Quoi que Destouches m’inspire une médiocre sympathie, la reprise du Philosophe marié ne me semble pas inopportune, car c’est un ouvrage composé avec soin, et qui peut servir à développer le talent des comédiens.
L’élite des courtisans se compose d’hommes puissants, au moins indépendants ou par leur fortune, ou par leur rang, ou par l’éminence de leurs talents, même par l’éminence de leurs vertus, l’élévation de leur caractère, et la grandeur de leurs desseins.
Même pour les spectacles modernes, la défense générale de ce genre de plaisir paraîtra raisonnable à ceux qui voudront réfléchir que l’Église, institutrice et gardienne de la morale pour ses fidèles’, doit nécessairement leur interdire, comme dangereux, un divertissement où il est incontestable que la morale est souvent blessée, et où le talent des auteurs et des acteurs s’efforce d’enlever aux spectateurs émus le calme nécessaire pour discerner équitablement le bien et le mal. […] Le Médecin volant, le Portrait du Peintre, la Satire des Satires, les Mots à la mode, de Boursault, les Scènes de la Fille savante, de la Cause des Femmes, etc., des Italiens, ne sont que de détestables et graveleux pastiches de Molière, qui d’ailleurs, ne pouvant pas jouer uniquement son répertoire, prêtait son talent d’acteur aux plus mauvaises pièces, en sorte qu’un contemporain non assidu au théâtre attribuait tout à Molière.
Beaucoup d’entre nous acceptent sans réfléchir l’injuste arrêt de Schlegel, qui considérait le talent de Molière tout au plus suffisant pour la farce. […] » Je m’imaginerais d’ailleurs Molière jouant avec plus de talent le maigre chevalier de la Manche que le gros Sancho, rieur et satisfait. […] Elles valaient cependant d’être recueillies, ne fut-ce que pour inspirer à toute âme l’horreur et le dédain de ces calomnies qui, devant l’avenir, ne souillent jamais que ceux qui ont osé s’en faire une arme contre le talent ou la probité. […] Actrice d’un talent rare, elle jouait Agnès de L’École des femmes d’une façon admirable et les applaudissements ne tarissaient pas . […] * Voir ce que nous avons dit du talent d’imitation de Molière au chapitre intitulé Molière comédien.
Lui-même, avec cette sublime idée de l’amour qu’il se faisait et qu’il exprimait d’une manière si parfaite, il n’a pas eu le courage de refuser son talent à la vulgaire immoralité des opéras demandés par une cour licencieuse : il a su dire en vers admirables ce que d’autres ne savaient exprimer qu’avec platitude et froideur ; il a su donner dans le tendre et la galanterie sans tomber dans le ridicule ; il a su trouver des accents d’une touchante douceur, d’une grâce inouïe, pour les mettre au service du libertinage délicat et de la licence distinguée. […] Mais quand on veut étudier sous toutes ses faces la variété de ce génie, on ne doit lui ôter ni son talent ni son immoralité de poète anacréontique.
Moi-même, dont la gloire ici moins répandue Des pâles Envieux ne blesse point la vue, Mais qu’une humeur trop libre, un esprit peu soumis De bonne heure a pourvu d’utiles Ennemis : Je dois plus à leur haine, il faut que je l’avoue, Qu’au faible et vain talent dont la France me loue.
Provost, professeur au Conservatoire, qui a pourtant donné en d’autres occasions des preuves nombreuses de talent et de sagacité, jusqu’à M. […] Je ne veux établir aucune comparaison : il ne s’agit pas de talent, mais de clairvoyance.