Desronais la demande à son pere : celui-ci répond qu’il est vieux, infirme, fort peu riche ; qu’il a fait sortir sa fille du Couvent pour qu’elle le serve, & qu’il ne veut pas la faire passer avec son bien entre les mains d’un étranger. […] Cependant il veut avoir l’air d’être fondé dans ses refus : en conséquence, il joue un tour de vieux renard.
Mais que Molière eût traité ce sujet, il l’eût dirigé vers un but philosophique ; il eût peint la destinée d’un vieux garçon, qui n’inspirant un véritable intérêt à personne, est dépouillé tout vivant par ses collatéraux et ses valets. […] Chez lui jamais de ces Marquis burlesques, de ces vieilles amoureuses, de ces Aramintes folles à dessein ; personnages de convention parmi ses successeurs, et dont le ridicule forcé ne peignant rien, ne corrige personne.
On ne sait pas à quel point le goût public est dépravé par les œuvres uniquement destinées à combattre l’ennui. « C’est une vieille pièce, disait-on près de moi ; mais elle est si bien jouée ! […] Pour une tâche aussi délicate, ce n’est pas trop demander J’ai connu de vieux comédiens, intelligents d’ailleurs, souvent applaudis à bon droit, qui n’entendaient pas de cette oreille.
Angélique & Lisette disent à leurs vieux adorateurs que le peintre & le jardinier leur ont demandé un rendez-vous ; qu’elles ont feint de vouloir s’y rendre.
Sur les huit heures du matin, une vieille vint me démaillotter ; & lorsque je lui demandai où étoient les Dames : elles sont bien loin, me dit-elle ; elles doivent à présent être arrivées à Paris.
« Quand la débauche et le dévergondage sont poussés à un certain point de scandale, je suis persuadée, dit madame de Sévigné, que cet excès fait plus de tort aux hommes qu’aux femmes. » Elle s’exprime ainsi à l’occasion d’un marquis de Thermes qui l’avait fort assidûment visitée aux eaux de Vichy et qui n’osa la revoir à Paris, étant là sous le joug de la maréchale de Castelnau, sa jalouse maitresse, qui avait si bien renoncé aux bienséances, que, malgré son veuvage, elle ne prenait pas la peine de cacher ses grossesses… Mais laissons Thermes sous sa férule, » dit-elle en finissant ; « il y aurait encore bien des choses à dire d’une autre vieille férule qui ne fait que trop paraître sa furie ».
Vous remarquerez qu’on a encore lardé cette pièce d’une comtesse de Pimbêche, vieille plaideuse, parente du capitaine, laquelle est bien la plus plaisante créature, et le meilleur caractère qui soit au théâtre. » Nous demandons maintenant à tout lecteur si ce prétendu Misanthrope anglais peut entrer en quelque comparaison avec celui de Molière ? […] « Comme il ne convenait pas de mettre un confesseur sur le théâtre, et que nos mœurs défendaient aussi d’y présenter une femme mariée et amoureuse, comme l’a fait Boccace, Molière a suivi Vega à cet égard ; il a mis sur la scène un vieux tuteur, amoureux de sa pupille, et qui veut l’épouser ; on conçoit aisément la justesse de cette idée, et combien il convenait à l’économie de toute la machine que l’idée imparfaite de Vega fût ainsi renversée. […] « De quoi vous êtes-vous avisé sur vos vieux jours, d’accroître votre nom, et de vous faire nommer M. de Corneille ? […] Cependant au Palais-Royal, Avec un plaisir sans égal, On peut voir la troupe enfantine, Qu’on nomme la Troupe Dauphine, Dont les acteurs à peine éclos, Des plus vieux méritent le los. […] malgré que j’en aie, il me vient à la bouche, Et jamais je ne songe à Monsieur de la Souche, Qui diable vous a fait aussi vous aviser, À quarante-deux ans de vous débaptiser, Et d’un vieux tronc pourri de votre métairie, Vous faire dans le monde un nom de seigneurie ?