Il n’est pas plutôt éloigné, qu’Arlequin entend la voix d’Argentine. […] (En contrefaisant sa voix. […] (Avec sa voix ordinaire. […] Arlequin, armé de sa batte, se promene à grands pas, contrefait sa voix, imite le ton des sentinelles, demande qui va là, appelle le caporal : le faux caporal prend une autre voix pour appeller le sergent : le sergent ordonne, d’une voix enrouée, aux soldats d’approcher & de faire feu. […] (Dans ce récit il contrefait la voix du pere & de la fille.)
Il faut connoître la théorie d’un art, n’en pas ignorer les regles, pour savoir apprécier le mérite des chefs-d’œuvre qu’il enfante ; ou bien on s’expose à la honte de revenir sur son propre jugement ; ou, ce qui est bien pis, à celle de le voir condamner par la voix publique. […] Heureusement pour eux, un jeune homme instruit, & qui ne craint pas de déroger en le paroissant, éleve la voix, expose l’avant-scene, rend compte du but de l’Auteur, rapporte en passant quelques détails saillants, s’étend sur les principaux événements qui conduisent au dénouement, & met ses auditeurs à portée de juger par eux-mêmes du juste mérite de l’ouvrage. […] Le comédien, pour exceller, doit avoir reçu de la nature une taille, une figure, une voix propres aux rôles auxquels elle le destine. […] L’acteur doit encore avoir reçu du Ciel assez de feu pour établir, entre sa voix, ses gestes & sa sensibilité, une harmonie aussi sure que prompte, qui les fasse agir tantôt ensemble, tantôt séparément, mais toujours sans se nuire, mais toujours avec cette précision momentanée & dans cette juste mesure qui échappent à toutes les finesses du goût & de la réflexion. […] A combien de variations faut-il qu’il accoutume sa figure, sa voix & toute sa personne, sans qu’il en résulte jamais une grimace !
Consulté par son Roi, Boileau, sur le Parnasse, Au-dessus de Racine avait marqué ta place, Et le temps a, depuis, confirmé cet arrêt ; Mais, en vain, à tes jeux ton siècle s’instruisait, Des préjugés encor la voix était sacrée, Et de l’Académie ils t’ont fermé l’entrée. […] On ne te trouve plus, chez nous, que dans les drames ; L’égoïsme, insensible à la voix du malheur, Aux pleurs de la pitié ferme toujours son cœur ; Et la philosophie et sa douce influence N’ont pu, de son exil, tirer la bienfaisance : Le cri de l’infortune est à peine écouté ; L’homme d’esprit sourit au mot d’humanité ; Le mérite caché languit dans la misère, Et l’intrigant, hélas ! […] L’auguste liberté, le plus noble des biens, Peut seule des Français resserrer les liens, Et, soutenant la voix des fils de l’harmonie, Rendre enfin le courage et l’essor au génie. […] Ne doit-on pas s’étonner que de ces tribunes tutélaires il ne se soit pas élevé une seule voix en faveur de l’indépendance légale de l’art dramatique ; de cet art vraiment national, qui a tant d’influence sur l’opinion et sur les mœurs ; qui plus que tout autre a besoin de liberté, etauquel on n’a pas même daigné accorder le bienfait d’une loi d’exception, qui pût au moins lui laisser entrevoir dans l’avenir un temps plus heureux.
Ce n’était donc pas du peuple que devait sortir la voix qui demande justice ! […] Bientôt son œil s’éteint, son visage est plus pâle, Les accents de sa voix sont brisés par le râle, Un dernier sentiment sur son front vient errer : Il écoute, il sourit ! […] » Mille hypocrites voix grossissent ce murmure ; Le peuple qu’il aimait et dont il est sorti, Insensé, contre lui le peuple prend parti ; Il vient, du fanatisme aveugle auxiliaire, Frapper de ses clameurs la maison mortuaire. […] Tous en le bénissant l’appellent à la fois, 4 Et les bruits du dehors sont couverts par leurs voix. […] Enfin, si tu vivais de nos jours, ô Molière, Tu maudirais surtout, de ta voix rude et fière, L’amour de l’or, ardente et vile passion Qui consume et qui perd la génération !
Il lui prête un visage sévère et une voix morose. […] Autorité d’âge, autorité d’aspect, de voix et de jeu. […] Sa voix perçante amuse l’oreille et éveille le rire. […] sa voix est naturellement grêle : c’est la voix d’une femme. […] ajoutait-il d’une voix éclatante et superbe.
Mais parfois il est peu naturel, comme dans le cinquième acte du Mariage, où, pour se duper les uns les autres, les acteurs sont obligés de contrefaire leur voix. Chérubin et le comte Almaviva ne reconnaissent pas la comtesse qui prend la voix de Suzanne ; Figaro ne reconnaît pas Suzanne qui prend la voix de la comtesse ; et pas un non plus des personnages enfermés dans le pavillon ne se reconnaissent à la voix. […] La voix de ces messieurs me condamnera-t-elle À trouver bons les vers qui font notre querelle? […] C’est dans un rôle comme celui de Tartuffe que l’avantage d’une voix travaillée et rendue, à force d’art, souple et flatteuse, se fait surtout sentir. […] Dans ce passage, l’acteur doit baisser un peu la voix, ralentir sa diction, et lui donner quelque chose de mystérieux.
Voilà qui est bien : suis-moi ; j’ai des secrets pour déguiser ton visage & ta voix. Si Silvestre ne se déguise point de façon à n’être pas reconnu, s’il ne change pas bien le son de sa voix, si, sur-tout, la mode des déguisements est passée, ce n’est pas la faute de l’Auteur.