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94. (1901) Molière moraliste pp. 3-32

Souvenons-nous que M. […] Le premier, celui sur lequel il revient sans cesse, est d’être simples : Monsieur Purgon a beau s’affubler d’une longue robe noire et parler latin, il n’en tue pas moins ses malades ; Monsieur Lysidas invoque Aristote et fait d’exécrables pièces ; le philosophe Pancrace est un âne avec toute son érudition ; Marphurius, qui feint de douter si le monde extérieur existe ou non, a besoin de quelques coups de bâton pour se souvenir qu’il existe des juges ; Trissotin, qui mêle en ses vers les calembours aux soupirs, est insupportable. — Molière dit à Arsinoé qu’elfe s’y prend un peu tard pour devenir prude ; à Dorante, ami de Monsieur Jourdain, qu’en dépit de ses belles manières et de son titre, il est un escroc ; à Don Juan, fils insolent, révolté contre toute idée de devoir individuel ou social, égoïste et méchant, au seigneur qui s’abaisse à user de son prestige pour intimider et congédier un créancier, au séducteur de Dona Elvire, repenti tardivement et s’en remettant hypocritement au ciel du soin de réparer ses fautes : « Apprenez que la vertu est le premier titre de noblesse, que je regarde bien moins au nom qu’on signe qu’aux actions qu’on fait, et que je ferais plus d’état du fils d’un crocheteur qui serait honnête homme, que du fils d’un monarque qui vivrait comme vous » ; Clitandre, amant d’Angélique et plein de mépris pour le roturier Georges Dandin : « Vous avez une étrange façon de mentir et de vous parjurer, pour un gentilhomme ! 

95. (1843) Le monument de Molière précédé de l’Histoire du monument élevé à Molière par M. Aimé Martin pp. 5-33

Là se trouvent aussi les statues de Fénelon, de La Fontaine, de Racine : on y voit Catinat et Duquesne, Buffon et Linné, Bernard Palissy, ce pauvre potier qui fut martyr de la science, et Descartes dont la méthode a sauvé une seconde fois le monde ; enfin toutes les gloires utiles, toutes les infortunes glorieuses, car tel est le sort de l’humanité qu’il n’y a pas un monument élevé au génie et à la vertu qui ne réveille le souvenir de quelque grande douleur. […] Permettez-moi, M. le Préfet, de saisir cette occasion pour rappeler à votre souvenir que c’est précisément en face de la fontaine projetée, dans la. maison du passage Hulot, rue Richelieu, que Molière a rendu le dernier soupir ; et veuillez excuser la liberté que je prends de vous faire remarquer que, si l’on considère cette circonstance et la proximité du Théâtre-Français, il serait impossible de trouver aucun emplacement où il fût plus convenable d’élever à ce grand homme un monument que Paris, sa ville natale, s’étonne encore de ne pas posséder.

96. (1740) Lettres au Mercure sur Molière, sa vie, ses œuvres et les comédiens de son temps [1735-1740] pp. -89

Serait-ce un souvenir personnel de Mlle Poisson, dont le nom nous amène à parler de la troisième et de la quatrième de nos Lettres, insérées au Mercure de mai et de juin 1740 ? […] Ses souvenirs pouvaient, même à soixante-dix-sept ans, la servir encore pour donner un portrait physique de Molière, et il n’y a rien d’impossible à ce qu’elle soit véritablement l’auteur ou l’inspiratrice de ces lignes célèbres. […] Il n’y a donc rien d’impossible à ce que l’auteur dramatique ait alors recueilli les souvenirs de la comédienne pour en profiter plus tard.

97. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXXVIII. De l’exposition des Caracteres. » pp. 433-447

Il demande des nouvelles du Comte de Tufiere, promet de le corriger, & le rappelle par-là dans le souvenir du spectateur : il étoit temps.

98. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XLI. Des Episodes. Maniere de les lier aux Caracteres principaux, & de placer les Caracteres accessoires. Embonpoint d’une Piece. » pp. 475-492

Je me souviens de quelques vers qui peuvent très bien figurer à la fin de ce chapitre.

99. (1772) De l’art de la comédie. Livre quatrième. Des imitateurs modernes (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE VII. La Chaussée, imitateur de Regnard, d’un Auteur Espagnol, d’un Auteur Italien, d’un Romancier François, &c. » pp. 262-276

Dès que vous souhaitez que tout soit effacé, Je ne me souviens plus de ce qui s’est passé.

100. (1845) Œuvres de Molière, avec les notes de tous les commentateurs pp. -129

Molière ne l’a-t-il placé là que pour la rime, ou voulait-il faire allusion à quelque usage dont le souvenir s’est perdu ? […] Je me flatte que le public me saura bon gré d’avoir travaillé : je lui donne la vie d’une personne qui l’occupe si souvent, d’un auteur inimitable, dont le souvenir touche tous ceux qui ont le discernement assez heureux pour sentir à la lecture, ou à la représentation de ses pièces, toutes les beautés qu’il y a répandues. […] Il se souvint qu’un an auparavant un jeune homme lui avait apporté une pièce intitulée Théagène et Chariclée, qui, à la vérité, ne valait rien, mais qui lui avait fait voir que ce jeune homme, en travaillant, pouvait devenir un excellent auteur. […] Le poète devait mourir sous le bâton, ou du moins en avoir tant de coups, qu’il se souviendrait toute sa vie d’avoir versifié. […] Ce silence n’a rien de fort merveilleux : peut-être que le souvenir de la Polyxène, roman qui avait alors quelque réputation, et dont l’auteur, qui se nommait Molière, avait longtemps joué la comédie, eut quelque part à ce choix.

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