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102. (1882) L’Arnolphe de Molière pp. 1-98

Horace est culbuté par ce lourdaud d’Alain ; il tombe sur la place, et les complices le croient mort ; les voilà, épouvantés, qui se retirent… Mais à vingt ans, on ne se laisse pas ainsi déferrer l’âme du corps ; et comme Arnolphe est à songer, Horace encore une fois reparaît à ses yeux. […] Lui seul en est la cause Et je n’y songeais pas lorsque se fit la chose… D’ailleurs, …… Quel mal cela peut-il vous faire ? […] Songez-y donc !

103. (1824) Notice sur le Tartuffe pp. 91-146

« À quoi, s’écrie-t-il, à quoi songiez-vous, Molière, quand Vous fîtes dessein de jouer les tartuffes ? […] Quelques écrivains, et entre autres Grimarest, auteur d’une Vie de Molière que Voltaire traite avec raison de fabuleuse, ont prétendu que Molière avait été presque entièrement découragé par les persécutions auxquelles l’avait exposé le Tartuffe ; qu’il en avait conçu un profond chagrin, et qu’on lui avait entendu dire au sujet de cette pièce : « Je me suis repenti plusieurs fois de l’avoir faite. »Rien ne paraît moins vraisemblable, rien n’annonce que Molière ait songé un seul instant à abandonner le terrain à ses ennemis ; on l’a vu au contraire ne perdant jamais de vue son œuvre de prédilection, faisant jouer tous les ressorts de son esprit, et traitant pour ainsi dire de la représentation du Tartuffe avec tout l’art et toute la dextérité du négociateur le plus habile. […] Songez seulement si vous oserez soutenir à la face du ciel des pièces où la vertu et la piété sont toujours ridicules, la corruption excusée et toujours plaisante… « La postérité saura peut-être la fin de ce poète comédien, qui, en jouant son Malade imaginaire, reçut la dernière atteinte de la maladie dont il mourut peu d’heures après, et passa des plaisanteries du théâtre, parmi lesquelles il rendit presque le dernier soupir, au tribunal de celui qui dit : Malheur à vous qui riez, car vous pleurerez ! 

104. (1886) Molière, l’homme et le comédien (Revue des deux mondes) pp. 796-834

D’autre part, si l’on trouve ici la vérité choquante, c’est que, le plus souvent, lorsque l’on songe à Molière, on ne considère que le grand écrivain et pas du tout l’acteur, quoique la comédie jouée ait tenu autant de place dans son existence que la comédie écrite ; on ne veut voir l’auteur du Misanthrope que sous de nobles traits. […] Cependant, même sous cette administration, il vivait au jour le jour, sans trop songer au lendemain. […] Songeons à répéter, s’il vous plaît… Or sus commençons… Bon !

105. (1747) Notices des pièces de Molière (1666-1669) [Histoire du théâtre français, tome X] pp. -419

Il était fils et petit-fils de valets de chambre-tapissiers du roi ; sa mère, fille aussi de tapissiersa, s’appelait N… Boutet ; il passa quatorze années dans la maison paternelleb, et l’on ne songea qu’à lui donner une éducation conforme à son état ; la famille, qui le destinait à la charge de son père, en obtint pour lui la survivance, mais la complaisance qu’avait eu son grand-pèrec de le mener souvent à l’Hôtel de Bourgogne ayant déjà commencé à développer en lui le goût naturel qu’il avait pour les spectacles, il conçut un dessein fort opposé aux vues de ses parents ; il demanda instamment, et on lui accorda avec peine, la permission d’aller faire ses études au collège de Clermont. […] Uniquement rempli du désir d’exécuter promptement les ordres du roi, il ne songeait qu’à répondre, au moins par son zèle, à la confiance que lui témoignait ce prince en le chargeant du soin de l’amuser ; il n’a pas même cru avilir son talent en se prêtant au peu de délicatesse de la multitude dans ses pièces, dont les caractères chargés plaisent toujours au plus grand nombre, et où les gens de goût, sans en approuver le genre, remarquaient des traits que l’usage a consacrés, et fait passer en proverbes. […]             Rien au monde n’est si plaisant,             Ni si propre à vous faire rire :             Et je vous jure qu’à présent,             Que je songe à vous en écrire,             Le souvenir fait (sans le voir)             Que j’en ris de tout mon pouvoir. […] Le monde ne connaissait guère alors le genre de comique noble qui commet ensemble des caractères vrais, mais différents, de manière qu’il en résulte des incidents divertissants, sans que les personnages aient songé à être plaisants. […] Je suivis le barreau pendant cinq ou six mois, Où j’appris à plein fond, l’ordonnance et les lois, Mais quelque temps après me voyant sans pratique, Je quittai là Cujas, et je lui fis la nique : Me voyant sans emploi, je songe où je pouvais Bien servir mon pays, des talents que j’avais ; Mais ne voyant point où, que dans la comédie, Pour qui je me sentais un merveilleux génie, Je formai le dessein de faire en ce métier, Ce qu’on n’avait pas vu, depuis un siècle entier.

106. (1882) Molière (Études littéraires, extrait) pp. 384-490

Des diversions multiples et impérieuses ne l’empêchaient pas tout aussitôt de songer aux juges les plus difficiles, à Boileau, à lui-même, au genre humain ; et, dans cette prodigieuse fécondité, sa raison de plus en plus ferme, son observation de plus en plus profonde ne connurent ni les incertitudes d’un début, ni les fatigues d’un déclin. […] Je ne parle pas de sa beauté ; car on y songe à peine, tant elle a d’esprit. […] Bientôt après, le 29 novembre, la comédie « entière et achevée97 » eut le droit de se faire applaudir au château du Raincy, en présence du grand Condé qui protégeait toute hardiesse d’esprit, et de la princesse Palatine, qui ne songeait guère alors à se convertir. […] Quant à ses enfants, il ne songe qu’à s’en défaire, au meilleur compte. […] « Il est très assuré, Sire, qu’il ne faut plus que je songe à faire de comédie si les Tartuffes ont l’avantage. » 108.

107. (1772) De l’art de la comédie. Livre premier. De ses différentes parties (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXI. De l’Amour. » pp. 367-384

Il ne songe qu’à plaire, & ne veut qu’éblouir : Vous seul savez aimer, & vous faire chérir.

108. (1772) De l’art de la comédie. Livre second. De ses différents genres (1re éd.) [graphies originales] « CHAPITRE XXVII. Du Caractere des Professions. » pp. 284-302

Je songe à deux Bas-Normands qui travaillent ordinairement pour moi ; mais ils ne se rembarqueront qu’à bonnes enseignes, car ils sortent d’une affaire où sans moi... vous m’entendez bien.

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