eux, on peut lui passer ce défaut. […] Il lui prête tous les défauts de bon ton, tous ceux qu’on serait bien fâché de ne pas avoir, les défauts charmants, comme l’impertinence ; quand il place le bourgeois et le noble en face l’un de l’autre, le bourgeois est toujours accablé ! […] Armande possédait tellement Molière qu’il en a tracé dans plusieurs pièces des portraits si ressemblants que tous les contemporains l’y reconnaissent, et qu’il ne peut s’empêcher de proclamer en plein théâtre les défauts de sa femme, et ces défauts il les fait charmants. […] La personne d’Hannibal, qui y est annoncée, nous échappe ; la sentence qui devait être définitive nous fait défaut.

70. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXIV. Du choix des Caracteres. » pp. 261-262

connoissent-elles les qualités & les défauts qui peuvent rendre un caractere plus ou moins théâtral ?

71. (1874) Leçon d’ouverture du cours de littérature française. Introduction au théâtre de Molière pp. 3-35

Nul, en effet, Messieurs, n’a mieux connu que Molière nos préjugés, nos défauts, nos passions; nul ne les a traduits sur une scène plus vivante. […] Si le véritable art dramatique y fait presque complètement défaut, du moins nous offriront-elles un des côtés les plus curieux des mœurs de nos pères. […] A défaut de cette intéressante relique locale, prenons pour type du genre le mystère qui fut joué à Metz, en 1437, année célèbre, vous le savez, par la rentrée de Charles VII à Paris et l’expulsion définitive de l’étranger. […] Mais ce qui a fait défaut, disons-nous, à notre théâtre naissant, c’est une langue précise, correcte, énergique et colorée, à la fois noble et simple, populaire sans être triviale.

72. (1747) Notices des pièces de Molière (1670-1673) [Histoire du théâtre français, tome XI] pp. -284

Il y a même des pièces d’une grande réputation dont l’action et le mouvement, quoiqu’elles soient en cinq actes, suffiraient à peine pour soutenir un acte seul : c’est moins une action véritable qu’une apparence d’action ; ou plutôt, c’est un simple assemblage d’autant de scènes qu’il en faut pour donner à une pièce la durée ordinaire des représentations : c’est un remplissage de dialogues semés de bons mots, de traits satiriques, qui séduisent le spectateur par leur brillant et l’empêchent de remarquer le vide et le défaut d’action. […] Il serait à souhaiter que Philaminte fût désabusée par un incident mieux combiné et plus raisonnable que n’est celui des deux lettres supposées qu’Ariste apporte au cinquième acte ; la générosité réciproque de Clitandre et d’Henriette fait en quelque sorte oublier ce défaut. […] Psyché n’est pas une excellente pièce, et les derniers actes en sont très languissants ; mais la beauté du sujet, les ornements dont elle fut embellie, et la dépense royale qu’on fit pour ce spectacle, firent pardonner ses défauts. » [*]. […] Ses farces ont le défaut d’être quelquefois un peu trop basses, et ses comédies de n’être pas toujours assez intéressantes ; mais avec tous ces défauts-là, il sera toujours le premier de tous les poètes comiques. » [*].

73. (1730) Poquelin (Dictionnaire historique, 4e éd.) [graphies originales] pp. 787-790

Peut-être cela vient-il de ce que les graces & les finesses d’Aristophane ne sont pas à la portée de tous ceux qui peuvent sentir le sel & les agrémens de Moliere ; car il faut demeurer d’accord que pour bien juger des Comiques Grecs, il faudroit connoître à fond les défauts des Atheniens. […] Il y a des Scênes d’Aristophane qui nous paroissent insipides, qui charmoient peut-être les Atheniens, parce qu’ils connoissoient le défaut qu’il tournoit en ridicule. C’étoit un défaut que peut-être nous ne savons pas ; c’étoit le ridicule ou de quelques faits particuliers, ou de quelque goût passager & commun en ce tems-là, mais qui nous est inconnu lors même que nous pouvons consulter les originaux.

