/ 133
55. (1858) Molière et l’idéal moderne (Revue française) pp. 230-

Tragédies et comédies sont régies par la loi unique de l’art, la loi unique de la vie humaine ; la forme diffère, l’essence est une. […] L’un faisait des vers, l’autre de la prose ; celui-ci une comédie, celui-là une tragédie ; chacun secouait une branche de l’arbre, et personne n’avait aperçu le tronc ; personne n’avait conscience de la sève circulante, de la vie intérieure, de la végétation une et ardente.

56. (1819) Notices des œuvres de Molière (II) : Les Précieuses ridicules ; Sganarelle ; Dom Garcie de Navarre ; L’École des maris ; Les Fâcheux pp. 72-464

En effet, ce qui constituait la tragi-comédie, c’était que des personnages appartenant à la tragédie par leur condition, figurassent, comme ceux de la comédie, dans une action qui ne fût ni marquée ni terminée par quelque catastrophe sanglante ou terrible. […] La comédie héroïque est l’inverse de la tragédie bourgeoise : notre goût les repousse toutes deux ; ce sont moins deux genres que deux espèces bâtardes qui n’ont jamais pu s’acclimater parmi nous. […] Si vous la peignez dans ses accès les plus furieux et dans ses effets les plus terribles, le personnage, quel qu’il soit, fera naître dans l’âme du spectateur ces mouvements de commisération ou d’effroi qui sont exclusivement du ressort de la tragédie.

57. (1716) Projet d’un traité sur la comédie pp. 110-119

Ainsi elle doit prendre un ton moins haut que la Tragédie.

58. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVI » pp. 188-192

Nous verrons le sacrifice du roi, célébré à la suite par Racine dans sa tragédie de Bérénice.

59. (1861) Molière (Corneille, Racine et Molière) pp. 309-514

Que sont les préfaces des tragédies de Voltaire, malgré tout ce qu’elles renferment de judicieux et de piquant ? […] Le XVIIe siècle devait isoler l’homme dans la comédie et dans la tragédie. […] La comédie française, au XVIIe siècle, ne manquait pas aussi complètement de traditions que la tragédie. […] Dans les tragédies de Racine, les coups d’épées se donnent dans la coulisse ; dans les comédies de Molière, les coups de bâton se donnent sur la scène. […] Vainement oppose-t-on que, pour renouveler la sève épuisée de la tragédie française, il a fallu recourir à Shakespeare.

60. (1800) Des comiques d’un ordre inférieur dans le siècle de Louis XIV (Lycée, t. II, chap. VII) pp. 294-331

Il y a si longtemps que le Jaloux désabusé de Campistron n’a été joué, qu’on ignore communément que cette comédie, fort supérieure à toutes les tragédies du même auteur, est en effet son meilleur ouvrage; l’intrigue en est bien conçue, le principal caractère, celui d’un mari jaloux qui ne veut pas le paraître, est comique, et a fourni à La Chaussée le Durval du Préjugé à la mode, et des scènes entières évidemment calquées sur celles de Campistron. […] Il ne faut pas parler de ses tragédies, qui sont entièrement oubliées et qui doivent l’être, quoique son Germanicus ait eu d’abord un si grand succès, que Corneille l’égalait aux tragédies de Racine.

61. (1862) Corneille, Racine et Molière (Revue chrétienne) pp. 249-266

Les tragédies du poète allemand ressemblent parfois à une interprétation poétique de l’histoire. […] Rambert5, qui ne l’a vu se montrer que par un côté dans ses autres tragédies. […] Du Bellay, Malherbe, Boileau, La Harpe, Voltaire, dans les préfaces de ses tragédies, Victor Hugo dans celle de son Cromwell, qui n’a fait son catéchisme à son tour !

/ 133