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167. (1852) Légendes françaises : Molière pp. 6-180

Afin de permettre à deux de ses camarades de faire valoir leurs talents comme valets. […] Cette pièce des Fâcheux fut arrangée à la hâte pour la célèbre fête de Vaux, donnée par Fouquet, à la veille de sa disgrâce, au mois d’août 1661, deux mois après l’École des Maris. […] Jamais homme, dit Lagrange, n’a si bien entré que lui dans ce qui fait le jeu naïf du théâtre : « Il n’était pas seulement inimitable dans la manière dont il soutenait les caractères de ses comédies, mais il leur donnait encore un agrément tout particulier par la justesse qui accompagnait le jeu des acteurs ; un coup d’œil, un pas, un geste, tout y était observé avec une exactitude qui avait été inconnue jusque-là sur les théâtres de Paris. » Que devait-être une troupe de. comédiens, habiles d’ailleurs, dirigée par un tel chef, qui savait si bien faire valoir leurs moindres qualités, et qui tirait parti de leurs défauts mômes ?

168. (1900) Molière pp. -283

Première conférence Mesdames et Messieurs, En relisant Molière pour la troisième fois, il m’a semblé qu’il valait mieux, au lieu d’intervenir dans la controverse telle qu’elle s’est élevée ici, et même ailleurs, entre MM.  […] Un éléphant de l’Inde, un éléphant sacré et magnifiquement harnaché, porte une cage ouverte, contenant un chat, sur ses épaules ; il y a là un pauvre rat qui voit passer ce puissant étalage de souveraineté, et qui fait des réflexions sur la condition normale et sur l’égalité des êtres créés ; il dit qu’un rat vaut bien un éléphant. […] Eh bien, avec cette imagination effrénée, il avait aussi par je ne sais quelle combinaison de la nature, l’esprit et l’humeur qui remettent tout en sa place et envisagent le monde avec ses proportions véritables ; la raison positive qui fournit certaines maximes pratiques pour se conduire dans la vie, et enfin ce regard froid et clair qui voit une époque à laquelle il est interdit de demander trop, et un prudent esprit de retour à la maxime de son Ariste, maxime très peu héroïque qui consiste à penser qu’il vaut mieux … Souffrir d’être au nombre des fous, Que du sage parti se voir seul contre tous47. […] Lisez-le bien dès la jeunesse ; il vaut mieux que l’expérience elle-même. […] ——— Il ne vaut guère mieux charmer une jeune fille par la beauté du visage, par l’esprit que l’on montre ou par de grandes actions, que de l’éblouir par l’éclat du rang et de la fortune ; car c’est toujours sa vanité qui est séduite.

169. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE II. » pp. 20-52

Tout cela ne vaut pas les lettres d’un amant chéri & d’une maîtresse adorée, déchirées dans un moment de dépit, avec la chaîne de laiton, le demi-cent d’aiguilles de Paris, le fromage que Marinette & Gros René se jettent au nez.

170. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVII. » pp. 323-356

Soyons aveuglément de son avis, quand il nous dictera, d’après Horace, des loix poétiques ; mais gardons-nous de décider du mérite d’un Auteur dramatique sur son jugement ; nous mépriserions Quinault, &, toute comparaison faite, l’Auteur d’Armide & de la Mere coquette vaut peut-être bien le Satyrique François.

171. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXV. » pp. 500-533

Pourquoi dans tous ses drames n’avons-nous pas une seule scene qui vaille la vingtieme partie de celles qu’il a abandonnées ?

172. (1868) Une représentation de M. de Pourceaugnac à Chambord. Examen de deux fragments inédits paraissant appartenir à l’œuvre de Molière (Revue contemporaine) pp. 700-722

Molière, sentant que ses acteurs ne valaient pas, en tragédie, les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne, s’avança sur la scène après la représentation, remercia le roi, et demanda l’autorisation de jouer une des deux petites comédies qui, en province, lui avaient acquis le plus de réputation.

173. (1919) Molière (Histoire de la littérature française classique (1515-1830), t. II, chap. IV) pp. 382-454

En vérité, ne vaut-il pas mieux, si Molière s’est trouvé mêlé à de semblables misères et de pareilles hontes, lui en épargner la mémoire ? […] Mais avec Molière, nous rions du ridicule inhérent au vice ou à la passion ; —à l’amour d’Arnolphe pour Agnès, car si Arnolphe aimait une femme d’âge mûr, tout le comique disparaîtrait-, — à la colère d’Alceste s’exerçant contre des choses insignifiantes  : à ces choses insignifiantes substituons des objets qui en vaillent la peine, Alceste cesse à tel point d’être ridicule que l’on a pu demander si, dans certaines scènes, il ne relevait pas du drame plutôt que de la comédie ; — à l’aveuglement pour Trissotin, de Philaminte, Armande et Bélise, — etc.

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