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50. (1847) Le Don Juan de Molière au Théâtre-Français (Revue des deux mondes) pp. 557-567

Quoi qu’il en soit, quatre ans après la mort de Molière, par suite d’un arrangement pris par Armande Béjart avec la troupe de la rue Mazarine1 ‌, on vit tout à coup la prose si énergique et si nerveuse de Don Juan s’aligner en assez bons alexandrins sous la plume honnête de Thomas Corneille, et ce qu’on a peine à concevoir, cette médiocre copie s’est maintenue, jusqu’à nos jours, en possession du théâtre, à l’exclusion de l’original. […] Il est de tradition et consigné dans tous les historiens dramatiques, que Molière n’a entrepris le Festin de Pierre qu’à contrecœur et entraîné par les instances de sa troupe. […] On peut voir une quittance de Mlle Molière donnée à la troupe de la rue Mazarine, pour l’achat du Festin de Pierre, dans l’Histoire du théâtre-Français, t. […] Sa pièce, intitulée le Nouveau Festin de Pierre ou l’Athée foudroyé, fut jouée par la troupe du Marais, de laquelle l’auteur faisait partie.

51. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XVIII. M. GOLDONI. » pp. 468-479

Goldoni a composées en Italie, ou pour notre troupe italienne. […] Troisiémement, en qualité de chef de troupe, il étoit à portée de faire des voyages à la Cour, d’y puiser des caracteres, de s’y faire des protecteurs. […] Enfin, s’il n’eût eu un théâtre à lui, eût-il été en son pouvoir d’y faire paroître les mêmes sujets que les autres troupes représentoient journellement ?

52. (1772) De l’art de la comédie. Livre troisième. De l’imitation (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XI. » pp. 218-250

La troupe italienne avoit donné il Convitato di pietra, le Convié de pierre, appellé par corruption le Festin de pierre, & cette piece informe avoit fait courir tout Paris. […] Il est vrai qu’il étoit plus excusable que les autres poëtes, en ce que sa troupe brillant particuliérement par les décorations & les superbes ornements, il lui auroit nui s’il eût écarté de son ouvrage le surnaturel, toujours favorable au jeu des machines. […] Dans chaque Troupe Italienne il y a ordinairement un acteur qui se mêle de faire des changements aux canevas, & qui les gâte bien souvent au lieu de les raccommoder. […] Les Comédiens Italiens l’ont apporté en France, & il a fait tant de bruit chez eux, que toutes les Troupes en ont voulu régaler le public. […] Après une touche si considérable, tu t’étonneras que je me sois exposé à y mettre la main ; mais apprends que je me connois trop pour m’être flatté d’en faire quelque chose d’excellent, & que la Troupe dont j’ai l’honneur d’être, étant la seule qui ne l’a point représentée à Paris, j’ai cru qu’en y joignant ces superbes ornements de théâtre qu’on voit d’ordinaire chez nous, elle pourroit profiter du bonheur qu’un sujet si fameux a toujours eu ».

53. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre premier. Préliminaires » pp. 1-8

Jeune, il alla voir sans doute les troupes italiennes qui se succédaient à Paris, aussi souvent que les comédiens de l’Hôtel de Bourgogne. Au moment où Jean-Baptiste Poquelin, entraîné par sa vocation, engagé dans la troupe de l’Illustre Théâtre, représentait aux fossés de Nesle ou au port Saint-Paul les tragédies de Tristan et de Magnon, ce n’étaient pas seulement les Montfleury, les Floridor, les Madeleine Beauchâteau qui lui enlevaient la faveur du public et rendaient l’Illustre Théâtre désert, c’étaient aussi Tiberio Fiurelli sous les traits du noir Scaramouche, Domenico Locatelli sous le masque de Trivelin, Brigida Bianchi sous les atours et le nom d’Aurélia.

54. (1840) Le foyer du Théâtre-Français : Molière, Dancourt, I pp. 3-112

Molière se rendit à cette invitation, et joua avec sa troupe le Dépit amoureux, sa seconde grande comédie. […] Il aimait mieux être le chef d’une troupe de comédiens que l’humble serviteur d’un prince. […] Sa troupe représenta Nicomède et le Docteur amoureux, celte pièce regrettée par Boileau. […] Elle reçut, de plus, le nom de troupe de Monsieur : voilà donc Molière au comble de ses vœux. […] La troupe que dirigeait Molière, et qui prit bientôt le nom de la troupe du roi, servait aux plaisirs de la cour, comme nous l’avons vu.

55. (1821) Sur le mariage de Molière et sur Esprit de Raimond de Mormoiron, comte de Modène pp. 131-151

Pendant que ce Prince était condamné dans sa patrie à avoir la tête tranchée, il se rendit à Bruxelles, pour commander les troupes confédérées de la maison d’Autriche contre la France. […] Le principal objet des attachements de cette fille était le fils d’un tapissier, qui formait une troupe de comédie en 1645. […] Les points placés avant le mot Bejard, font voir que ce qui précède était une simple note en marge, et que le manuscrit portait : « Le baron de Modène eut de la nommée Bejard, comédienne de la troupe de Molière, une fille naturelle que celui-ci épousa (Guérin, femme de). » Le texte ainsi rétabli, par une simple transposition facile à comprendre pour, un manuscrit dont l’auteur n’est pas l’éditeur, prouve que la tradition n’a pas varié, qu’elle est universelle, et ne peut être détruite par un acte que toutes les parties ont eu intérêt à falsifier, comme tant d’autres que nous connaissons.

56. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XI. Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) » pp. 191-208

Il Convitato di pietra (le Convié de pierre) L’œuvre la plus importante que joua la nouvelle troupe italienne pendant son séjour en France, fut la fameuse comédie intitulée Il Convitato di pietra (le Convié de pierre), qu’elle représenta en 1657. […] On verra plus loin comment Dominique Biancolelli, engagé dans la troupe pour l’emploi de second zanni sous le nom d’Arlequin, doubla Trivelin de 1662 à 1671 et joua ensuite les premiers rôles jusqu’en 1688. […] Il Convitato di pietra fut un des grands succès qu’obtint la troupe du Petit-Bourbon.

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