74. (1856) Molière à la Comédie-Française (Revue des deux mondes) pp. 899-914

Autrefois Célimène, malgré sa coquetterie, n’avait rien de mignard ; elle avouait franchement ses défauts, et relevait avec une vivacité presque hautaine les reprochée qu’elle savait bien mériter : aujourd’hui elle s’écoute parler, et parle tantôt comme une femme qui rêve tantôt comme une femme qui se pâme. […] Est-ce de ma part défaut de clairvoyance ? […] Les esprits frivoles m’accuseront de céder à mon insu au besoin de médire, ils m’accuseront d’éplucher la représentation des comédies de Molière avec la ferme résolution de prendre les comédiens en défaut.

75. (1852) Molière, élève de Gassendi (Revue du Lyonnais) pp. 370-382

J’accoutume mon âme à souffrir ce qu’ils font… Oui, je vois ces défauts dont votre âme murmure Comme vices unis à l’humaine nature; Et mon esprit enfin n’est pas plus offensé De voir un homme fourbe, injuste, intéressé, Que de voir des vautours affamés de carnage, Des singes malfaisants et des loups pleins de rage. […] Ils comptent les défauts pour des perfections, Et savent y donner de favorables noms La pâle est aux jasmins en blancheur comparable; La noire à faire peur fine brune adorable; La maigre a de la taille et de la liberté ; La grasse est dans son port pleine de majesté; etc.

76. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XV. Pieces intriguées par une ressemblance. » pp. 176-191

Nous allons opposer les deux Jumeaux Italiens aux deux Jumeaux François ; prouver que l’Auteur Italien, en composant sa piece, a pris soin de tramer l’intrigue, de la dénouer, & d’arranger les incidents de façon que les deux freres ne fussent jamais ensemble sur la scene, & qu’un seul pût remplir les deux rôles ; ensuite il nous sera facile de faire remarquer que ce qui est une beauté sur le théâtre Italien, seroit un défaut sur le nôtre. […] Mais quand les Italiens ne mettent pas la ressemblance sur le compte de leurs personnages masqués, leurs pieces ont le même défaut, la même invraisemblance que les Françoises, & leurs spectateurs ont autant besoin de bonne volonté que les nôtres pour se prêter à la fiction.

77. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

Nous avons encore vu dans le second volume de cet ouvrage, Chapitre XIX, des Pieces intriguées par un déguisement, que cette comédie, imitée de l’espagnol, étoit passée sur notre théâtre avec tous les défauts de son modele, puisque, comme dans l’original, l’héroïne déguisée en femme y suit son amant, vit familiérement avec lui, le charme par les agréments de sa voix, & lui donne son portrait sans en être reconnue, quoiqu’elle ait déja été très bien avec lui sous l’habit de femme. […] Mais nous avons fait voir que ces titres étoient dus seulement à ceux qui transportent sur la scene de petits incidents pris dans la société, qui ne font que dialoguer des romans, qui pillent de bons ouvrages pour en parer de mauvais ; ceux enfin qui font passer sur notre théâtre les pieces de nos voisins ou des anciens avec tous leurs défauts.

78. (1922) La popularité de Molière (La Grande Revue)

De plus, Molière a exprimé en certains d’entre eux, non seulement le résultat de ses observations à travers un monde qui ne pouvait dissimuler aucun de ses défauts à l’acuité de son regard, mois encore son âme à lui, ses sentiments intimes, quelque chose du plus profond de sa vie. […] Toutes les variétés de notre tempérament, ses qualités et ses défauts, ont eu un poète, un penseur, un artiste pour les exprimer.

79. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « De l’Imitation en général. » pp. 1-4

Nous le verrons séparer le bon d’avec le défectueux, le médiocre d’avec le détestable ; changer un défaut en beauté ; rendre cette même beauté plus sensible en la plaçant dans son véritable point de vue, & coudre à un même sujet des idées & des scenes qui paroissent tout-à-fait opposées.

80. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « [Introduction] » pp. 1-4

d’Aguesseau, si je ne me trompe, s’est laissé éblouir par le brillant de sa comparaison : la lunette d’approche peut fort bien ressembler aux mauvaises imitations qui rapprochent également les beautés & les défauts : mais pour nous donner une idée juste de la bonne imitation, il faudroit supposer une lunette qui laissât dans le lointain tout le laid, & ne réunît sous nos yeux que le beau.

81. (1801) Moliérana « [Anecdotes] — [56, p. 89-93] »

Enfin s’il s’agissait de se faire l’idée d’une comédie parfaite, il me semble qu’aucun des comiques anciens ne fournirait autant de traits que Molière ; il a ses défauts, j’en conviens ; par exemple, il n’est pas souvent heureux dans ses dénouements ; mais la perfection de cette partie est-elle aussi essentielle à l’action comique, surtout quand c’est une pièce de caractère, qu’elle l’est à l’action tragique ?

82. (1850) Histoire de la littérature française. Tome IV, livre III, chapitre IX pp. 76-132

Mais chez la plupart des hommes il s’y mêle des qualités qui compensent les défauts, et qui souvent les cachent. […] Tous ses défauts sont ceux de l’égoïsme. […] Seulement, la plupart d’entre nous n’ont des défauts de Sganarelle que tout juste assez pour goûter la vérité de ce caractère, et ils ont assez de bonnes qualités pour avoir le droit d’applaudir à la façon dont Molière le punit. […] Fille respectueuse et attachée à ses parents, elle n’est pas dupe de leurs défauts ; et quand il y va de son bonheur, elle sait le défendre d’une main douce, mais ferme. […] Un an après, il mettait dans la bouche de la Climène des Fâcheux une vigoureuse apologie des jaloux, défendant ainsi son propre penchant, ou peut-être, par un scrupule d’honnête homme, voulant se montrer avec ses défauts à cette fille, à laquelle il avait fait voir ses beaux côtés dans le rôle d’Ariste.

83. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

Il y avoit peu de domestiques qu’il ne trouvât en défaut, et la vieille servante La Forest y étoit prise aussi souvent que les autres, quoiqu’elle dût être accoutumée à cette fatigante régularité que Molière exigeoit de tout le monde. […] A défaut de l’amour, il se contente du plaisir ; il y invite, il y excite, dans les vers qu’il mêle aux divertissemens de ses pièces ; déjà saisi par la mort, il le chantait encore dans un intermède du Malade imaginaire. […] Il eut toutes les qualités que sa profession exige et aussi quelques-uns des défauts qu’elle provoque. […] C’est une double infirmité de notre nature, d’abord de ne pouvoir prendre notre parti de nos défauts, et aussi de déprécier ce qu’ils nous interdisent ; mais, au théâtre surtout, le Renard et les Raisins sont une vérité. […] Il faut parfois se faire violence. » De même, çà et là, dans les conseils qu’il donne à ses acteurs sur le caractère de leur rôle, il semble faire la satire de leurs défauts.

84. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

Elle sent si bien que ses défauts lui feraient tort dans l’estime des autres, qu’on ne la voit jamais se donner pour ce qu’elle est en effet. […] Je serai pour Molière un juge sans faiblesse ; je saurai voir et montrer ses défauts ; mais je ne veux fermer ni mes yeux ni ma bouche sur ses qualités. […] Harpagon n’est pastel ou tel avare ; c’est l’avarice sous toutes ses formes, et Molière n’est pas exempt du défaut capital des tragiques français ; il met sur la scène non des individus réels, mais des abstractions personnifiées. […] Enfin la pièce est équivoque, et c’est là un bien grave défaut. […] Shakespeare est tombé dans ce défaut.

85. (1732) Jean-Baptiste Pocquelin de Molière (Le Parnasse françois) [graphies originales] « CII. JEAN-BAPTISTE POCQUELIN. DE MOLIERE, Le Prince des Poëtes Comiques en France, & celebre Acteur, né à Paris l’an 1620. mort le 17. Fevrier de l’année 1673. » pp. 308-320

Moliere est un des hommes ausquels la France a le plus d’obligation, pour avoir travaillé à en bannir le mauvais goût, & à corriger le ridicule & les défauts des hommes dans chaque état. […] Mais, Moliere, à ta gloire il ne manqueroit rien, Si parmi leurs défauts, que tu peignis si bien, Tu les avois repris de leur ingratitude.

86. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

Ainsi pourront parler encore l’ignorance & la paresse, séduites par un extrait dicté par la prévention ou la mauvaise foi, dans lequel les beautés de l’original sont citées avec soin, & les défauts adroitement écartés. […] Ce dénouement paroîtra d’abord le même ; mais on ne tardera pas à sentir tous les défauts de l’original, & le mérite qu’il y a à les avoir évités. […] On y voit à-peu-près les mêmes beautés & les mêmes défauts, avec cette différence que les acteurs n’y ont pas la mal-adresse de ne laisser rien à desirer au spectateur, & de l’instruire toujours de tout ce qui doit arriver ; mais, en revanche, Rotrou, supérieur à Plaute en cela, lui est inférieur quand il fait débiter son prologue par Junon, personnage tout-à-fait étranger à l’action, qui s’amuse à déclamer contre ses rivales l’une après l’autre, & à détailler les travaux qu’elle prépare au fils d’Alcmene.

87. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. Des Caracteres généraux. » pp. 263-267

Le but de la comédie étant de plaire aux hommes & de les rendre meilleurs en leur présentant leurs défauts, il est bien plus flatteur de rendre ce double service non seulement à ses patriotes, mais encore aux étrangers.

88. (1802) Études sur Molière pp. -355

— D’intrigue, quoi qu’en dise Voltaire, l’ouvrage en a même deux, et c’est un grand défaut. […] Le titre. — Il a le défaut rare de promettre moins que la pièce ne tient. […] Nous n’avons pas cité les défauts de la pièce espagnole, parce que Molière les a tous évités ; mais a-t-il mis à profit les situations les plus intéressantes ? […] La peine qu’il se donna de déguiser leurs noms ne fit que prêter de nouvelles forces à la malignité, puisqu’il leur en donna qui, tirés du grec, marquaient le caractère, les défauts, les ridicules de chacune de ses victimes. […] Oui ; mais si intéressante qu’elle demande un acteur de feu, puisque Molière s’y peint lui-même, et que, toujours plein de l’image de son ingrate épouse et de sa passion pour elle, il y pousse la délicatesse jusqu’au point d’embellir les défauts de son visage, et d’excuser les torts de son esprit.

89. (1885) La femme de Molière : Armande Béjart (Revue des deux mondes) pp. 873-908

Fais-moi de sa personne une peinture qui me la rende méprisable ; et marque-moi bien, pour m’en dégoûter, tous les défauts que tu peux voir en elle. » Rebuté comme son maître et animé contre sa Nicole du même ressentiment, Covielle s’empresse d’obéir et prend très au sérieux son rôle d’aristarque galant : « Elle, monsieur, voilà une belle mijaurée, une pimpesouée bien bâtie, pour vous donner de l’amour ! Je ne lui vois rien que de très médiocre et vous trouverez cent personnes qui seront plus dignes de vous. » Il commence donc un portrait tout en laid ; mais à mesure que Covielle relève les défauts de Lucile, Cléonte les transforme en traits de beauté, avec une impatience et une chaleur croissantes : « Premièrement, elle a les yeux petits. — Cela, est vrai, elle a les yeux petits, mais elle les a pleins de feu, les plus brillans, les plus perçans du monde, les plus touchans qu’on puisse voir. — Elle a la bouche grande. — Oui, mais on y voit des grâces qu’on ne voit point aux autres bouches ; et celte bouche, en la voyant, inspire des désirs, est la plus attrayante, la plus amoureuse du monde. — Pour sa taille, elle n’est pas grande. — Non, mais elle est aisée et bien prise. — Elle affecte une nonchalance dans son parler et dans ses actions. — Il est vrai, mais elle a grâce à tout cela, et ses manières sont engageantes, ont je ne sais quel charme à s’insinuer dans les cœurs. — Pour de l’esprit…. — Ah ! […] A défaut d’autres preuves, son goût de la parure et ses recherches de fantaisie originale suffiraient pour l’indiquer. […] Je n’ai plus d’yeux pour ses défauts, il m’en reste seulement pour ce qu’elle a d’aimable. […] Molière en convenait, mais en ajoutant : « Je suis accoutumé à ses défauts, et il faudrait que je prisse trop sur moi pour m’accommoder aux imperfections d’une autre ; je n’en ai ni le temps ni la patience. » Il y a bien des choses dans ce peu de mots : de la tristesse, de la résignation, le dédain amer de soi-même et d’autrui, peut-être aussi cette espèce d’inconscience qui résulte de certains états d’esprit et de certaines situations.

90. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre III. — Du drame comique. Méditation d’un philosophe hégélien ou Voyage pittoresque à travers l’Esthétique de Hegel » pp. 111-177

Plus fanfarons que pervers, plus amusants que dangereux, ils étalent leurs défauts ou leurs vices aux regards du public avec une sorte de coquetterie. […] Rien ne leur fait défaut du côté de l’esprit. […] Ici Molière est en défaut. […] Toutefois, à défaut d’une contradiction essentielle, il doit toujours exister une différence réelle entre ces deux grandes divisions de l’art dramatique, et je cherche où serait cette différence, si les personnages comiques devaient se prendre eux-mêmes au sérieux. […] Aussi ce genre de discours se rapproche-t-il plus des défauts que l’on blâme dans les pièces de Sénèque, qu’il ne rappelle les chefs-d’œuvre des Grecs .

91. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. Pieces intriguées par une chose inanimée. » pp. 199-203

J’exhorte cependant mes lecteurs à ne point se laisser éblouir par les beautés de la derniere piece, au point de ne pas y voir un défaut essentiel.

92. (1706) Addition à la Vie de Monsieur de Molière pp. 1-67

Je n’ai point jugé des Adelphes par l’événement ; son quatrième acte m’aurait fait passer sur bien des défauts. […] On trouve presque toujours au spectacle les rôles mal distribués : des voix ingrates qui ne peuvent fournir dans les mouvements ; de glapissantes, dès qu’elles s’élèvent ; de faibles, qui ne se font point entendre ; de trop claires, qui n’imposent point, et qui ne peuvent varier dans la passion ; des Acteurs qui sans raison précipitent leur voix, par hémistiche, et qui font perdre la moitié de ce qu’ils disent : Défaut qui s’est glissé au Théâtre depuis quelques années. […] Il aurait voulu que je n’eusse rien dit du mauvais ménage qui était entre Molière et sa femme, que je n’eusse parlé de Mr de Chapelle, que lorsqu’il était à jeun ; C’est-à-dire que mon Censeur aurait voulu l’impossible ; ç’aurait été sans raison tomber dans le défaut qu’il me reproche un moment après.

93. (1853) Histoire de la littérature dramatique. Tome II « Chapitre III. Le théâtre est l’Église du diable » pp. 113-135

Ici l’ironie est impitoyable ; elle tue, elle brise, elle insulte, elle livre à la haine et au mépris l’homme auquel elle s’attaque, et elle le livre tout entier, sans lui tenir compte de quelques bonnes qualités qui se seront mêlées à ses défauts. […] « Les faux honnêtes gens sont ceux qui déguisent leurs défauts aux autres. […] Il n’est pas fâcheux, chemin faisant à travers les comédies et les drames, de rencontrer des préceptes et des exemples dont la critique, attachée à son œuvre, puisse faire son profit. — Entre l’ignorance et le défaut d’esprit, il y a encore ce danger : le trop d’esprit !

94. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXII. Des Pieces à caractere. » pp. 253-258

Les traits d’un homme ne pouvant pas fournir au plaisant nécessaire pour toute une piece, il est probable que les Auteurs, en offrant au public la figure d’un personnage connu, ne manquoient pas d’étaler ses travers & ses défauts, ce qu’ils ne pouvoient faire encore sans tracer le portrait de son caractere.

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